Imágenes de páginas
PDF
EPUB

a

a

V SIECLE.

Sym. 1. 9. ep. 41.

et sa réputation;' puisqu'il avoit déja acquis une estime si gé- 1. 3. ep. 37 | Macr. nérale. Symmaque qui paroît avoir été sensible à son dé- ibid. part de Rome, écrivit à une personne établie en charge, et fils du Patron de Disaire, afin qu'elle donnât les ordres nécessaires pour la commodité de son voïage. En une autre 1. 3. ep. 37. occasion le même Symmaque écrivit aussi à Ambroise Ma

crobe, en faveur d'un parent de Disaire de même nom que

lui.

Ce Macrobe étoit un homme élevé aux premieres dignités de l'Empire; mais il est encore plus connu par les écrits qu'il nous a laissés. Il faut qu'il fût lié d'une maniere particuliere

[ocr errors]

a

7. p. 212.

avec Disaire; puisqu'il le fait paroître avec honneur et beau- Macr. Sat. 1. 1. c. coup de distinction dans ses sçavantes conférences, où il fait ac. 2. p. 192. 193. rassembler tous les grands et les plus habiles gents de Rome 194. durant les vacations des Saturnales, dont ces conférences ont

pris le nom. Dans celle où l'on agite la question, sçavoir si 1. 7. c. 4. p. 586. la digestion se fait mieux en ne prenant qu'une nourriture simple, qu'en usant de diverses viandes, les Sçavants, qui composoient l'assemblée, convinrent tous que Vettius Prætextatus ouvriroit les opinions, et que les autres opineroient ensuite à leur rang.' Mais Prétextat s'en excusa, et céda à Disaire p. 587. l'honneur de la parole, parce, dit-il, qu'il connoît ce qui convient au corps humain, comme la nature qui l'a formé, le connoît elle-même.

'Sur cela Macrobe fait parler Disaire avec beaucoup de p. 587-591. suffisance, en faveur de l'opinion qui établit que la nourriture simple est plus facile à digérer, que celle qui est composée de viandes différentes. C'est ce qu'il prouva, au rapport de Macrobe, d'abord par des exemples fort naturels et pris de l'expérience, puis par le raisonnement, et enfin par l'autorité.' Disaire aïant ainsi établi son opinion, en parlant en Mé- p. 592-597. decin, Eustathe fils de Macrobe parla à son tour en Dialecticien, et tâcha d'établir l'opinion contraire: après quoi Disaire renvoïa à l'expérience pour en apprendre ce qui sera le plus utile à la santé.

Tous les grands hommes que Macrobe introduit dans ses conférences, fleurissoient et à la fin du IV siecle, et au commencement du V. Ainsi Disaire fleurissoit lui-même en ce temps là. Mais comme il étoit alors encore jeune, selon le Sym. 1. 9. ep. 41. témoignage de Symmaque, il aura pû vivre sans difficulté au

delà de l'an 420.

[ocr errors]

V SIECLE.

28.36.

Sym. 1. 4. ep. 18.

a Rut. it. v. 549.

PROTADE,

PRÉFET DE ROME.

S. I.

HISTOIRE DE SA VIE.

ROTADE joignoit à un rare mérite une grande éloquence. a il étoit Gaulois de nation, et b faisoit d'ab Sym. 1. 4. ep. 30. bord sa résidence ordinaire à Treves, lieu de sa naissance : ce qui n'empêchoit pas qu'il ne fit souvent des voïages de plaisir dans les païs que les Romains nommoient les cinq misc. 1. 4. p. 125. Provinces. Ce sont la premiere et la seconde Aquitaine, la seconde et la troisiéme Lyonoise, avec la Sénonoise.' Il descendoit d'une famille illustre selon le monde, comme il paroit par Symmaque l'Orateur, son ami particulier. Protade soûtint son extraction par une probité digne de louange, et par de grands honneurs auxquels il fut élevé.

ep. 23.

Rut. it. v. 550.

ep. 23.

ep. 19.

L'on croit qu'il fut Préfet de Rome;' et la maniere dont en parle le Poëte Rutilius, ne laisse presqu'aucun lieu d'en Sym. 1. 4. ep. 17. douter.' Symmaque lui écrivit aussi-tôt pour le congratuler de son élévation.'Ailleurs il lui dit que bien qu'elle fût proportionnée et à sa naissance et à sa probité, la fortune néanmoins ne lui avoit pas encore rendu tout ce qu'il méritoit, et que tous les honneurs qu'il en pourroit recevoir, seroient toujours au-dessous de son mérite. En lui recommandant un nommé Flavien, qui étoit une personne illustre, mais presque ruinée, afin qu'il la protegeât, il fait juger que Protade étoit en grand crédit. On ne sçait pas précisément en quel temps il exerça sa Préfecture; quoiqu'il paroisse comme certain que ce fut avant que Florentin son frere plus jeune que lui, y entrât en 395, comme nous dirons. Il y a bien de l'apparence que Protade étant allé à Rome' avec Minerve son autre frere, pour y suivre le Barreau, et s'y exercer dans l'éloquence du Palais, en nous servant de l'expression de Symmaque, il Ꭹ fut dès lors revêtu de la Charge de Préfet de la Ville.

ep. 35.

ep. 17-31 1. 9. ep. 51.

Il revint ensuite dans les Gaules sa patrie, où il conti

nua toujours les étroites liaisons qu'il avoit avec Symmaque. Celui-ci parle par-tout avec beaucoup de cordialité, et témoigne une estime extraordinaire pour ses letres, comme remplies des fleurs de la belle éloquence. Nous en avons encore dix-neuf de Symmaque à Protade, sans y comprendre

V SIECLE.

' deux autres adressées en commun à lui et à ses deux freres 1.4. ep. 57. 58. Minerve et Florentin, qui étoient aussi deux hommes d'érudition. Nous en comptons dix-neuf, quoique le nom de Protade ne paroisse qu'à la tête de dix-huit. Mais il est certain que la 51 du 9e livre, laquelle porte le nom de Poëmius dans 1. 8. ep. 51. les imprimés, à été écrite originairement à Protade, et qu'ainsi ce titre est erroné. Pour s'en convaincre à n'en pas douter, il n'y a qu'à la conférer avec la 57° du 4o livre adressée aux trois freres.

'Nous apprenons de ces deux letres que Protade avoit deux Ibid | 1. 4. ep. 57. fils, qu'il avoit envoïés à Rome perfectionner leurs études sous les auspices de Symmaque. On n'en nomme qu'un qui s'appelloit Némese. L'autre mourut à Rome durant le cours de ses études; et les deux letres dont nous venons de parler, font mention de cette mort, qui obligea Némese de quitter ses exercices, et de revenir dans les Gaules. Symmaque en le renvoïant à ses parents, en fait un très-grand éloge. Il dit que son pere pouvoit le regarder, comme lui tenant lieu d'une nombreuse posterité. Qu'il pouvoit juger lui-même quels progrès auroit fait ce cher fils et dans la politesse et dans les letres, si la crainte de blesser l'ardent desir qu'avoit le pere de le revoir, eût permis de le retenir plus long-temps à Rome. C'est 1. 4. ep. 20. sans aucun doute au sujet du même Némese, que Symmaque dans une autre letre congratule Protade d'avoir un fils parfaitement digne et de lui, et des soins qu'il avoit pris de son éducation. Il le qualifie un jeune homme très-éloquent, qui suivoit de près par son sçavoir les glorieuses traces de

son pere.

a

550.

121.

a Rut. ibid.

'Protade aïant perdu de grands biens qu'il possedoit dans Rut. it. v. 542. les Gaules, plutôt durant les ravages qu'y firent les Barbares au commencement de ce siecle, que durant la tyrannie qu'y Sym. misc. 1. 4 p. exerça Maxime sur la fin du précédent, a il se retira dans une petite terre qu'il avoit en Ombrie. Là usant également de la mauvaise comme de la bonne fortune, il vivoit, selon le témoignage d'un païen, avec la même satisfaction qu'auparavant; parce que les richesses n'avoient jamais tenu une gran

V SIECLE.

Ibid

Sym. 1. 4. ep. 34.

ep. 18. 32.

de place dans son cœur. Il se trouva par occasion à Pise, lorsque le Poëte Rutilius y passa à son retour de Rome dans les Gaules. Ce fut-là que ce Poëte lui rendit visite, extrêmement édifié de voir toutes les vertus peintes sur son visage, particulierement la prudence et la justice. C'étoit en 417 que Rutilius fit cette heureuse rencontre, et qu'il parloit ainsi de Protade, qui aura vêcu au moins jusqu'à ce temps là. Mais le Lecteur sera peut-être bien-aise de trouver ici l'éloge que Rutilius fait de lui, et qui peut servir d'épitaphe à la mémoire de ce grand homme.

'Sed mihi Protadium visere cura fuit.
Quem qui forte velit certis cognoscere signis,
Virtutis speciem corde vidente petat.
Nec magis efficiet similem pictura colorem,
Quam quæ de meritis mista figura venit.
Aspicienda procul certo prudentia vultu,
Formaque justicia suspicienda micat.
Si fortasse minus, si laudes Gallia civem,
Testis Roma sui Præsulis esse potest.
Substituit patriis mediocres Umbria sedes,
Virtus fortunam fecit utramque parem.
Mens invicta viri pro magnis parva tuetur,
Pro parvis animo magna fuere suo.
Exiguus rerum rectores cespes habebat,
Et cincinnatos jugera pauca dabant.

S. II.

SES ECRITS.

ne paroît nulle part aujourd'hui aucun écrit de Protade. Mais il est certain par ce que nous avons déjà dit, qu'il avoit écrit à Symmaque, sans parler des autres avec lesquels il étoit en relation, un assez grand nombre de letres dignes de passer à la posterité. Il a contribué aussi à nous conserver celles de Symmaque son ami, par le soin qu'il prit d'en faire un recueil. Et afin de les mieux garantir de l'injure des temps, il les faisoit transcrire, non sur du papier, ou sur de l'écorce, mais sur des rouleaux de satin.

Protade faisoit de l'étude sa principale occupation. Il avoit

même

V SIECLE.

même entrepris un ouvrage important, et digne des soins d'un bon citoïen. ' Il y travailloit dès avant qu'il eût quitté les ep. 36. Gaules, pour se retirer en Ombrie, où sa retraite lui fournit un nouveau loisir pour cultiver les letres. Son dessein de li- ep. 18. terature étoit, comme il paroît, d'écrire l'histoire des Gaules. Mais il semble qu'il y vouloit travailler en secret, et que c'étoit pour couvrir sa véritable occupation, qu'il donnoit quelque temps à l'exercice de la chasse. C'est ce que Symmaque lui reproche, en lui disant que les études sérieuses ne peuvent se cacher. Protade s'étoit néanmoins adressé à cet ami, pour avoir des mémoires sur l'antiquité la plus reculée des Gaulois. D'abord Symmaque le renvoïa à la fin de l'histoire de Tite-Live, où il trouveroit un détail des exploits militaires de César. On croit que cette partie des ouvrages Sir. in. Sid. p. 1117. de cet Historien ne se trouve plus aujourd'hui. Si cela ne Sym. ibid. vous suffit pas, dit Symmaque à Protade, aïez recours à l'éphéméride ou journal de César, que j'ai tiré de ma bibliotheque, pour vous en faire présent. Vous y trouverez, ajoute-t'il, l'origine, la description des lieux, les batailles, et généralement tout ce qui regarde et les mœurs et les Loix des Gaules. Enfin il lui promit, s'il pouvoit en avoir le temps, de lui chercher ce que Pline avoit écrit des guerres de Ger

manie

Symmaque fut exact à acquitter sa parole, et eut soin d'en- ep. 36. voïer à Protade, lorsqu'il étoit encore à Treves, les mémoires qu'il lui avoit promis. ' Protade aïant ainsi recueilli les mo- ep. 32. numents nécessaires pour son dessein, mit la main à la plume pour l'exécuter. Îl le fit au moins en partie, comme il paroît par les instances que Symmaque emploïa auprès de lui, pour avoir communication de ce qu'il avoit déjà composé. Symmaque étoit en droit de faire cette demande, tant à cause des mémoires qu'il avoit fournis à Protade, que parce qu'il se rendoit quelquefois l'arbitre de ses propres produc- ep. 29. tions. On ignore absolument ce que purent devenir les grands desseins de Protade.

[blocks in formation]
« AnteriorContinuar »