placés fur les côtés de chaque os inter-épineux, & vont s'inférer un peu obliquement derrière la base de chaque rayon de la nageoire.

VII. Nous n'entreprendrons point de décrire ici tous les muscles que Duverney a obfervés fur la membrane branchioftège (mufculi membrana branchioftega); il nous fuffira d'indiquer celui qui dilate cette membrane; c'est le feul que M. Gouan ait pu obferver. Il eft petit, attaché par fon extrémité antérieure, en partie fous l'angle de la mâchoire inférieure, & en partie aux côtés de l'os hyoïde; il monte un peu obliquement de devant en arrière, pour s'attacher à la membrane branchiale, par autant de tendons qu'elle a de rayons.

§. III.

LES ORGANES ET LES VISCÈRES.

Après avoir fait mention des parties extérieures du poiffon, de celles qui forment la capacité de la tête, de la poitrine, & du ventre, il nous refte à parler de celles qui y font contenues,

XIII

I. Pour les YEUX (oculi), voyez pages & XIV. II. Le CERVEAU (cerebrum) est un viscère très-petit relativement à la groffeur de la tête; il eft divifé en trois lobes égaux, dont deux font antérieurs, placés l'un à côté de l'autre ; le troifième eft par derrière & forme le cervelet. Ces trois lobes font enveloppés d'une écume brillante grisâtre, qui reffemble à de la falive. On y découvre facilement les nerfs optiques & olfactifs.

III. L'ESOPHAGE (afophagus) commence au fond du gofier, & defcend en ligne droite jufqu'à l'orifice fupérieur de l'eftomac. It eft membraneux, liffe, & enduit d'une mucofité. IV. L'ESTOMAC (ventriculus) eft un fac membraneux, fitué longitudinalement & non en travers ; il est tantôt cylindrique ou sphérique, tantôt divifé en deux lobes. (Pl. A. fig. 7, E. e. & fig. 8, E. e. )

V. La VESICULE AFRIENNE (vefica aerea) eft un corps membraneux, tantôt cylindrique, tantôt elliptique, tantôt enfin divifé en deux ou trois lobes de différente longueur. Elle eft ordinairement placée entre les vertèbres & Peftomac, & renfermée dans le péritoine; elle eft encore attachée avec l'ellomac ou

avec l'éfophage, par le moyen du conduit pneumatique. Quelques poiffons, les Pleuronedes, par exemple, n'ont point de véhicule aërienne. On voit cette véhicule en fituation (Pl. B. fig. 1, V. v. & détachée, fig. 2, V. v. fig. 3, V. v.)

VI. Les INTESTINS ( inteftina) qui, dans l'homme, font placés en travers, ont une pofition longitudinale dans les poiffons. Immédiatement après l'orifice inférieur de l'eftomac, le premier eft ordinairement garni de plufieurs appendices, dont le nombre varie, dans les différentes espèces, depuis un jusqu'à cent. Ces appendices paroiffent néceffaires pour donner au chyle la dernière éléboration. Tous les inteftins font engagés dans la fubftance du foie le dernier, appelé rectum, est placé fous la veffie urinaire. On les voit dans leur pofition naturelle (Pl. A. fig. 6, iiii.) Ils font engagés dans la fubflance du foie, (fig. 9, 1, 2, 3, &c.); & débarraffés du foie (fig. 7, 1, 2, 3, &c.)

VII. Le FOIE (hepar) eft communément jaunâtre; fa fituation ordinaire eft au côté droit, au côté gauche, ou fur la partie antérieure du ventre, dont il remplit les deux tiers de la cavité. Il eft tantôt fimple, tantôt divifé en deux, trois, ou plufieurs lobes. (Pl. A. fig. 9 & 10. FF.)

VIII. La VESICULE DU FIEL ( vefica fellis )

eft ovale ou oblongue, & fituée fous le côté droit du foie; elle communique avec l'eftomac ou avec les inteftins, par le conduit cyftique & par le canal colédoque. (Pl. A. fig. 8.) Le canal cyftique eft défigné par C; & le canal colédoque par c.

IX. La RATE (Splen) elt fouvent attachée à l'eftomac, un peu au deffous du diaphragme, près la veffie aérienne. Elle varie par fa forme & fa pofition; tantôt elle est d'une seule pièce, tantôt elle eft partagée en plufieurs lobes, qui ne font unis entre eux que par des filets affez grêlés: elle eft prefque noire dans certains. individus; dans d'autres, elle a une couleur rouge, femblable à celle du fang caillé. (Pl. B. fig. 1 & 4, R. R.)

X. La VESSIE URINAIRE (vefica urinaria) le trouve dans prefque tous les poiffons. Sa forme approche de celle d'un ovale, & n'a aucune communication avec l'inteftin redum; mais elle aboutit fous la queue, après le trou de l'anus. (Pl. B. fig. 1 & 4, v-u, v-u.)

g

XI. Les REINS (renes) font deux corps aplatis, rougeatres, d'une forme pyramidale; leur longueur eft égale à celle du ventre. Ils font attachés aux vertèbres, féparés de la cavité du ventre par le péritoine, & prolongés fouvent depuis le diaphragme jufqu'à la région de la veffie urinaire: la, les urètres fe confondent & s'insèrent dans cette vessie. (Pl. B. fig. 1 & 4, r,r.) On voit un rein décharné, & les vaiffeaux excrétoires qui déchargent l'urine, (Pl. B. fig. 5.)

XII. La différence des parties fexuelles dans les poiffons ne peut être révoquée en doute : les femelles ont des œufs, & les mâles fourniffent la laite.

Dans les femelles, les ocufs qui font renfermés dans une membrane mince, forment deux maffes oblongues qu'on appelle ovaires (ovaria). Elles s'étendent depuis le diaphragme jufqu'auprès de l'anus, de chaque coté de l'abdomen. (Pl. A. fig. 6, O. O.)

Dans les mâles, à la place des ovaires, on trouve la laite (femen), qui s'étend également depuis le diaphragme jufqu'à l'anus. Elle eft auffi renfermée dans une enveloppe commune, d'où partent d'autres petites meinbranes qui s'insèrent dans la fubftance de la laite, & y forment des cellules; car quand on coupe la laite, on remarque que la partie qui eft du côté du diaphragme, eft d'une fubftance affez uniforme; tandis que celle qui eft du côté de l'anus eft comme véficulaire. Au milieu de chaque lobe de laite, on aperçoit une gouttière qui s'étend dans toute fa longueur, & dans laquelle on trouve une espèce de canal qui contient une matière blanche, femblable à la bouillie: fi on le vide, on peut le gonfler en foufflant dedans avec un chalumeau, & l'on voit que ce canal aboutit à la partie de la laite qu'on regarde comme les véhicules féminales (veficula feminales). XIII. Le DIAPHRAGME ( diaphragma) est une cloifon en partie charnue, en partie tendineufe, qui eft attachée fupérieurement vers la nuque & aux premières vertèbres. Elle est

percée par l'éfophage, & defcend obliquement de derrière en devant; elle forme la face poftérieure de la cavité de la poitrine. (Pl. A. fig. 6, d. d.)

XIV. Le PÉRICARDE pericardium) eft un petit fac qui renferme le cour. (Pl. A. fig. 6, c.) XV. Le COUR (cor) eft un vifcère fitué fur le fernum, au deffous des ouïes poftérieures. Sa forme n'eft pas conftante; il est aplati dans plufieurs poiffons, tels que la Carpe; triangulaire ou pyramidal dans d'autres, &c. Sa fituation n'eft pas tranfverfale, comme le dit Artedi; mais longitudinale, de même que dans les quadrupèdes. (Pl. A. fig. 6, c. ) Le coeur n'a qu'un ventricule, dont les parois font ridées, & offrent quantité de petites cavités. Il eft ouvert à fon extrémité fupérieure par un orifice qui répond à l'artère aorte, & latéralement par un autre qui communique avec l'oreillette.

XVI. L'OREILLETTE (auricula) forme ane efpèce de fac mufculeux, très-mince, fitué à la partie latérale gauche de ce vifcère. Sa cavité eft plus confidérable que celle du ventricule; elle eft percée de deux trous, l'un fupérieur, l'autre inférieur. Par le trou fupérieur, elle communique avec le trou latéral gauche du cœur ; & par le trou inférieur, avec le finus veineux.

XVII. Au deffous de l'oreillette, on voit un fac d'une plus grande capacité que ce vifcère; on l'appelles SINUS VEINEUX (finus venofus): il eft placé en travers & dans le même fens que le diaphragme. Ce fac communique fupérieurement avec l'oreillette par un gros trou, & reçoit inférieurement trois gros troncs de veines.

XVIII. L'AORTE (aorta) eft une artère atta

chée à la pointe du coeur, dont la figure imite celle d'un cône : elle fe divife en une multitude de rameaux, qui portent d'abord le fang dans les branchies & la tête, d'où il fe diftribue dans les autres parties du corps. ( Pl. A. fig. 6, a. )