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Dieux réduits à un état de foibleffe & de mifère. Se voyant attaqués par des Géans, ils fuient en Egypte pour s'y cacher fous la forme de différens animaux. Apollon pleure fon fils Efculape; Cybelle pleure Atys: le même Apol lon chaffé du Ciel eft contraint de garder les troupeaux: Neptune devenu Maçon n'a pas le pouvoir de fe faire payer de fes journées; l'un cft Buffon par état, l'autre Forgeron. En un mot on leur a donné des emplois indignes de l'idée qu'on doit avoir d'une Divinité.

Sentimens des Grands - Hommes de l'antiquité, touchant la Théologie païenne.

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La pluspart des Grands-Hommes de l'antiquité regardoient toutes ces Divinités comme des chimères, & leur culte comme des fuperftitions. Cicéron s'en moque affez ouvertement, foit quand il raille les Augures, foit dans fes livres fur la Nature des Dieux, qui, pour cette raison furent condannés. Lucien, Sénèque, & Juvénal fe jouent de leurs Dieux, & ce dernier raille les Egyptiens de ce qu'ils alloient

cher

chercher les Dieux dans leurs potagers.

* Mais

Socrate bien cher la liberté avec laquelle

paya

F

il déclara fes fentimens, ou plustôt le mépris Pour ce qui eft de Platon, il parle de la Divinité d'une manière fi majestueuse, qu'il a fait croire à quelques Pères de l'Eglife, qu'il avoit puifé fes idées dans les Livres de Moyfe. Cependant tous ces

qu'il faifoit de ces Dieux.

Grands Hommes s'en tenoient à cette fauffe

Religion, foit parce qu'elle favorifoit le penchant de la Nature, foit qu'ils n'euffent pás le courage de s'expofer au reffentiment d'une populace groffière, en ofant penfer, parler, & agir différemment d'elle, pour ce qui regardoit la Divinité.

Des différens Ordres des Divinités

Païennes.

Les Anciens diftinguoient quatre Ordres de Dieux.

Le premier Ordre qui comprenoit les Dieux fuprêmes, ou les Grands Dieux, étoit divi

Les Egyptiens adoroient non-feulement les Dieux & les
Héros, mais auffi les animaux & les plantes.

fé en deux claffes. Ceux de la prémière, au nombre de douze, mi- partie de l'un & de l'autre fexè, formoient le Confeil de Jupiter; Savoir Jupiter,, Junon, Neptune, Cérès, Mercure, Minerve, Vefta, Apollon, Diane, Mars, Vénus & Vulcain. Onles appelloit Dieux Confentes. Ceux de la feconde n'avoient point féance à ce Confeil fuprême; leur tître étoit Dii felecti ou les Dieux choifis, favoir Saturne, Genius, le Soleil, Orcus, Bacchus, la Terre & la Lune.

Au fecond Ordre étoient compris ceux qu'on nommoit Dii minorum gentium: Ils n'avoient point de place dans le Ciel; Pan, Pomone, Flore, Pålès, & les autres Divinités champêtres étoient de ce nombre. Les Demi-Dieux occupoient le troifième Ordre, c'étoient les Divinités qui tiroient leur origine d'un Dieu & & d'une Mortelle; ou d'un Mortel & d'une Déeffe, tels étoient Hercule, Efculape, Caftor & Pollux, &c. Les Divinités du quatrième Ordre étoient les Vertus, qui avoient formé les Grands - Hommes, comme la Fidélité, la Concorde, ou les mifères de la vie & même - les vices, comme la Pauvreté, &c.

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18 INTR. à LA CONNOISSANCE DE LA FABLE. On en fait encore d'autres divifions, conme celles qui fuivent:

Les Dieux du Ciel: Célus, Saturne, Jupiter, Junon, Minerve, Mars, Vulcain, Mercure, Apollon, Diane, Bacchus &c.

Les Dieux de la Terre: Cybèle ou la mère des Dieux, Vefta, les Dieux Lares, les Dieux Pénates, les Dieux des Jardins, Pan, les Faunes, les Satyres, Palès, les Divinités Champê tres, les Nymphes, les Mufes &c.

Les Dieux de la Mer : L'Océan & The tys, Neptune & Amphitrite, Nérée & les Néréïdes, Doris & les Tritons, les Dryades, les Napées, les Syrènes, Eole & les Vents.

Les Dieux de l'Enfer: Pluton, Cérès, Proferpine, les trois Juges d'Enfer, Faque, Minos, Rhadamanthe, les Parques, le Destin, les Furies, les Dieux Manes,

Charom.

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A.

BARIS étoit un Scythe & GrandPrêtre d'Appollon. Ce dieu lui accorda le don de Prophétie, & lui donna une flèche, fur laquelle il parcouroit les airs.

On comprend que cette Fable représente quelqu'un de ces habiles Charlatans, qui ont l'adreffe de gagner de l'argent à courir le monde, & à faire des dupes.

ABSYRTE, fils d'etes, Roi de Col chos, & frère de Médée, fut envoyé par fon

père à la pourfuite de Jafon, qui venoit d'enlever Médée avec la Toifon d'or; mais Médée ayant pris fon frère, le mit en pièces. Ses membres répandus dans le chemin arrêtèrent quelque temps la pourfuite du Roi, &. donnèrent aux Grecs le temps de s'embarquer,

ABONDANCE. Nous en parlons ici comme d'une Divinité allégorique, qu'on trouve perfonnifiée dans les anciens monumens. On la repréfente fous la figure d'une femme de bon

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