Et va du même pas à la gloire immortelle. Pour moi, bien aut deffous de ce fameux modele, Je compte en prenant le pinceau, Moins fur mon art que fur Et fur le fujet du tableau. mon zéle, Si dans les moindres traits je puis être fidele, Et d'abord, car je dois aux dons de la nature ཚུ Frape par de grands traits qu'un air doux accom Eft garent des exploits de plus d'une campagne. Sous un front ouvert & ferein, Des yeux vifs, & brillans d'une noble lumiere, Qui dès les premiers coups que fçait lancer fa main Un fouris fin & gracieux, Qui charme à fon abord le cœur le plus farouche. Comme un fimple foldat vêtu groffierement, Pour la forme & pour la matiere, Un habit lui fuffit une campagne entiere; Grand chapeau, gands de buffle;& pour l'assortiment, Ceinturon de même parure, D'où pend un large coutelas, Peu brillant au dehors, peu chargé de dorure, Enfin, cravatte à la dragonne, C'eft tout l'ajustement qu'il fouffre en sa perfonne. N'en fçait pas moins fe faire craindre. ८. Sans rien devoir à la magnificence, Et paroit Roi dès qu'il s'avance. Une fage frugalité, Dont il donne l'exemple avec autorité, De fon Camp bannit la mollesse, Et le défend lui-même au feu de la jeuneffe Que tous les ennemis que fon bras fçut dompter. Il n'accorde qu'à peine à la neceffité Dans lui la probité furpaffe le courage, Ami de la vertu, zelé pour la justice; Sans attendre qu'il se préfente, Lui même il le prévient d'une main bienfaisante, Et s'empreffe pour le chercher. Dans ce Conquérant si terrible, La fiere majesté n'est point inacceffible, A toute heure, en tout tems, il fe laiffe approcher: Aimé de ses sujets, en vrai pere il les aime, Et l'on trouve toûjours en lui, Autant de douceur pour autrui, Il fçait, quand il le faut, fufpendre Une trop vive activité, Et médite longtems ce qu'il veut entreprendre; Mais lors que la fageffe & la gloire ont dicté, Il part, il éxécute avec rapidité, dans un fecret que rien ne peut furprendre A loifir il a médité, Ce que Et que l'effet feul peut apprendre. Alors il ne connoit ni peine, ni danger; Rien ne l'étonne; & ne l'arrête; Rien ne peut le faire changer Et vît-il la mort toute prête, Il faut, s'il l'a reglés périr, ou fe vanger. Et tous les exploits glorieux's Qui tiennent aujourd'hui l'Univers en alarmes On doute par toute la terre, S'il a paru plus grand lors qu'il a fait la guerre, P VII. La nouvelle Eve, Hiftoire. Ain dérobé reveille l'appétit, A tout peché la loi qui l'interdit, De nous avoir joué le vilain tour, Et fon époux & fa pofterité, Dans tant de maux; pour quoi ? Le tout en fomme |