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Sur. 29, Jul., p.

390.

Bail. 17. Mars, p.

217.

Gall. chr. vet. t.

ë., p. 663.

Euch. ad Hill., p.

56. 2.

de Lero; S. Salone et S. Veran ses fils, qui furent tous deux Evêques; S. Maxime et Fauste, qui le furent de Riès l'un après l'autre ; le docte Salvien; le Moine Vincent, si connu pour son beau Mémoire; et tant d'autres dans les siecles postérieurs, tous personnages de sainteté et de sçavoir. 'S. Loup depuis Evêque de Troïes, passa aussi quelque temps à Lerins sous la conduite de S. Honorat. 'Le célébre S. Patrice Apôtre de l'Hibernie ou l'Irlande, s'y forma aussi sous le même Abbé durant neuf ans, et peut-être en la compagnie ' de S. Jacques premier Evêque de Tarantaise en Savoie, qui y vêcut aussi quelque temps sous S. Honorat. 'Vincent frere de S. Loup, différent de l'autre Moine du même nom, et que l'on croit avoir été Evêque de Saintes, l'y suivit de près; Sid., 1. 8, ep. 14, 'et Antiole qui fut ensuite Evêque, peut-être dans la Belgique, l'y accompagna. Cette célébre école souffrit cependant quelque tache dans sa réputation, par l'entrée qu'y trouTill. H. E., t. 12, va le poison de la doctrine Sémipélagienne. 'Car l'Abbé Cassien vers 426 aïant adressé à S. Honorat et à S. Eucher sa 11° Conférence avec les six suivantes; la 13° qui est de ce nombre, et qui excita dans nos Gaules contre la doctrine de la Grace les troubles dont nous avons parlé, nuisit particuAnt. For., p. 76. lierement aux Solitaires de Lerins. 'Mais on assure que cela n'arriva point tant que ce Monastere fut gouverné par S. Honorat.

p. 547.

p. 480.

LXII. Outre ces remédes généraux, qui servirent encore plus dans les siecles suivans qu'en celui-ci contre la décadence Bar.an. 475, n.10. des letres et de la politesse Gauloise, 'Dieu par un effet admirable de sa Providence, en prépara un tout particulier contre les extrêmes miseres qui affligerent nos Provinces durant tout ce V siecle. Ce fut d'y consoler, et d'y soutenir l'Eglise et les Sciences, en donnant à nos Gaules plusieurs grands Evêques et autres sçavans personnages, qui par leur sainteté merveilleuse et leur sçavoir éminent brillerent comme des Bail. jug. prej., c. astres au milieu de ces ténébres. De sorte que ce fut dans ces fâcheuses conjonctures que les Gaules se signalerent encore autant que jamais par le grand nombre d'illustres Théologiens et d'autres personnes de toute érudition. Que si la Barbarie y prévalut enfin, ce ne fut qu'après y avoir été puissamment combattuë. On en vit même alors sortir deux avantages dignes de remarque; car nos Théologiens comprenant les desseins de Dieu sur l'Empire et sur l'Eglise, les suivirent

7, 8. 9, p. 312.

d'une maniere aussi honorable pour l'un qu'elle fut utile pour l'autre. Les letres humaines et la politesse, qui faisoient la gloire de cet Empire avant sa ruine, trouverent après cette disgrace une honnête sépulture dans leurs écrits. L'Eglise de son côté y trouva aussi un avantage merveilleux, s'étant servie de leurs ouvrages et de leurs personnes pour faire passer la Religion aux Barbares, et les incorporer insensiblement aux Romains sous un même chef.

LXIII. Ce ne fut donc pas tout-à-coup, mais seulement par dégrés, que ce siecle vit dans nos Gaules l'extinction de la belle litérature. En distinguant dans ce siecle même différentes époques, nous avons montré que les études y étoient aussi florissantes que jamais durant les 40 et 50 premieres années; quoique les Barbares s'y fussent répandus dès l'an 407. Après le milieu du siecle les letres commencerent à se sentir considérablement de leur domination, et à pancher vers leur propre ruine. Mais elles n'arriverent point à leur entiere décadence, sans faire divers efforts pour tâcher de se soutenir. Encore après le milieu de ce siecle, et dans les lieux mêmes où dominoient les nations étrangeres, on vit plusieurs écoles publiques pour l'instruction de la jeunesse. 'On y en- p. 929 1.5, ep. 5, seignoit avec réputation la philosophie, la poëtique et les belles letres. Dans les unes on lisoit Aristote, et dans les autres Virgile, Ciceron, 'Plaute, Nævius, Caton, Varron, Gracchus, Chrysippe, Fronton. Ces écoles étoient encore alors ordinairement fort fréquentées, et donnoient quelque lueur d'esperance de voir revivre dans les Gaules les bonnes études. Si-tôt que la jeunesse que l'on y instruisoit, commençoit à prendre l'essort, c'étoit autant de maîtres d'éloquence, qui se dispersoient pour aller ailleurs l'enseigner aux

autres.

Sid. S., 1. 4, ep.1,

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973.1.9. ep.

13, p. 1110.
Cl. M. ad Sap., p.

436. 538.

Sid. S., 1. 4, ep. 1,

LXIV. Sans parler des autres endroits dont l'antiquité ne nous a pas conservé de connoissance, on trouve des vestiges de ces sortes d'écoles établies à Lyon et à Vienne, qui étoient sous la domination des Bourguignons; à Bourdeaux, à Arles et ailleurs sous celle des Visigots; à Clermont en Auvergne, et aussi, comme il semble à Agen et à Perigueux. A p. 929. Lyon Eusebe, dont S. Sidoine loue le sçavoir et la sagesse, enseignoit publiquement la philosophie peu d'années avant le milieu de ce siecle, et continua sans doute le même exercice dans la suite. Il eut pour disciples le même

1. 3, ep. 1, p. 907. ep. 1, p.

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729.

car. 1, v.25.28] car. 9, v. 308.310.

p. 1072. 1073.

S. Sidoine, 'Avite son cousin par les femmes, Probe qui fut un des sçavans hommes de la fin de ce siecle, et plusieurs autres jeunes gens de la premiere distinction. Au même endroit Hoëne, que S. Sidoine qualifie un homme vénérable, et Victor, qui fut ensuite Questeur sous l'Empereur Antheme vers 470, enseignoient la poëtique, au même tems qu'Eusebe la philosophie. S. Sidoine les reconnoît pour ses maîtres dans cet art, où il fit tous les progrès que l'on pouvoit presque faire en son temps. Les autres écoles que nous avons nommées, ne furent pas moins célébres que celles de Lyon. Mais pour éviter les redites, nous réservons à dire ce qu'on en sçait, dans les éloges des Professeurs qui y enseignerent vers la fin de ce siecle. Si nous n'en avons pas usé de même à l'égard de celles dont nous venons de parler, c'est que nous n'avons point d'éloges particuliers d'Eusebe, d'Hoëne et de Victor, qu 'elles avoient à leur tête; ne sachant rien sur leur sujet, que ce que nous en venons de rapporter.

LXV. Pour ce qui est des bibliothèques des sçavans Gaulois de ce siecle, on ne nous en apprend presque rien. Néanmoins il est à présumer que le nombre en étoit proportionné à celui des hommes de letres, qui n'étoit pas médiocre, et que dans les ravages des barbares elles ne furent pas autant Sid. S. 1. 8.ep.11, respectées qu'elles le méritoient. On parle avec éloge de celle que s'étoit formée Loup, qui semble avoir enseigné alternativement vers la fin de ce siecle, et à Périgueux dont Car. 24, v. 90. 95. il étoit natif, et à Agen où il s'étoit marié. 'Le Consul Magnus, qui faisoit sa résidence ordinaire à Narbone, en avoit formé une fort riche, qui passa ensuite à Probe son fils, dont nous donnerons l'éloge. On peut juger que celle de S.. Rurice Evêque de Limoges, dont nous parlerons sur le siecle suivant, mais qui fleurissoit dès la fin de celui-ci, étoit et 1. 5, ep. 15, p.988. fort nombreuse, et bien conditionnée, par le soin qu'il prenoit d'emploïer les plus habiles Ecrivains à copier des livres pour son usage. Il en faisoit même copier quelquefois pour ses amis; et S. Sidoine le remercie de lui avoir envoïé par son Copiste même les cinq livres de Moyse, avec les trois 1. 2, ep. 9, p.983. suivans et les Prophétes. Le même S. Sidoine parle en général des bibliothèques qui étoient à l'usage des Professeurs des belles letres, comme étant et des mieux fournies de livres, et

1 S. Sidoine nomme ces huit livres l'Heptateuque, qui signifie les sept livres, quoiqu'il y en eût huit. Mais les Anciens joignoient le livre de Ruth à celui des Ĵuges.

et

des mieux ordonnées. 'Le peu qu'il nous apprend de celle de Car. 14, v. 93.94. Philagre, fait juger qu'elle étoit fort considérable.

LXVI. Mais la plus curieuse, et peut-être aussi la plus riche de toutes les bibliothèques de ce siècle, dont on nous

896.

a conservé quelque connoissance, étoit 'celle qu'avoit To- Ibid. p. 892-893. nance Ferreol dans sa belle maison de Prusiane sur le bord de la riviere du Gardon, entre Nîme et Clermont en Auvergne. 'Le choix et l'arrangement de cette bibliothèque p. 893. faisoient voir tout ensemble et le bon goût de ce Seigneur, et l'amour qu'il avoit pour le bel ordre. On l'auroit prise volontiers, dit S. Sidoine qui la connoissoit particulierement, pour une de celles de ces fameux musées publics, que

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l'on voïoit à Rome et à Alexandrie; elle étoit parta- p.893. 894. gée en trois classes avec beaucoup d'art. 'Dans la premiere p. 894. étoient les livres de pieté à l'usage du sexe devot, rangés aux côtés des siéges destinés pour les Dames, et différens, comme il paroît par-là, de ceux des hommes. 'De sorte que de p. 893. leurs siéges elles avoient ces livres à main, avec toute la commodité, et en si grand nombre qu'elles pouvoient souhaiter. 'La seconde classe contenoit les livres de literature, et d'un p. 894. style plus élevé. Ceux-ci étoient destinés pour les hommes, et rangés comme les autres aux côtés de leurs siéges. Enfin dans la troisiéme classe étoient placés les livres communs aux personnes des deux sexes. On marque entr'autres S. Augustín, Prudence, Origene de la version de Rufin, Varron Horace. Il ne faut pas s'imaginer que cette bibliothèque, disons-en autant des autres, fût seulement pour une vaine parade. Les personnes qui se trouvoient dans la maison, les étrangers comme les autres, en faisoient un usage reglé et journalier. On y emploïoit à la lecture une partie de la matinée immédiatement avant le dîner; et on s'entretenoit durant le repas de ce qu'on avoit lû, en joignant ainsi dans le discours l'érudition à la gaïeté de la conversation. 'S. Si- 1. 8, ep. 4, p. doine parle encore avec estime de la bibliothèque qu'avoit Consence dans sa belle maison nommée Octavienne, près de Narbone. Cette bibliothéque étoit riche et nombreuse, comme aïant été formée de longue main par son pere et son aïeul, deux grands hommes de letres, tel qu'il l'étoit lui

même.

LXVII. Pour ne rien omettre de ce qui s'est passé de
principal dans les Gaules en ce siecle, par rapport à nô-
Tome II.
F

1856.

Leo, ep. 50, p. 538.540. ep. 51,

p. 542.

ep. 51, p. 542.

p. 605.

Leo, ibid.

tre dessein, nous ne devons pas oublier les traits mémorables du zéle que nos Gaulois firent paroître contre les hérésies de Nestorius et d'Eutyche. En 450'S. Léon envoïa dans les Gaules sa letre célébre à Flavien, par le Prêtre Petrone et le Diacre Régule, qui étoient allés à Rome au sujet du fameux differend entre les Eglises d'Arles et de Vienne. 'Il y avoit joint une letre de S. Cyrille, qui étoit toute Till. H. E., t. 15, conforme à la sienne; 'c'est-à-dire, la seconde de Nestorius, et apparemment plusieurs autres pieces qui regardoient l'hérésie d'Eutiche. 'S. Léon adressoit tous ces écrits à Ravenne Evêque d'Arles, le priant de le communiquer à tous les Evêques, afin de fortifier par-là les Eglises des Gaules, contre ceux qui prétendoient établir une nouvelle hérésie. 'Ravenne s'acquitta sans doute de la commission que le Pape lui donnoit de répandre par-tout ces écrits, et il les fit peutIdat. chr., p. 304. être passer jusques en Espagne. Car' Idace remarque qu'on y apporta des Gaules la letre de Flavien à S. Léon contre Eutyche, avec la réponse de S. Léon, des écrits de S. Cyrille à Nestorius, des actes et d'autres écrits de quelques autres Evêques.

Till., ibid.

Leo, t. 1, p. 580. c. 2.

Till. ibid.

LXVIII. 'La letre à Flavien en particulier fut reçuë partout dans les Gaules avec une joye et une estime extraordinaire. Tous ceux qui n'étoient pas indifferens pour le Mystere de nôtre Redemtion, l'embrasserent comme un symbole de foi, et l'apprirent même par cœur, afin d'être toujours prêts à répousser les erreurs contraires. Beaucoup de personnes se réjouirent d'y trouver la foi, dont ils avoient toujours fait profession. D'autres qui n'avoient pas eu tant de soin de s'instruire du Mystere de l'Incarnation, y trouvoient la lumiere qu'ils n'avoient pas euë jusqu'alors, pour prêcher nettement et avec assurance les vérités qu'ils ne connoissoient Leo, t. 1, p. 578, auparavant que confusément. 'Il ne se trouva néanmoins dans les Gaules personne qui eût besoin de ce remede pour être dégagé de l'erreur. On lisoit publiquement cette letre dans les Eglises; 'et non-seulement les Evêques, mais beaucoup de laïcs mêmes en vouloient avoir des copies. 'Nos Evêques s'assemblerent, comme nous dirons plus amplement en faisant l'Histoire du Concile qu'ils tinrent à ce sujet; et envoïerent à S. Léon un témoignage authentique de l'estime qu'ils faisoient de cette letre admirable. La leur est signée de ep. 77, p. 582.584. 44 Evêques. 'Ingenuus d'Embrun fut député pour la porter

C. 1.

c. 2.

p. 579. 580.

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