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non plus qu'il ne l'aimoit pas lui-même.

V SIECLE.

Cependant à dire le vrai, ce n'est là qu'une simple conjecture; et l'on ne voit pas plus de preuves décisives pour attribuer ces objections à Vincent dont nous parlons ici, que nous avons montré y en avoir pour le donner à Vincent de Lerins. De sorte que nous avoüons que l'on a presque autant de fondement de les attribuer à l'un qu'à l'autre avec cette différence néanmoins qu'il y a plus de préjugés pour les cave, p. 274. croire de Vincent de Lerins que de l'autre Vincent. Elles Pros. p. 229-240. sont au nombre de seize, comme on l'a déja dit ailleurs, et

forment autant de propositions, que S. Prosper a placées à

la tête de chaque réponse qu'il y a faite.

'Le P. Seraphim Piccinardi de l'ordre de S. Dominique Oud. Seri. 1. 1. dans ses amples prolegomenes sur le Prædestinatus, Ouvrage P. 1245. 1246. anonyme publié par le P. Sirmond, prétend que cet écrit est ou de Vincent qui fait le sujet de cet éloge, ou de Vincent Victor contre lequel S. Augustin a été obligé d'écrire. Mais nous avons déjà suffisamment montré sur l'article d'Arnobe le jeune ce que l'on peut le plus raisonnablement penser de ce fameux Ouvrage et de son Auteur. Nous nous bornons à dire ici, que quand même nous aurions des preuves décisives que les objections qui portent le nom de Vincent, seroient de celui dont nous parlons, il ne seroit pas certain pour cela qu'il fût l'Auteur du Prædestinatus. Ce ne seroit tout au plus qu'une simple conjecture, beaucoup moins fondée que celle que l'on fait sur Arnobe, à qui nous avons fait voir que cette piece convient mieux qu'à tout autre Ecrivain.

I CONCILE DE VENNES.

'EPOQUE de ce Concile n'est point marquée dans ses LActes. on

Actes. Mais on conjecture avec beaucoup de fonde- Conc.1.4.p. 1057 |

p. 401.

: E. 1. 16.

ment sur les noms des Evêques qui s'y trouverent, et dont quelques-uns avoient déja assisté au Concile de Tours en 461, qu'il se tint en l'année 465. L'occasion en fut Conc. p. 1054. comme celle de plusieurs autres Conciles, l'ordination d'un nouvel Evêque pour l'Eglise de Vennes dans l'Armorique, au

V SIECLE.

40. 1773.

jourd'hui la petite Bretagne. S. Perpetüe Evêque de Tours et Metropolitain de la Province, s'y étant rendu pour cette orp. 1057 Till. p. dination,' avec Paterne et Albin Evêques de Quimper et de Treguier, comme l'on croit, Athenie de Rennes, et Nuneque de Nantes, qui avoit succédé depuis peu à Eusebe que nous avons vu parmi les Peres du I Concile de Tours, ils ordonnerent Libéral pour remplir le Siege vacant de cette Eglise.

Conc. p. 1054.

p. 1055.

P. 1934.

p. 1033.

p. 1033.-1037.

Conc. 1. 4. p. 1389. 1390.

Ensuite les six Prélats considérant que des Evêques ne doivent point avoir d'autres pensées ni d'autre soin, sur-tout lorsqu'ils se trouvent assemblés, que de ce qui regarde la Religion, pour le maintien de laquelle il n'y a point d'autre secours à espérer, ils résolurent de faire quelques Statuts, ou pour regler des choses qui ne l'avoient pas encore été, ou pour réformer des abus qui s'étoient glissés dans la discipline. Les motifs qu'ils donnent de leur résolution, sont remarquables, et dignes de la pieté de S. Perpetüe, qui présida à ce Concile. Ils disent donc qu'ils ont jugé à propos de faire ces reglements ensemble, lorsqu'ils avoient avec eux l'esprit de J. C. parce que si chaque particulier se faisoit des regles selon sa volonté, il étoit à craindre ou qu'il ne se trompât par ignorance, ou par défaut de lumière, ou qu'il ne s'égarât encore plus dangereusement en suivant son orgueil et sa passion; et qu'ainsi ce que chacun auroit fait sans la participation de ses freres, ne pût être justement désapprouvé de tous les autres.' D'ailleurs que la discipline Ecclésiastique est un dépôt qui leur est confié, et qu'ils seroient coupables, s'ils négligeoient de corriger les abus qui s'y glissent. Ce fut sur ces considerations' qu'ils dresserent seize Canons, plusieurs desquels ne font que répéter ce qui avoit été déja reglé dans les deux premiers Conciles d'Angers et de Tours, soit pour le moderer ou pour l'éclaircir.

'Le Concile d'Agde qui se tint au commencement du siecle suivant, inséra parmi ses Canons plusieurs de ceux du Concile de Vennes dont nous parlons, mais sans le nommer. Il y copie presque de mot à mot ceux qui regardent les homicides et les faux témoins, les Clercs et les Moines vagabonds, les cellules séparées accordées aux Moines, la pluralité de Monasteres entre les mains d'un même Abbé, les défenses faites aux ecclesiastiques

Ecclesiastiques de se trouver aux Nôces, de manger chez les Juifs, de s'adonner au vin, et d'user de l'art de deviner nommé le sort des Saints.

V SIECLE.

'Comme S. Victoire, ou Victure du Mans, Talase p. 1984. 1055. d'Angers, tous deux Evêques dans la province de Tours, n'avoient pu se trouver au Concile de Vennes, les Peres leur envoïerent les décrets avec une lettre qui est à la tête. Ils les y prient, s'ils jugent que leurs régle- p. 1055. ments méritent leur approbation, de les appuïer de leur autorité, et de s'y conformer dans la suite. Ils finis- p. 1057. sent leur lettre synodique en priant Dieu de les conserver pour le bien de son Eglise. Libéral signe le dernier de tous, et c'est une forte preuve qu'il est l'Evêque de Vennes nouvellement ordonné, comme le sou- Till. p. 773. tient M. de Tillemont contre l'opinion de l'opinion de plusieurs autres, qui prétendent sans nul fondement que ce fut Paterne. Ce Libéral non plus que Paterne et Albin ne se trouvent point aujourd'hui dans le catalogue des Evêques de Bretagne, où néanmoins l'on a inséré bien d'autres qui ne sont point connus dans l'antiquité.

'Les Actes du Concile de Vennes sont insérés dans les collections générales des Conciles et dans le recueil particulier de ceux des Gaules par le P. Sirmond.

Conc. t. 4.p.10541657. G. t. 1. p. 137-140. R. t. 9.

490-498.

L

S. LOUP,

EVÊQUE DE BAIEUX.

Es commencements de l'histoire de l'Eglise de Baïeux sont si obscurs que l'on ne sçait presque rien des

premiers Evêques qui ont gouverné cette Eglise. On Bol. 16. mai. p. croit qu'elle commença à en avoir avec presque toutes 619. n. 4.

les autres Eglises de la Province, dès la fin du IV sie

à Boll.ibid. p.618.

cle, et que S. Loup en fut le troisième, ou le qua- Gall. Chr.vet.t.2. triéme selon d'autres, a Les continuateurs de Bollandus 332 promettent de nous donner au 25 jour bre ce qu'ils ont pu recouvrer de sa vie. roit par l'extrait qu'ils en ont déjà publié,

Tome II.

de Novem- n. 4.
Mais il pa-
qu'elle n'est
Ggg

V SIECLE.

lbid.

p. 619. n. 4.

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Gall. Chr. ibid.

Mart. Gall. p.780. 781.

Gall. Chr. ibid. |

488.

point originale et qu'il y a lieu de douter si l'on y peut fonder quelque chose.

Selon cette vie S. Loup étoit originaire, ou même né dans le territoire de la Ville de Baïeux. Il fut baptisé, et appliqué aux études par S. Ruffinien Evêque du lieu, qui l'ordonna ensuite Diacre. Au moment qu'il lui conféroit cet ordre, un nommé Etienne qui fut ordonné avec lui, dit au Saint Evêque que celui qui ordonnoit Diacre, seroit un jour son successeur. L'évenement vérifia cette prédiction. S. Ruffinien étant mort, Loup du consentement unanime du clergé et de tout le peuple fût élu pour remplir sa place, et consacré par Silvestre Evêque de Rouen, et Métropolitain de la Province. Un autre monument qui n'est pas plus ancien que la vie de S. Loup, et qui le qualifie un Prélat d'une sainteté admirable, marque le temps de son Episcopat par le Regne du Général Gilles dans les Gaules: ce que l'on rapporte à l'an 458. 'Messieurs de Sainte Marthe supposent que nôtre Saint vêquit au moins jusqu'en 465. Son nom est marqué au 25 jour d'Octobre dans le Martyrologe de France, avec un assez long éloge, qui ne s'accorde pas dans quelques circonstances avec ce que nous en venons de rapporter.

'On prétend que S. Loup écrivit vers 460 la vie de Till. H. E. t. 4.p. Renobert, ou Raimbert, premier du nom, l'un de ses prédecesseurs. Mais cette histoire ne paroit nulle part; et l'on croit même que nous ne l'avons point; à moins que ceux qui attribuent cet Ouvrage, ne l'aïent conBail. 16. mai. 274. fondu avec la légende de S. Raimbert ou Renobert se

275. tab. crit.

cond du nom, qui ne gouvernoit l'Eglise de Baïeux qu'au commencement du VII siecle. En ce cas l'erreur seroit grossiere pour plus d'une raison. Car outre la distance des temps, cette Legende n'est qu'un tissu d'impostures, et une Boll. ibid. p. 618. suite de fables imaginées sous le nom de S. Loup.' On la

n. 2. 3.

croit du même imposteur qui s'est émancipé de retoucher l'histoire de la translation du même Saint, et qui s'est caché sous le nom de Joseph, en se qualifiant Prêtre Chancelier du Roi d'Aquitaine, et Précepteur du Roi Louis. Les continuateurs de Bollandus l'ont jugée si mauvaise, qu'ils l'ont regardée comme indigne d'entrer dans leur recueil. (xx.)

V SIECLE.

VICTORIUS,

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РОЕТЕ.

VICTORIUS, Gaulois de Nation, comme il paroît par Sid. S. 1.5. ep.21. VS. Sidoine, étoit un poëte célebre après le mi

p. 996. | car. 24.v.

3.996. lieu de ce V siecle. On nous le représente comme un 1. 5. ep. 21. p. 96. homme d'un mérite extraordinaire, et d'une érudition universelle, vir ut egregius, sic undecumque doctissimus. Il avoit un talent pour réussir en tout ce qu'il entreprenoit ; mais il excelloit en particulier à faire des vers, cum cœtera potenter, tum potentissimè condidit versus. Avant que S. Sidoine fût élevé à l'Episcopat, il faisoit tant de cas des Poësies de Victorius, qu'il n'oublia rien pour les avoir après sa mort. Ce fut dans ce dessein qu'il écrivit la létre que nous avons encore, à Sacerdos et à Justin, ne

veux de nôtre Poëte, qui faisoient alors leur demeure car. 24. v. 23. 30. dans le Gevaudan, qui paroit avoir été leur Patrie et

celle de leur oncle. Il leur représente que le soin qu'il 1. 5. ep. 21. a toûjours pris dès son enfance, de cultiver les belles letres lui donne droit à l'héritage de Victorius. De sorte qu'il étoit juste qu'eux en qualité de ses plus proches parens héritassent de ses biens; mais que lui Sidoine en qualité de Poëte, devoit hériter de ses Poësies. Cette letre qui serviroit à fixer l'époque de la mort de Victorius, si l'on en sçavoit la date, à été écrite certainement quelque temps avant que S. Sidoine renoncât aux amusements de la Poësie, et ainsi vers 465 ou 466.

983.

Il n'y a presque pas lieu de douter que ce ne soit du même Poëte, que parle S. Sidoine, lorsque comparant 1. 5. ep. 10. p. Sapaude Professeur des belles letres dans la Ville de Vienne, aux plus habiles Poëtes et Orateurs qui l'avoient précédé il dit qu'il possédoit la douceur de

Victorius.

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Mais il s'en faut de beaucoup qu'il y ait autant de

fondement, pour juger que ce Victorius est le même que Sirin. Sid.p.995. | l'Auteur du Cycle pascal, dont nous donnerons bien- 206.

tôt l'éloge, comme deux sçavants hommes entre les

G g g ij

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