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efpèce de thrône qu'on le montroit au Peuple dans les pompes Ifiaques, où l'on portoit les Divinités Egyptiennes. Spon & Kirker ont rapporté des monumens, où l'on voit des Prêtres tenant les fimulacres de leurs Dieux entre leurs mains. Ces petits fimulacres font fort semblables à celui que je donne ici, & fe terminent de même par une poignée, pour donner la facilité de les tenir & de les porter. Ce petit bronze a en tout trois pouces neuf lignes de hauteur; la fleur a quinze lignes de diamétre, & la figure affife, a un pouce de hauteur.

No. II.

Mifcell. Erud.

Antiq. p. 306.

CETTE pierre eft un jafpe verd, à-peu-près quarré & arrondi aux quatre angles, & qui eft d'une feule couleur. Elle eft affez mal gravée, & n'a pour tout mérite, que la fingularité du fujet. C'eft un bateau fur lequel eft Horus ou le Soleil affis fur la fleur du lotus, comme dans la figure précédente, mais avec des différences dans l'attitude. Il à de plus des attributs qui fervent à le caractériser. Sur fa tête paroît un globe rayonnant, & de la main gauche il tient un fouet. Il eft en regard avec un Cynocéphale, efpéce de Singe à longue queue, que les Egyptiens nourriffoient dans les Temples, pour connoître le temps de la conjonction du Soleil & de la Lune; car on prétendoit que dans cette circonstance, le Cynocéphale privé de la faculté de voir, refusoit toute forte de nourriture, & fembloit s'affliger de l'enlèvement de la Lune. C'eft Horus Lib. 1. c. 14 Apollo qui rapporte ce fait : mais ce qu'il ajoûte, éclaircit bien mieux le monument que j'examine. Lorfque les Egyptiens, dit-il, veulent exprimer l'idée de la nouvelle Ibid. c. 15. Lune, ils repréfentent un Cynocéphale debout, la tête ornée d'un diadême, levant les mains au Ciel, adressant fes priéres à la Déeffe, dans l'efpérance de recouvrer l'ufage de la vûe, dès qu'elle pourra fe dégager des rayons du Soleil,

E

Un témoignage fi précis s'applique au sujet représenté fur cette pierre; le Cynocéphale y paroît dans la posture de fuppliant, & pour le mieux caractériser, on a mis le difque de la Lune au-deffus du diadême dont la tête eft ornée. L'Artiste a donc voulu défigner ici l'inftant où cette Planéte fe débarraffe de la lumiére du Soleil. On demandera peut-être pourquoi ces deux Aftres font placés dans une barque. Je répondrai que les Egyptiens ne les repréfentoient jamais fur un char, comme ont fait depuis les Grecs & les Romains, mais fur un navire ; & je renverrai Harpoc. p. 14. au Livre de Cuper, qui a développé les preuves & les raifons de cet ufage extraordinaire. Aux deux extrémités de la barque, on voit deux têtes d'animaux, l'une de bélier auprès du Cynocéphale, l'autre de taureau auprès du Soleil. Si ce ne font pas de fimples ornemens, on aura voulu marquer par-là que le Soleil étoit dans le fignė du Taureau, & la Lune dans celui du Bélier; mais comme ces pofitions ne peuvent jamais fe rencontrer dans la nouvelle Lune, il faudra dire que l'Artiste a eu dessein d'exprimer non l'inftant où cette Planéte commence à s'éloigner du Soleil, mais celui où elle s'en approche au point de fe perdre dans fes rayons. L'attitude du Cynocéphale convient également bien à cet inftant, & la tristesse dont il paroiffoit alors pénétré, étoit un motif fuffifant pour le représenter faifi de crainte, & adreffant fes vœux au Ciel pour le retour d'un Aftre dont l'obscurciffement le privoit lui-même de la lumière.

No. III.

Ce petit Scarabée percé dans fa longueur eft fort bien travaillé. Il eft fur une turquoife, & le mieux faire pour connoître, je l'ai représenté dans trois afpects différens : ils font fous le même numéro, & les caractères hiéroglyphiques gravés en creux, font fort diftincts. Ils peuvent avoir fervi d'amulette ou de cachet. Le travail de ce

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