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avoient avec Louis XII. 4. Pierre Accolti, Florentin, évêque d'Ancone, prêtre du titre de faint Eufebe, puis évêque de Cadiz, de Maillezais, d'Arras, de Cremone, archevêque de Ravenne, évêque d'Albane, de Palestrine & de Sabine. Achilles de Graffis Bolonois, évêque de Bologne, prêtre du titre de Saint Sixte, puis de fainte Marie au-delà du Tibre. 6. François Argentino, Venitien, évêque de Concorde, prêtre du titre de faint Vital, puis de faint Clement. 7. Bendinelli Sauli, Genois, évêque de Girace, diacre du titre de faint Adrien, puis prêtre du titre de fainte Sabine. 8.AlphonfePetrucci,Sienois, évêque de Suana, diacre du titre de faint Theodore, qui fut privé de la pourpre par Leon X. Onuphre fe trompe en y ajoutant l'évêque de Gurck qui ne fut promu à cette dignité que fous le même Leon X.

AN. 1511.

XVIII.

Trivulce fe met en cam pa

gne avec fon

Auffi-tôt après la rupture de l'affemblée de Mantoüe, on agit des deux côtez plus vivement qu'on n'avoit encore fait. Trivulce renouvella la guerre, & fe mit en armée. campagne le premier de Mai avec une armée de douze cens lances; & de fept mille hommes d'infanterie, & vint camper fur le bord du Pô, pendant que le duc d'Urbin qui commandoit l'armée du pape, occupoit l'autre rivage. Le roi Catholique n'oublioit rien pour adoucir les efprits; il chargea Cabanillas fon ambaffadeur auprès du roi de France, de repréfenter à ce prince, qu'il fe rendroit indigne du nom de roi très-chrétien, s'il continuoit de pouffer à bout le pape, qui n'étoit pas fi f. 271. dépourvu d'amis, qu'il n'attirât aifément dans fon parti plus de la moitié des princes Chrétiens; que c'étoit à Louis à arrêter un fchifme qui alloit naître dans l'églife, & une guerre qui ne pouvoit être que très-funeste à la religion chrétienne; qu'il pouvoit enfin la faire ceffer

Petr. de An

gleria, epift. 452 & 4530

Guicciard. l. 90

XIX. Plaintes du roi

de France à

d'Espagne.

en ne protegeant plus le duc de Ferrare. A quoi sa maAN. 1511. jefté très - chrétienne repliqua, qu'elle connoiffoit les difpofitions du pape, qui n'en vouloit au Ferrarois que pour attaquer enfuite plus aisement le Milanez; que fa l'ambafladeur fainteté confentiroit bien-tôt à la paix, fi elle ne se sentoit pas appuyée des forces d'Efpagne; que le roi Catholique fe fervoit du prétexte de la guerre d'Afrique, & que fa flotte équippée en Espagne fur les côtes de la mer Méditerranée, chargée de foldats & de munitions de guerre, s'étoit divifée en deux; que la moitié avoit à la verité fait voile vers les côtes de Barbarie, mais que le refte prenoit la route de Naples, & y portoit huit mille Efpagnols naturels, qui étoient l'élite des forces de Ferdinand; qu'une telle conduite ne montroit pas que ce prince fût porté à la paix, & que fi fes demandes étoient finceres, il devoit retirer fes troupes de l'armée du pape & défarmer fa flotte: ce que fit fa majefté Catholique, auffi-tôt qu'elle eut été informée de la réponse de Louis XII.

XX. Trivulce s'empare de Concordia, & s'a

vance vers

Boulogne. Coccin.de bello Italic.

Raynald. hoc ann. n. 58.

Dans cet intervalle Trivulce avec fon armée attaqua Concordia, & s'en rendit maître. Comme il étoit pere de la comteffe de la Mirandole, & que d'ailleurs il n'aimoit pas Jules, il entreprit de la venger de l'injuftice que lui avoit faite ce pape en fe faififfant de fes états. Sa fainteté en fortant de Boulogne y avoit laiffé une garnison affez mal disciplinée, elle avoit précipité fon départ, ne fe croyant pas en fureté dans cette ville, & s'étoit fervi de la commodité des troupes Efpagnoles que le roi Catholique rappelloit de l'armée ecclefiaftique, pour retourner à Ravenne fous leur escorte.Les Bentivoglio qui entretenoient des correfpondances fecretes avec Trivulce, lui ayant promis de lui faire livrer une des portes

de la ville par le moyen de leurs partifans; ce genéral y accourut avec les troupes, & entra dans Boulogne fans AN. 1511. nulle oppofition, parce que le duc d'Urbin que le pape fon oncle avoit laiffé pour commander dans la place, informé de la venue des François, & de leurs intelligences avec quelques-uns des principaux, fortit brufquement avec fes officiers & fa garnifon. Comme il se voyoit trahi, & qu'il ne pouvoit pas efperer d'être fecondé des bourgeois, s'il entreprenoit de se défendre, il apprehenda de tomber entre les mains des enne

mis.

XXI. Dont il le rend

maître; il y fait rentrer les BenGuicciard. 1.9.

tivoglio.

Mariana, l. 30.

nit.

elog.t. 4.

Raynald.hoc an.
Ciacon. in Ful.

1. 59.

II. t. 3. p. 229.

Le cardinal y étoit refté en qualité de légat, on le nommoit François Aledofi, & il étoit alors au comble de la faveur auprès du pape. Paul Jove dit qu'il en étoit tout-à-fait indigne, & qu'elle avoit commencé par une mauvaise voye. Jules, outre l'évêché de Pavie & le chapeau de cardinal, lui avoit donné l'archevêché de Bou- Paul. Jove in logne: & quoique la bonne politique ne lui permit pas de mettre l'autorité fpirituelle & la temporelle entre les mains d'une même perfonne, il avoit pourtant voulu que le cardinal fût gouverneur de fon diocése, comme s'il n'y avoit point eu d'autre homme dans le monde à qui il pût confier la principale de fes conquêtes: mais les plus habiles ne font pas toujours de juftes difcernemens; & la faveur ne donne pas les qualitez néceffaires pour les emplois qu'elle procure. Ce cardinal auffi-tôt après le départ de Jules, qui fut le quatorziéme de Mai, perdit le jugement. Ayant voulu introduire mille hommes dans la ville pour renforcer la garnifon, let peuple leur ferma les portes, & ce fut là le fignal du tumulte : Le cardinal fe croyant perdu, par une lâcheté Le cardinal de fans exemple, abandonna son archevêche & fon gou

XXII.

Pavic, légat,

vernement pour prendre le chemin d'Imola, & enfuite AN. 1511. de Ravenne fous l'escorte de cent chevaux. Les foldats quitre Boulo- de la garnison sauterent par-dessus les murailles pour fe retirer chez eux. Un petit nombre des plus hardis eut le courage de se renfermer dans la citadelle. fe

gne, & s'enfuit

à Ravenne. Raynald.hoc an.

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Ciacon. t. 3.

P.230.

XXIII.

Dès que le légat fut parti, le fénat se déclara pour les Bentivoglio, qui furent reçus dans Boulogne comme les fouverains légitimes. L'armée de Venise informée de ce changement, fe retira par les montagnes où la plûpart des foldats furent tuez ou dévalifez par les pay fans. Il ne reftoit plus dans Boulogne, que la citadelle qui fut rendue par Jean Vitelli que le cardinal de Pavie y avoit laiffé, & en même tems rafée par les bourgeois, parce que Vitfruft commiffaire de Maximilien en Italie demandoit qu'elle fût remise entre ses mains. La crainte que le roi de France n'y mit des troupes, fit prendre ce parti aux bourgeois. Le peuple fit éclater fa haine conmettent en pie tre le pape Jules, en abbattant & mettant en pieces fa ces la statue du ftatue, qui étoit l'ouvrage du fameux Michel Ange. Ciacon. in Jul. Jules étoit représenté debout dans une attitude de foldat, élevant neanmoins la main droite au ciel comme donner la bénédiction. Sa fainteté l'avoit fait élever lorfqu'elle prit poffeffion de Boulogne, après en avoir chaffe les Bentivoglio. Auffi fut-elle d'abord un fujet de fcandale pour le peuple de Boulogne, qui demanda plufieurs fois, fi c'étoit pour le bénir ou pour le maudire, que cette terrible ftatue levoit le bras. Une fois que le pape fut informé de cette demande, il répondit : « C'eft ou pour l'un ou pour l'autre, fuivant

Les Boulonois

pape.

II. t. 3. p. 229.

pour

que les Boulonois mériteront d'être punis ou récom,,penfez. Ils fe reffouvinrent de cette parole en cette occafion,& ce fouvenir excita encore plus leur indigna

tion & leur fureur. Il ne tenoit qu'à Trivulce de pouffer plus loin fes conquêtes. Toutes les villes de la Romagne lui tendoient les mains, celles d'Imola & de Forli vinrent lui apporter leurs clefs; mais comme il avoit reçu feulement ordre de rétablir les Bentivoglio dans Boulogne, conformément au résultat de l'affemblée de Tours, il s'abftint d'agir contre l'état ecclefiaftique; & les nouveaux ordres qu'il reçut bien-tôt après de la cour de France, juftifierent fa conduite.

Le duc de Ferrare profita de la terreur & du défordre où se trouvoit l'armée ennemie. Il reprit Certo,la Piévé, Cotignola, Lugo,& quelques autres places dont la conquête raffura fa capitale. Il se vengea fur-tout d'Albert Pio prince de Carpy, pour les mauvais offices qu'il lui avoit rendus auprès du pape, & il s'empara d'une grande partie de fa principauté de Carpy.

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XXV.
Le duc d'Ur-

vant le pape

Le pape Jules s'attendoit fi bien à fe voir dépouillé, qu'il commença à defefperer de pouvoir conferver le fouverain pontificat. Il paffa quelques jours à Ravenne où le cardinal de Pavie vint le trouver. Comme on attribuoit la perte de Boulogne à fa lâcheté, & même à sa trahison, le cardinal voulut se justifier de ces mauvais bruits, & rejetta fur le duc d'Urbin l'accufation qu'on formoit contre lui. Il ne craignit point devant l'oncle d'accufer le neveu de trahifon, de lui reprocher de s'entendre avec le duc de Ferrare, dont il avoit épouse la niece Eleonore fille de fa foeur Ifabelle, époufe de François marquis de Mantoüe, & de lui découvrir les deffeins & les réfolutions de fa fainteté. Le duc d'Urbin ir-Rub. hift. Rørité de ce reproche réfolut de s'en venger. Un jour que le cardinal alloit au palais bien accompagné, & fuivi Ceducaffaflad'un affez bon nombre de fes domeftiques & de fes créa Tome XXV,

Q

bin accufé depar le cardinal de vie d'adre Boulogne. 9.7. 11 Raynald. hoc

voir laillé per

Mariana, lib.

ann. n. 60.

ven. 1. 8.

XXVI.

ne cardinal

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