Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Live peu vraisemblable. L'opinion commune rapporte à Manlius Torquatus le premier et l'unique exemple d'un zèle si inhumain pour la discipline militaire.

a

On remarque, dit Tite-Live, quoique la chose n'intéressât pas alors les Romains, que ce fut dans cette “ année, pour la première fois, que les Carthaginois, qui devoient un jour être de si terribles ennemis du peuple romain, profitant de la division qui régnoit en Sicile, et appelés par l'un des deux partis qui étoient en guerre, y firent passer une armée.

L. PAPIRIUS CRASSUS.

L. JULIUS.

On accorde huit années de trève aux Eques.

L. SERGIUS FIDÉNAS. II.

HOSTUS LUCRÉTIUS TRICIPITINUS.

M. CORNELIUS cossus.

T. QUINTIUS PENNUS. II.

Une grande sécheresse fit mourir beaucoup de troupeaux, et causa aussi parmi les hommes bien des maladies. 1 Les esprits mêmes se sentirent en quelque sorte de la contagion, et la superstition s'y introduisit par des charlatans, qui, abusant pour leur intérêt de la crédulité du peuple, alloient enseignant dans les maisons des rits et des sacrifices nouveaux et étrangers. Les édiles reçurent ordre de veiller à ce qu'on n'introduisît point à Rome d'autres dieux ni d'autres rits que ceux qui y étoient reçus anciennement.

C. SERVILIUS AHALA.

L. PAPIRIUS MUGILANUS.

II y eut une dispute au sujet de la guerre contre les

Herodote liv. 7, cap. 166, marque qu'Amilcar, qui étoit entré en Sicile avec trois cent mille hommes, fut entièrement défait par Gélon le même jour que Xerxès perdit la bataille de Salamine, et, par consé

quent, environ 50 ans avant le temps
dont il est parlé ici.

I

Novos ritus sacrificandi, vaticinando inferentibus in domos, quibus quæstui sunt capti superstitione animi. Liv.

AN. R. 325.
Av.J. C. 427.

Liv.iv, 30.

AN R. 326..
Av.J.C.426.

AN. R. 327.
Av.J.C.425.

AN. R. 328.

Av.J.C. 424

AN. R. 329.
Av. J.C.423.

Les Veïens

un avantage

mains.

Liv. IV,

31.

Veïens, pour savoir si elle devoit être déclarée par ordre du peuple, ou simplement par un décret du sénat. Les tribuns obtinrent que ce fût par ordre du peuple. Ils obtinrent aussi qu'on nommeroit des tribuns militaires pour l'année suivante: mais ils furent encore tous patriciens, et l'on en nomma quatre.

T. QUINTIUS PENNUS.

C. FURIUS.

M. POSTUMIUS.

A. CORNÉLJUS cossus.

Les trois premiers partirent avec l'armée contre les remportent Veïens. On reconnut bientôt combien la multiplicité des sur les Ro- commandans est nuisible, étant rare qu'ils s'entendent bien ensemble. Les Veïens profitèrent de la mésintelligence de ceux-ci, et remportèrent sur eux un avantage qui les obligea de s'enfuir dans leur camp, et de s'y renfermer. L'ignominie fut plus grande que la perte. Mais la ville, qui n'étoit pas accoutumée à être vaincue, en fut fort affligée, et demanda un dictateur. Cossus nomma Mamercus Mamercus Emilius, qui le choisit lui-même pour géÆmilius est néral de la cavalerie. Mamercus étoit celui-là même que les censeurs avoient prétendu déshonorer par le traitement injurieux qu'ils lui firent, Mais la note d'infamie retomba sur eux seuls, et Rome montra bien ici le peu de cas qu'elle faisoit de leur sentence injuste, en mettant à la tête de la république celui qu'ils avoient indignement flétri.

nommé dic

tateur.

Le dictateur

Les Fidénates s'étoient joints aux Veïens; et, comme si la guerre ne pouvoit être bien commencée que par le crime, ils souillèrent leurs armes par le sang de tous les nouveaux habitans que Rome avoit envoyés dans leur ville en colonie, de même qu'ils avoient tué auparavant ses ambassadeurs. Les ennemis établirent le siége de la guerre à Fidènes.

Rome étoit dans une grande alarme. On avoit fait rerassurelepeu- venir du pays des Veïens les troupes qui y avoient si mal

[ocr errors]

K

[ocr errors]

que

alarmé.

fait leur devoir. L'échec qu'elles avoient reçu leur avoit ple, qui étoit abattu le courage. On les fait camper devant la porte forme Colline. On dispose des corps-de-garde sur les murs, on suspend l'exercice de la justice, on fait fermer les boutiques: tout ressembloit plutôt à un camp qu'à une ville. Le dictateur, voyant le peuple dans une si grande consternation, crut devoir le rassurer avant que de partir, et convoqua l'assemblée. Quand les citoyens s'y furent rendus, il monta sur la tribune aux harangues, et commença par leur faire des reproches « de ce qu'ils se lais<< soient tellement déconcerter par les moindres accidens, qu'une légère perte, causée, non par la valeur des ennemis, ni par la lâcheté de l'armée romaine, mais par la << discorde des généraux, leur abattoit tout d'un coup le « courage, et leur faisoit redouter des troupes qu'ils avoient <<< tant de fois vaincues. Il leur représenta que les Romains <<< et les ennemis étoient les mêmes qu'ils avoient été pen«dant tant de siècles: qu'ils avoient le même courage, les mêmes forces de corps, les mêmes armes : lui Mamercus AEmilius étoit le même dictateur qui auparavant avoit mis en déroute les armées des Veïens et « des Fidénates, soutenus des Falisques: que son général de la cavalerie étoit le même Cossus qui, auparavant simple tribun de légion, après avoir tué, à la vue des « deux armées, Lars Tolumnius, roi des Veïens, avoit « décoré le temple de Jupiter Férétrien par de nouvelles dépouilles opimes: qu'ainsi ils se souvinssent qu'ils avoient avec eux les triomphes, les dépouilles, la victoire; et que les ennemis n'avoient que le crime du « meurtre des ambassadeurs tués contre le droit des gens, « le massacre des habitans de Fidènes commis en pleine paix, le violement de la trève, et une révolte réitérée jusqu'à sept fois, et toujours avec un succès contraire: « que, pleins de ces pensées, ils prissent les armes et le « suivissent: qu'il leur répondoit que, dès que les deux «< armées seroient en présence, les ennemis ne se réjoui<<roient pas long-temps du léger avantage qu'ils avoient remporté; et que, d'un autre côté, le peuple romain

[ocr errors]
[ocr errors]

τε

«

[ocr errors]
[ocr errors]

Victoire

sur les Veïens

[ocr errors]

comprendroit aisément que les magistrats qui l'avoient << nommé dictateur pour la troisième fois avoient rendu «< un meilleur service à la république que ceux qui avoient voulu flétrir sa seconde dictature, à cause qu'il «< avoit mis des bornes à la tyrannie des censeurs. »

[ocr errors]

Le dictateur, étant parti après avoir fait des prières et remportée des voeux, va camper à quinze cents pas en-deçà de Fiet les Fidéna- dènes, ayant appuyé sa droite aux montagnes, et sa gauche Liv. IV, 55, au Tibre. Il donne ordre à Quintius Pennus, qui servoit

tcs.

34.

sous lui comme lieutenant-général, de s'emparer des montagnes et de se rendre maître de la hauteur qui étoit derrière les ennemis, et où l'on pouvoit se cacher aisément. Le lendemain, les Etrusques, fiers de la victoire qu'ils avoient remportée tout récemment, s'étant présentés en bataille rangée, le dictateur, dès qu'il eut été informé que Quintius étoit maître de la hauteur, donne aussi le signal, et fait avancer son infanterie, après avoir recommandé au général de la cavalerie de ne point commencer le combat qu'il n'en eût reçu l'ordre ; qu'il lui donneroit le signal quand le temps en seroit venu; qu'il songeât seulement pour lors à soutenir l'honneur de ses dépouilles opimes.

Les légions en viennent aux mains, et combattent de part et d'autre avec une grande ardeur. Un juste désir de vengeance, mêlé de mépris et d'indignation, anime vivement les Romains contre les Veïens et les Fidénates, qu'ils appellent de perfides alliés et de lâches ennemis, infracteurs de la trève, souillés du sang des ambassadeurs et de ceux qui habitoient une même ville avec eux. Ils avoient déjà commencé à les ébranler par le premier choc, lorsque les portes de Fidènes s'étant ouvertes tout à coup, il en sort une troupe de gens armés de feux et de torches ardentes, qui se jettent sur l'ennemi comme des furieux et des fanatiques. Cette nouvelle forme de combat étonna d'abord et déconcerta les Romains. Alors le dictateur, après avoir mandé Cossus avec sa cavalerie, et donné ordre à Quintius de descendre des montagnes, court à l'aile gauche, que cette espèce d'incendie inopiné avoit mis en

1

désordre. « Quoi! soldats, s'écrie-t-il, vaincus par la fu«<mée comme un essaim d'abeilles, et chassés de votre

[ocr errors]
[ocr errors]

poste, vous céderez à un ennemi sans armes? Où est « donc le courage romain? S'il faut combattre avec le feu « et non avec le fer, allez arracher des mains de l'ennemi «<< ces torches ardentes, et portez-les contre Fidènes, afin « de détruire par ses propres flammes une ville que vous << n'avez pu gagner par vos bienfaits. » A ces mots, les Romains reprennent courage: il s'arment à leur tour des torches qu'on avoit jetées contre eux, ou qu'ils ont arrachées à l'ennemi. Ce n'est plus un combat, mais un incendie général. En même temps Cossus fait avancer sa cavalerie à bride abattue, et, se jetant avec une impétuosité incroyable au milieu des flammes, qui n'effraient point les chevaux comme d'abord elles avoient effrayé les hommes, il renverse et écrase tout ce qu'il rencontre.

Cependant de nouveaux cris se font entendre, qui surprennent et épouvantent également les deux armées. Le dictateur avertit les siens que c'est Quintius qui, par son ordre, attaque l'ennemi en queue; et, ayant jeté lui-même avec ses troupes de grands cris, il recommence le combat avec plus d'ardeur encore qu'auparavant. Le trouble étoit grand parmi les ennemis, qui se voyoient attaqués en même temps en queue et de front, et qui ne pouvoient se retirer ni dans leur camp, ni sur les montagnes, d'où le nouvel ennemi étoit descendu sur eux. La plus grande partie des Veïens se jette en désordre du côté du Tibre pour le passer et retourner en pays ami; mais il en échappa fort peu les uns sont tués sur le bord; les autres, poussés dans la rivière, sont emportés par les flots et noyés; et ceux mêmes qui savoient nager, la lassitude, les blessures, la frayeur les font aller à fond. Pour les Fidénates, le peu qui en restoit prend le chemin de Fidènes en traversant le camp. Les Romains les y poursuivent, Quintius surtout, dont les troupes étoient encore toutes fraîches, parce qu'elles n'étoient descendues des montagnes que sur la fin du com→ bat. Etant entrés pêle-mêle avec les ennemis, ils montent şur les murs, et avertissent par un signal que la ville est 31

TOM. I. HIST. BOM.

« AnteriorContinuar »