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Y SIECLE.

cod. Th. pros. p. 362. 2.

45. 52.

ep. 35. 55.

MINERVE,

INTENDANT DU DOMAINE,

ET FLORENTIN,

MVNE

PRÉFET DE ROME.

INERVE et Florentin freres de Protade, dont nous venons de parler, étoient comme lui Gaulois de naSym. 1. 4. ep. 18. tion, et de la ville de Treves. Ils avoient l'un et l'autre la réputation d'hommes sçavants, et d'exceller dans l'éloquence. 'Symmaque leur ami commun, leur adresse à chacun en particulier plusieurs de ses letres, et parle toujours d'eux avec de grands éloges. Quelquefois il leur écrivoit à tous trois ensemble par une même letre; et eux lui répondoient de la même maniere. Comme il nomme toujours Minerve le premier, on a lieu de croire qu'il étoit l'aîné des trois freres. De même ne nommant Florentin qu'après les autres, on peut juger qu'il étoit plus jeune que ni Minerve ni Protade.

ep. 27 57. 58.

ep. 35.

op. 35. 47.

ep. 29. 30.

ep. 18. 45.

ep. 45.

ep. 29. 30.

Symmaque avoit lié amitié avec Minerve, dès le temps que celui-ci suivoit le Barreau. Presque dans toutes les letres qu'il lui adresse, il témoigne un grand contentement de se voir uni avec lui. La résidence que fit Minerve à Rome, contribuoit pour plusieurs motifs à rendre encore plus agréable à Symmaque le séjour de la ville. Cet Orateur faisoit tant d'estime de son sçavoir, qu'il le choisissoit souvent pour censeur de ses ouvrages. C'est ce qui le porte à lui donner dans une de ses letres le titre de très-docte juge de ses écrits, et à y témoigner avoir désiré beaucoup son approbation.' En une occasion il lui envoïa deux de ses pieces d'éloquence, l'une en faveur du fils de Polybe, l'autre en faveur d'une censure que tout le Sénat avoit rejettée, afin que Minerve en portât son jugement.

Ailleurs Symmaque nous le représente comme élevé aux premieres dignités, et comme une personne d'un grand cré

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V SIECLE.

ep. 37. 38. 40. 43.

dit à la Cour, et dont l'élevation lui étoit avantageuse. 'En effet Symmaque en sçavoit profiter pour procurer de la pro- 45. tection à ses amis, afin qu'on leur rendit promptement justice. 'Il ne paroît pas toutefois que Minerve eût de plus hau- Till. Emp. t. 5. tes Charges que celle d'Intendant du domaine, qu'il exerça P. 773. ↑a. au moins les années 397 et 398. 'Nous avons dans le Code cod. Th. pros. p. Théodosien diverses Loix, qui lui sont adressées en cette lité. 'Ce fut par son moïen que Symmaque envoïa à Protade sym. 1.4. ep. 39. les mémoires qu'il lui avoit demandés sur l'origine des Gaulois. Minerve avoit un fils nommé Protade, dont le même ep. 47. Symmaque parle avec estime, comme aïant toutes les qualités requises pour répondre à sa naissance. Ce fils étoit déja marié, lorsque Symmaque en parloit de la sorte.

qua

373. 2.

ep. 50.

362.1.

'Florentin poussa sa fortune encore plus loin que Minerve; car il eut la charge de Questeur pour dresser les Loix; et Till. ibid. p. 791. dès le 14 de septembre 395 il fut Préfet de Rome jusqu'à 1 cod. Th. ib. p. la fin de l'année 397 au moins. 'Symmaque fait mention de sym. 1. 4. ep. 54. sa Préfecture en plusieurs de ses letres, et loüe beaucoup son administration, sur-tout pour le soin qu'il prenoit de fournir la Ville de vivres. 'Il lui demande sa protection à la Cour ep. 51. 53. pour Flavien et Benoît, deux de ses amis, afin qu'il les aidât à

se relever d'une fortune ruinée. 'Dans une autre letre il se

que

ep. 55.

plaint de ce que Florentin ne lui avoit pas donné lui-même avis du mariage de son fils nommé Minerve, qu'il n'avoit appris que par d'autres personnes. 'L'Empereur Honorius adresse à Flo- cod. Th. ibid. rentin avec le titre de Préfet de la Ville, plusieurs Loix que nous

avons encore.

'C'est ce même Florentin, qui porta le Poëte Claudien à con- cl. rap. Pros. 1. tinuer son Poëme sur l'enlevement de Proserpine, qu'il avoit 2. pr. p. 546. 550. interrompu. Aussi ce Poëte lui en dédia les deux derniers livres

par une Préface en vers, où il nous le représente comme un autre Hercule, qui par ses libéralités soûtenoit les gens de bien et les personnes sçavantes.

Comme Protade frere de Minerve et de Florentin vivoit encore en 417, on peut supposer que ses freres, dont l'un étoit plus jeune que lui, vécurent au moins jusqu'à ce même temps. Nous avons 15 letres de Symmaque à Minerve, et six sym. 1. 4. ep. 35. à Florentin, sans y comprendre les deux adressées aux trois 55. freres, et sans parler de celles qui sont indubitablement perduës. On voit par là que ces deux sçavants hommes en avoient

écrit un assez grand nombre; 'et l'estime qu'en fait Symmaque, ep. 52.

V SIECLE.

Gall. Chr. nov. t. 1. p. 358.

p. 175.

Cass. coll. pr. p. 297.

porte à juger qu'elles méritoient bien de nous être conservées;
mais ou la négligence des hommes, ou les malheurs des temps
nous en ont privés.

S. CASTOR,

EVÊQUE D'APT.

N donne à Castor pour patrie la ville de Nismes dans ce que nous nommons aujourd'hui le Languedoc. 'Mais Till. H. E. t. 14. on s'appuïe en cela sur des monuments qui paroissent peu assûrés. Ce que l'on dit de sa famille, qui étoit riche et considérable, n'a pas plus de fondement. ' Cassien de qui nous apprenons ce qu'il y a de plus certain touchant cet Evêque, dit qu'il avoit pour frere S. Léonce Evêque de Frejus, 'et témoigne qu'il étoit fort instruit des beautés de la langue Latine. Castor néanmoins assûre lui-même, qu'il n'avoit pas été élevé dans les letres ni les sciences : ce qui n'est pas difficile à croire, s'il en faut juger par l'unique monument qu'il nous en a laissé.

inst. pr. p. 2.

p. 1.

. 2.

Mais par une espèce de dédommagement il possédoit quelque chose de plus estimable; 's'étant rempli de toutes les richesses spirituelles, et aïant acquis toute la perfection des vertus et de la science des Saints. C'étoit un modèle de pieté et d'humilité Chrétienne; et l'exemple seul de sa vie suffisoit pour apprendre le chemin de la perfection à ceux qui avoient recours à lui. 'L'on prétend qu'avant que de passer à Apt, il avoit établi le monastere de S. Faustin à Nismes. 'La maniere dont 213 | Till. ibid. P. Prosper Tiro parle du gouvernement que Castor prit d'un monastere, pourroit favoriser cette opinion, et faire croire qu'il auroit été Abbé avant son épiscopat.

Gall. Chr. ibid.

Pros. T. chr.

176.

Cass. ibid. p. 1.

c. 1. p. 163.

a Cass. ibid.

p.

Quoiqu'il en soit, 'il étoit déja Evêque d'Apt, lorsqu'aïant Nor. hist. Pol. 1.2. bâti un autre monastere dans son diocèse, il s'adressa à Cassien alors Abbé à Marseille, pour le porter à écrire les instituts des Solitaires de l'Egypte et de la Palestine, afin que leurs maximes pussent servir à former ses Moines. 'Cassien se rendant à sa priere, rédigea par écrit ses douze livres des Institutions, et les adressa au S. Evêque, 'avant l'an 417. 'Il lui Cass. ibid. p. 21 donne les titres de Pape et de Pontife, que l'on donnoit alors

p. 3.

Nor. ibid.

coll. 1. pr. p. 297.

H

a

V SIECLE.

Nor. ibid.

aux simples Evêques. 'S. Castor vivoit encore en 419; et il est un des Evêques des Gaules à qui le Pape Boniface écrivit Conc. t. 2.p. 1583. cette même année sur l'affaire de Maxime Evêque de Valence dans la Viennoise.

L'ouvrage des Institutions ne suffisant pas pour contenter

'le zele de S. Castor pour les choses saintes, il pria encore Cas- Cass. coll. 1. pr. sien d'écrire de la même maniere les conférences spirituelles p. 297. qu'il avoit euës avec les Peres du desert de Scété. Cassien obéit, comme la premiere fois; mais avant qu'il eût achevé les dix premieres vers l'an 419 ou 420, S. Castor avoit quitté la terre, pour aller au ciel vivre avec J. C. Cette mort fut cause que Cassien dédia son ouvrage à S. Léonce frere de nôtre S. Evêque, et à Hellade. Cassien parle de ce Léonce comme d'un Prélat parfaitement digne de la qualité de frere d'un Saint. 'Ce Hil. de Hon. p. fut en partie pour jouir de son exemple et de ses conseils, que S. Honorat choisit pour le lieu de sa retraite le desert de Lerins, qui étoit alors du diocèse de Frejus.

16. 1.

351.

'On remarque que S. Castor se signala dans l'Episcopat par Gall. Chr. ibid. p. tant de vertus et tant de miracles, que son Eglise l'a choisi préférablement à ses autres Evêques, pour son patron avec la Sainte Vierge. 'Cette Eglise et celle de S. Victor de Marseille l'ho- Till. ibid. norent comme Saint le 21 jour de Septembre.

'On nous a conservé la letre qu'il écrivit à Cassien pour le Cass. inst. pr. p. I. porter à écrire ses Institutions. De sorte que nous sommes rede

vables de cet ouvrage et des conférences qui le suivirent, au

zele de nôtre S. Evêque. Nous avons perdu l'autre letre qu'il coll. 1. pr. p 597. paroît avoir écrite pour avoir ses conférences. On juge par Till. ibid. celle que nous avons que le style de S. Castor est fort obscur et

peu Latin.

EXUPÉRANCE,

PRÉFET DES GAULES.

a

a Rut. it. v. 208.

EXUPERANCE XUPÉRANCE étoit de la Ville de Poitiers, et très-proche Lab.nov.bib.t.1. parent du Poëte Rutilius, qui parle de lui avec de p. 50. grands éloges. Les charges qu'il exerça, et les services 216. importants qu'il rendit à l'Empire en des temps très-fâcheux, doivent nous le faire regarder comme un homme d'esprit,

V SIECLE.

Hier. ep. 99. p. 799.

p. 800.

P. 799.

p. 800.

Rut. it. v.213-216.

p. 809.

de sçavoir, et fort versé dans la Jurisprudence. Il avoit un fils nommé Pallade, qui dès sa jeunesse donnoit de grandes espérances pour l'honneur de sa famille, et qui après s'être formé à l'éloquence dans les Gaules, étoit allé étudier le Droit à Rome.

S. Jérôme n'avoit jamais vû Exupérance; mais il ne laissa pas de le connoître, et de l'aimer par le moïen d'un frere qu'il avoit, et avec lequel ce Saint s'étoit lié d'amitié, comme avec un véritable serviteur de J. C. Quintilien, c'est ainsi que se nommoit ce frere d'Exupérance, aïant quitté le monde, s'étoit retiré à Bethleem, où sous l'habit militaire il menoit la vie des anciens Prophétes. Ce fut sans doute à sa priere, que S. Jérôme entreprit de travailler à la conversion d'Exupérance. Il lui écrivit à ce dessein une letre que nous avons encore, et dans laquelle il l'exhorte puissamment à renoncer à ses richesses, et au service des Princes de la terre, pour se consacrer au service du Roi du Ciel, en imitant l'exemple généreux de son saint frere, et en passant au plus tôt la mer pour aller se réünir à lui. 'Comme Exupérance étoit alors veuf, S. Jérôme se sert de cet affranchissement pour le presser encore davantage. Il l'invite à entrer avec lui en commerce de letres, afin qu'il pût lui écrire avec plus de liberté ; 'lui promettant que si ses letres lui étoient agréables, il en re

cevroit souvent.

Nous ne voïons point qu'Exupérance soit entré dans cet heureux commerce que lui offroit S. Jérôme. Mais nous sçavons certainement qu'il ne se rendit point à ses pieuses exhortations, qui l'appelloient dans la retraite de Bethleem. Exupérance continua d'aimer le siecle ; et il y périt malheureusement. La mort funeste qui l'enleva de ce monde, comme nous allons dire, fut peut-être une juste punition de ce qu'il avoit refusé d'écouter la voix de Dieu, qui lui parloit par la plume d'un grand Saint.

Exupérance, du temps que Rutilius écrivoit, c'est-à-dire en 417, étoit occupé à rétablir les Loix et la Police Romaine dans les Armoriques, ou les Aquitaines, qui portoient alors ce nom, avec la Province qui le retient encore

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