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ner diacres ou prêtres des gens mariez qui vécussent en-
fuite avec leurs femmes, en forte qu'ils étoient obligez
de les quitter, & de promettre de vivre dans la continen-
ce. Cet auteur ajoute toutefois, que jufqu'au tems du
pape Gregoire les hommes mariez ordonnez diacres
pouvoient ne pas s'obliger à la continence. Dans la
quatrième, que depuis le tems de faint Gregoire il n'a
été permis en Occident de conferer le diaconat qu'à
ceux qui promettoient de garder la continence. Dans la
cinquième, qu'il a toujours été permis, & qu'il l'eft en-
core aux Grecs & aux Orientaux qui ont des femmes,
d'être promûs aux ordres facrez jufqu'à celui de prê-
trife inclufivement, & de vivre avec leurs femmes.
Dans la fixiéme, qu'il n'eft pas permis, & qu'il ne l'a
jamais été à ceux qui font dans les ordres facrez, prê-
tres, diacres, ou foudiacres de se marier. Dans la feptié-
me, que le fouverain pontife peut donner dispense dans
certains cas à un homme qui eft dans les ordres facrez,
de contracter mariage.

Le fecond auteur eft Claude Seyffel archevêque de
Turin, né à Aix petite ville de Savoye proche Cham-
bery, ou felon d'autres, à Seyffel petite ville du Bu-
gey. Il fut maître des requêtes, & confeiller du roi
Louis XII. dont il écrivit l'hiftoire depuis l'an 1498.
jufqu'en l'an 1515. Il afsista au nom de ce prince au
concile de Latran fous Leon X. & fur nommé en 1510.
évêque de Marseille où il reçut le roi François I. & la
reine Claude fon épouse en 1517. Il fut fait archevê-
que de Turin, où il avoit autrefois profeffé le droit a-
vec un applaudiffement universel. Il l'obtint par une
permutation avec le cardinal Innocent Cibo; mais il
n'en jouit pas long-tems: il mourut le premier de Juin

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de cette année 1520. fon principal ouvrage est l'histoire des Vaudois, dans laquelle il rapporte l'origine & les progrez de cette fecte. Ce traité fut un fruit des foins qu'il prit de fon diocéfe qu'il trouva infecté de ces erreurs depuis plus de deux cens ans. Il donna lui-même en 1508. son histoire de Louis XII. qui a été réimprimée plufieurs fois, & où l'on trouve des faits très-curieux; & pour fuppléer en quelque forte à ce qui y manquoit, il publia en 1510. fa relation de la célébre bataille d'Agnadel. Son histoire de Louis XII. eft écrite en forme de panégyrique; il compare fon héros avec fes prédéceffeurs, fur-tout avec Louis XI. & il les dégrade tous, comme font ordinairement les panégyriftes, pour relever celui dont il écrit l'hiftoire. Il a encore composé un traité de la providence, de la dignité des rois, des trois états du voyageur au pape Leon X. des commentaires fur l'évangile de faint Luc, & fur le droit civil, & plusieurs autres ouvrages qui fervent à illuftrer l'hiftoire moderne; il traduifit auffi en françois l'histoire ecclefiaftique d'Eusebe de Céfarée, Thucydide, Appius d'Alexandrie, Diodore de Sicile, Xenophon, Juftin, les œuvres de Sénéque, & d'autres. L'an 1566. parut à Bafle fon Speculum Feudorum; en 1540. & 1557. on imprima à Paris fon traité intitulé, la Loi Salique des François, qui, felon Chantereau le Fevre, est le premier où la loi Salique ait été alléguée au fujet du droit de la couronne de France, ceux qui l'ont précedé n'ayant cité que l'ancienne coutume du royaume. On publia auffi à Paris en 1519. 1540. & 1548. fa grande monarchie de France, quia paru plufieurs fois en latin de la traduction de Sleidan. Seyffel écrivoit avec beaucoup de facilité & de netteté. Et quoiqu'il

XCIX.
De Sylveftre
Mozolino dit

de Prierio. Scriptorib. Ord.

Echard. de

FF Pradic. t. 2.
Du-Pin, Bibliot

14. po 115.

& fuiv.

n'ait pas été profond théologien, comme il l'avoue lui- AN 1520. même, il ne laiffoit pas de raifonner affez jufte felon fes principes, & d'éclaircir des matieres par des exemples familiers, qui les mettent à la portée d'un chacun. Le troifiéme auteur eft Sylveftre de Prierio, ou plûtôt Mozzolin dit de Prierio, parce qu'il étoit natif d'un village de ce nom dans le Montferrat, ou felon d'autres dans l'état de Genes proche Savonne. Il entra à l'âge de quinze ans dans l'ordre de faint Dominique, & en devint un des plus grands ornemens : il fut profeffeur de théologie dans les premieres univerfitez d'Italie, fouvent prieur, une fois même vicaire général de la congrégation de Lombardie, maître du facré palais. Ces differens emplois ne l'empêcherent pas de donner un tems confiderable à l'étude ; & il compofa plufieurs ouvrages où il paroît beaucoup de pieté & d'érudition. Le plus confiderable & celui qui lui a acquis plus de réputation, eft la Somme morale appellée Sylveftrine, & vulgairement, la Somme des Sommes, parce qu'il y a recueilli & compilé les fommes des autres. Elle parut dès-avant l'année 1 516. dédiée à Leon X. On la réimprima avec des augmentations en 1519. & depuis en 1 580. à Anvers, & en 1593. à Lyon. L'on a encore de lui un autre ouvrage intitulé, la Rofe d'or, qui n'eft qu'une expofition des évangiles de toute l'année, compofée des faints peres. Elle fut imprimée pour la premiere fois en 1503.& il y en a eu depuis un grand nombre d'éditions. Outre ces gros ouvrages il a fait encore un abregé des commentaires de Capreolus fur les quatre livres des fentences; un traité pour la défenfe de la doctrine de S. Thomas; le Maillet des Scotiftes; un traité des Sorciers & des merveilles operées par les démons; un livre de méditations; un traité du foin Tome XXV. Oooo

658 HIST. ECCLES. LIV. CENT VINGT-SIX. des mourans; le grand & le petit Confeffionnal; un AN. 1520. traité des Exorcifmes; un livre de l'immolation de l'Agneau Pafcal, & quelques autres traitez de pieté.

Cet auteur eft un des premiers qui ait écrit contre Luther auffi-tôt après que les propofitions de fa these fur les indulgences furent portées à Rome; fon'écrit eft intitulé, Les erreurs de Luther découvertes, fes argumens réfute. Il parut dès l'année 1520. à Rome. Cet auteur mourut, felon quelques auteurs, à Rennes en Bretagne pendant le cours de ses vifites le vingtiéme d'Octobre 15 20. quoique d'autres reculent fa mort jufqu'en 1523. & le faffent mourir de la pefte. M. Du-Pin dit qu'il ne s'étoit point encore défait de la barbarie qui avoit regné jufqu'alors, & qu'il ne paroît avoir eu aucun goût pour les belles lettres. Il parut en 1519. un ouvrage latin intitulé, Traité folemnel de l'art & de la maniere de rechercher toutes fortes d'Hérétiques, qui, fuivant le titre, paroiffoit compofé par un Dominiquain, & dédié à Sylvestre ; mais en 1553.on voulut lui en faire honneur, & on le réimprima avec ce titre, Maniere folemnelle & autentique de rechercher, trouver convaincre les Lutheriens, ouvrage très-neceffaire, par le vénerable religieux maistre Sylveftre Prierio, à Rome 1553. mais on a découvert que c'étoit l'ouvrage d'un Lutherien. Edouard Brour en a donné une nouvelle édition en 1690. à Londres, à la fuite du recuëil intitulé, Fasciculus rerum expetendarum & fugienda

rum.

Fin du Tome XXV.

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Addition à la page 322. ligne dern, après ces mots, fous peine d'encourir toutes les cenfures ecclefiaftiques.

Les magiftrats nommez dans ce decret étoient le préfident Beaumond, Pierre de Brandis & Touffaint de Coriolis confeillers. Le pape les regardoit comme les plus féditieux, parce qu'ils étoient les plus oppofez à fes prétentions. Mais en agiffant ainsi, le parlement de Provence n'avoit d'autre vûë que de maintenir les libertez de l'église de France, & de défendre fon droit d'annexe, en vertu duquel toutes les bulles, brefs, refcrits, & mandats apoftoliques pour la collation des bénéfices, jubilez, indulgences, dispense de vœux, d'âge; enfin, toutes les expéditions de la cour de Rome, & de la légation d'Avignon ne pouvoient être mises à exécution dans l'étendue de fon reffort fans fa permiffion & fon enterinement, ou pareatis, ce qu'on appelloit annexe. Ce droit étoit auffi ancien que la monarchie Françoise, & avoit été fouvent confirmé par nos rois. Il avoit été en particulier folidement établi en Provence, où les états affemblez en 1481. & le confeil éminent en 1482. avant l'institution du parlement, avoient ordonné qu'aucunes lettres émanées d'une jurisdiction étrangere même spirituelle, ne pourroient être exécutées dans cette province, fans l'annexe de cette cour fuperieure, qui étoit alors le tribunal fouverain, fous peine de saisie du temporel: ce qui fut fignifié aux agens du clergé, approuvé par le roi Louis XI. lorsque la Provence fut unie à fon royaume, & confirmé par les lettres de Louis XII. & François I.

Comme ce droit faifoit brêche à la grande autorité
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