Des Beautez fi piquantes.

Hé! dru, dru, dru,

Je n'en ai jamais vû
De plus appétiffantes!

DILARA, à Noureddiú.

AIR 95. (Quand je t'aimois, c'étoit d'un

amour fi tendre.

Vous afpirez à la main de la Princesse !

Ah! que vos feux

Sont malheureux

Sont dangereux!

Quand votre esprit pourroit vaincre la Tigrefles, Qu'obtiendrez-vous ?

Le nom d'Epoux;

Eft-il donc fi doux ?
La haîne & le mépris:

Seront le prix
De votre tendrefle:

Toujours fon cœur
Pour fon vainqueur
Aura de l'horreur.

PIERROT, à fon Maîtres.

Et vous le mériterez bien.

AMINE.

AIR 19. Eh pourquoi donc deffus l'herbette. )}

Sur un portrait en mignature

Former ce projet furieux!:

i

Ah! parcourez plutôt des yeux
(Montrant Dilara.)

Cette aimable figure!

Ne vaut-elle pas beaucoup mieux
Qu'une fimple peinture?

PIERROT

Elle a, ma foi, raison.

DILARA.

Le Roi a promis de nous rendre à toutes deux la liberté, fi nous pouvons l'uneou l'autre vous guérir de votre en têtement.

AIR 96. ( Mon aimable Javotte.)
Tirez-nous d'esclavage,

En vous laiffant par nous enflammer
(Montrant Amine.)

Un Tendron de cette âge

Ne doit-il

pas vous charmer

PIERROT, à fon Maître.

Plantez-là votre amour porte-guignon,
Aimez plutôt ce Trognon;

Il eft fi beau, fi mignon!

J'aime fon air fripon.

DILARA.

Ah! fi vous voulez être fon Amanti

De plaisirs un enchaînement
Occupera chaque moment
de votre engagement.

NOUREDDIN..

Air 97.{ Quand je suis auprès d'une Bruně

charmante.)

Ah! que toutes deux vous êtes raviffantes!

Je conçois bien qu'il n'eft rien de plus doux
Que d'être chéri de Beautez fi touchantes :
Ge beau deftin feroit bien des jaloux.

PIERROT

Seigneur, fans façon,

Choififfez donc;

Et vita u Diable

Jettez le Portrait maudit..

Dans cet inftant,.

Prenez l'aimable

Pour qui le cœur vous en dit.

DILARA.

AIR 98. ( Donnez-moi votre cœur ma charmante

Si le Prince me fait l'objet de fes défits,

Manon.)

Je prétends que l'amour l'enchante, Par fes douces langueurs, par les tendres foupirs A MINE.

Moi, je le conduirai par la route charmante :

Des Ris, des Jeux & des Plaifirs.

DILARA.

AIR, Ah! Philis, je vous aimerai tant !)
Enfin, vous ferez bien content.
AMINE,

Si je vous ai, je vous aimerai tant!

DILARA.

Comptez fur un amour conftant.

Je vous vois, je vous veux, je vous aimerai tant.
TOUTES DEUX.

Ah! Seigneur, je vous vois, je vous aime!
Si je vous ai, je vous aimerai tant!

PIERROT.

Que cela eft joli! (àfon Maître ) Ne les faites donc pas lánguir.

NOUREDDIN aux deux Princesses.

AIR 21.

(Quand je vous ai donné mon cœura) Vous voir & ne vous aimer pas,

C'est vous faire une offense:

Mais vous fçavez de quels apas

J'éprouve la puiffance.
De ces Arbitres de mon sort

J'attends ou la vie ou la mort.

DILARA.

Vous nous laiffez donc dans l'efclavage

NOUREDDIN.

AIR 99. (Beautez, à qui l'on jure une ardeur
éternelle)
Du Roi fi dans ce jour je puis devenir Gendre,
Beautez, je vous reponds de votre liberté :
Je ferai volontiers, par générosité

Ce que vous attendiez d'un mouvement plus tendre.

Ce que vous &c.

DILARA.

Oh! non. Nous ne voulons la devoir qu'à nous-mêmes.

AMINE.

Nous fommes un peu fières, au moins quoiqu'il n'y paroiffe pas.

DILARA.

AIR 100. (Je voudrois bien vous fatisfaires)

Puifque de nos yeux la puiflance,

Et notre éloquence

Ne vous touchent pas

Nous allons recourir à la danfe

Peut être que nos pas