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La beauté.

Je m'en vais préparer une fête champêtre.

LE MARQUIS, fe moquant.

La rareté.

LE BARO N.

Et vous Marquis railleur, que ferez-vous paẻ roître ?

LE MARQUIS.

La curiofité.

(Ils s'en vont en fe raillant l'un l'autre.)

SCENE IV.

PIERROT, OLIVETTE.

PIERROT, riant.

HA, ha, ha les drôles d'Amoureux!

Propofons-les toujours à bon

compte.

OLIVETTE.

Ce n'eft pas une petite affaire que d'entreprendre le bonheur de pareils Soupi

rans.

AIR 8. (Vaudeville des Amans Ignorans. )

Notre Vulcain & notre Esope,
Aux yeux de notre Pénélope,
Auront je crois fort peu d'apas.

PIERROT.

Ne les propofons pas.

OLIVETTE.

Mais affez fouvent, par caprice,
La femme prend pour Narciffe
Une figure du Japon.

PIERROT.

Hé, propofons-les donc.

OLIVETTE.

AR,(Quand on a prononcé ce malheureux oui.) Taifons-nous,j'aperçois Madame la Comteffe. Quelque fâcheux avis cauffe t-il fa trifteffe? Je crois fon mari mort à cet air fi dolent.

PIERROT.

Et moi, c'eft à cet air que je le crois vivant..

SCENE V.

PIERROT

OLIVETTE

LA COMTESSE, travaillant à

un morceau de tapiflerie..

LA COMTESSE.

AIR 9. ( Si 1ót qu'à table on veut chanter.) Ue mon état eft languiffant !

Q

Cher Epoux que ma peine eft rude L

Tai-je perdu? N'es-tu qu'abfent

Vien finir mon incertitude.

PIERROT.

Monfieur le Comte a très grand tort,
De ne Fas mander s'il eft mort.

LA COMTESSE, foupirant.

Ahi!

OLIVETTE.

AIR. 10. (Pafferons-nous fans amours)

Vous paffez dans les tourmens

Vos plus beaux ans.
Vous avez foûtenu

Déja Dix ans d'abfence:

Dix ans de patience!

Ah! que de tems perdu !

LA COMTESSE, continuant de soupirer.

Ouf?

OLIVETTE.

Craignez de vous repentir trop tard d'avoir dédaigné les hommages de tant d'Amans.

PIERROT.

Au lieu de pleurer votre Mari, vous devriez plûtôt longer à le remplacer..

LA COMTESSE.

AIR, (On dit que vos Parens.)
Oui; mais s'ils n'eft pas mort?

PIERROT.

Ileft encore envie.

En ce cas à vos yeux que ne s'eft-il offert?

De vous il fe foucie

Comme de Jean de Vert.

Qui quitte la partie,

La perd.

OLIVETTE.

Si Madame trouvoit à propos de te confoler, Monfieur le Marquis de la PouJardiére feroit noblement les frais de la confolation.

PIERROT.

Monfieur le Baron de la Gelinotiére ne demanderoit pas mieux non plus que de faire une accolade de fes Armoiries. avec celles de Madame la Comteffe.

LA COMTESSE, à Olivette.

Le Marquis de la Poulardiére? (à Pierrot) Le Baron de la Gelinotiére ? Ces Mef

fieurs me font trop d'honneur.

OLIVETTE.

Peut-être ne les trouvez-vous pas tous deux affez aimables, pour....

LA COM TESSE.

Je les eftime l'un & l'autre, Et le triste

fruit de leurs travaux guerriers ne met troit point d'obftacle à leur bonheur : Mais dans la fituation où je fuis, il ne m'eft pas permi de les flater de la moindre efpérance.

PIERROT, à part, s'en allant.

Bon! Je m'en vais porter cette nouvelle à mon Baron.

SCENE VI.

LACOMTESSE, OLIVETTE.

A

LA COMTESSE.

Préfent que nous voilà feules, ne me cachez rien, Olivette. Convenez que la demande du Marquis n'eft pas l'unique commiffion dont vous foyez chargée.

OLIVETTE.

Moi,Madame !(à part) Que veut-elle

dire ?

LA COMTESSE.

Vous-même,

AIR, ( Réveillez vous belle endormie

Vous ne parlez point de Dorante.

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