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V SIECLE.

Gall. chr. nov. t. 1. p. 679.

p. 633.

a Paul. euch. p. 291.

a

Gennade écrivoit vers la fin de ce siecle. 'Le premier de ces deux Monasteres est la célebre Abbaïe de S. Victor, dont Fleur. H. E. t. 5. Cassien fut le premier Abbé. L'on dit qu'il avoit sous sa discipline jusqu'à cinq mille moines. Ce qu'il y a de certain, c'est que lorsque Paulin petit-fils d'Ausone se retira à Marseille vers 420, il y avoit beaucoup de Saints, c'est-à-dire de personnes qui faisoient une profession particuliere de pieté, Cass. Inst. pr. p. et de renoncement au monde. S. Castor Evêque d'Apt quaqua lifie Cassien le pere des serviteurs de Dieu, et dit qu'il 'il leur faisoit observer les pratiques des Monasteres d'Egypte et de Palestine.

1.

Ibid. coll. pr. p. 297.

Till. ibid.

p. 297.

• Cass. coll. pr. coll. 12. pr.

18.

721.

coll.

pr. p. 553

'Ce fut ce même Evêque qui engagea Cassien à écrire ses douze livres des Institutions, qu'il lui dédia avant l'an 417. L'ouvrage fut reçû avec tant d'applaudissement, que Castor pressa encore Cassien d'écrire de la même maniere les Conférences spirituelles qu'il avoit euës avec les Anachoretes de Sceté. Cassien l'entreprit; mais avant qu'il eût fini les dix premieres, Castor mourut' en l'an 419 au plutôt. a Il les dédia à l'Evêque Léonce, frère de Castor, et à un Moine nommé Hellade, 'qui fut Evêque dans la suite. L'un et l'autre les lui avoient demandées aussi bien que Castor. Ces dix Conférences ne suffirent point encore à l'ardeur de S. Honorat et de S. Eucher, dont l'un étoit alors à la tête d'un grand nombre de Moines, et qui furent depuis tous deux Evêques, l'un d'Arles et l'autre de Lyon. Cassien fut donc obligé de leur en dresser encore sept autres qu'il leur dédia, au plus tard en l'an 426, qui est l'année même en laquelle S. Honorat fut élevé à la dignité épiscopale. En publiant ses sept Conférences, Cassien en promit sept autres qu'il devoit écrire pour les Moines des Isles nommées Stoechades, ou Stoccades, coll. 18. pr. p. aujourd'hui d'Hyeres, sur le côte de Provence. Il exécuta son dessein peu après, lorsque S. Honorat étoit déja Evêque, et dédia ses sept dernieres aux Moines Jovinien, Minerve, Léonce et Théodore, l'un desquels avoit établi dans les Provinces des Gaules l'Institut des Cénobites dans toute sa pureté et sa vigueur.

Till. ibid. p. 179.

Cass. coll. 11. pr.

p. 553.

721.

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'Les Ouvrages de Cassien rendirent son nom fort célebre dans les Gaules; mais ils y exciterent de grands troubles au sujet de quelques erreurs qu'ils contenoient. 'La plus dangcreuse étoit sans doute celle qui regarde la grace, et qui étant déjà marquée dans la troisiéme Conférence, étoit plus

V SIECLE.

particulierement développée dans la 13°. Les suites en pa- Pros. in coll. c. 1. rurent si pernicieuses, que S. Prosper se crut obligé d'y reme- p. 307-311. dier; et ce fut pour cela qu'il écrivit vers 432 son ouvrage intitulé, Contre l'Auteur des Conférences.

Cela n'empêcha pas néanmoins que Cassien ne fût choisi pour combattre l'hérésie de Nestorius, qui commença à

éclater en Orient vers 428. A la priere du grand S. Léon, Genn. ibid.
alors Archidiacre et depuis Evêque de Rome, il composa son
ouvrage sur l'Incarnation contre cette hérésie naissante. Il y

21.

mit la premiere main aussi-tôt après la lettre dattée du 11 jour Bar. an. 430. n. d'Août 430, que le Pape S. Célestin envoya à Nestorius pour le porter à se rétracter. Cassien étoit très-capable de réussir dans cette entreprise; car outre qu'il avoit de la Théologie il sçavoit parfaitement le grec, et avoit été du Clergé de Constantinople, où par conséquent son ouvrage devoit être mieux

reçu, et faire plus de fruit. On croit aussi que les autres Till. ibid. p. 186. raisons pour lesquelles on le chargea de cet ouvrage, furent d'une part pour l'engager lui et les autres Semipélagiens à embrasser la cause de l'Eglise ; et de l'autre pour faire voir aux Orientaux, que quoiqu'il y eût du rapport entre les erreurs de Nestorius et celles de Pélage, néanmoins ceux qui en Occident ne s'éloignoient pas tout-à-fait de la doctrine de celui-ci, ne laissoient pas d'être entierement opposés à Nes

torius.

'Cet ouvrage fut le dernier que publia Cassien. Il le com- Genn. ibid. posa à Marseille, où il mourut aussi-tôt après, ce semble suivant les termes de Gennade, sous l'empire de Théodose le jeune et de Valentinien III; ce qui nous conduit depuis l'an 425 jusqu'en 450. Ainsi l'on ne sçait précisement en quelle

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2. n. 1.

année arriva sa mort. Il est certain qu'il vivoit encore en Til. ibid. p. 187. 432, et peut être en 433, s'il faut s'arrêter aux exemplaires de la chronique de S. Prosper. La maniere dont le même Pros. in coll. c. 1Saint parle de lui en refutant sa 13 conférence, suppose visiblement qu'il étoit encore alors au monde. Or c'étoit sous 3. 21. n. 4. le Pontificat de S. Sixte, et après le voyage de S. Prosper à Rome; et il y avoit alors plus de 20 ans que l'Eglise triomphoit de l'hérésie de Pélage: ce qui peut revenir à l'an 434 ou 435. M. Du Pin croit devoir mettre cette mort en l'an 440; et M. Baillet dit que quelques-uns la renvoïent jusqu'en 448, et que selon eux Cassien étoit dans la 97° année de son âge lorsqu'il mourut. Mais c'est trop reculer cette

a

c. 1. n. 2.

Du Pin, Bib. t. 4.

P

35.

Bail. 23. Juil. p.

377.

V SIECLE.

Till. ibid.

mort, et donner à Cassien une trop longue vie.

Diverses Eglises l'honorent aujourd'hui comme Saint le 23o de Juillet, et sans doute l'on auroit mis son nom dans le Martyrologe Romain, sans les erreurs qui se trouvent en quelCass. Vit. p. 47. ques endroits de ses ouvrages. 'Simler croit que sur ce qu'il condamne l'hérésie de Pélage dans son ouvrage sur l'Incarnation, il renonça à ses erreurs avant que de mourir.

2.

Inst. 1. 11. c. 17. p. 253.

Pros. in coll. c. 1.

Cass. Inst. pr. p.

Cassien parle d'une sœur qu'il avoit sans la nommer; et c'est tout ce que nous sçavons de sa famille. Il dit que depuis qu'il étoit Moine, il n'avoit pû éviter de recevoir quelques-unes de ses visites contre l'avis des anciens Peres : ce qui peut faire juger que cette sœur étoit ou à Marseille ou dans le voisinage, et confirmer l'opinion qui fait Cassien natif de ce païs-là.

Quoique S. Prosper ait écrit contre lui, il ne laisse pas de n. 1c. 2. n. 1. le regarder comme un homme considérable dans l'Eglise par le rang de Prêtre qu'il y tenoit, par sa science dans les Ecritures, et par sa capacité à écrire et à traiter les matieres. 'S. Castor Evêque d'Apt releve beaucoup la sainteté de sa vie, et son habileté dans toutes les Sciences Ecclésiastiques; ' et Cassiodore l'appelle un homme très-éloquent; ce que font aussi quelques exemplaires de la chronique de S. Prosper.

1.

Casd. in ps. 69.
D. 11 Inst. pr. p.
Pros. chr. p. 745.

538. 2.

Cass. Inst. p. 1294.

· 91.

N

S II:

SES OUVRAGES.

a

ous avons déja marqué à quelle occasion, et en quel temps Cassien composa ses ouvrages. Il en faut détailler maintenant les autres principales particularités.

b

1o. Le premier que nous connoissions, sont les douze liGenn. vit. ill. c. vres des Institutions. Gennade les divise en trois parties, et ne donne le titre d'institutions qu'à la seconde partie, quiselon lui ne contient que le 4o livre. La premiere comprise en trois livres traite de l'habit du Moine, et de l'ordre de la priere et des Pseaumes, qui s'observoit durant le jour et durant la nuit parmi les Moines de l'Egypte. La derniere partie, qui contient les huit derniers livres, est emploïée à traiter de l'origine, de la nature et des remedes des huit péchés Phot. c. 197. p. capitaux. Photius qui fait un grand éloge de cet ouvrage, soit pour la matiere, soit pour le style, le divise aussi en deux

516.

V SIECLE.

297.

parties, comme si c'étoit deux ouvrages différents, l'un sur les regles des Cénobites de l'Egypte, et l'autre sur les huit principaux vices. Cette division a été suivie par Cuykius dans l'édition qu'il nous a donnée de cet ouvrage. Cassien Cass. Inst. pr. p. cependant n'en parle lui-même, que comme d'un seul et mê- 3. coll. pr. p. me écrit divisé en douze livres. Il promet d'y représenter p. 3. quels étoient les instituts et les regles des Monasteres de l'Egypte, et de tempérer néanmoins par la pratique de ceux de la Palestine et de la Mésopotamie, ce que ceux de l'Egypte pouvoient avoir de trop austére et de trop difficile pour les Gaulois. C'est ce qu'il exécute dans les quatre premiers livres. Dans les huit suivants' il explique avec soin les causes Du Pin, Bib. t. 4. et les sources des principaux vices qu'il réduit au nombre de p. 39. huit, et la maniere de les guérir. 'Il ne s'arrête point à rap- Cass. Inst. pr. p. porter les prodiges que Dieu avoit opérés parmi ces solitaires, 3. parce que son dessein étoit de recueillir ce qu'il avoit appris

des Peres des deserts, pour la correction des mœurs, et pour arriver à la perfection de la vertu.

P.

270.

c. 18. p. 278 | Nor. hist. Pel. 1.

2.

c. 1. p. 163.

'Cassien s'y déclare déja prévenu de son faux principe, que Inst. 1. 12. c. 14. nous pouvons nous donner la bonne volonté, et que Dieu la perfectionne. Ily rapporte aussi, sans la condamner, l'opinion de Pélage, qui ne faisoit consister le secours de Dieu que dans la loi. Cela fait croire que Cassien composa cet ouvrage avant que S. Innocent et Zosime eussent condamné les Pélagiens en 417 et 418. Du reste les Peres de la vie spirituelle ont toûjours fait beaucoup d'estime de ces Institutions. 'S. Benoist en parle comme d'un livre propre à conduire les Ben. reg. Moines à la perfection de l'état religieux, et Cassiodore ex- Casd. Inst. c. 29. horte ses Moines à le lire avec soin. On croit sur ce que Till. H. E. t. 14. Photius l'avoit lû, qu'il a été traduit en grec. Le sieur de p. 178. Saligny nous en a donné une belle traduction en notre langue, imprimée à Paris chez Charles Savreux l'an 1667 en un volume in-8°.

a

p. 555. 1.

c. 73.

Bib. S. Vin. Cen.

886.

2o. Les vingt-quatre Conférences de Cassien ont été Cass. coll. p. 297écrites, comme nous avons dit, à trois différentes reprises, depuis l'an 419 ou 420 jusqu'à 427 ou environ. Elles sont Fleu. H. E. t. 5. rangées non selon l'ordre des temps, auxquels Cassien les P. 639. avoit euës avec les Solitaires des déserts, mais selon l'ordre

des matieres. Ayant décrit dans l'ouvrage précédent l'ex- Cass. coll. 1. pr. térieur des Moines, il représente dans celui-ci quel étoit leur P. 297. 298. intérieur. 'L'un est proprement pour les Cénobites qui vivent Inst. 1. 1. c.

V SIECLE. coll. ibid.

Coll. p. 620.

en commun dans les Monasteres; et l'autre est pour former des Anachoretes, qui trouvent dans ces conférences les moyens de s'élever à une oraison continuelle, et à la sublimité de la perfection.

Cet ouvrage est celui de tous ceux de Cassien, où il se trouve plus d'erreurs. Nous avons rapporté ailleurs les suites 13. c. 16. fâcheuses qu'eut sa 13° Conférence. Il Il y condamne cependant l'opinion profane, comme il la nomme, des Pélagiens, qui donnant tout au libre arbitre, prétendoient que la grace de Dieu étoit accordée selon les mérites d'un chacun. Mais enseigner, comme fait Cassien, que Dieu distribuë ses dons, non selon sa toute-puissance, mais selon la foi qu'il trouve en l'homme, et qu'il n'y a pas mise, n'est-ce pas dire la mêBoll. 23. Jul. p. me chose que Pélage, quoiqu'en d'autres termes? C'est pour tous ces traits de doctrine, que les Continuateurs de Bollandus avoüent qu'il n'est pas possible de justifier Cassien des erreurs du Semipélagianisme.

481. n. 97.

Cass. coll. 17. c. 8. p. 695.

coll. 4. c. 13. p.

381.

coll. 8. c. 7. p.

471.

coll. 7. c. 13. p.

439.

1043. 2.

On accuse aussi Cassien de permettre dans sa 17° conférence l'usage du mensonge en certaines occasions, et d'enseigner dans la 4o, que c'est un bien et un avantage que la chair ait des desirs contraires à l'esprit. ' Il admet encore dans la 8o, comme une chose indubitable, que les Anges ont été créés avant le monde. Dans la 7° où il fait parler l'Abbé Serene, il établit bien clairement l'opinion qui enseigne que l'ame est corporelle. Le raisonnement qu'il emploïe pour tâcher de le Bib. PP. t. 6. p. prouver, est le même dont se servit ensuite le fameux Fauste de Riès pour soutenir ce sentiment. Enfin les plus clair-voïants ont remarqué presque dans tous les ouvrages de Cassien un certain levain d'Origénisme, dont il est difficile de les purger. On voit par-là avec combien de prudence et de justice Conc. t. 4. p. le Concile de Rome sous le Pape Gélase, vers la fin de ce siecle, a mis les œuvres de Cassien au rang des livres cryphes; non pour en défendre absolument la lecture, mais pour leur ôter au moins l'autorité qu'ont les ouvrages irrépréAdo. chr. p. 796. hensibles des Peres. C'est pourquoi Adon de Vienne avertit qu'il faut lire les écrits de Cassien avec beaucoup de précaution, sur-tout ceux qui traitent de la grace et du libre arbitre.

1263.

2.

Nor. Hist. Pel. 1.

2. c. 23. p. 330. Casd. Inst. c. 29.

p. 555. 1.

apo

'Le II Concile d'Orange, selon la remarque du Cardinal Noris, condamne plusieurs des sentiments de Cassien et de Fauste sur la Grace. 'Victor Evêque de Martirite en Afrique entreprit de retrancher de Cassien ce qu'il y avoit de mauvais

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