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ajoûta les deux pieces omises dans l'édition de Lyon, et les autres nouvellement imprimées dans celles de Cologne; mais il l'augmenta encore de la letre à S. Augustin sur les Sémipélagiens, de deux livres de la vocation des gentils, de la letre à Demetriade, et des canons du II Concile d'Orange. Il y fait observer que le traité des prédictions et des promesses de Dieu n'est point de Saint Prosper, non plus que le poëme sur la Providence.

V SIECLE

On ne dit point cependant que l'édition, dont nous venons de parler, contienne ni le poëme d'un mari à sa femme, ni le livre des Sentences tirées des écrits de S. Augustin, qui avoit pourtant paru dans l'édition de Cologne. Mais Jean Olivier a eu soin de mettre l'un et Bib. S. Vin. Cen. l'autre dans l'édition qu'il publia à Douai l'an 1577. C'est la date du frontispice du livre, quoique l'on fasse ordinairement cette édition de l'année précedente, qui est la date de l'épitre dédicatoire. Cette édition est en un volume in 8°; et le poëme d'un mari à sa femme y est placé et sans titre et sans distinction à la fin des épigrammes de S. Prosper, comme s'il en faisoit une suite naturelle. Le dernier éditeur de S. Prosper avertit que Pros. pr. p. 4. cette même édition a servi de modele à celles qui ont paru depuis dans le public. Ainsi ce fut encore la même, que l'on renouvella à Cologne l'an 1609 en un volume Bib. Bol. t. 2. p. in 8o,' et à Rome l'an 1611, de l'Imprimerie de la Chambre Apostolique.

640.

Cord.

....

66. 2.

P. 73.

Lug.-Bat. p.

'C'est aussi sur l'édition de Jean Olivier que l'on a inséré les œuvres de S. Prosper dans la Bibliotheque des Peres de Cologne en 1618, d'où elles sont passées dans les autres de Paris et de Lyon. La même édition vit. Orat. Clar encore le jour séparément séparément à Cologne chez les héritiers

Miss. Cen.

de Jean Crithius l'an 1630 en un volume in 8°.' Cave Cave, p. 282. 2. | en marque une autre édition de 1639 faite à Lyon. Les Pros. pr. p. 4. œuvres de S. Prosper furent réimprimées à Paris avec

les écrits de S. Léon en l'année 1671.

De toutes les éditions que nous venons de marquer, aucune n'approche ni de la beauté, ni de la perfection.

de celle qu'on a publiée à Paris chez Guillaume Des- Bib. S. Vin. Cen. prez et Jean Desessarts l'an 1711 en un volume in folio. Elle est sans contradiction la plus ample, la plus complete, et la plus méthodique que l'on ait encore vûë de toutes

V SIECLE.

les œuvres de S. Prosper recueillies ensemble. On y a distribué en trois classes tous les ouvrages qui ont porté son nom. Dans la premiere on a placé selon l'ordre chronologique tous ceux qui sont indubitablement de nôtre Saint. La seconde classe renferme les ouvrages douteux, et la troisiéme ceux qu'on lui a faussement attribués, suivant les divers catalogues que nous en avons dressés sur cette même édition. L'on y a inséré la chronique entiere de S. Prosper, et la confession imprimée sous son nom dès 1619, lesquelles n'avoient point encore paru dans aucun recueil de ses œuvres.

Afin de répandre plus de jour sur tous les écrits de S. Prosper, on a inséré dans le corps de l'ouvrage la letre d'Hilaire son collegue à S. Augustin sur les erreurs des Sémipélagiens; les deux livres de la prédestination des Saints, et du don de la perséverance; la 13 conférence de Cassien; la letre de S. Célestin en faveur de S. Prosper et d'Hilaire; les autorités du S. Siege sur la grace; et les Canons du II Concile d'Orange, que l'on trouvoit déja dans quelques éditions précédentes. A la fin l'on a ajoûté le livre entier de la correction et de la grace, avec grand nombre de fragments tirez des autres ouvrages de S. Augustin, surtout contre les Pélagiens, et quelques-uns pris de S. Léon; le tout afin d'éclaircir l'histoire du Sémipélagianisme.

Chaque ouvrage en particulier est précedé par une préface ou avertissement, que l'on a puisé entierement dans le 16e volume des Mémoires de M. de Tillemont, qui ne fut imprimé que l'année suivante, mais dont l'éditeur de S. Prosper a eu communication, comme il paroît visiblement, quoiqu'il n'en parle nulle part. C'est du même ouvrage qu'il a détaché la vie de S. Prosper, qu'il a mise à la tête de son édition, après l'avoir traduite en latin. Enfin les marges de l'ouvrage sont ornées d'une infinité de petites notes très-utiles, et les bas des pages remplis des différentes leçons que l'on a remarquées dans les meilleurs manuscrits, et les éditions les plus correctes, sur lesquelles on a donné celle dont nous parlons. On n'y a point oublié non plus différentes tables, toûjours nécessaires dans celte sorte d'ouvrages, comme dans les autres de longue haleine. (xvIII.)

V SIECLE.

ANONYME,

AUTEUR DES ACTES DES SS. DONATIEN ET ROGATIEN,

MARTYRS A NANTES.

avons dans divers recüeils les actes du mar- Act. Mar. p. 296.

Ntyre de S. Donatien et de S. Rogatien freres, qui

n. 2.

crit.

souffrirent à Nantes dans l'Armorique, sous l'Empire de Diocletien et de Maximien-Hercule: ce qui fait un espace de 17 à 18 ans, depuis 286 jusqu'en 304. Mais Bil. 24 mai, tab. leur histoire ne fut écrite qu'environ 150 après leur mort, c'est-à-dire vers le milieu de ce V siecle, ou dix à quinze ans après, comme il paroît par le style étudié dont l'auteur s'est servi, et par les reflexions qui semblent être plutôt de lui que des Saints Martyrs. On remarque en Till. H. E. t. 4. effet que les discours, sur-tout ceux du Juge, sont trop p. 732. longs, pour que cette histoire puisse passer nale.

pour origiCependant quoiqu'elle ne soit écrite ne soit écrite que durant la durant la Bail. ibid. paix de l'Eglise, cela n'empêche pas qu'elle ne soit estimée sincere et grave, tant pour le style que pour les Till. ibid. pensées. Il ne s'y trouve point de faits extraordinaires

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et incroïables. Elle est même bien écrite, et avec beau- p. 491. coup de piété de sorte que, si elle n'est pas tout-à-fait originale, elle paroît néanmoins être de quelque personne habile, pieuse et éloquente du V siecle. Mais on ne croit pas aussi que son auteur soit plus ancien. On ne sçauroit dire si S. Grégoire de Tours avoit eu connoissance de cette histoire, parce qu'il ne fait que nommer Gr. T. gl. M. c. les Saints Martyrs, et dire qu'ils furent égorgés pour J. C. dans la Ville de Nantes.

60. p. 790.

296. n. 1.

'L'auteur la commence par détailler les motifs qu'il Act. Mart. p. 293. a eus de l'écrire. C'est, dit-il, que la lecture des ouvrages de cette nature est utile pour le salut des Fidéles. Car en lisant attentivement les actes des Martyrs, et en comprenant combien il est avantageux de mourir pour J. C. l'on s'y excite par le desir d'imiter ceux qui sont morts pour lui, et l'on se porte volontiers à célebrer

V SIECLE.

p. 296. n. 2 p. 298. n. 5.

p. 298. n. 5.

Sur. 24. mai. p. 385-387.

Boll. 24.

p. 279. n. 1.

p. 280-281.

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leurs fêtes avec vénération. Il y marque que la foi de l'E-
glise a toûjours été, que le martyre supplée au défaut
du baptême, comme il arriva en la personne de S. Ro-
gatien. Il y a laissé aussi des traits de ses sentiments sur
la grace, en faisant dire à S.
en faisant dire à S. Donatien dans la priere
qu'il fit pour son saint frere, que Dieu leur avoit accor-
dé la grace de choisir l'état du Christianisme, mais qu'il
s'étoit reservé à lui seul le pouvoir de faire le reste.

Surius paroît être le premier qui nous ait donné ces actes en leur entier. Il observe qu'ils s'accordent avec les mai. plus anciens Martyrologes. Il s'en trouve quelques fragments dans Mombritius, et dans l'office propre des Saints Martyrs, imprimé en 1523 pour l'usage de l'Eglise de Nantes. Après Surius, les continuateurs de Bollandus nous ont donné de nouveau les mêmes actes,' qu'ils ont eu Act. Mart. p. 294. soin de revoir sur deux anciens manuscrits. Enfin Dom Thierri Ruinart les aïant collationnés à son tour sur d'autres manuscrits, 'les a insérés dans son recueil des actes choisis et sinceres des premiers Martyrs.

p. 279. n. 1.

n. 1.

p. 293-278.

c. 11.

LIVIUS,

POETE CHRETIEN.

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Es habitudes de Livius font juger qu'il étoit de la L Ville d'Arles en Provence. Il est au moins certain qu'il y faisoit quelquefois sa résidence, soit à cause de sa famille, soit pour l'exercice de quelque charge, ou dignité. C'est ce que l'on tire du peu que nous en apLeo, t. 1. p. 740. prend S. Honorat dans la vie de S. Hilaire d'Arles. On y voit qu'il joint Livius à ces autres illustres Sçavants, Silvius, Eusebe, Domnule, qui assistoient souvent aux prédications du Saint, et à l'occasion desquels il relevoit son style d'une maniere admirable, afin de parler en leur présence avec une éloquence digne de leur sçavoir. Livius en particulier devint si zélé partisan de l'éloquence du Saint Prélat, qu'il ne faisoit pas difficulté de dire hautement , que si S. Hilaire eût paru dans le monde

avant S. Augustin, celui-ci auroit passé pour son inferieur en esprit et en élocution.

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V SIECLE.

S. Honorat en citant le témoignage de Livius à Ibid. cette occasion, lui donne les titres de Poëte et d'écrivain célebre, sans nous en apprendre davantage, ni rien spécifier de ses écrits, que le malheur des temps nous a enlevés avec tant d'autres.

car. 23. v. 436. 445.

On voit par là que Livius fleurissoit dès le temps de S. Hilaire d'Arles avant le milieu de ce siecle. Il ne nous paroît pas y avoir assez de fondement, pour dire que Livius, dont nous parlons, soit celui qué Saint sid. Sidoine met au nombre des personnes illustres, qui peu après le milieu du même siecle faisoient par leur sçavoir et leurs dignités l'ornement et les delices de la Ville de Narbone. Il est vrai que l'on pourroit croire que Livius auroit quitté le sejour d'Arles, où il demeuroit du temps de Saint Hilaire, pour aller s'établir à Narbone vers le milieu de ce siecle. Il est encore vrai que S. Sidoine qui l'y avoit visité vers 461 avant qu'il fùt Evêque de Clermont, lui donne un rang distingué dans l'énumération des illustres citoïens de Narbone, le nommant le troisiéme après l'Evêque du lieu, et immediatement avant le célebre Léon Ministre du Roi Euric. Enfin il est vrai que dans le recit qu'il nous laissé du bon acueil qu'on lui fit dans cette Ville, il marque les entretiens d'érudition, et les livres cc qui joint à la circonstance des temps, pourroit insinuer que Livius dont saint Honorat fait l'éloge, est le même que celui dont parle S. Sidoine. Mais aussi il faut observer que ce dernier, en parlant de Livius en particulier, ne fait que relever la magnificence de ses bâtiments, sans nous rien dire ni de son érudition, ni de son talent pour la poësie. Peut-on croire que S. Sidoine eût oublié ces particularités dans un poëme fait exprès pour relever le mérite des Scavants de Narbone, si Livius qu'il y nomme, étoit veritablement le Poëte et l'Auteur célebre que cite Leo, ibid. S. Honorat de Marseille ?

ep. 11. p. 1073 |

'La mere de Ponce Léonce, le premier Seigneur d'A- sid. S. 1. 8. ep. quitaine sans contradiction, qui descendoit de Ponce Pau- 12. p. 1081. 1082 lin, étoit une Livia, qui semble avoir vêcu encore du car. 22. 117. temps que S. Sidoine étoit Evêque de Clermont, après que Tome II Fff

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