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V SIECLE.

p. 553. 2.

mune. Il lui conseilla en particulier de se retirer sous la conduite de quelque Abbé expérimenté dans la conduite des ames, afin de regler sa vie non sur sa propre volonté, mais sur celle d'un autre qui auroit plus d'expérience que lui.

'Gratus cependant se livrant à ses prétendues révélations, p.553. 2. | 554.1. fit un écrit très-mal composé, où il prétendoit qu'il n'y avoit en J. C. Dieu et homme, qu'une seule nature, qui étoit la nature Divine, et qu'il ne falloit point dire que Dieu fût pere de l'homme, ni la femme mere de Dieu. De sorte que Gratus étoit Eutychien avant que l'hérésie d'Eutychès même eût éclaté. C'est ce que confirme le silence de Fauste, qui reprenant Gratus de ses erreurs, ne lui dit pas un mot ni d'Eutichès, ni de la condamnation de son hérésie; ce que certainement il n'auroit pas oublié, puisqu'il lui parle et de Nestorius et de ce que l'Eglise avoit fait contre lui. C'étoit donc avant l'an 449 que Gratus dogmatisoit de la sorte; et il semble par la réponse que Fauste lui fit, qu'il étoit proprement Eutychien. Ainsi l'on croit que c'est une faute à Gennade, Genn. ibid. p. 39.' de l'avoir traité de Nestorien.

Till. ibid.

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Le P. Sirmond veut que ce Diacre tombé dans de si grandes erreurs, et assez hardi pour condamner S. Augustin dans un point où il est suivi de toute l'Eglise, de l'aveu de Fauste même, est Græcus qui fut fait Evêque de Marseille vers l'an 470. Mais outre que ce Prélat ne se trouve nulle part nommé Gratus, comme nôtre Diacre, on tire de Gennade une preuve, qui bien que négative, est plus que suffisante pour détruire cette conjecture. En effet Gennade qui écrivoit à Marseille durant l'Episcopat de Grec, ou peu après, nomme celui dont Fauste réfuta les erreurs, un certain Diacre ce qui marque assez, que bien loin d'avoir été Evêque, il n'avoit jamais beaucoup paru dans l'Eglise. C'est-là tout ce que nous sçavons, et peut-être même tout ce que nous devons prétendre de sçavoir de la personne de Gratus.

Pour ce qui est de son écrit,' il l'envoïa à Fauste, qui nous en a conservé l'unique connoissance que nous en avons, en le priant, ce semble, d'y répondre. Fauste témoigne qu'il eut peine à se résoudre à écrire sur une matiere si élevée, et si difficile, qu'il avouë être au-dessus de sa portée et de celle du Diacre. C'est pourquoi il lui dit qu'il auroit dû s'adresser à une personne et plus sçavante et plus âgée que lui. L'on voit ici une preuve de l'opinion que nous avons établie, en

disant que cela se passa avant l'an 449, lorsque Fauste étoit encore jeune. D'ailleurs il paroissoit à Fauste que le plus sûr moïen de faire sentir la faute à son ami, étoit de ne faire aucune réponse à ce qu'il avoit écrit avec une témérité outrée.

pas

V SIECLE.

'Il ne voulut néanmoins refuser de satisfaire une per- p. 553. 1. sonne qui l'avoit consulté. Il entreprit donc de faire voir à Gratus les défauts de son écrit; et il le fit, dit-il, avec une humilité sincere, avec la liberté que l'amitié lui donnoit, avec une charité non feinte, selon la parole et la regle de la vérité aimant mieux guérir son ami par un remede un peu p. 554. 2. amer, que de le perdre en le flattant. Fauste crut avec raison qu'il devoit user de ce prélude, pour ne pas aigrir davantage l'esprit de Gratus par une réponse, dans laquelle il ne le ménage en aucune maniere.

'D'abord après lui avoir fait sentir la fausse confiance qu'il p. 553. 1. 2. avoit en son sçavoir et son érudition, il lui dit que les hommes devant se promettre de faire quelque fruit, ou de procurer quelque avantage par ce qu'ils disent, ou ce qu'ils font, et sur tout par les ouvrages qu'ils donnent au public, le sien est bien éloigné de lui donner cette esperance. Qu'il ne s'y trouve ni éloquence, ni érudition, ni raisonnement, ni la moindre beauté de style. Que ce n'est qu'une compilation confuse et mal ordonnée de passages que lui a fourni la facilité de sa mémoire, mais qui montrent l'imprudence d'un esprit téméraire qu'à l'égard de ce qu'il se donnoit la liberté de condamner les ouvrages du saint Evêque Augustin, particulierement sur les deux natures en J. C. il devoit sçavoir qu'il ne s'y trouvoit rien qui fût répréhensible, et qui ne fût conforme à la foi de l'Eglise Catholique; quoique de trèssçavants hommes, il entend les Sémipélagiens, y trouvassent des choses suspectes sur d'autres sujets. Ensuite Fauste explique à Gratus la doctrine des deux natures en J. C. qu'il p. 554. 2. appuïe de l'autorité de l'Ecriture et des Peres.

:

p. 553. 2 534. 1.

Fauste finit en exhortant Gratus à recevoir sa réponse, Ibid. d'une maniere qui fit voir que son erreur n'étoit qu'une ignorance; parce que s'il y persistoit encore après qu'il la lui avoit fait connoître, il seroit entierement inexcusable. Il lui conseille de retenir ou même de supprimer son écrit, de peur qu'il ne tombât entre les mains de quelques autres Catholiques, qui aimassent moins sa personne et son honneur,

Y SIECLE.

Till. p. 413.

Genn. ibid.

Leo, t. 1. 379-381.

p. 542.

qu'il ne le faisoit.' Fauste eut aussi sans doute le soin de tenir sa réponse secrete, tant que Gratus vêcut; à moins qu'il ne fût obligé de la mettre au jour, voïant que ce Diacre perséveroit dans son erreur. Mais elle étoit publique lorsque Gennade écrivoit, comme on le voit par ce qu'il en dit.

CONCILE DES GAULES

A L'OCCASION DE LA LETRE DE S. LEON

A FLAVIEN.

O`somtion soit entierement pour Arles. N ignore le lieu précis de ce Concile; quoique la préRavenne Evêque de cette ville y est nommé le premier, comme y aïant présidé. Cet honneur lui étoit dû tant à cause de la dignité de son Siege, que parce que c'étoit à lui que S. Léon avoit envoïé sa letre à Flavien, qui fut le sujet de la convocation de ce Concile, afin qu'il la communiquât aux autres EvêTill. H. E. t. 15. ques. Cette letre, qui est un des plus illustres monuments de l'antiquité, et dans laquelle S. Léon ruine également les erreurs opposées de Nestorius et d'Eutychès sur le mystere de l'Incarnation, aïant été rejettée par le faux Concile d'Ephé

p. 539. 541.

Leo, ep. 77. p.

382.

ep. 31. p. 542. ep. 77. p. 583.

p. 382.

p. 379.

fut souscrite depuis, si-tôt que la vérité eut recouvré quelque liberté, par tous les Prélats d'Orient qui vouloient passer pour Catholiques. Cela fit naître à S. Léon le désir de la faire approuver aussi par les Evêques des Gaules, et peut-être encore par les autres de tout l'Occident; afin que les Légats qu'il vouloit envoïer au Concile œcuménique, qui se tint à Calcédoine, y portassent ces preuves de la foi unanime des Occidentaux. Dans ce dessein le Pape envoïa cette letre célebre avec quelques autres écrits à Ravenne d'Arles, le priant de l'approuver et de la faire approuver par les autres. Nous avons déja dit avec quelle joie et quelle estime elle fut reçue dans les Gaules. Nos Evêques promirent à S. Léon de lui en donner un témoignage authentique; mais divers accidents les empêcherent d'exécuter si-tôt leur promesse. L'éloignement des lieux et l'intempérie extraordinaire des saisons ne leur permirent de s'assembler que vers la fin de l'année 451.

En

V SIECLE. Conc. t. 4. P.

1013.

Leo, t. 1. p. 579.
132-1332. 3. p.
Leo, not. p. 866.
Leo, ibid. p. 864.

Conc. t.

a

Till. ibid. p. 628.

866.

En conséquence de la commission du Pape, et de la faculté que le Concile d'Arles tenu en 443 avoit accordée à l'Evêque de la même ville, de convoquer dans le besoin les Evêques de diverses provinces, Ravenne en assembla 44. Le P. Quesnel croit qu'ils étoient tous des sept Provinces qui formoient la Narbonoise et l'Aquitaine; Mais M. de Tillemont doute si cette opinion est assez fondée. On y peut remarquer Ravenne d'Arles, S. Rustique de Narbone, Vénere de Marseille, S. Maxime de Riès, S. Valere ou Valérien de Cemele, Constance d'Uzès, Ingenuus d'Embrun, Julien de Cavaillon, Maxime d'Avignon, Nectaire de Digne, Urse de Senez, Hellade de Lodeve. Les autres nous sont moins connus. Nous n'avons rien de ce Concile que la letre que les Pré- t. 1. p. 579. 580. | lats en écrivirent au Pape, toute pleine d'éloges, tant pour 1329-1332. G. 1. sa personne, que pour sa letre à Flavien. Nos Evêques y re- 1. connoissent la providence de Dieu, qui avoit permis que l'hérésie d'Eutychès, après s'être nourrie si long-temps dans le secret, fût venue à éclater sous un Pape si zélé, si éclairé, et si capable d'en arrêter le progrés. Ils avoient eu la pen- Ibid. | Till. ibid. sée d'écrire à l'Empereur Marcien, pour lui témoigner leur p. 628. joïe de ce qu'il embrassoit la véritable foi, et l'inquiétude que leur donnoit à tous aussi-bien qu'au Pape, l'état des affaires de l'Eglise. Mais les nouvelles qu'ils recurent d'Orient, leur firent juger que cela n'étoit pas nécessaire.

Conc. t. 3. p.

|

p. 93-96 Supp.

p. 25. 26.

582-584.

Ingenuus d'Embrun fut chargé de porter au Pape la letre Leo, ep. 77. p. du Concile. Il étoit encore à Rome, lorsque S. Léon reçut la nouvelle que les Peres de Calcédoine avoient condamné Eutychès et Dioscore avec leurs dogmes impies, et approuvé sa letre à Flavien. Le S. Pape se hâta de renvoïer Ingenuus pour porter à ses confreres une si agréable nouvelle ; et en partant il le chargea de la réponse qu'il leur adressoit, datée du premier jour de Février 452. C'est ce qui fait juger Till. ibid. que le Concile des Gaules ne se tint que vers la fin de l'année précédente.' S. Léon dans sa réponse donne de grands Leo, ibid. éloges à la foi et à la doctrine des Evêques Gaulois, et marque beaucoup d'estime pour leur déclaration.

Quelques-uns confondent ce Concile avec le III d'Arles tenu en 443. Mais nous ne voïons rien qui oblige de suivre cette opinion; et nous avons donné ailleurs des raisons suffisantes pour les distinguer l'un de l'autre.

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V SIECLE.

Conc. t. 4. p. 1020.

p. 394.

Conc. ibid.

p. 1022. 1817. p. 1020.

EN

I CONCILE D'ANGERS.

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IN l'année 453 l'Eglise d'Angers aïant perdu son Evêque, Eustoque de Tours, Cariaton, Rumoride et Till. H. E. t. 16. Vivence, desquels on ignore les Sieges, quoiqu'il soit presque certain qu'ils fussent Evêques dans la même province, et dans le païs que l'on a depuis nommé la Bretagne, s'assem' blerent à Angers avec Victoire, ou plutôt Victure du Mans, et Léon' que l'on croit avoir été Evêque de Bourges, pour mettre un Evêque à la place du défunt. Talase fut ordonné pour remplir le Siege vacant; et après son ordination les sept Evêques, avant que de se séparer, tinrent un Concile. Léon y est nommé le premier, sans doute parce qu'il y présida; Eustoque Métropolitain de la province, l'avoit prié de l'assister en cette occasion, lui aïant cédé cet P. honneur. Ce Concile nous a laissé douze Canons, qui ne 1. p. 126-128. R. font que renouveler ce qui avoit été déjà ordonné par les t. 9. p. 442-446. Peres sur l'autorité des Ecritures. Les Evêques les firent rédiger par écrit et les daterent, non du 25 de Septembre Comme on lit dans M. Du Pin,' mais du 4° d'Octobre sous le consulat d'Opilion, c'est-à-dire de la même année 453, afin que depuis ce jour-là on fût obligé de les observer.

Till. ibid.

Cone. t. 4.

1020-1022. G. t.

Du Pin, bib. t. 4. p. 895. | Conc. ib.

t. 3. p.

119.

Till. 119.

1420.

qui

'Le premier Canon de ce Concile n'est proprement que Conc. G. t. 1. p. l'abrégé d'une letre que les Evêques Léon de Bourges, Victure ou Victoire du Mans, et Eustoque de Tours avoient écrite peu auparavant à Sarmation, à Cariaton, et à Didier Evêques, et aux Prêtres de la troisiéme Lyonnoise, c'est-à-dire, de la province de Tours. Mais cette letre parlant avec authorité paroît être moins l'avis de quelques Evêques particuliers, que la décision de quelque Concile, que nous ne connoissons point d'ailleurs sinon en ce qu'il paroît s'être tenu dans Conc. 1. 3. p. la même province. t. Cette letre ordonne que puisque les nov. 1. 2. p. 7. 8. Empereurs ont donné aux Evêques le pouvoir de juger les affaires civiles, les Ecclésiastiques s'adresseront à eux dans les différends qu'ils auront ensemble, et non aux Juges laïcs, comme ils faisoient assez souvent, sous peine d'être séparés du saint Autel.

1420. Gall. Chr.

:

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