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cier Major fe porte à l'intervalle du ba-
taillon, & un autre en avant des faif-

ceaux; ils parcourent ainfi les rangs &
les compagnies pour les aligner avant
que de les couvrir.

Dès que les tentes feront tendues, les
Officiers & les Sergens feront applanir
le terrein s'il eft inégal, & balayer les
rues & la tête du camp, depuis le front
de bandiere jufqu'à trente ou quarante
pas au delà des faisceaux ( on les fait ba-
layer de même tous les matins après le
départ des gardes ).

Comme il eft rare que le grand terrein que nos armées occupent, ne foit coupé de foffés, de bois, de ruiffeaux, &c. le Général fait promptement travailler à la communication de toutes les parties du camp, au champ de bataille choifi & marqué, qu'il ne manque jamais d'aller vifiter avec quelques Officiers généraux, afin de reconnoître les poftes avantageux qu'il fera néceffaire d'occu per en cas d'attaque.

On a même vû des Généraux, qui étant près de l'ennemi, ont eu la fage précaution en arrivant dans un camp, d'y faire mettre leur armée en bataille, & de la faire enfuire marcher dans le lieu où ils avoient deffein d'attendre l'enne Tome I

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mi,

afin que dans l'occafion chaque troupe connût le terrein qu'elle devoit occuper, & qu'elle pût s'y porter plus promptement. Le Maréchal de camp de jour vifite la nuit les gardes du camp, pour voir fi tout y eft en bon ordre.

Le Lieutenant général de jour prend tous les foirs l'ordre & le mot du Géné ral, qu'il communique au Maréchal de camp de jour, jour, & celui-ci au Major général de l'infanterie, au Maréchal des logis de la cavalerie, au Major général des dragons, au Major de l'artillerie, aux Commis des vivres, & aux Aides de camp des Officiers généraux. Chaque Major général le communique à fes Majors de brigade; ceux-ci aux Majors & Aides-majors particuliers, qui le donnent chacun à leur régiment, & le portent enfuite à leur Colonel, LieutenantColonel ou Commandant en pied.

Quant à la Maison du Roi, le Major des Gardes du corps ou un de leurs Aides-majors en fon abfence, prend l'ordre & le mot du Maréchal de camp de jour, qu'il diftribue enfuite aux Officiers Majors de toute la Maifon du Roi, des Gendarmes & Chevaux-légers de la garde, des Moufquetaires, des Grenadiers à cheval, & même de toute la Gendarmerie.

Mais dans tout ce qui concerne le détail du fervice, comme détachemens, &c. la Maifon du Roi & la Gendarmerie en prennent l'ordre du Maréchal des logis de la cavalerie, chez qui par conféquent les ordonnances doivent fe trou

ver.

L'Officier qui commande la garde particuliere du Roi, de M. le Dauphin, du Général de l'armée & d'un Officier général, ne prend l'ordre & le mot que de celui qu'il garde. Quant à la retraite, les Tambours ne la battent qu'au fignal donné, qui eft ordinairement un coup de canon qu'on tire à foleil couchant de la brigade du centre, tant pour la retraite que pour tout ce qu'ils ont à battre ; ils vont & reviennent le long du front du régiment, en commençant par la droite, ou par la gauche fi le Régiment eft campé en colonne renversée.

Dès qu'on bat la retraite, tous les piquets prennent les armes, & fe mettent en bataille dans le grand intervalle; on examine fi les armes font en bon état, & s'il n'y manque perfonne; après quoi le Capitaine les fait défiler pour aller pofer leurs armes au chevalet. Les piquets de l'armée ne marchent jamais que par un ordre des Officiers généraux de jour ou de piquet.

Nij

La retraite battue, un Sergent & un Caporal de piquet replient les drapeaux & le refte, comme il eft dit aux articles CLXXIX. & fuivans de l'ordonnance du 17 Février 1753.

Le Brigadier, le Colonel & le Lieutenant-Colonel de piquet font leur ron'de dans le camp pendant la nuit. Le Brigadier regle l'heure à laquelle chacun d'eux la fera; celui qui la fait, parcourt la tête & la queue du camp; il paffe entre les deux lignes pour voir s'il ne s'y commet aucun défordre ; il vifite de temps en temps quelque piquet à fon choix pour fçavoir s'ils font alertes. Le fentinelle du piquet du bataillon d'où il s'approche, l'arrête en lui criant, halte là le Caporal s'approche, & dit : avance qui a l'ordre. Le mot donné & l'Officier reconnu, ce Caporal va rendre compte au Capitaine, qui a dû pendant ce temps faire aflembler fon piquet fans armes ; le Capitaine avance l'efponton à la main efcorté par quatre fufiliers, préfentant leurs armes à fix pas en avant du fentinelle; il dit: avance à l'ordre. Pour lors le Brigadier, le Colonel ou le Lieutenant de piquet avance & reçoit le mot du Capitaine, qui après avoir quitté fon efponton, lui fait voir fon piquet en ba

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taille dans l'intervalle, prêt à prendre les armes.

Il y a auffi tous les jours un Major ou Aide-major de piquet de chaque brigade nommé à l'ordre par le Major de brigade; il eft chargé de conduire les détachemens commandés au rendez-vous marqué, ainfi que les piquets de la brigade lorfqu'ils font demandés : il reste habillé la nuit dans fa tente, pour pouvoir en tout temps faire diligemment exécuter les ordres qui lui arrivent.

Lorfqu'on affemble les détachemens pendant la nuit, chaque Officier Major qui conduit ceux de fa brigade au rendez-vous, apporte au Major de piquet un billet du Major de fa brigade, portant le nombre d'hommes qu'elle doit fournir.

L'Officier Major de piquet fait une ronde chaque nuit dans le camp de fa brigade, à l'heure qui lui paroît le plus convenable; on l'appelle ronde de brigade: il eft efcorté d'un Sergent & de deux fufiliers d'un piquet; il vifite les gardes du camp de la brigade, & voit fi les Sergens & foldats y font leur devoir; il donne le mot afin d'être reconnu ; il examine fi les feux font éteints, & fi on n'est point à boire chez les vivandiers, Niij

&c.

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