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'Prisce, decus semper nostrum, cui Principe Avito

Cognatum sociat purpura celsa genus;

Ad tua cum nostræ currant carmina nugæ,

Dico, state vagæ, quo properatis? amat.
Districtus semper censor qui diligit extat,
Dura fronte legit mollis amicitia.

'Respondent illæ, properabimus, ibimus et nos
Non retines, tanto judice culpa placet.
Cognitor hoc nullus melior, bene carmina pensat,
Contemtu tardo, judicio celeri,

Et quia non potui temeraria sistere verba,
Hæc rogo ne dubites, lecta dicare rogo.

V SIECLE.

v. 1-6.

V. 11-16.

PAULIN,

SURNOMMÉ LE PÉNITENT, POETE CHRÉTIEN.

S I.

HISTOIRE DE SA VIE.

E Paulin est devenu fort célébre pour sa disgrace, et

1

Cenco encore plus pour sa pénitence. Il étoit fils d'Hespere Till. Emp. t. 5. Proconsul d'Afrique, et petit-fils du Consul Ausone, dont p. 620.

nous avons donné les éloges en leurs lieux. Du côté de sa Aus. par. c. 22. mere il descendoit d'un Séverus Censor Julianus, et d'une 30. p. 135. 142. Pomponia Urbica, loués l'un et l'autre pour leur probité, et celle-ci en particulier pour sa noblesse. Il eut au moins deux c. 11. p. 125. freres, dont l'un nommé Pastor, mourut tout jeune, et qu'Au

sone son aïeul pleure amerement dans ses Poësies, Paulin Paul. Euch. 232nâquit en 376, comme il paroît par un endroit de ses écrits, à Paul. Euch. not.

Barthius a voulu prouver que Paulin étoit plûtôt fils de la fille d'Ausone, que d'Hespere. Mais ce que nous avons déja

Paulin dit qu'il avoit 30 ans accomplis, lorsque les Barbares se jetterent dans les Gaules, où ils entrerent comme nous

235.

p. 255-259.

dit sur Hespere, et ce que nous allons dire v. 24-26.
sur Paulin, est plus que suffisant pour dé-
truire son opinion.

avons dit, dès le dernier jour de l'an 406. v. 232-235.
Ainsi il étoit né en 376.

V SIECLE.

v. 22.
v. 12-14.
v. 31-35.

V. 43-49.

v. 60-75.

V. 77-86.

v. 113-126.

v. 127-134. v. 135-140.

v. 92-96.

▼ 153-177.

v. 141-148.

Pella en Macedoine, où son pere étoit Vicaire des Préfets. ' Il vint au monde avec un corps de foible complexion : ce qui ne l'empêcha pas d'arriver à une grande vieillesse. ' Il n'avoit encore qu'un mois, lorsque de Macedoine on le porta à Carthage en Afrique, où il fut un an et demi pendant que son pere y exerça la charge de Proconsul. A l'âge de trois ans on l'apporta à Bourdeaux, qui étoit sa patrie à cause de sa famille, où il vit pour la premiere fois son grandpere Ausone, qui étoit Consul cette année-là même.

'Ses parents prirent tout le soin possible de son éducation, tant pour les mœurs que pour les letres. Dès qu'il eut atteint l'âge de cinq ans, ils l'appliquerent à l'étude, particulierement des livres d'Homere et de Virgile; comme il étoit né en Grece,' et qu'il avoit été élevé par des domestiques qui parloient la langue du païs, elle étoit devenue sa langue naturelle ce qui lui donna de la peine à apprendre la latine. Son humilité cependant lui fait attribuer cette difficulté à son peu de génie, et lui fait dire que sa maniere d'écrire en latin prouve malgré lui, qu'il n'avoit pas appris toutes les beautés de cette langue.

Il étudia néanmoins les deux langues, et fit les autres études convenables et à son âge et à sa naissance, même avec assez de succès pour se croire sçavoir quelque chose. Mais une fiévre quarte qui le saisit à 15 ans, retarda le progrès de ses études, et ses parents, de l'avis des Médecins, préferant sa santé à son avancement dans les letres, les lui laisserent négliger. Son pere entre autres ne songea plus qu'à le divertir, en quoi sa tendresse le rendoit ingénieux. Ce genre de vie dégoûta Paulin de l'étude, et lui inspira de l'amour pour le siecle. C'est de quoi il se plaignoit dans la suite, en rejettant la cause de ce dérangement sur son pere, qui le favorisa avec trop de facilité, au lieu qu'il n'auroit dû autoriser que ce qui pouvoit procurer le salut à son fils. De sorte que Paulin bien loin' de suivre l'inclination sainte qu'il avoit euë dès son enfance, de ne vivre que pour J. C. tomba dans les défauts ordinaires à la jeunesse, et s'engagea dans une vie voluptueuse.

Cependant sa santé s'affermit. Alors il ne songea plus qu'à être bien monté et somptueusement vêtu, à avoir des chiens et des oiseaux pour la chasse, et à suivre toutes les folles

V SIECLE.

v. 149-152.

passions de la jeunesse. ' Ces vains amusements, et sur-tout la course des chevaux, l'exposerent à beaucoup de dangers, mais sans qu'il pensât alors qu'il ne les avoit évités que par une protection particuliere de Dieu.' Il eut néanmoins toû- v. 159-168. | 218. jours au milieu de ses déreglements une attention singuliere à garder tous les dehors de l'honnêteté : quoiqu'il se livrât à tous les plaisirs qui ne pouvoient pas le deshonorer aux yeux des hommes.

219.

A l'âge de 20 ans il épousa une femme d'une maison v. 177-182. beaucoup moins considérable pour ses biens, que pour l'ancienneté de sa noblesse. Cela n'empêcha pas qu'il n'eût d'assez

grands revenus pour vivre en Seigneur qui a toutes les com- 203-216. | 435.437. modités de la vie, une table bien servie, des meubles magni

fiques, et un train qui répond à tout le reste. Paulin con- v. 203-216.
tent de son sort, ne désiroit que de le voir durer jusqu'à la fin
de ses jours de sorte que sa vie étoit exempte d'avarice comme
d'ambition, mais inséparable de l'amour des délices.

'Il arriva cependant par une misericorde particuliere de Dieu, tout le contraire de ce que Paulin désiroit. Le commencement de sa vie, si heureux, selon le monde,' fut chan- v. 430-450. gé en une suite continuelle d'adversités dont Dieu se servit pour le retirer de sa vie molle et voluptueuse. A l'âge de v. 232. 238. 30 ans il perdit son pere, que la mort lui enleva; et aussi- v. 249. 254. tôt il eut beaucoup à souffrir de la dureté d'un frere qui vouloit faire casser son testament, afin de dépouiller leur mere de ce qui lui étoit nécessaire pour les commodités de la vie. Outre ces afflictions domestiques, ' il eut la douleur de voir v. 233. 235. son païs inondé de Barbares. Pour se mettre à couvert de leurs ravages, il s'attacha à Attale, qui en 414 avoit repris la pourpre dans les Gaules, sans pouvoir, sans argent et sans soldats qui fussent à lui. Ce Prince prétendu voulut pour sa consolation avoir Paulin à son service. Il lui donna le titre de Comte ou Intendant de son domaine, quoiqu'il n'en eût aucun; et Paulin l'accepta moins pour la considération d'Attale, que pour n'avoir rien à craindre des Gots, qui avoient été reçus comme amis dans la ville où il demeuroit, et qui paroît avoir été Bourdeaux.

V. 290-314.

Cette dignité plus apparente que réelle, n'empêcha pas que les Gots, aïant saccagé et brûlé la ville la même année, v. 304-330. ne pillassent aussi la maison de Paulin, et ne le dépoüillassent

V SIECLE.

v. 331-356.

v. 410-419.

v. 480-509.

v. 451-467.

v. 510-560.

v. 564-581.

avec toute sa famille de tout ce qu'ils avoient, ne leur laissant que la vie et la liberté. Après cette perte il se retira à Basas, d'où étoit Jules Ausone son bisaïeul; mais il s'y vit aussi-tôt assiegé par les Gots et les Alains, et en danger de perdre la vie dans une sédition. Dépoüillé de tout ce qu'il possédoit dans les Gaules, il voulut passer en Gréce, où sa mere qui en étoit, jouissoit d'un grand nombre de belles terres. Mais sa femme ne se put résoudre à passer la mer : ainsi il fut réduit à errer de côté et d'autre hors de son païs. Il perdit ensuite l'une après l'autre, sa mere, sa belle-mere, et sa femme. Il eut même la douleur de se voir abandonné de ses enfants, qui le quitterent pour aller à Bourdeaux avec les Gots, hormis un qui étoit Prêtre, mais qu'une mort soudaine emporta bien-tôt.

Au milieu de ses malheurs il eut quelque dessein de se faire Moine; mais diverses personnes de pieté, à qui il en parla, l'en détournerent, sur ce qu'il ne pouvoit dans l'état où il se trouvoit, abandonner le soin de sa famille, d'une mere, d'une belle-mere, et d'une femme, qui vivoient encore alors.

'Les biens qu'il avoit en Gréce lui manquerent comme toutes les autres consolations humaines; et il se trouva contraint de passer le reste de ses jours à Marseille, où il avoit une maison. Il y subsista tant qu'il eut des forces et des valets, en faisant valoir les terres des autres qu'il affermoit. Mais aïant été privé de ce secours dans la suite du temps, il se vit encore obligé d'errer de côté et d'autre sans biens, sans femme, et sans enfants qni pussent partager ses peines. Alors il forma le projet de retourner à Bourdeaux; mais Dieu ne permit pas qu'il l'executât, pour lui faire voir que sa providence lui réservoit d'autres ressources, en lui procurant des charités suffisantes pour le faire subsister. Car s'il avoit encore quelque bien qui parût être à lui, ou il l'avoit engagé pour vivre, ou il l'avoit cédé à ses enfants, ou enfin les Barbares s'en étoient emparés.

Lorsqu'il étoit réduit dans cette extremité, et déja accablé des infirmités de la vieillesse, Dieu qui ne l'avoit jamais abandonné dans ses besoins, voulut bien encore lui donner une consolation temporelle. Un Got qu'il ne connoissoit point, désirant avoir une de ses terres, au lieu de s'en empa

rer, comme d'autres avoient fait de ses autres biens, lui en envoïa l'argent non autant que la terre valoit, mais assez pour païer ses dettes, remettre un peu sa famille, et fournir à ses autres nécessités.

V SIECLE.

V. 464. 520. 521.

Durant son séjour à Marseille il y étoit uni avec un grand nombre de Saints, qui faisoient alors l'ornement de cette ville. Ses sentiments sur la grace font juger, qu'il désigne plus vraisemblablement les disciples de S. Augustin, tels qu'étoient S. Prosper, Hilaire, et les autres, que les disciples de Cassien. Il y étudioit la doctrine de l'Eglise contre les v. 468-474. hérésies, dans lesquelles il semble qu'il eût été engagé et qu'il eût passé 15 ans. Il paroît aussi qu'il travailloit, autant qu'il en étoit capable, à expier ses fautes par les exercices de la pénitence. En 422 à la fête de Pâque il reçut le S. baptême, étant alors dans la 46° année de son âge.

Till.

v. 475-478.
ibid. p. 625. 818,

1.

Telles furent les voies par lesquelles la divine providence conduisit Paulin au port du salut. Il est difficile en consi- Till. p. 624. dérant ce que c'étoit alors que le fils d'un Préfet du Prétoire et le petit-fils d'un Consul Romain, de concevoir un malheur qui puisse paroître plus grand aux yeux des hommes.

Cependant ce fut un bonheur pour Paulin. Il reconnut dans Paul. ibid. v. 583toute la suite de sa vie l'ordre de la providence, et de la mi- 616. sericorde de Dieu, dont il ne se lassoit de lui rendre de continuelles et très-humbles actions de graces. On peut assûrer qu'il mourut dans ces saintes dispositions, 'après avoir vêcu au v. 12-14. moins jusqu'à la 84 année de son âge : ce qui nous conduit jusqu'à l'an 460 de Jesus-Christ.

2

1 Nous suivons la même époque que M. de Tillemont, mais appuiés sur un principe différent. Ce sçavant homme se fonde particulierement sur le 474e vers de Paulin, qu'il lit ainsi, Post autem exacta jam ter trieteride quinta, ce qui selon lui feroit 45 ans de l'âge de Paulin. Mais il est visible par le texte, que l'époque marquée dans ce vers, se rapporte à ce qui précède, et ne contient que l'espace de 15 ans que Paulin auroit passé ou dans l'hérésie, ou à s'instruire de la doctrine de l'Eglise. C'est pourquoi l'édition dont nous nous sommes

Paulin parlant de l'âge qu'il avoit, lorsqu'il écrivoit, l'exprime par onze se

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