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recours à un Prêtre nommé Phégée, pour expier fon crime & fe délivrer des Furies ou des remords de Confcience qui le tourmentoient. II fit préfent du collier d'Eriphyle fa mère à Alphélibée, fille de Phégée qu'il époufa: mais s'étant bientôt dégouté d'elle, il fe remaria avec Callirhoë, fille d'un autre Prêtre, nommé Acheloüs. Cette dernière lui demanda le Collier d'Eriphyle, dont elle avoit entendu vanter la beauté. La difficulté étoit de le retirer des mains d'Alphéfibée, ou plustôt de celles de fes frères, à qui elle l'avoit donné. Rien ne parut impoffible à Alcméon, pour fatisfaire le défir de fa nouvelle époufe; il alla le redemander: mais non-feulement les frères d'Alphéfibéel refusèrent de le lui rendre, ils lui donnèrent encore la mort, en vangeance de l'affront qu'il avoit fait à leur foeur. Il laiffa deux fils Acarnas & Amphitère, qui ne laiffèrent pas impunie la mort de leur père.

DE L'OISEAU ALCYON. Alcyon, eft un oifeau fort vanté, dont on raconte cette fable. Alcyone, fille d'Eole, ayant perdu dans la mer, le beau Céyx fon mari, fils de l'Etoile du jour, fe confumoit en des regrets fuperflus, lorsque les Dieux touchés de compaffion la changèrent en oifeau, qui cherche encore fur les caux celui qu'elle a perdu.

C'eft un oifeau fort petit, & dont le ramage a quelque chofe de lugubre. Pour récompenfe de fon amour, lorsqu'il fait fon nid & qu'il couve

fes

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fes petits, les vents retiennent leur haleine, & la mer eft tranquille dans la plus grande rigueur de l'hyver. On nomme ces beaux jours Alcyoniens, à caufe d'Alcyon; & pendant ces joufslà le ciel eft ferein, & la face de la mer unie comme une glace.

ALECTO, V. Furies.

ALEMANN Us, l'Hercule des anciens Germains, étoit Roi des Boyens, qui le regardèrent toujours comme le fondateur & le père de leur Nation. Ce Prince étoit brave & courageux, il avoit pris le lion pour fon Symbolé. fujets le mirent au nombre des Dieux après fa mort, & en firent leur Dieu de la guerre. Il a peut-être donné fon nom aux Allemands.

Ses

A

ALEXANDRE-LE-GRAND, eut la manie de vouloir auffi paffer pour un Dieu. vant fon expédition d'Afie, étant allé confulter rOracle de Delphes, dans un des jours pendant lesquels le fanctuaire étoit fermé, il fit prier la Pithie ou Pithoniffe de monter fur le trépied elle le refufa, alléguant la loi qui l'en empêchoir. Aléxandre vif comme il étoit, & n'ayant pas le tems d'attendre, arracha de force la Prêtreffe de fa cellule, & la conduifit lui même au Sanctuaire. Allors elle lui dit: O mon fils, on ne peut te refifter. A ces mots il la lacha, difant qu'il étoit content, & qu'il ne demandoit pas d'autre Oracle.

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Ce Prince eut la vanité de vouloir paffer pour fils de Jupiter, & alla en Lybie confulter l'Oracle de Jupiter Ammon. Le Prêtre, qui avoit été fans doute prévenu de la fantaisie du Prince, fortit au-devant de lui, lorsqu'il fut proche du Temple, & le falua fils de Jupiter, en préfence de toute l'armée. Mais non content de paffer pour fils de Jupiter, il voulut fe faire reconnoître Dieu de fon vivant même, & Dieu du prémier ordre, & non à la manière de ceux, qui étoient après leur mort affociés à la foule des Divinités. Après fes grandes expéditions des Indes, il envoya à Athènes l'Orateur Démadès, qui employa toute fon éloquence à perfuader aux Athéniens que ce Conquérant étoit le treizième des Grands-Dieux; mais pour toute réponse l'Orateur d'Aléxandre fut mis à l'amende.

ALOÏDES. C'étoient deux Géants redoutables nommés Otus & Ephialtes. Ils étoient d'une taille fi prodigieufe, qu'à l'âge de neuf ans ils avoient neuf coudées de groffeur, & trentefix de hauteur, & croiffoient chaque année d'une coudée en groffeur, & d'une aune de haut. Ils firent la guerre aux Dieux & peu s'en falut qu'ils ne lés exterminaffent. Belle idée du pouvoir des Dieux du paganifine! V. Géants.

ALPHE SICE E. V. Alcméon.

On

ALPHEE, étoit un fleuve d'Elide. croyoit bonnement qu'il traversoit la mer, & al

loit couler enfuite dans la Sicile, auprès de la fontaine Aréthuse. Ce qui a donné lieu à la fable des amours du Dieu Alphée & de la Nymphe Aréchufe.

ALRUNES nom que les anciens Germains donnoient à certaines petites figures faites de racines fort dures, fur-tout de la Mandragore, & qu'ils regardoient comme leurs Dieux Lares ou Pénates. On avoit grand foin de ces petites figures; & l'on fe tenoit heureux d'en poffeder, parce qu'on en attendoit toutes fortes de biens, fur-tout la fanté, & la guérifon des maladies les plus rebelles au remède. Cette fuperftition fubfifte encore aujourd'hui parmi le peuple de la baffe Allemagne, chez les Danois & les Suédois.

ALTHEE, fille d'Agénor, de la race de Deucalion, époufa Oenée, Roi des Etoliens, & fut mère de Méléagre. Ce jeune Prince ayant , été obligé de faire la guerre à fes deux oncles maternels qui commandoient les Curètes, & les ayant tués dans un combat, Althée en défefpoir de leur mort, fit contre fon fils les plus affreuses imprécations, en conjurant Pluton & Proferpine d'envoyer la mort à fon fils, & ayant été exaucée, elle en mourut enfuite de regret.

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AMALTHEE. C'est le nom de la chè vre qui allaita Jupiter: le Dieu par reconnoisfance la plaça parmi les Aftres, où elle forme le figne qui porte fon nom. C'est d'une des C

cornes

cornes de cette prétendue chèvre que les Grecs ont fait leur Corne d'abondance.

AMAZONES V. Amusemens T. I. p. 126. AMBARVALES, fête en l'honneur de Cérès, qui fe faifoit chez les anciens Romains, pour obtenir des Dieux une bonne récolte.

AMBITION; les Romains avoient élevé un Temple à l'Ambition: c'étoit en effet la Divinité à laquelle ils ont le plus facrifié. - - On la repréfentoit avec des ailes au dos & les pieds nuds, pour exprimer l'étendue de fes deiffeins & la promtitude avec laquelle elle veur les

exécuter.

AMBROSIE, C'eft le nom que les Poëtes donnent à la nourriture des Dieux.

AMITIE. L'amitié a été divinifée comme plufieurs autres Vertus; mais les anciens en parlent peu; on ne fait même fi elle avoit des Temples & des Autels: le temps ne nous en a confervé aucune représentation. Lilio Giraldi nous dit, que les Romains repréfentoient l'Amitié comme une jeune femme, la tête découverte, vêtue d'un habit groffier, au bas duquel étoient écrits ces mots: LA MORT ET LA

VIE; pendant qu'on lifoit fur fon front ces autres morts: L'ETE & L'HYVER. Elle avoit la poitrine découverte jufqu'à l'endroit du cœur, où elle portoit la main, & on y voyoit ces paroles: de loin de près. Symboles qui marquoient que l'Amitié ne vieillit point, qu'elle eft égale dans toutes les faifons dans l'abfence

comme

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