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V SIECLE.

Cave, p. 289. 2.

Oud. ibid.

Cave, ibid.

Till. ibid.

203.

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peut assez bien marquer l'année 458. Elle est même citée par Alcuin sous le nom d'Arnobe, à qui les manuscrits l'attribuent; et l'on ne peut pas dire, comme fait Casimir Oudin, sans faire injure à Alcuin, qu'il a entendu non le jeune mais l'ancien Arnobe, à qui certainement ces temps ne conviennent pas. Tout cela fait que Cave blâme hautement Oudin de ce qu'il refuse cet ouvrage à Arnobe le jeune.

Il paroît néanmoins qu'il y a plus de raison de ne le lui point donner, et de distinguer celui qui a écrit sur les Pseaumes, de celui qui a composé la conférence, que de les confondre ensemble. Car le premier, comme nous l'avons montré, est au moins Sémipélagien, et l'autre au contraire paroît orthodoxe sur la grace, témoignant un respect tout particulier pour S. Augustin; jusqu'à dire, en parlant de la grace, que quiconque ose le reprendre en quelque chose, se condamne par sa propre bouche comme hérétique. AssuréBib. PP. ibid. p. ment ce n'est pas-là le langage d'un Sémipélagien. On remarque même que des Auteurs plus anciens qu'Alcuin, ont attribué cette conférence à S. Augustin, tant elle a de conTill. ibid. p. 22. formité avec sa doctrine :' mais cela est ridicule; puisque ce Saint Ꭹ est cité avec éloge. D'ailleurs l'ouvrage n'a rien du style ni de l'esprit de S. Augustin. Il est mal écrit, mal composé, obscur, peu juste dans les raisonnements, fort corrompu par les copistes, et ne contient rien de bien important. Il paroît avoir été fait à Rome; et l'Auteur s'y déclare membre de l'Eglise Romaine. Il est aisé de croire que la conférence est feinte, quand ce ne seroit que par la maniere dont Serapion se rend à la vérité. Quelques Auteurs croient que c'est un ouvrage de Vigile de Tapse, qui a feint d'autres conférences. Mais on le croit sans aucune preuve solide. D'ailleurs,' comme l'observe M. de Tillemont, Vigile attribuë ses conférences à des personnes plus illustres, et réussit mieux à les faire.

23.

Aug. t. 5. p. 1455. 1283. Ser. 1. 1. P.

1283-1286.

Till. ibid. p. 23.

Arn. const. p. 222.

Ibid. not. p. 224.

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'Arnobe dans cette dispute fait citer au Pape S. Célestin un passage de S. Hilaire, pris de son écrit contre Constance : mais ce passage ne se trouve point dans l'ouvrage de ce Pere. Feuardent en conjecture que nous n'avons plus cet écrit que très-imparfait, quoique S. Célestin et Arnobe l'eussent en son entier. Cet écrivain raisonneroit plus juste, s'il disoit que le passage cité est plus digne d'un ouvrage supposé, que d'un véritable écrit de S. Hilaire.

V SIECLE.

Feuardent est le premier qui a donné au public la confé- Bib. PP. t. 8. p. rence dont nous parlons, après l'avoir tirée d'un manuscrit 203. du monastere de S. Jacques à Liege. Il la fit imprimer à la suite de son édition de S. Irénée, qui parut à Cologne l'an Cave. ibid. 1596; et depuis on l'a toûjours réimprimée à la fin de toutes les éditions du même Pere, jusqu'en 1639.

'Un sçavant homme croit que le même Arnobe est aussi Maug. p. 317 | Til. Auteur des trois livres d'un Anonyme, que le P. Sirmond ibid. p. 20. 21. publia en 1643 sous le titre de Prædestinatus, parce qu'il com

bat directement les Prédestinatiens. Le P. Sirmond ne Præd. pr. p. 544. s'éloigne pas lui-même de ce sentiment. Le premier de ces Bib. PP. t. 27. p. trois livres est un catalogue de 90 hérésies, depuis Simon 543-575. Till. ibid. jusqu'aux Nestoriens et à ses Prédestinatiens inclusivement. C'est proprement un tissu de fautes contre l'histoire.

p. 20.

'Le second livre de l'Anonyme est un discours attribué, Ibid. | Præd. 1. 2. dit-il, à S. Augustin par les Prédestinatiens; mais qui est fort pr. p. 517. 518. éloigné du style et de la doctrine de ce Pere.

'Le troisième livre enfin est la réfutation de l'écrit précé- Ibid. | Maug. p. dent. C'est-là que l'Auteur paroît non un Semipélagien, mais 506. un pur Pélagien, nonobstant la profession qu'il fait d'anathématiser Pélage et Célestius.

On a long-temps varié sur le véritable Auteur de cet ouvrage. Mais il ne nous en paroît point à qui il convienne mieux qu'à nôtre Arnobe. Les raisons que nous en allons donner peuvent même rendre ce sentiment plus que probable.

1o. Il est visible que l'écrit anonyme a été composé vers le même temps, que le commentaire d'Arnobe sur les Pseaumes. C'est ce qu'il est aisé de reconnoître à la seule lecture de l'un et de l'autre ouvrage. On y découvre par-tout, et principalement dans le 3 livre, le génie du même siecle, tant par rapport aux mêmes erreurs que les Auteurs entreprennent de combattre, et les vérités qu'ils veulent établir, que par rapport à la maniere de l'exécuter.

517. 518.

2o. Dans l'un et l'autre ouvrage c'est le même style, les mêmes façons de s'exprimer. On lit dans l'écrit anonyme, com- Præd. S. 1. 3. p. me dans le commentaire d'Arnobe, le terme de Prédestinatiens. On trouve dans celui-là, comme dans celui-ci, une p. 541. 570. - certaine élegance mêlée de quelques expressions peu latines,

par exemple, specialitas, damnabilitas.

3o. Ce sont dans l'un et l'autre les mêmes principes de Théologie.' Ce que l'Auteur anonyme dit sur la prédestina- p. 520. 523.

V SIECLE.

p. 288.

tion au sujet de ce passage de S. Paul: Dieu fait misericorde à qui il lui plait, il endurcit aussi qui il lui plaît, et de quelArn. in ps. 91. ques autres semblables, contient la même doctrine' qu'Arnobe enseigne sur le pseaume 91°. De même ce que celui-ci dit sur le pseaume 146°, touchant la volonté de l'homme, qui précédé au moins la grace que nous recevons dans le baptêp. me, l'Anonyme le soûtient aussi et du baptême et de la pé

in ps. 146. p. 327.

Præd. ibid.

539. 540.

p. 558.

p. 560.

p. 568.

Oud. Scri. t. 1. p. 1245.

a Bib. PP. 1. 27. p. 543.

Oud. ibid.

Bib. PP. t. 27.p. 543. 575.

nitence.

Mais voici quelque chose encore de plus positif. Nous avons remarqué qu'Arnobe en établissant une grace prévenante, la fait consister dans la seule instruction. 'C'est aussi ce qu'établit bien clairement l'Anonyme dont il s'agit ici. « La grace, dit-il, précede la volonté de l'homme, en lui mon<«<trant la vie éternelle, pour qu'il y établisse son plaisir, et en << lui découvrant le feu éternel, pour qu'il en conçoive de la «< crainte. Remarquez-le bien, ajoûte-t-il un peu après; nous <«< vous montrons une grace de Dieu, qui précede et qui suit « la volonté de l'homme. Elle précede, parce qu'elle vous appelle, qu'elle vous exhorte, qu'elle vous invite à venir. » On peut encore consulter ce que dit le même Auteur à la page 564; et l'on y verra une entiere conformité avec ce qu'Arnobe enseigne sur le pseaume 146.

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4. Enfin l'Anonyme s'éleve, comme le fait Arnobe, contre les Pélagiens. Il condamne, comme Arnobe, ceux qui présument de leurs propres forces, et non du secours de Dieu : qui prétendent pouvoir sans le secours divin vivre exemts de peché; qui soutiennent que la mort n'est point entrée dans le monde par Adam, et la vie par J. C.

'L'ouvrage du Prædestinatus parut pour la premiere fois à Paris l'an 1643 par les soins du P. Sirmond, qui l'intitula, Prædestinatus, sive Prædestinatorum hæresis : Le Predestinatien ou l'hérésie des Predestinatiens.

Après l'édition du P. Sirmond il en parut une autre l'année suivante en un volume in-8°, avec une critique sous le nom emprunté de Petrus Auræus, comme le nomme Oudin, qui croit que c'est ou M. Arnauld Docteur de Sorbone, où David Blondel, comme Grotius l'a avancé dans une de ses letres, qui est la 699 de la 2o partie. Mais Oudin se trompe et dans le nom de cet Auteur, et dans l'interprétation qu'il y donne. C'est M. de Barcos qui s'est caché sous le nom de M. Auvray.

'Depuis cette édition de 1644, le texte du Prædestinatus

avec la préface du P. Sirmond, et les témoignages des anciens dont il l'a accompagnée, fut inséré au 27 tome de la Bibliotheque des Peres de l'édition de Lyon, qui parut en 1677.

V SIECLE.

'En 1686 le P. Séraphin Piccinardi, religieux Domini- Oud. ibid. cain le fit imprimer à Padoüe avec de très-amples prolégomenes et appendices. Cet éditeur prétend y prouver que p. 1246 l'ouvrage est ou de Vincent Victor, contre qui S. Augustin a écrit 4 livres sur l'origine de l'ame, ou du Prêtre Vincent que Gennade dit avoir entrepris un commentaire sur les Pseaumes, et qui est différent de Vincent de Lérins, quoique Gaulois comme lui. Mais Casimir Oudin réfute soli- p. 1247. dement la premiere de ces opinions, en montrant par S. Augustin même que Vincent Victor avoit abjuré le Pélagianisme dès le temps de ce S. Docteur. Les preuves qu'il apporte contre la seconde opinion, ne sont pas à la vérité si fortes; quoiqu'elles ne laissent pas de rendre assez probable, que Vincent l'interprete des Pseaumes n'est point Auteur de l'ouvrage dont il s'agit.' A l'égard de Vincent de Lérins, à p. 1248. qui Oudin prétend qu'il appartient, nous avons fait voir qu'il n'y a nulle raison de le lui attribuer. Ainsi nous persistons à dire que de tous les Auteurs connus auxquels on donne ce fameux ouvrage, il n'en est point à qui il paroisse plus justement appartenir qu'à Arnobe le jeune. Enfin l'ouvrage du Sir. op. t. 1. p. Prædestinatus fut inséré en 1696 dans la belle collection l'on publia alors des œuvres diverses du P. Sirmond.

que

Avant que de finir cet article, nous ne pouvons dissimuler qu'il faut que cet écrit fût bien peu connu, aussi bien que son Auteur au temps de Gennade de Marseille. Car cet Ecrivain, qui en qualité de zélé Semipélagien devoit en avoir une connoissance particuliere, ne parle ni de l'un ni de l'autre lui qui est si attentif à relever tout ce qui favorise ses opinions chéries. Cette réflexion nous inspire une nouvelle confiance pour assûrer, que cet ouvrage n'est d'aucun des deux Vincents dont il fait l'éloge, et qu'il paroît avoir connus particulierement aussi bien que leurs écrits.

465-568.

'Dès le VIII siecle on voïoit dans la Bibliotheque de S. Spic. t. 3. p. 220. Vandrille un sermon sur la chute d'Adam, qui portoit le nom d'Arnobe, mais avec les titres d'Evêque et de Rhéteur. Cet écrit ne paroît plus nulle part. Quoiqu'intitulé de la sorte, il pouvoit fort bien être de nôtre Arnobe, qui touche ailleurs le même sujet, comme on l'a vû

V SIECLE.

Leo, t. 1. p. 740. 745. c. 12. 18.

Ibid. p. 740. c.

12.

EDESE,

POETE CHRÉTIEN.

DESIUS ou Ædesius, Orateur et Poëte nous est assez E' peu connu. Mais le peu que l'on nous en apprend, nous donne une grande idée de son mérite, et nous doit faire regretter beaucoup de n'en pas sçavoir davantage. Nous sommes redevables de ce que nous en sçavons, à S. Honorat Evêque de Marseille, qui paroît l'avoir connu personnellement, et qui citant quelques endroits de ses ouvrages, fait voir qu'il en avoit une connoissance particuliere. On ne peut donc révoquer en doute ce que nous en dit une personne si bien instruite et si digne de créance.

'Les habitudes d'Edese font juger qu'il étoit de la ville p. 740. c. 11. 12. d'Arles, ou au moins qu'il y faisoit sa demeure ordinaire. ' Il est de ces hommes célebres par leurs écrits, et par l'autorité qu'ils s'étoient acquise dans le public, sur le témoignage desquels S. Honorat appuïe ce qu'il rapporte des actions merveilleuses de S Hilaire Evêque d'Arles, dont il nous a laissé la vie. Edese se distinguoit entre les Sçavants par la poësie et l'éloquence, qui étoit à l'usage des Rhéteurs de ce tempslà. Il possédoit si parfaitement ces deux arts, qu'il passoit communément pour un très-habile homme en l'un et en l'autre, rhetoricæ facundiæ et metricæ artis peritissimus vir.

c. 12.

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Mais il étoit encore plus recommandable pour la profession particuliere qu'il faisoit de la pieté Chrétienne. C'est l'idée qu'en font naître naturellement le respect et la vénération avec laquelle S. Honorat parle de lui dans son ouvrage, lui donnant toûjours la qualité de Saint, toutes les fois qu'il a occasion de le citer. Edese paroît être entré bien avant dans l'amitié de S. Hilaire, dont il étoit avec raison un grand admirateur. Il trouvoit sans doute dans les fréquentes visites qu'il rendoit à ce saint Evêque, de quoi nourrir la pieté qu'il professoit.

'Il étoit si touché des grandes actions de vertu qu'il admiroit en lui, qu'il crut ne pouvoir faire un meilleur usage de sa plume, que de l'emploïer à conserver sa mémoire à la pos

térité

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