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fausse. Il y a lieu de s'étonner, de ce que ceux qui ont pris soin de mettre au jour la Bibliotheque des Peres de Lyon, aïent oublié de réimprimer cette piece à la tête de la réponse de Fauste, comme elle est dans la Bibliotheque des Peres de Paris.

SAINT EUPHRONE,

EVÊQUE D'AUTUN.

S I.

HISTOIRE DE SA VIE.

Ol'éducation de S. Euphrone. Seulement

N ne nous apprend rien, ni de la naissance ni de

V SIECLE.

on sçait Gr. T. H.Fr.1.2. que n'étant encore que Prêtre, il donna des marques de c. 15. p. 69. sa pieté sincere et de son juste zele pour la gloire de Dieu, en faisant bâtir dans la ville d'Autun une Eglise en l'honneur et sous l'invocation de S. Symphorien. On peut juger par-là que S. Euphrone étoit natif d'Autun même. Il en fut ensuite Evêque, et gouverna fort long-tems cette Eglise. Il devint même dans cette dignité une des plus grandes lumieres qu'eût alors l'Eglise Gallicane. On ignore le tems de son ordination; mais on croit qu'elle se put faire 20 ans au moins avant celle de S. Sidoine, 'est-à-dire, vers l'an 451 au plus tard.

9.

sid. 1. 4. cp. 23. 10. p. 2. p. Till. H. E. t.16.

a 561.

a

P. 134.

t. 3. p. 46.

d. 310.

. ep. 25.

Le même S. Sidoine nous donne une grande idée du Sid. 1. mérite de nôtre Saint. N'étant encore que Laïc, il le regardoit comme son pere et son patron; et lorsqu'il fut 1. 7. ep. 8.p.439. engagé dans le sacré ministere, il souhaitoit d'être assez proche de lui, pour le pouvoir consulter sur les moindres choses comme sur les plus grandes. Il s'assûroit que s'il avoit l'avantage de ne rien faire que par son avis, il éviteroit aisément de faire aucune faute, soit pour sa conduite particuliere, soit pour le réglement de son Dio

cèse.

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S. Euphrone s'appliquoit avec soin à s'instruire de la 1. 9. ep.p.861. science nécessaire à un Evêque, dans les écrits des Peres

Tome II.

Nnn

V SIECLE.

p. 560.

p. 561.

Till. t.16.p.134. a Sid.1.4.ep.25.

p. 309. 310.

Till. ibid.

b Sid.1.7.ep.8. p. 439.

de l'Eglise, et sur-tout d'Origene, de Saint Jerôme et de S. Augustin. Cependant quoique rempli de la doctrine de ces Peres, il ne dédaignoit pas de vouloir encore apprendre de ses collegues dans l'Episcopat, qui étoient beaucoup moins anciens que lui. Ce fut dans ce dessein qu'il écrivit à S. Sidoine par l'Evêque Albison et le Diacre Procule, deux éleves de l'Eglise d'Autun, comme il semble, et ses disciples, 'pour le prier de vouloir bien lui envoïer quelques explications sur l'Ecriture. Mais s'il eut assez d'humilité pour demander instruction à S. Sidoine, ce Saint n'en eut pas moins pour s'en excuser.

a

Vers l'an 470, lorsque S. Euphrone étoit déja fort âgé, il se rendit à Châlons sur Saone avec S. Patient Evêque de Lyon et les autres Prélats de la Province, pour ordonner un Evêque en la place de Paul surnommé le jeune, mort depuis peu de tems. Sa présence y contribua beaucoup à dissiper les brigues du peuple et la division des Ecclésiastiques, et à faire tomber l'élection sur Jean qui étoit un Prêtre d'une sainteté reconnue, et que l'Eglise honore comme un Saint. Dès ce tems-là S. Sidoine estimoit heureux cet Evêque de Châlons, d'avoir été ordonné sur le témoignage et le jugement de S. Euphrone.

Environ deux ans après, c'est-à-dire en 472, b l'Eglise de Bourges aïant besoin d'un Evêque, S. Sidoine qui semble avoir présidé à cette élection, écrivit à nôtre Saint, pour le prier ou d'y venir en personne, ou au moins de mander son avis touchant Simplice, que l'on proposoit pour remplir ce siege. La letre que Saint Sidoine lui écrivit à ce sujet, est très-honorable à sa mémoire. Il l'assûre que l'on suivra absolument son avis et son sentiment; qu'il avoit assez de lumiere pour ne conseiller que ce qui étoit véritablement juste et utile, et assez d'autorité sur tout le monde, pour faire recevoir ses conseils comme un commandement et une loi. Nous ne trouvons nulle part ce que fit S. Euphrone sur cela.

Il vêcut au moins jusqu'en l'année 475, s'il est vrai que Conc.t.4.p.1044. ce soit son nom qui se trouve parmi ceux des Evêques qui assisterent vers cette même année au concile d'Arles, tenu sur la fameuse affaire de Lucide. On prétend que le même Euphrone a signé la letre Sémipélagienne de Fauste à ce Lucide, et qu'il en a admiré la sainteté et

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V SIECLE.

la perfection. Mais ce fait paroît tout à fait faux aux Till. ibid. p. 135. plus habiles critiques, outre que le diocèse de cet Euphrone n'est point marqué dans ces deux endroits. Rien

n'empêche au contraire que nôtre S. Evêque ne soit

cet Euphrone que S. Perpetuë de Tours qualifie dans son Spic. t. 5. p. 106. testament son collegue et son très-cher frere, et à qui il donne des marques d'une estime et d'une amitié très-particuliere, en lui léguant une châsse d'argent pleine de reliques, et un livre des Evangiles écrit de la main de S. Hilaire de Poitiers. S. Perpetuë sçavoit par expérience quelle vénération S. Euphrone avoit pour les Saints;

puisqu'il avoit reçu de sa pieuse libéralité, le marbre dont Gr. T. h. Fr. 1.2. il couvrit le tombeau de S. Martin.

On ne sçait point précisément l'année de la mort de

c. 15.

S. Euphrone. Mais comme le testament dont nous ve- Spie. ibid. p. 108. nons de parler, est du premier jour de Mai 475, et que Till. ibid. S. Perpetuë vêcut encore au moins jusqu'en 490, il y a bien de l'apparence que S. Euphrone le précéda dans le ciel, et alla s'unir à S. Hilaire et aux autres Saints, dont

p. 29.

2. p. 560.

S. Perpetue vouloit lui laisser des reliques. Il fut enterré Gall. Chr. vet.t.2. dans l'Eglise de S. Symphorien qu'il avoit bâtie, comme nous avons dit, et qui est aujourd'hui un prieuré conventuel de l'ordre de S. Augustin. On a mis son nom dans le Till. ibid. martyrologe Romain, au 3° jour du mois d'Août. 'S. Si- Ibid. | Sid.1.9.ep. doine parlant d'Albison, Evêque peut-être de Langres, et de Procule Diacre, dit qu'il les falloit reconnoître pour des maîtres de la morale et de la conduite Chrétienne, puisqu'ils avoient eu le bonheur d'être les disciples de S. Euphrone. On ne met point d'Evêque entre lui Gall. Chr. ibid.p. et S. Pragmace, qui assista au Concile d'Epaune l'an 517. Mais il faut apparemment qu'il y en ait eu un au moins Till. ibid.

entre les deux.

D

S II.
SES ECRITS.

E tous les écrits, letres ou autres, que S. Euphrone a pu laisser durant le cours d'un long Episcopat, on

n'a encore jusqu'ici pu recouvrer qu'une letre célebre, qui

30.

lui est commune avec S. Loup Evêque de Troïes. Elle Conc.t.4.p.1048. est adressée à Talase Evêque d'Angers, en réponse au mé

moire qu'il avoit fait rendre à ces deux Evêques, pour

V SIECLE.

p. 1049.

leur proposer quelques difficultés sur la discipline Ecclésiastique. Il s'agissoit en particulier de la maniere qu'il falloit célebrer les veilles de Pâque, de Noel et de l'Epiphanie, et du mariage des Clercs inférieurs. S. Loup et S. Euphrone, qui se trouvoient alors ensemble, y répondirent de la maniere que nous détaillerons plus amplement à l'article de S. Loup. Seulement nous remarquerons ici en faveur de S. Euphrone, que cette letre lui est fort honorable, puisque l'on y voit qu'il portoit encore plus loin que S. Loup l'exactitude de la discipline. Dans l'Eglise de Troïes on ne déposoit et on ne privoit de la communion que les Soûdiacres et les Exorcistes, lorsqu'après leur ordination ils passoient à de secondes nôces; mais dans l'Eglise d'Autun sous S. Euphrone, on déposoit même les Portiers, et on les privoit de la commup. 1048. 1049 | G. nion lorsqu'ils avoient la témérité de se remarier. Cette letre qui fut écrite vers la fin de 453, se trouve dans le recueil général des Conciles, dans celui du Pere SirGall. Chr. ibid.p. mond, et dans la Gaule Chrétienne de Mrs de Sainte Marthe.

t. 1. p. 122.

29. 30.

Idat. chr. p. 305.

S. Euphrone avoit écrit une autre letre qui lui étoit particuliere, mais dont nous sommes malheureusement privés. Il y faisoit au Comte Agrippin, à qui elle étoit adressée, une relation des prodiges célestes, que l'on avoit vùs dans les Gaules au mois de Septembre et les jours de Pâque de l'an 452. C'est toute là connoissance qui nous reste de ce monument digne de curiosité, s'il existoit encore.

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2

a

P. 47.

Paul.vit.Mar.1. 1. v. 9. 10.

b

sir. in Sid. p. 1073. Till. H. E.

t. 10. 782.

AULIN LIN à qui quelques modernes donnent sans aucun Bib. pp. t.6.pr.p. PAULIN fondement légitime le prénom de Benoît, étoit 1 Fab.bib. lat.app. Gaulois de nation, comme il le témoigne lui-même des l'entrée de son principal ouvrage. Quelques manuscrits, selon le P. Sirmond, le surnomment Petricordium, ce que l'on croit être pour Petrocorium, c'est-à-dire de Perigueux; et cela est reçu aujourd'hui sans difficulté. Nous avons même jugé à propos de lui donner ce surnom dans son titre, afin de le distinguer plus aisément des autres grands hommes de même nom que lui, qui ont fleuri en ce siecle. Il y a toute apparence qu'il étoit fils de Paulin ce célebre Rhéteur de Perigueux, dont parle S. Sidoine dans p. 1072. 1073. sa letre à Loup, qui étoit de la même Ville. Le P. Sir- Dupin, bib. t. 4. mond prétend néanmoins que ces deux Paulins n'étoient p. 544. qu'une même personne. Mais sa conjecture, remarque M. Dupin avec raison, n'est pas bien appuiée. En effet' il est certain que S. Sidoine parle de Paulin le Rhéteur comme mort depuis un assez long temps; et il n'est peut-être guères moins certain que lors qu'il en parloit de la sorte, l'autre Paulin vivoit encore. D'ailleurs l'un étoit Rhéteur et cultivoit l'éloquence, selon S. Sidoine;

1 Voïez la note sur Benoit Paulin pag. 709. On peut assurer que le prénom de Benoit est venu au Paulin qui fait le sujet de cet article, de l'interprétation erronée qu'on a donnée au B majuscule, qu'ont mis devant son véritable nom ceux qui l'ont confondu avec S. Paulin Evêque de Nole.

2 M. Dupin ne faisant pas assez d'attention à la signification du terme de Vesuna qu'emploïe le P. Sirmond, et qui

Sid. S. 1.8. ep.11.

Sid. ibid.

et l'autre ne se Paul. vit. Mar. 1.

dans les anciens signifie la ville de Péri-
gueux, le fait raisonner de cette sorte.
«Dans les manuscrits, dit M. Dupin, P aulin
est appelé Petricordius, c'est-à-dire de Pe-
rigueux. Le P. Sirmond prétend que c'est
Petrocorius, et que Petrocorium signifie
Besançon.» Mais le P. Sirmond se sert de
Vesuna, comme nous avons dit;et assu-

5. v. 482.

rément M. Dupin a tort de le traduire par Dupin, bib. t. 4. Besançon, au-lieu de Perigueux.

p. 533.

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