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V SIECLE.

p. 740. 745. c. 12.

terité. Dans ce dessein' il composa un poëme en vers hexa-
metres, où il faisoit l'éloge de ce grand Prélat. On ne trouve 18.
rien qui détermine en quel temps Edese fit cette piece, si
ce fut ou avant ou après la mort de S. Hilaire, qui arriva,
comme nous l'avons dit, au mois de Mai 449. Il y a toutefois
plus d'apparence que ce ne fut qu'après la mort du Saint qu'il
le publia.

1

De ce poëme digne assurément d'un siecle plus poli, on Ibid. ne nous a conservé que douze vers, qui ne peuvent que nous fait regretter la perte des autres. Ils sont rapportés dans la vie de S. Hilaire par S. Honorat, qui a cru ne pouvoir mieux exprimer ce qu'ils contiennent, qu'en les copiant tout au long. Comme c'est tout ce qui nous reste des écrits d'Edese, et qu'ils sont plus propres que tout ce qu'on pourroit dire pour faire connoître le style de nôtre Poëte, on ne sera peutêtre pas fâché de les trouver ici. Les sept premiers sont pour p. 740. c. 12 exprimer une pratique qui faisoit le sujet de l'admiration de tous ceux qui en étoient témoins. C'est que S. Hilaire s'occupoit souvent à faire trois choses à la fois. Il lisoit, il dictoit à son Secretaire, et il travailloit à quelque petit ouvrage des mains, comme à faire des rets ou filets tout en même temps. Les cinq autres vers sont pour nous peindre le carac- p. 745. c. 18. tere de la tendresse Chrétienne et compatissante du saint Evêque envers les affligés.

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V SIECLE.

Leo, t. 1. p. 744. c. 17.

RAVENNE,

EVÈQUE D'ARLES.

AVENNE étoit d'abord Prêtre sous S. Hilaire Evêque Rd'Arles, dont il fut ensuite le successeur. On ne peut guéres douter qu'il n'ait été de cette célebre communauté, que S. Hilaire avoit formée dans sa ville Episcopale, comme nous l'avons dit; et l'on peut juger par-là quelle fut son éducation. Le S. Evêque paroît avoir fait une estime toute particuliere de lui en toutes les occasions importantes. Dans son fameux différend avec le Pape S. Léon, il le députa ep. 36. 37. p. Rome, où il acquit l'estime de ce Pontifea par la douceur et la sainteté de ses mœurs. Et avant que de mourir, ' il le désigna pour son successeur, suivant la révélation qu'il en avoit recuë de Dieu.

505. 506.

a 538.

bp. 746. c. 19.

ep. 36. p. 505.

ep. 37. p. 506.

Ravenne élû en conséquence par le commun consentement du Clergé et du peuple pour Evêque d'Arles, fut sacré par douze Evêques entre le 5 de Mai que nous avons marqué être le jour de la mort de S. Hilaire, et le 26° d'Août 449, qui est la date de la réponse de S. Léon à ceux qui lui avoient mandé son élection. Ravenne se trouvoit très - propre à être l'ornement et le soutien, non seulement de l'Eglise d'Arles, qui étoit alors une des principales des Gaules, mais même de toute l'Eglise. Il étoit fort instruit des regles de la discipline, capable d'assister un grand peuple par ses lumieres, et de l'animer à la vertu par son exemple. D'ailleurs s'il se faisoit aimer par sa modération et sa tranquillité, il ne se faisoit pas moins estimer par la vigueur avec laquelle il soûtenoit son ministere. Des talents et des mœurs si dignes de l'Episcopat avoient toujours fait desirer au Clergé, à la Noblesse, et au peuple d'Arles, d'avoir Ravenne pour Evêep. 37. 38. p. que. Après sa promotion il en écrivit à S. Léon par quelques Ecclesiastiques de son Eglise qu'il lui députa.

ep. 36. p. 503.

506. 507.

ep. 37. p. 506.

'S. Léon apprit cette nouvelle avec joïe, tant à cause de l'élevation de Ravenne qu'il aimoit, qu'à cause de l'avantage qu'en pouvoit tirer l'Eglise d'Arles. En lui faisant réponse, il l'exhorte à répondre à ce que lui et les autres attendoient

V SIECLE.

p. 463. 464.

et de sa vertu et de sa capacité; à observer exactement les regles de l'Eglise ; et à s'acquiter de son devoir avec vigi- ep. 36. p. 504. lance, et en même temps avec une sage modération. Il le ep. 38. p. 507. prie aussi d'avertir d'une chose les Evêques de toute la province; ce qui étoit l'en reconnoître Métropolitain. Ainsi il Till. H. E. t. 15. semble que S. Léon avoit abandonné lui-même ce qu'il : 93. Leo, t. 2. avoit ordonné au préjudice de l'Eglise d'Arles sous l'Episcopat de S. Hilaire. On ne sçauroit dire précisément la raison qui l'obligea d'en user de la sorte. Peut-être le fit - il en considération de l'estime et de l'amitié qu'il avoit pour Ravenne; ou peut-être parce que les Evêques des Gaules étoient résolus de s'y opposer, malgré la loi de Valentinien III; peut-être aussi parce que dans la conjoncture où se trouvoient les choses en Orient, il ne jugeoit pas à propos de les presser d'une chose, qui au moins étoit certainement contre leur inclination.

Quoiqu'il en soit, le différend entre les Eglises d'Arles et de Vienne se renouvella à l'occasion de Fontée, que Ra- Till. ibid. venne ordonna Evêque de Vaison, peu de temps après qu'il eut été fait lui-même Evêque d'Arles. Nous en avons assez dit ailleurs sur l'issue de cette fameuse contestation. Quoique

t.

542.

S. Léon eût confirmé en finissant cette affaire le droit de Métropole à l'Eglise de Vienne, il ne laissa pas de regar- Gall. Chr. nov. der Ravenne comme Primat des Gaules en ces quartiers-là. . 1. p. 532. Ce fut à lui qu'il envoïa en 450 sa letre à Flavien sur l'In- Leo, ep. 51. p. carnation, avec quelques autres écrits, afin qu'il les communiquât à tous les autres Evêques. 'A ce sujet Ravenne assembla p. 579-582. en 451 un Concile de 44 Evêques, à Arles même comme il paroît. Ravenne y présida, puisqu'il y est nommé le premier, et avant S. Rustique de Narbone, qui étoit plus ancien que lui dans l'Episcopat. On y fit une letre à S. Léon pour approuver la sienne à Flavien ; et il n'y a pas de doute que nôtre Prélat n'y eût le plus de part.

La même année S. Léon écrivit à Ravenne, pour lui ep. 76. p. 577. annoncer qu'il falloit faire Pâque l'année suivante le 23o jour

b

a

1023.

du mois de Mars, et pour le prier de le faire sçavoir aux au-
tres Evêques. En 455 selon le P. Sirmond, ou 454 suivant Conc.
la
remarque de M. de Tillemont, ou même dès 450 ou
451, comme le prétend M. Antelmi, Ravenne touché du
scandale que causoit le différend entre Théodore de Fréjus

Y y ij

a Till.

406.

t. 4. P.

ibid. p.

b Antel. For. p.

210. 220.

c Conc. ibid. p. 1023. 1024.

V SIECLE.

p. 1025.

533.

et l'Abbaïe de Lérins, assembla un Concile pour terminer cette affaire. L'assemblée se tint dans l'Eglise d'Arles; et Ravenne présida à la tête de douze Evêques, sans y comprendre Théodore de Fréjus, et quelques autres qui s'y trouverent comme parties, ainsi que lui.

C'est-là tout ce que nous sçavons de mémorable sur l'histoire de Ravenne. Quelques-uns étendent son Episcopat jusGall. Chr. nov. p. qu'en l'année 461, et lui font succeder Léonce. D'autres prétendent qu'il ne vêcut pas au-delà de 455, afin de lui donner S. Augustal pour successeur immédiat. Nous laissons à d'autres à examiner cette difficulté qui n'est pas de nôtre sujet. Seulement nous observerons que parmi les Evêques du I Concile d'Orange en 441, il y avoit un Augustal, qui n'est pas sans doute celui que l'on donne pour successeur à Ravenne; mais qui peut être celui dont parlent les martyroTill. ibid. p. 843. loges,' deux desquels le nomment Augustin et le mettent à Bourges. Un autre le met à Arles, où Augustal sera mort apparemment, et son corps y sera demeuré, lorsqu'il s'y rendoit pour quelque Concile sous S. Hilaire, ou sous Ravenne son successeur. C'est-là peut-être tout le fondement que l'on a pour compter un Augustal entre les Evêques d'Arles de ces temps-ci.

Conc. t. 4. P.

For. p. 211. 214.

Nous avons de Ravenne la letre circulaire qu'il écrivit pour 1023. 1024. Antel. la convocation du Concile d'Arles, au sujet du différend entre Théodore de Fréjus, et l'Abbaïe de Lérins, avec des fragments de celles qu'il addressa en particulier à S. Rustique de Narbone, et aux Evêques qui avoient été Moines dans ce Monastere, pour les y inviter. On y trouve de grands traits de pieté et d'une sollicitude vraiment pastorale. Le fragment de celle à S. Rustique est fort honorable à la mémoire de ce grand Evêque. Il ne nous reste rien ni des autres letres que Ravenne a écrites en de semblables occasions, ni de celles qu'il avoit adressées à S. Léon, et qui paroissent par les réponses de ce Pape avoir été en assez grand nombre.

Till. ibid. p. 845.]

99. not.

Il y a des Ecrivains qui ont cru que la vie que nous avons Genn. vir. ill. c. de S. Hilaire d'Arles, étoit l'ouvrage de Ravenne, parce que dans ce manuscrit elle porte le nom de Reverence ou Riverent. Mais en attendant que nous en disions davantage sur ce sujet, en parlant de S. Honorat de Marseille, qui est Till. ibid. t. 12. le véritable Auteur de cette vie, nous pouvons assurer après M. de Tillemont qu'il est certain qu'elle n'est pas de Ravenne.

p. 484.

V SIECLE.

c. 23.

19.

Les preuves s'en prennent de l'ouvrage même. Cette vie Leo, t. 1. p. 249. parle des successeurs du Saint, comme y en aïant eu plus d'un, et de Ravenne en particulier, en lui donnant le p. 744. 746. c. 17. titre de Saint. D'ailleurs elle ne fut écrite qu'un temps considérable après la mort de S. Hilaire, tot annorum spatiis p. 750. c. 24. evolutis au lieu que Ravenne est mort avant l'an 461, dix à onze ans après S. Hilaire. Il paroît donc constant que Ravenne étoit mort, lorsque l'ouvrage qu'on lui attribuë fut composé.

SAINT MAXIME,

EVÊQUE DE RIES.

a

119.

a p. 116. 118.

p. 121.

AINT Maxime qui nous est représenté comme un par- Lerin. t. 2. p. 115Sfait solitaire, et un véritable Evêque, étoit d'une fa- L mille de la ville de Riès en Provence.' II nâquit dans un village qui lui appartenoit, nommé Décomer, aujourd'hui Chàteau-Redon, près de Digne, selon Barrali. Comme ses parents étoient Chrétiens, il fut élevé dans le Christianisme. Dès son enfance il fit paroître dans ses mœurs la maturité d'un vieillard, et s'avança toûjours en vertu jusqu'à une pieté éminente. Il étoit fort bien fait de sa personne, et joignoit à une rare douceur une grande générosité. Il avoit beaucoup de génie, et aimoit extrêmement la lecture. Ainsi il fit un grand progrès dans l'étude des letres, dont la connoissance lui servit à nourrir son ame par la lecture des regles divines, et à en nourrir ensuite les autres.

p. 116.

Il vêçut assez long-temps de la sorte dans la pratique de p. 115. la vertu sous l'habit du siecle, et au milieu de sa famille. En- p. 115. fin il se retira au Monastere de Lérins. 'Il y fut reçu entre les bras de S. Honorat premier fondateur de ce Monastere. Ce fut là qu'il se prépara, sans le sçavoir, à exercer un jour les fonctions de l'Episcopat, et qu'il acquit les lumieres et les richesses de grace, qu'il répandit depuis dans sa patrie, lorsque Dieu l'y rappela pour conduire les ames en qualité d'Evêque.

On ne sçait pas au juste combien S. Maxime passa de temps Nor. h. Pel. 1. 2. sous l'obéissance et dans l'état d'un simple Religieux. Mais

c. 11. p. 244. |

Till. H. E. t. 15.

p. 394.

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