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V SIECLE.

Nor. hist. Pel. I.

1. c. 12. p. 79. a Soz. 1. 9. c. 15.

Pros. ibid.

Seulement on croit qu'il s'étoit attiré la haine du peuple, a pour avoir ordonné Prêtre Constantin, qui ne pouvant plus soutenir le Siége d'Arles, où il étoit enfermé, quitta la pourpre, et se réfugia auprès de nôtre Prélat.

A la place d'Héros on ordonna Evêque d'Arles Patrocle ami et confident du Général Constance, dont on prétendoit par ce moïen de gagner les bonnes graces. Cette conduite, remarque S. Prosper, fut la source de beaucoup de facheuses disputes, qui s'éleverent entre les Evêques de la ProvinPros. T. Chr. p. ce. ' Car Patrocle ne se signala dans sa dignité, que par un trafic infâme des choses les plus saintes, et par une ambition demesurée. Ce fut peut-être un effet de la justice de Dieu, qui permit qu'un peuple qui avoit rejetté un aussi digne Pasteur qu'étoit S. Héros, fût gouverné par un autre qui ne méritoit pas même le nom d'Evêque.

213.

Nor. ibid. p. 78.

47.

Pour Lazare, le Cardinal Noris croit qu'il avoit été comme S. Héros disciple de S. Martin, et Prêtre de l'Eglise de Tours, à cause de ce qu'il accusa S. Brice dans le Concile Bar. an. 417. n. de Turin vers l'an 400.' On n'en trouve rien dans l'histoire; mais il faut juger de lui par S. Héros. Il y a lieu de croire dit le Cardinal Baronius, qu'aïant été enveloppés dans une même calomnie, ils étoient relevés par la même vertu. Car les méchants n'ont accoutumé de haïr que les bons; et les Till. H. E. t. 10. héretiques ne persécutent que les orthodoxes. Lazare fut ordonné Evêque d'Aix métropole de la seconde Narbonoise, vers l'an 408 par le célebre Procule Evêque de Marseille, dont nous avons parlé en son lieu. Il put fort bien se faire, comme le veut le Cardinal Noris, qu'après la mort de Constantin au mois de Septembre 411, Lazare qui pouvoit avoir quelques engagements avec lui, se démit velontairement du gouvernement de cette Eglise, de peur que l'amitié de ce Tyran ne lui attirât l'indignation de l'Empereur Honorius.

p. 189.

Nor. ibid. p. 79.

Till. t. 13. p. 681.

Merc.com. c. 3. p.

Quoiqu'il en soit,' Héros et Lazare ainsi déchargés du fardeau de l'épiscopat, l'un par la violence du peuple, l'autre ou par une démission volontaire, ou par une maxime d'Etat, ils allerent comme beaucoup d'autres chercher leur repos et leur édification dans les saints lieux. Pélage, qui s'y étoit aussi retiré après le sac de Rome par Alaric en 410, Aug. ep. 176. n. 4. y semoit son hérésie, et séduisoit beaucoup de personnes à Jérusalem même. Nos deux' Evêques zélés pour la vérité, aïant Aug. gest. Pel. n. eu connoissance de cette doctrine corrompuë, en furent

18.

Merc. ibid.

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ep. 176. n. 4.

18. 171. 2.

2. 5. 23. 29. 30.

scandalizés, et se résolurent de la combattre. Ils l'examinerent avec soin, et se déclarerent ensuite contre Pélage, en faveur de la grace de J. C. et de la vérité de la foi orthodoxe. Pour y procéder avec ordre et plus de succès, ils rechercherent les livres de cet Hérésiarque; et en aïant rencontré Merc. com. 3. p. deux, l'un intitulé Des Témoignages, et l'autre A une veuve nommée Livanie ou Liviane, ils en choisirent ce qu'ils c. 4. p. 25. jugerent à propos. Ensuite' ils dresserent un mémoire en la- Aug. gest. Pel. n. tin des erreurs dont ils soûtenoient que Pélage étoit coupable; y insérant plusieurs de celles que Célestius son disciple avoit avancées dans ses écrits. Ils joignirent à tout cela les n. 23. articles pour lesquels le même Célestius avoit été condamné par le Concile de Carthage en 412, et ceux qu'Hilaire avoit envoïés de Sicile à S. Augustin, comme ils le marquoient nommément.' N'aïant pû alors mettre les passages tout au n. 29. long, ils avertissoient que ce n'étoit que des extraits qu'ils avoient abrégés. Quelquefois même ils n'en prenoient que le sens, et n'en rapportoient pas les paroles.

19.

Ce Mémoire ainsi dressé, nos deux généreux Evêques n. 9. le présenterent à Euloge,' que l'on croit avoir été Metro- Bar. ann. 415. n. politain de Palestine. On assembla à Diospolis depuis nom- Aug. gest. Pel. mée Lidde, le 20 Décembre 415, un Concile, où cette n. 1. 62. | Till. grande affaire fut portée. Il s'y trouva quatorze Evêques, à la tête desquels S. Augustin met Euloge, comme y aïant Aug. in Jul. 1. 1. présidé. S. Augustin le nomme toûjours le Concile de Palestine, aïant plus d'égard à la Province qu'au lieu où il se

1

célébra.

1

ibid. p. 681. 682.

n. 32.

Pélage y comparut, et y répondit en Grec aux chefs Gest. Pel. n. 4. d'accusations. Mais Héros et Lazare s'excuserent de s'y n. 2. 62. trouver, sur ce que l'un d'eux étoit tombé grievement malade.

y

a

a n. 43. 58 | Phot.

On lut leur Mémoire sur la doctrine de Pélage, qui n. 2. avoua une partie des propositions qui y étoient contenues; c. 54. p. 45. mais en prétendant les avoir entendües en un sens différent de celui que ses accusateurs leur donnoient. Il en désavoua d'autres, les rejettant comme extravagantes; et même anathématiza ceux qui les tenoient. Il se plaignit aussi Aug. gest. Pel. n. de ce qu'on lui en objectoit qui n'étoient pas conçues en mêmes termes dans ses écrits: ce que S. Augustin rejette sur l'inexactitude du manuscrit dont s'étoient servis ceux qui

12. 43.

1 Il s'est glissé une faute dans le texte de Photius où cet évêque est mal nommé Phot. ibid. Νέπορος.

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n. 2. 3. 17. 45. 56 Merc. com. c. 3. p. 19.

Aug. gest. Pel. n.

62. 65. in Jul. 1. 2. n. 34.

gest. Pel. n. 39.

n. 54.

ep. 179. n. 57.

n.19.

avoient fait ces extraits; quoique cela pût venir de ce qu'ils avoient pris quelquefois plutôt le sens que les paroles, comme nous avons dit.

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'N'y aïant donc personne au Concile pour agir contre cet Hérésiarque et pour l'obliger de s'expliquer, en lui découvrant le mauvais sens de ses livres, il lui fut aisé d'user de ses ruses, et de tromper l'assemblée des Evêques, en couvrant son hérésie par des professions ambiguës. Ainsi sa personne fut absoude; quoique l'on ne laissât pas de condamner l'hérésie qu'il étoit accusé de soûtenir.' Jean de Jérusalem, son protecteur, profitant de l'absence d'Héros et de Lazare, parla contre eux, et contre d'autres ; mais le Concile n'y eut aucun égard. Cet Evêque en usa peut-être de la sorte, parce, comme le remarque S. Augustin, qu'il put être trompé par l'interprete Latin, qui expliquoit en Grec le Mémoire de nos deux Prélats Gaulois.

Pélage se prévalant de l'absolution que le Concile avoit prononcée en sa faveur, composa un écrit pour détruire les objections des deux Evêques ses Dénonciateurs. C'est sans gest. Pel. n. 57. doute le même écrit qu'il envoïa ensuite à S. Augustin, et que ce S. Docteur taxe de mauvaise foi, comme n'étant pas conforme en ce qu'il y exposoit, aux actes du Concile. ' Cet écrit n'eut pas plutôt pénétré en Afrique, que des personnes de pieté entreprirent de justifier le désaveu que Pélage y faisoit de quelques propositions, qu'Héros et Lazare avoient mises sur son compte. Ces personnes les confronterent sur quelques-uns de ses ouvrages, et les trouverent effectivement dans ses livres à la veuve Liviane.

ep. 186. n. 2. ep. 166. n. 2.

S. Héros et Lazare de leur côté, soit qu'ils eussent appris 'ce qu'avoit fait Pélage, soit qu'ils jugeassent nécessaire de donner avis de ce qui s'étoit passé dans le Concile de Diospolis, aux Evêques d'Afrique où l'hérésie avoit déja été condamnée, 'y écrivirent des letres dans lesquelles ils traitoient avec soin cette grande affaire. 'Ce fut le Prêtre Orose, qui étant allé du fond de l'Espagne en Afrique, consulter S. Augustin, et qui de là aïant été renvoïé à S. Jérôme en Palestine, se chargea des letres de nos deux Evêques en s'en retournant en Afrique. Il les rendit aux Evêques de la Province de Carthage, qui au nombre de 68 tenoient leur assemTill. t. 13. p. 690. blée ordinaire à Carthage même. On croit que c'étoit au mois de Juin de l'an 416. 'On y lut ces letres, qui repro

ep. 175. n. 1.

Aug. ibid.

1

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choient à Pélage et à Célestius des erreurs tout-à-fait détestables, et dignes des anathêmes de l'Eglise. 'On les lut aussi ep. 176. n. 1. 4. dans un autre Concile assemblé à Mileve, où se trouvoient

61 Evêques de la Province de Numidie. 'Marius Mercator Merc. ibid. p. 18. dit même qu'elles furent encore luës dans un troisiéme Con

cile, mais que cet Auteur ne nomme pas. Ces letres don- Aug. ep. 176. n. 4. noient avis que Pélage étoit encore à Jérusalem, où il séduisoit diverses personnes; quoique les plus éclairés, et entre

autres S. Jérôme, lui résistassent fortement. 'Héros et Lazare Till, ibid. ne manquoient pas apparemment d'y parler du Concile de Diospolis; mais il n'en envoïerent pas les actes, sans doute par

ce que Pélage par ses artifices, et Jean de Jérusalem par son crédit tâchoient de les supprimer.

'Les Peres des Conciles de Carthage et de Mileve, pour Aug. ep. 175. n. s'opposer encore plus efficacement à ce désordre, résolurent 1. ep. 176. n. 4. de porter l'affaire au Siege Apostolique, qui étoit alors occupé par S. Innocent. Ils écrivirent donc à ce Pontife, et lui envoïerent les letres d'Héros et de Lazare, avec les actes du Concile qu'ils avoient tenu en 412; 'et ce fut sur ces monu- Merc. ibid. ments que Pélage et Célestius furent anathématisés à Rome. Marius Mercator suppose que nos deux Evêques Gaulois envoïerent avec leurs letres en Afrique les livres de Pélage, qui furent ensuite renvoïés à Rome par les Evêques d'Afrique. Mais il faut peut-être plutôt l'entendre des extraits de ces livres, dont ils avoient composé leur Mémoire, que des livres mêmes en leur entier.

p. 19.

Nos deux généreux 'Evêques toujours ardents pour le Ibid. bien, ne se bornerent pas à ces premieres démarches.' Pélage aïant été reconnu pour ce qu'il étoit, ils firent de nouvelles instances auprès d'un Concile auquel Théodote Evêque d'Antioche présidoit, et y poursuivirent la condamnation de Pélage, apparemment en 420, ou même depuis. Cet hérésiarque Till. ibid. p. 680. y fut en effet condamné, et puis chassé des saints lieux. Theo- Merc. ibid. dote eut soin d'envoïer à Rome et à Jérusalem les actes de ce Concile, soit pour les faire confirmer, soit afin de rendre publique la condamnation de Pélage.

a

Telle fut la conduite que S. Héros et Lazare tinrent dans cette grande affaire, et qui doit nous rendre leur mémoire aussi respectable, qu'elle l'a renduë célebre. Assûrément après tant de services rendus à l'Eglise, ils méritoient tout un autre traitement que celui que leur fit le Pape Zosime, en

a

Conc. t. 2. p. 156. n. 21. 22. 27 29.

1569 | Bar. an. 417.

V SIECLE.

2 ep. 175 n. 1.

les traitant comme des pestes qui troubloient par leurs fantaisies la paix et la tranquilité de toute l'Eglise; comme les tyrans de leurs collégues dans l'Episcopat; comme des prélats intrus et ordonnés contre toutes les regles, et comme indignes de l'Episcopat et de la communion Ecclésiastique dont il les priva quoique absents.

Mais tout ce que Zosime et d'autres purent faire contre Aug. gest. Pel. n. nos deux Evêques, n'empêcha pas que S. Augustin et les Peres du Concile de Carthage tenu en 416, ne les regardassent comme leurs saints freres et leurs collégues dans l'Episcopat. C'est ainsi qu'ils les qualifient dans des monuments qui Mab. anal. t. 3. sont venus jusqu'à nous. 'Le nom d'Héros en particulier est toujours demeuré dans les diptyques de l'Eglise d'Arles; 'et Bollandus s'étonne de ce qu'il ne se trouve pas dans les martyrologes.

p. 432.

Boll. 31. Jan. p. 1110.

Nor. hist. Pel. I. 1. c. 12. p. 80.

Certains Auteurs Espagnols ont prétendu, les uns qu'Héros et Lazare avoient été Evêques en Espagne, les autres qu'ils y avoient au-moins été transférés d'Aquitaine. Mais l'une et l'autre opinion est entierement fausse, comme le montre fort bien le Cardinal Noris; quoiqu'il ne rencontre guére mieux, en disant que Lazare revint dans les Gaules en 417. Nous avons fait voir par Marius Mercator Auteur contemporain, que lui et Héros étoient encore en Palestine après 420. On ne sçait point ce que ces deux grands Evêques devinrent dans la

suite.

CONCILE DES GAULES

AU SUJET DU PELAGIANISME

DANS LA GRANDE-BRETAGNE.

est fâcheux que nous ne sçachions presque rien de ce

I Concile, qui paroit avoir été si célebre en son temps.

L'année de sa convocation, le lieu de sa tenuë, le nombre des Evêques qui le composerent; tout nous est presque absolument inconnu : et il ne nous en reste rien de certain que le sujet pour lequel il fut convoqué. On sçait que le venin du Pélagianisme étoit sorti originairement de la Grande-Bretagne. Malgré les coups mortels que l'Eglise lui porta presque dès sa naissance à Rome, en Afrique et ailleurs, il ne laissa

pas

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