nature & de la lumiere de la raison. Il fe mettra par là en état de reconnoître que c'eft l'interêt feul de la verité qui m'a fait entreprendre ces Difcours, où je tâche de ra mener les Auteurs qui font capables de travailler utilement pour le public, aux fources dans lesquelles fe puifent les veritables lumieres J où se trouvent les idées & les modeles qui peuvent leur former le jugement, & les conduire à la veritable perfe stion. & Au refte, comme je fuis peut-être le premier à me roidir contre le torrent que j'ouvre fur certaines chofes un chemin que perfonne . n'a encore frayé; je ne me flas te pas d'avoir porté cet ouvrage à une perfection même mediocre. Ainfi je ne propofe ces Difcours, que comme des effays qui pouront fervir de plan à des Ecrivains plus habiles & plus éloquens pour compofer des chefs-d'œu vres. C'eft l'idée fous laquelle je prie le Lecteur de confiderer ce petit ouvrage, que je fou mets au jugement, non pas tout-à-fait de Meffieurs du Parnaffe, parce que c'est eux que j'y attaque, & qu'il ne feroit pas jufte qu'ils fuffent tout enfemble juges & parties, mais des perfonnes qui n'ignorant pas ce qu'on peut a. Cor. aprendre d'excellent dans la litterature profane, ont eu foin de cultiver leur efprit par des études plus folides où ils ont acquis les connoiffances neceffaires pour un jufte difcernement du vrai & du faux, de ce qui fe trouve de bon & de mauvais dans tous les Livres. L'Apôtre nous ordonne, que foit que nous mangions, foir #0. 31. que nous beuvions, foit que nous faffions quelque autre chofe, nous fallions tout pour la gloire de Dien. Ces paroles font generales; ce commandement regarde tous les Chrétiens & toutes les chofes qu'ils peuvent entreprendre. Perfonne ne fçauroit donc s'en croire dispensé pour quelque raifon que ce foit. Mais quand il pouroit y avoir des exceptions pour quelques-uns, ce ne feroit pas toûjours pour les hommes de lettres, qui plus fpirituels & plus éclairez que les autres doivent aufli mieux connoître l'étenduë de leurs devoirs, › qui fçavent que Dieu ayant tout fait pour lui, il ne peut leur avoir donné les talens de la fcience & de l'efprit, que pour les employer à sa gloire. Je m'eftimerois heureux fi dans ces Difcours je pouvois y contribuer feulement des deux petites pieces de la pauvre Veuve de l'Evangile. Sive manducatis, five bibitis, |