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V SIECLE.

en puisse refuser au troisiéme Eusebe, qui fleurissoit ou à
Arles ou dans le voisinage. Ce qui le persuade, c'est que Leo, ibid.
S. Honorat de Marseille nous le représente comme un Au-
teur célebre pour ses écrits, et qu'il y a toute apparence qu'il
fut ensuite Evêque comme Silvius, à qui le joint S. Honorat.

a Canis. B. t. 2.

Il y a même des Ecrivains, qui croient que c'est le même Du Pin, bib. t. 3. a qu'Hartman invoque dans ses litanies entre les saints Confesseurs Pontifes, en le joignant à S. Martin de Tours, à Pro- par. 3. p. 193. cule de Marseille, et à S. Césaire d'Arles : ce qui n'est pas néanmoins sans difficulté; car il y a plus d'apparence qu'Hartman avoit en vûë S. Eusebe de Verseil.

Au reste, comme nous n'avons point de preuves positives pour croire que quelques-unes de ces homélies soient réellement de l'un ou de l'autre de ces Eusebes, et qu'au contraire nous sommes assurés que plusieurs appartiennent à Fauste de Riès, nous nous réservons à parler plus amplement de leur recueil dans l'histoire de cet Evêque.

ANONYME,

AUTEUR DES ACTES DE S. SYMPHORIEN

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MARTYR A AUTUN.

Till. H. E. t. 3. p. 43. Bail. 22 Aout. Act. Mar. p. 68.

crit.

n. 4.

N convient aujourd'hui de mettre vers le milieu de ce siecle les actes qui nous restent du martyre de S. Symphorien, qui souffrit à Autun sous Marc Aurele environ l'an de J. C. 180. a Baronius cependant les reconnoît pour a Till. ibid. authentiques et originaux; et Dom Ruinart semble en por- Act. Mar. p. 72. ter le même jugement, quoi qu'il avoue que la fin, qui man- 73. not. dans Mombritius et dans plusieurs autres manuscrits, y

que

a été ajoutée par un Auteur du V siecle. Il est certain que Gr. T. gl. conf. ces Actes sont anciens, puisque S. Grégoire de Tours les c. 77. p. 958. cite, et qu'ils s'accordent fort bien avec la messe du saint Mab. lit. gall. 1. Martyr qui se trouve dans le Missel Gotique publié par Dom 3. p. 280. 281. Mabillon.' On peut même dire qu'ils sont beaux, tant pour Till. ibid. ce qu'ils contiennent, que pour le style qui en est magnifique et élevé, quelquefois néanmoins jusqu'à l'excès.

'Mais ils ne sont pas originaux, comme il paroît par ce Act. Mar. p. 72. qu'ils disent de l'Eglise bâtie à Autun en l'honneur et sous

73. n. 8.

V SIECLE.

Greg. T. hist. Fr.

Act. Mar. ibid.

l'invocation du saint Martyr. Car ce fut S. Euphrone qui I. 2. n. 15. p. 69. n'étant encore que Prêtre, prit le soin de faire élever cet édifice. Ainsi l'Auteur des actes loüant son Evêque, sans le nommer, du zéle qu'il avoit fait paroître en érigeant ce monument à la mémoire de S. Symphorien, il est visible qu'il parle de S. Euphrone, et qu'il n'écrivoit que sous son Episcopat qui commença vers 450. Et il seroit fort inutile de dire que cet endroit a été ajoûté aux véritables actes, parce que le style en est le même que celui de tout le reste de la piece, et que d'ailleurs cette fin y est fort naturelle, et nullement hors d'œuvre. On voit par-là que l'Auteur étoit d'Autun même, puisqu'il qualifie S. Euphrone son Evêque, et saint Symphorien son patron. Il semble qu'on pourroit dire que ce fut à l'occasion de cette Eglise bâtie en l'honneur du S. Martyr, que nôtre Anonyme entreprit son ouvrage.

p. 69. 70. n 1. 2.

p. 68. n. 4.

'On trouve dans ces actes une faute qui paroît considérable, en ce qu'ils ne mettent le martyre du Saint que sous Aurélien; quoique l'on puisse dire que c'est une faute assez ordinaire aux anciens Copistes, d'écrire Aurelianus pour Aurélius; comme Fabianus pour Fabius, Valerianus pour Valérius, de quoi l'on trouve presque une infinité d'exemples. Till. ibid. p. 610. On y lit une autre faute encore plus frappante. C'est l'édit de l'Empereur qu'y rapporte cet Ecrivain, et qui n'est en nulle maniere du style du III ou IV, encore moins du II siecle de l'Eglise. Mais il est pardonnable à cet Auteur, qui écrivoit plus de 250 ans après, et qui peut avoir cru qu'il sui étoit aussi bien permis de faire parler l'Empereur, comme il y fait parler le Juge et le S. Martyr, en la bouche desquels il met de trop longues harangues. Après tout ces actes contiennent ce que nous avons de plus certain touchant le martyre de S. Symphorien, puisqu'ils contiennent ce que l'on en sçavoit au V siecle.

p. 609. 2. L.

Act. Mar. p. 67. n 1.

p. 69-73.

Ils sont rapportés dans Mombritius, mais avec la mutilation que nous avons marquée. Surius nous les a donnés ensuite au 22 jour d'Août, en changeant le style à son ordinaire, sous prétexte de le polir. Enfin Dom Ruinart les a rétablis dans leur premiere pureté, après les avoir collationnés tant sur les fragments que nous en avons dans Baronius et les autres imprimés, que sur les meilleurs et les plus anciens manuscrits. Ils se trouvent avec les notes dont il les a enrichis parmi les autres actes sinceres des Martyrs qu'il a donnés au public. S. VINCENT

V SIECLE.

SAINT VINCENT,

PRÊTRE ET MOINE A LÉRINS.

A

S I.

HISTOIRE DE SA VIE.

Vinc. Lir. not. p. p.390.| Du Pin, bib. H. E. t. 6. p. 185. 56. 2.

439. Bail. 24 Mai, 1.4.p.

403. Fleu.

VANT que de passer à l'histoire de Vincent de Lérins, il est important d'avertir qu'il ne le faut pas confondre avec un autre Prêtre Gaulois de même nom, dont nous parlerons dans la suite. Nous croïons aussi qu'il le faut. distinguer de Vincent frere du célebre S. Loup Evêque de Troïes; quoique plusieurs Sçavants de ces derniers siecles ne l'en aïent pas jugé différent. Mais ils n'ont peut-être pas fait attention a que Vincent frere de saint Loup avoit quitté Lérins, lorsque saint Eucher vers 426, ou 427, écrivit à S. Hilaire la letre qui fait mention de cette sortie; et qu'au contraire il paroît que Vincent dont nous entre- Till. H. E. t. 15. prenons de parler, est mort à Lérins. D'ailleurs s'il eût été P859 frere de S. Loup, il n'est gueres croïable que Gennade eût oublié dans son éloge une particularité si remarquable.

a

a Euch. ad. Hil. p.

p. 860.

On le nomme Vincent de Lérins pour le distinguer des p. 143.

a

64.

316.

P. 525.

autres qui ont porté le nom de Vincent. Il étoit de la Gaule Celtique ou de la Belgique;' puisque Gennade le fait sim- Genn. vir. ill. c. plement Gaulois, ce qui dans son langage exclud l'Aquitaine. Vincent dit lui-même qu'il avoit été engagé pendant Vine. Lir. n.1. p. quelque temps dans différens emplois du siecle. Cette Bar. an. 400.518. | circonstance a fait croire à Baronius que c'étoit ce Vin- Sul dial. 1. n. 17. cent Préfet des Gaules loué par S. Sévere Sulpice, et qui fut fill. ibid. p. 143. Préfet depuis 397 au moins jusqu'en 400, et Consul en 401. Mais comme le remarque fort bien M. de Tillemont, cette conjecture ne paroît pas avoir de fondement. Assurément l'antiquité ne nous auroit pas laissé ignorer un changement si mémorable d'un Consul et d'un Préfet en un Moine: changement qui auroit été encore plus éclatant que celui de S. Paulin.

Vincent rompit enfin les liens qui le retenoient dans le Vinc. Lir. ibid. siecle, et se retira dans le port de la Religion. Là à couvert

Tome II.

Q q

V SIECLE.

du vent de la vanité, et des tourbillons de l'orgueil pour parler d'après lui, il tâcha d'appaiser Dieu par les exercices de la priere, de la contemplation, et sur tout d'une profonde humilité. Il ne marque point autrement le Monastere de sa retraite, qu'en le représentant situé dans une petite terre Genn. ibid. | Till. écartée. 'Mais Gennade ne nous laisse pas lieu de douter que ce ne fût le Monastere de Lérins, alors si célebre par l'asyle qu'y alloient chercher tant de grands hommes contre la corruption du siecle.

|

ibid. p. 144. 860.

Euch. quæs. pr. p.

144.

Genn. ibid.

Tout le monde convient que c'est le même Vincent, qui 249. Till. ibid. p. acheva de perfectionner dans tous les exercices de la vie spirituelle Salone fils de S. Eucher, et sans doute aussi S. Véran frere de Salone. Le même S. Eucher qualifie ce Vincent un homme saint, éminent en éloquence et en sagesse. A cette éloquence qu'il avoit acquise dans le monde,' il joignit depuis l'étude de l'Ecriture et une assez grande connoissance de la doctrine de l'Eglise. Il fut élevé à la dignité du Sacerdoce, et mourut sous les Empereurs Théodose le jeune et Valentinien III, c'est-à-dire en 450 au plus tard. Son corps se conserve à Lérins avec beaucoup de vénération; et l'on y fait sa fête depuis 1600, quoiqu'auparavant on n'y en fit nulle mémoire. Baronius a mis son nom dans le Martyrologe Romain au 24 jour de Mai, honneur que Vincent n'avoit point reçu jusqu'alors.

Till. ibid. p. 146. Nor. his. pel.l. 2.

c. 11. p. 252. aLerin. p. 139.

Till. ibid.

Genn, vir. ill. c.64.|
Vinc. Lir. p. 315-

371.

n. 1. p. 315.

a

S II.

SES OUVRAGES.

ou

E qui a le plus contribué à rendre célebre le nom de Cinue à de Vincent de Lérins, est le Mémoire ou Avertissement que nous avons de lui, contre les nouveautés profanes des hérétiques. L'Auteur y fait paroître beaucoup d'humilité et de modestie, s'y qualifiant le plus petit des serviteurs de Dieu, et y cachant son nom sous celui de voïageur ou d'étranger. Il se propose d'y faire le personnage, non d'un Auteur qui écriroit ce qui seroit de son invention, mais d'un historien qui ne fait que rapporter avec fidelité ce qu'il a appris de la tradition de ses Peres. Il avertit qu'il se bornera à ce qu'il juge nécessaire, et qu'il indiquera plutôt les choses qu'il n. 2. p. 316. 317. ne les expliquera au long. Les deux principes qu'il pose pour

p. 316.

V SIECLE.

fondement de tout son écrit, et qu'il dit avoir appris de sçavants et saints personnages, sont qu'il faut s'appuier sur l'autorité de l'Ecriture, et sur la tradition de l'Eglise Catholique. C'est, dit-il avec justice, le moïen de découvrir les artifices des hérétiques, d'éviter de tomber dans les filets de l'hérésie, et de se conserver pur dans la vraïe foi. 'Rendant p. 317. | n. 29. p. ensuite raison de ce qu'il joint la tradition à l'Ecriture, c'est, 34. dit-il, que celle-ci contenant des sens très-élevés, est expliquée en tant de différentes manieres, qu'il y auroit autant de différents sentiments, qu'il y a de personnes qui se mêlent de l'expliquer. Il faut donc pour éviter cet inconvénient, ajoûte-t'il, que le sens de l'Ecriture soit fixé par l'autorité de l'Eglise Catholique.

360.

'Il établit ensuite ce grand principe, que dans l'Eglise n. 2. p. 317. Catholique même il faut s'attacher à ce qui a été cru par tous les Catholiques, dans tous les temps et dans tous les lieux. Il ajoûte que c'est-là ce que l'on peut appeller proprement Catholique, suivant la force et l'étymologie du terme, qui comprend presque tout universellement. Or cela sera ainsi, p. 318. | n. dit-il, si nous avons soin de suivre l'universalité, l'antiquité, l'unanimité. Nous suivrons l'universalité, si nous reconnoissons pour la vraie foi celle dont fait profession l'Eglise répanduë par toute la terre. Nous suivrons l'antiquité, si nous ne nous éloignons en nulle maniere des sentiments qui paroissent certainement avoir été ceux des Saints qui nous ont précédés. Enfin nous suivrons l'unanimité, si dans cette antiquité nous nous attachons à la doctrine de tous, ou presque tous les Evêques, les Prêtres et les Docteurs. C'est pour s'être n. 24. p. 355. écarté de ces regles, que se sont formées toutes les hérésies.

27. p.

320. 322.323.

Vincent fait ensuite l'application de ces regles générales à des cas particuliers. Il les applique à ceux des n. 3. p. 318. Donatistes, des Ariens et des Rebaptisants. Au sujet des n. 4. 6. p. 319. Ariens, il fait une description très-vive des ravages qu'ils ont causés dans l'Eglise d'Occident, comme en aïant plus de connoissance, que de ceux qu'ils avoient causés dans l'Eglise d'Orient. A l'égard des Rebaptisants, il rapporte cette belle sentence du Pape S. Etienne, qu'il faut s'en tenir à la tradition, sans rien innover. Il fait beaucoup valoir le passage n. 8. 9. p. 326. – de S. Paul aux Galates, où il dit que si lui-même, ou les autres Apôtres, ou même un Ange du ciel leur annonçoit un

328.

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