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OLIVETTE, à part, troublée.

Elle devine, aparemment,
Que c eft moi qui fuis confidente
D'Angelique & de fon Amant.

LA COMTESSE, à part. Elle eft interdite.Je vois bien que mon foupçon n'eft pas mal fondé. (Haut) Allons, Olivette, je vous permets de me parler fincerement fur le chapitre de

Dorante.

OLIVETTE.

Hé, que voulez-vous que je vous en dife?

LA COMTES SE.

AIR, (Ho-ho! ha-ha!)

Malgré votre air difcret,

Allez, je le vois bien,

Vous fçavez fon secret;

Vous ne m'en dites rien;

Ho-ho! ha ha!

Hé, comment donc ? Pourquoi celaş

OLIVETTE, à part.

Pierrot auroit-il jafé?

LA COMTESSE, foûriant.

Je ne vois que trop le motif des vifites que me rend le paffionné Dorante,

OLIVETTE,

AIR 11. (Il est vrai que j'aime en deux lieux. )

A votre air, vous ne blâmez pas

Sa fecréte tendreffe.

LA COMTESSE..

Olivette il faut bien, helas!

Excufer la jeunesse!

OLIVETTE.

J'en fuis charmée, vraîment. Ho-ho! vous avez donc découvert le mistére?

AIR, Ton himeur est Cathereine )
1

Je n'ofois pas vous le dire.

LA COMTESSE.

Vous fçavez pourtant parler.

OLIVETTE.

Dorante, il eft vrai, soûpire.

LA COMTESSE.

Pourquoi le diffimuler?

OLIVETTE.

Il vous demande la grace,

Si vous aprouvez fon choix, ....

LA COMTESSE, l'interrompant,

De remplir bientôt la place

Du feu Comte de Longbois.

OLIVETTE,à part.

Je ne m'attendois pas à cette chute là. Malepefte! Le fecret de nos jeunes Amans l'a échappé belle!

LA COMTESSE.

Mais, écoute. Oublie la confidence qu'il t'a faite.

AIR, (Ce n'est point par effort qu'on aime.)

Ne me parle point de Dorante,
Si tu redoute mon couroux.
Je ne puis remplir fon attente;
Je ne penfe qu'à mon Epoux.
Ne me parle point de Dorante

OLIVETTE.

Je vais m'en taire comme vous.
LA COMTESSE.

Ceflons de nous entretenir de lui.

Soit.

OLIVETTE.

LA COMTESSE.

Mais, attendez. Je fuis obligé d'en parler encore une fois, malgré moi. Je le vois de tems en tems avec Angelique.

OLIVETTE.

Et moi auffi. Je voudrois de tout mon

cœur qu'il pût s'attacher à elle, & vous épargner par-là les importunitez dont Vous êtes menacée.

LA COMTESSE.

C'eft être trop obligeante.

OLIVETTE

Oh! je lis dans votre pensée.

AIR, (Qu'on apporte bouteille.)

Vous fouhaitez qu'il l'aime
afin de l'écarter.

LA COMTESSE.

Laiffez-moi fouhaiter moi même.

OLIVETTE.

Je fçais mieux que vous fouhaiter.

LA COMTESSE.

Voici ma Fille. Laiflez-nous ensemble.

SCENE VII.

LA COMTESSE, ANGELIQUE.

L

LA COMTESSE, à part.

Es difcours de cette Créature-là me font foupçonner que Dorante aime Angelique, (haut) Venez ma, Fille.

AIR,

AIR, (On n'aime point dans nos forêts.)

Je veux enfin combler vos vœux.

ANGELIQUE, à part.

Sa douceur paffe mon attente.
LA COMTESSE.

Je veux vous faire un fort heureux.

ANGELIQUE, à part.

Veut-elle me donner Dorante?

LA COMTESSE.

Je fçais ce qui vous conviendra.

ANGELIQUE, haut.

Je ferai ce qu'il vous plaira.

LA COMTESSE.

AIR, (Mon Pére, je viens devant vous.)
Vous fçavez que, depuis dix ans,
Votre Pére a quitté la France.
Comment ai-je pû fi long-tems

Supporter fa cruelle abfence?
Puis-je vivre encore aujourd'hui !

ANGELIQUE.

Je conçois bien tout votre ennui.

LA COMTESSE.

Non, non, vous ne le concevez pas. Il

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