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Volume, ce qui auroit fait une disparité avec les Vo lumes précédens, & qu'il en auroit auffi causé une dans le prixs ce qui auroit pûn'être pas du goût de certains amateurs de Livres que j'ai cru devoir ménager.

J'ai donc remis à une autre fois de traiter cet te matière, j'y definerai volontiers I. Volume comme celui-ci, en cas que je fois recherché pour cela car le peu de temps qui me reste de mes autres travaux m'oblige à ufer d'Economie dans l'emploi d'une chofe fi précieufes je me retranche dans la compofition de nouveaux Ouvrages à ceux qui font d'une plus grande utilité, La Continuation de La Vie des Princes illuftres, & quelques Dictionnaires que j'at commencés pourroient bien être du nombre; pourvu qu'il plaife à Dieu de m'accorder le temps, la 3fanté & les forces pour cela.

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INTRODUCTION

A' LA CONNOISSANCE DE LA FABLE.

Ce que c'est que la Fable.

A FABLE* eft l'Hiftoire fabu leufe des Divinités du Paganifme. On lui donne auffi le nom de

Mythologie, qui cft formé de deux mots, My thos & Logos, Difcours fabuleux.

Origine de la Fable.

Les Fables, dans leur origine, font un re cueil informe & bizarre des évènemens arrivés

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* Ceci est tiré du Livre intitulé Connoissance de la Fable, imprimé à Paris MDCCXLVIII. chez Etienne François Savoie.

dans ces temps obfcurs qui fuivirent le Déluge, & pendant les prémiers établiffemens que les enfans de Noé firent en divers pays: mais tous ces différens faits font la pluspart tronqués, altérés, & furchargés des circonftances fabuleufes. On ne peut révoquer en doute cette vérité; car les anciens Pères de l'Eglife ont

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prouvé aux Païens, que la pluspart de leurs Dieux avoient été des hommes, que leurs actions, tant bonnes que mauvaises, avoient rendu célè bres. Ainfi les faits qui fervent de fondement aux Fables, ne font pas proprement des contes faits à plaifir, comme bien des gens se l'imaginent: ces fables ne font point la fuite d'un ouvrage concerté, puis qu'elles ont pris leur naiffance dans des fiècles & dans des pays fort éloignés les uns des autres: mais ce font d'anciennes hiftoires défigurées par la licence des Poëtes. Toutes les fictions dont ceux-ci les ont revé tues, font une fuite du penchant que les hommes ont à altérer la vérité, fuivant leurs paffions, & fous prétexte d'embellir leur récit; & dans ce

Origène, Lactance, Arnobe, S. Auguftin.

dernier

dernier fens il eft vrai de dire que les Fables font le fruit de l'efprit humain, porté naturellement au merveilleux. Il eft aifé de comprendre par-là que les Poëtes firent paffer dans leurs Ouvrages tous les anciens évènemens, dont le fouvenir s'étoit confervé par la feule tradition, ou dans des Cantiques qu'on retenoit par cœur: & comme ils aimoient le furnaturel, ils dónnèrent carrière à leur imagination, & mêlèrent la vérité avec les ornemens de la Fable. Mais comme une bonne partie des faits véritables auxquels elle fait allufion, prenoient leur fource dans les traditions des prémiers temps, c'est à dire dans les évènemens qui étoient les notions primitives de la Religion naturelle, comme la Création, le Déluge &c. les Fables fe trouvèrent mêlées avec la Religion, quoi qu'elle eût été entièrement défigurée; & elles furent refpeEtées comme autant de vérités qu'il étoit dangereux de combattre.

Ainfi le Déluge de Deucalion n'eft autre chofe que l'hiftoire défigurée de celui de Noé. La Fable des Géans qui efcaladèrent le Ciel, eft

un refte de la tradition du deffein infenfé que conçurent les enfans des hommes de bâtir la Tour de Babel. Is s'enfuit de ces principes, que les Fables font autant d'enveloppes, fous lesquelles les Anciens nous ont caché plufieurs vérités, & qu'on doit chercher fous leur écorce les faits hiftoriques qu'elles renferment.

Origine progrès de L'Idolatrie.

L'Idolatrie doit fa naiffance à quatre caufes principales, qui font l'Ignorance, la Corruption, la Vanité, & la Crainte.

1. CAUSE, L'Ignorance.

La connoiffance du vrai Dieu & de fon culte s'étant infenfiblement effacée de l'efprit des hommes, ils tournèrent leurs adorations vers les objets fenfibles. Le Soleil, la Lune, les Etoiles &c, comme étant ce qui fe préfentoit à leurs yeux de plus frapant, furent les prémières chofes qu'ils adorèrent. Enfuite ils honorèrent comme Dieux les hommes, les animaux, les plantes. Enfin on affigna à chaque partie du monde un Dieu particulier. On voulut, comme

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