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veritez catholiques; que ceux qui doutent de ces veriANJS 17. tez, qui enfeignent des nouveautez, qui combattent les privileges de l'églife de Rome, qui publient des propofitions fcandaleufes, font des héretiques & des témeraires dont les fideles doivent fe donner de garde; & que ceux qui les fuivent, ou qui adherent à leurs fentimens, font auffi des héretiques; ce qu'il applique à Luther & à les fectateurs. Ces deux thefes de Luther & de Tetzel. furent comme les pieces du procès entre les deux partis, & le commencement de la querelle qui troubla bientôt l'églife, & caufa ce fchifme cruel dont elle fut déchirée.

Luther avoit de l'efprit, & fe fentoit d'ailleurs proregé par Frederic électeur de Saxe qui l'eftimoit & qui l'honoroit entierement de fa faveur. Tetzel avec moins de fcience, n'avoit gueres moins de fubtilité d'efprit & fa charge de commiffaire & d'inquifiteur de la foi lui donnoit beaucoup d'autorité. Luther, au milieu des propofitions hardies & fauffes qu'il avançoit, & des termes durs dont il ufoit contre l'abus des indulgences, ménageoit les personnes, affectoit beaucoup d'humilité dans fon exterieur, proteftant qu'il attendoit avec ref pect les jugemens de l'église, jusqu'à declarer en termes exprès, que s'il ne s'en tenoit à fa détermination, il confentoit d'être traité comme un heretique. Enfin tout ce qu'il difoit étoit plein de foumiffion, non feulement envers le concile, mais encore envers le faint fiége & le pape. Terzel au contraire parloit avec plus de confiance, accufoit la doctrine de fon adverfaire d'héretique, traitoit même l'auteur d'hérefiarque ; il foumettoit toutefois fes écrits au faint fiége & aux univerfitez; mais quelque foumiffion que tous deux paruffent avoir,la dis

pute s'échauffa tellement, & l'animofité fut portée fi loin, que Tetzel, comme inquifiteur de la foi, fit brûler publiquement les thefes de Luther. Les difciples de celui-ci, pour venger leur maître, brûlerent auffi en publicà Wittemberg celles du Dominiquain.

AN. 1517.

XLII.

Décifion du

tend hors la

paroiffe les di

manches,

Ext. in Fullar. Conftit. 25. 1517.11.

in Leon X.

Raynald. an.

Le pape follicité par les Religieux, de leur donner une décifion favorable fur la queftion agitée depuis pape fur la mcflong-tems, fi les fideles en entendant la meffe les jours fe qu'on ende dimanches & de fêtes hors de leurs paroiffes, dans les églifes des Religieux, fatisfont au précepte de l'églife, décida enfin vers la fin de cette année, que ceux qui affiftent ces jours-là chez les Religieux, ne commettent aucun peché mortel. Cette décision paroiffoit être oppofée aux réglemens des conciles précedens, & aux raifons fi fages de l'établissement des paroiffes. Sa bulle eft du treiziéme de Novembre. Il en rendit encore une autre le vingtiéme de Decembre, qui rétabliffoit l'ancienne coutume, par laquelle les évêques prêtoient ferment de Jeq. fidelité au fouverain pontife & au fiége apoftolique, & recevoient de lui leur collation & leur confirmation. Ce qui donna lieu à ce renouvellement, fut la conjuration qu'on avoit découverte contre Leon X. dans laquelle quelques prélats, pour se justifier, alleguoient qu'ils n'avoient point prêté le ferment de fidelité au pape, & que par consequent ils n'étoient point obligez à fon égard. Le même pape fit encore une autre bulle anterieure à cette derniere, & datée du quatorziéme de Septembre, pour établir certaines formules de prieres en l'honneur de Jefus-Chrift & de fa fainte Mere, à qui l'on donna le nom de Couronne, & qui étoient compofées de l'oraison dominicale & de la falutation angelique, repetées un certain nombre de fois. La première

couronne contenoit cinq Pater, & autant d'Ave Maria, AN-1517. en l'honneur des cinq playes de Jesus-Christ. La feconde, trente-trois Pater, & autant d'Ave, en l'honneur des années pendant lefquelles cet Homme-Dieu a vêcu fur la terre. La troifiéme étoit compofée de cinq pfeaumes, dont les cinq premieres lettres de chacun formoient le nom de Jefus. Il y avoit autant de couronnes de la Sainte Vierge; la premiere étoit de dix Ave, pour honorer fes dix vertus, la feconde, de foixante & douze, pour honorer les années de fa vie; & la troifiéme, de cinq pfeaumes, dont chaque premiere lettre formoit le nom de Maria, & à la fin, Sub tuum, &c...

XLIII.

Cenfure de

pofitions par la:

logie de Paris.

des Auteurs, t..

209. & fuiv.

de nov. error..

La faculté de théologie de Paris avoit cenfuré le deuquelques pre- xiéme de Juin de l'année précedente treize proposi-Faculté de théo, tions qu'un Dominiquain nommé Claude Coufin avoit Voyez M. Du- prêchées à Beauvais ; la premiere concernoit le mariage: Pblioth. des enfans des prêtres, que ce religieux damnoit s'ils ne 13.in-quarto, p. reftituoient ce que leurs peres leur avoient donné en ma-D'Argentré, riage. La feconde difoit, qu'un fils légitime fuccedant Collect. Judic. aux biens de fon pere, doit s'informer fous peine de damP. 353.. nation, de la maniere dont ces biens ont été acquis. La Eenjur. Facul troifiéme, que les Freres Prêcheurs admis ou non admis par l'évêque, font les propres prêtres, & préferables aux curez qui n'ont leur inftitution que de l'évêque, au› lieu que les religieux. l'ont du pape. La quatrième, que: ces religieux, par privilege, ont pouvoir d'abfoudre de plufieurs cas, dont les curez ne peuvent donner l'abfo-lution. La cinquième, qu'un paroiffien fe confeffant aufdits freres Prêcheurs; fatisfait à la décretale, Omnis: utriufque fexus, fans qu'il foit obligé de demander permiffion, même pour la confeffion Pascale. La fixiéme, qu'au refus d'un curé qui refufe la communion à

Parif. fol. 167.

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celui qui fe fera ainfi confeffé, ledit frere peut lui donner l'Eucharistie contre la volonté du curé. La feptiéme, le curé qui prêche l'obligation de s'adreffer à lui, & de recommencer fa confeffion, eft excommunié, & s'il célebre, il encourt l'irregularité. La huitième, lefdits Freres ont une bulle publiée à Paris, & approuvée par l'univerfité touchant ces privileges. La neuviéme qu'un curé ne doit rien recevoir pour l'administration des Sacremens, & que s'il demande, il eft fimoniaque, La dixième, que les paroiffiens ne font point obligez de donner pour l'administration des Sacremens à leur curé ou vicaire, & que s'ils donnent; ils péchent. L'onziéme conseille aux bonnes gens de ne rien donner, afin que par ce moyen les curez ne les empêchent point d'aller aux freres Prêcheurs ou Mineurs. La douzième, qu'on a tort de dire que les propofitions de ce prédicateur ne font pas catholiques, qu'elles ont été prêchées en beaucoup d'endroits, fans qu'on l'ait repris. La treiziéme, qu'il avoit une tête de Champenois, qui valoit bien une tête & demie de Picardie. Toutes ces propofitions font déclarées faufles, fcandaleufes, contraires au droit commun, quelques-unes erronées ; d'autres témeraires présomptueuses, & propres à détourner les fideles de: leur devoir..

Dans le même tems la faculté porta un jugement tout autre fur des propofitions contraires, qui avoient été prêchées en Savoye par un prêtre féculier. La premiere affirmoit l'obligation de fe confeffer, à pâques à fon curé, ou à celui à qui il en aura donné le pouvoir dans fon églife; que les feuls curez peuvent être appellez propres prêtres, & les religieux prêtres privilegiez. n'ayant pas, la jurisdiction: la faculté déclare la propofition vraie, Qqq iij

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AN. 1517.

XLV.

Mort de quel

fi on l'entend de la jurifdiction ordinaire. La feconde, qu'un religieux, de quelque ordre qu'il foit, adminif trant de fa propre autorité à des laïques, ou l'extrêmeonction, ou l'euchariftie, ou le mariage, encourt l'excommunication; ce qu'on reconnoît comme vrai. La troifiéme, que les Dominiquains & Francifcains n'ont pas plus de pouvoir par leurs privileges, qu'en ont de droit les curez ou vicaires; ce qui eft vrai. La quatrième, que les religieux qui portent les fideles à fe faire enterrer dans leurs églifes, font excommuniez par l'autorité du pape; ce qui n'eft vrai, dit la faculté, que de ceux qui exigent des vœux, des promeffes, ou des fermens pour cette fépulture. La cinquieme, qu'un homme qui prend l'habir de religieux, fans avoir intention d'être profes, péche; ce qu'on déclare vrai, fi on prend l'habit fans caufe légitime. La fixieme, que les religieux de faint François ne doivent en avoir aucun revenu ni en general, ni en particulier; ce qu'on déclare conforme à la décretale Exivit.

Quelques cardinaux moururent dans cette année ; ques cardinaux. On compte parmi eux Ferri de faint Severin Milanois, Ciacon. t. 3. archevêque de Vienne, diacre cardinal du titre de faint

Theodore ; Jacques Serra Espagnol, archevêque d'Oriftagni, prêtre cardinal du titre de faint Vital, & évêque. d'Elne & de Palestrine; Alphonfe Petrucci Siennois, évêque de Suana, qui fut privé de la pourpre par Leon X. pour être auteur de la confpiration contre fa fainteté, & étranglé dans la prifon; Louis d'Amboife François, évêque d'Alby, prêtre cardinal du titre de faint Marcellin & de faint Pierre... Sixte Gara de la Rovere Luquois, neveu du pape Jules II. cardinal du titre de faint Pierre aux Liens, évêque de Luques & de Padoüe, &

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