AU LECTEUR

Τι

I n'y a perfonne tant foit peu inftruite ou impartiale, qui ne convienne de la néceffité de fa

Doir un peu de Mythologie. Ceux qui feroient d'un fentiment contraire reviendroient bientôt de leur erreur, à la lecture de quelque célèbre Poëte de l'antiquité ou des Avantures de Télémaque ; à la vue de quantité de pièces rares & de Chefsd'œuvres de Peinture, de Sculpture, & d'autres monumens anciens. Ils s'expoferoient à une mortification d'autant plus fenfible, qu'ils auroient pû se l'épargner par la lecture de quelques feuilles

com

compofées fur cette matière, qui les auroient, mis au fait de ce qu'il y a de plus nécessaire à fa voir fur cet article. Voyez ce qui en eft dit dans l'Introduction qui va fuivre.

Il est vrai que ces fortes de Livres qui tiennent un juste milieu entre les extrémités du trop du trop peu, ne font pas fi communs qu'on pour➡ roit le préfumer. Few M. ROLLIN s'en plaint dans le IV. Tome de fa Manière d'étudier les Bel les - Lettres, recommande, au défaut de quelquechofe de meilleur, un petit Dictionnaire de la Fa ble affez informe, & je ne fai fi depuis ce temps-là on a fuffisamment rempli les défirs du public. Celut qui pourroit y avoir le mieux réufi feroit peut-être M. l'Abbé DECLAUSTRE, dans fon Diction naire de Mythologie, publié à Paris, en 1745 dans lequel il s'étend affez au long fur quantité de chofer curieuses 5 néceffaires à favoir. Mais comme il eft divifé en III. Volumes, dont le prix monte affez haut, peu de perfonne's font en état, ou d'humeur, de s'en fournir.

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Un

Un autre Traité qui a paru depuis, & qui renferme auffi de belles chofes, mais qui est plus fuccint, eft intitulé: La Connoiffance de la Fable; cependant il me femble qu'il y manque beaucoup d'articles, qui mériteroient d'y trouver place, que d'autres devroient être plus étendus.

de

Comme mon but eft d'être utile aux jeunes gens, tant dans les Ecoles que dans les Leçons privées, 5 que je voudrois leur procurer à peu frais ce qu'il y a de plus nécessaire à savoir sur cette matière ; j'ai cru ne pas mal faire de me charger de cet ouvrage, I d'en faire un Supplément aux Amusemens philologiques. Pour cet effet je pofe pour fondement les deux ouvrages dont je viens de parler, & pour les concilier je fupplée à la fterilité de l'un par l'abondance de l'autre, en conservant l'ordre de M. Declauftre, 5 omettant ce qu'il pourroit avoir de fuperflu où d'étranger à mon fujet. C'est au Lecteur à juger fi j'ai fait un bon choix & fi j'ai bien

réussi:

A

roufi: je m'en raporte à fon jugement, bien rés folu de faire ufage d'une Critique judicieuse, où J'aurois pû m'écarter du but. Je me fuis même déja apperçu de quelques articles qui pourroient être fufceptibles de changement.

Pour ce qui eft du nombre des Articles, on en trouvera dans ce Traité plus de 300, qui no

font point annoncés dans l'Indice de la Connoiffance

de la Fable, dont la pluspart ne se trouvent point dans ce même livre, qui ne laissent pas

d'ê

tre fort importans; entre autres les fuivans: Alrunes, Animaux, Apis, Apothéofe, Auspices, Bois facrês, Devins, Divination, Dévouement, Druydes, Enfans des Dieux, Evocation, Expiation, Fées, Hieroglyphes, Honneur, Table Ifiaque, Lectifterne, Luftration, Mages, Magie, Magifme, Moloch, Momies, Mundus, Myrmidons, Nil, Panathénées, Ombres, Panthéon, Sérapis, Serpent, Sorts, Taurobole &c. Quel ques Dieux des anciens Germains: Chrodo,

Herta, Irmenfeul, Man, Siwa, Suantowith, Porewith, Proao, Rodigaft, Theut, Tuiscon. On trouvera auffi les Généalogies plus exact̃ement marquées, fur- tout celles dont certains lieux connus dans l' Hiftoire 5 plufieurs conftellations ont tiré leurs noms, comme: Athénée, Egée, Egine, Dédale, Hellen, Latinus, Lacédémon, Mefsène, Misène, Pelops; Caffiopée, Caftor & Pollux, Cé phée, Cynofure, Orion &c. de même que les attri buts de chaque Dieu, ou les marques expérieures auxquelles on les peut reconnoître.

Favois réfolu de parler auffi de la Mythologie, ou plutôt du culte fuperftitieux des anciens Peuples, hors les Grecs les Romains, avant l'introduction. du Chriftianisme ; en quoi le favant ARNKIEL, dans. fes Cymbrifche Antiquitäten ALEXANDRE Rossa, dans fon Jüden und Heiden-Tempel, autres, m'auroient rendu de grands fervices: mais d'un côté le temps m'a manqué pour cela; outre que J'aurois eu befoin d'augmenter confidérablement

وع

Volume,