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V SIECLE.

c. 22.
a Sid. 1. 4. ep. 2.

qu'à' leur donner souvent ses vases d'argent. Il s'occupoit Gr. T. hist. Fr.1.2. sur-tout à rechercher et à méditer les mysteres de l'Ecriture, et répandoit ensuite sur les autres avec d'autant plus d'abondance, les eaux d'une doctrine toute céleste, qu'il s'en étoit nourri lui-même avec plus de soin. Par ce moïen' il de- Genn.vir. ill.c.92. vint aussi parfaitement instruit dans les Sciences divines, qu'il l'avoit été jusqu'alors dans les profanes; et bien- sid. vit. à Sav. tôt la réputation de son sçavoir le fit regarder comme l'oracle de l'Eglise Gallicane. Les plus grands Prélats qu'elle avoit alors, se faisoient un mérite d'avoir part à l'amitié de nôtre S. Evêque, et d'entrer en commerce de letres avec lui. Tels étoient S. Loup de Troïes, S. Euphrone d'Autun, S. Principe de Soissons, S. Remi de Reims, Léonce d'Arles, Grec de Marseille, Fontée de Vaison, S. Rurice de Limoges, Fauste de Riès, S. Mamert de Vienne, S. Eutrope d'Orange, S. Auspice de Toul, S. Prosper d'Orleans, S. Patient de Lyon, etc.

'La femme de S. Sidoine vêcut encore après son Epis- 1. 5. ep. 16. copat au moins jusqu'à la fin de l'an 474. Il paroît qu'il Till. ibid. 222. conservoit encore beaucoup d'union et de familiarité avec elle: mais on ne peut pas douter qu'elle ne fût devenuë sa sœur selon l'ordre des Canons.

202 | 1. 7. ep. 9.

'S. Sidoine se croïoit obligé non seulement d'intercé- Sid. 1. 3. ep. 9. p. der pour les ames des peuples confiés à ses soins, auprès du Juge céleste, mais encore de s'emploïer pour leurs intérêts temporels, auprès des Puissances de la terre. C'est ce qui fit le sujet de la plupart de ses letres depuis son Episcopat. Mais en recommandant les personnes, il vou- 1.7.ep.20. p. 454. loit que l'on eût toûjours plus d'égard à la justice de la cause, qu'à sa recommandation.

'Un des premiers avantages que l'Eglise tira de l'Epis- ep. 9. copat de S. Sidoine, fut l'élection de Simplice, qu'il choisit lui seul pour être Evêque de Bourges, conformément au pouvoir que les Electeurs lui en avoient accordé. Il scut en cette rencontre dissiper les brigues et écarter la simonie, qui auroient profané cette élection. Il prononça à ce sujet un discours que nous avons encore. Menacé des 1. 7. ep. 6. ravages et de la domination d'Euric Roi des Visigots, il ep. 1. eut recours, non à la puissance des hommes, mais à la miséricorde de Dieu. Ce fut pour cela qu'il établit dans son diocèse vers l'an 474 ou 475, la cérémonie des Ro

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45.

V SIECLE.

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gations, que S. Mamert avoit instituée depuis peu à Vienne; et il attribua à ces prieres publiques la protection, que Dieu accorda quelque temps à l'Auvergne contre les ef-. Jorn. reg. Got. c. forts des ces barbares. Ils se rendirent cependant maîtres de Clermont avant la fin du regne de Jules Nepos, c'est-à-dire avant le 28° d'Août 475; et S. Sidoine en eut beaucoup à souffrir. Mais sans se laisser abattre par son afliction, il ne cessa point d'agir avec son zele et sa force ordinaire pour la vérité. Il fit tous les efforts possibles, afin que l'on mît dans le traité, par lequel on cedoit l'Auvergne aux Visigots, un article qui donnât aux Catholiques soumis à ces barbares, le pouvoir d'ordonner des Évêques, ce qu'Euric ne leur permettoit pas de faire.

Sid. 1. 7. ep. 6.

Till. ibid.p. 255. | Sid. 1. 8. ep. 3.p. 485.

Genn. ibid.

ep. 1.

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Cette vigueur Episcopale, jointe' à l'affection qu'il avoit pour les Romains, et à son union avec les personnes les plus considérables des Gaules, fut sans doute cause qu'Euric l'envoïa prisonnier au Château de Liviane, à 4 ou 5 lieues de Carcassonne sur le chemin de Narbone. Le Saint Evêque y demeura jusqu'à ce que Léon Ministre d'Euric, que Dieu conservoit dans cette Cour barbare et Arienne, pour la consolation de ses serviteurs, le tira de cette prison. S. Sidoine retourna donc en Auvergne' gouverner son peuple, sous la domination des barbares, qui opprimoient alors les Gaules. Mais toute la dureté et la férocité des Visigots, ne l'empêcherent point d'agir toûjours avec une vigueur toute Chrétienne, et d'éclater comme un docteur admirable et un véritable pere des Catholiques.

Quoique tout entier occupé du soin de son Diocèse, il Sid. 1. 1.ep.1.1.8. ne laissa pas de trouver du loisir pour revoir et publier ses letres. Il le fit à trois ou quatre differentes reprises, ne pouvant refuser cette consolation au Prêtre ConstanL. 9. ep. 1. p. 599. ce, et à deux autres des ses amis qui l'en avoient pressé. Mais il refusa constamment de continuer l'Histoire de la guerre d'Attila, et du siege qu'il avoit mis devant Orleans, à laquelle il avoit commencé de travailler, à la priere de S. Prosper Evêque Evêque de cette Ville. Trouvant cette entreprise au-dessus de ses forces, il l'abandonna entierement sans vouloir même montrer à personne le peu qu'il en

Till. ibid. p. 273

avoit fait.

Nous ne sçavons rien des dernieres années de la vie 76. 755. Sid.vit. de S. Sidoine. Il mourut le 21 jour du mois d'Août, au

à Sav.

quel l'Eglise de Clermont célebre encore sa fête.

On ne

V SIECLE.

Convient pas tout-à-fait de l'année de sa mort; et les Genn. vit. ill.c.92.
anciens monuments ne la marquent qu'en général, en la
mettant sous l'Empire de Zénon. Mais l'époque qui pa-

roît la plus certaine est celle qui la place ou en 488 Till. ibid.
ou l'année suivante, en la 58 ou la 59° de son âge, et
après un peu plus de 18 ans d'Episcopat. Il fut enterré
dans l'Eglise de S. Saturnin auprès de S. Eparche, à qui il
avoit succédé; et il eut lui-même pour successeur S.
Aproncule Evêque de Langres.

ЕРІТАРНЕ.

Sanctis contigous, sacruque patri
Vivit sic meritis Apollinaris,
Inlustris titulis, potens honore,
Rector militiæ, forique judex.

Mundi inter tumidas quietus undas,
Causarum moderans subinde motus,
Leges barbarico dedit furori,
Discordantibus inter arma regnis,
Pacem consilio reduxit amplo.
Hæc inter, tamen et philosophando
Scripsit perpetuis habenda sæclis.
Et post talia dona gratiarum,
Summi pontificis sedens cathedram,
Mundanos subdoli refundit actus.

Quisque hic dum lachrimis Deum rogabis
Dextrum funde preces super sepulcrum.
Nulli incognitus, et legendus orbi,
Illic Sidonius tibi invocetur.

XII. Kal. Septemb. Zenone Imp.

Sid. vit. à Sir.

'S. Sidoine étoit un esprit doux, civil, civil, obligeant, Till. ibid. p. 278. honnête, toûjours prêt à dire du bien des autres, et à leur en faire. Mais aussi lorsqu'il vouloit piquer, ou en raillant, ou tout de bon, il le sçavoit faire autant qu'un autre. Il sçavoit sur-tout railler les vices d'une maniere Sid. vit. à Sav. vive et piquante, comme le remarque S. Pierre de Cluni. Il avoit un grand discernement pour ce qu'il falloit, ou ne falloit pas dire. a Ennemi cependant d'une contrainte

Cl. Mam. de an.
Sid. 1. 7. ep. 18.

pr. p. 1045. 1.

1. 5. ep. 14.

ep. 17.

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servile, il vouloit avoir une honnête liberté de dire ses sentiments. Il avoit beaucoup de tendresse et d'attachement 1.5. ep.112.ep.6. pour ses amis; mais il vouloit les choisir, et les éprouver beaucoup, avant que de s'attacher à eux. Pour les méchants, il craignoit même d'en être aimé, et d'en rece1. 7. ep. 14. p. 464. Voir des graces. C'est ce qui lui faisoit éviter, autant qu'il pouvoit, les barbares qui ravageoient alors les Gaules, même ceux que l'on prétendoit avoir les meilleures qualités. Il avoit du respect, et se soûmettoit avec humilité aux personnes graves et reservées, qui ne se communiquoient pas aisément aux autres: mais il aimoit mieux se lier avec ceux qui avoient plus de liberté et plus d'ou1.2. ep. 10. p. 151 verture, pourvû qu'elle fut sincere et effective. Il aimoit extremement les letres; a mais jamais il ne fut sujet aux vices assez ordinaires aux Sçavants. Jamais il n'eut ni envie ni jalousie contre ceux qui tâchoient ou de l'égaler, ou même de le surpasser dans les sciences. Il communiquoit volontiers ce qu'il avoit fait, persuadé qu'il tiroit de l'avantage du plaisir qu'il faisoit aux autres.

1. 7. ep. 14.p.464. a 1. 9. ep. 9.

1. 4. ep. 16.

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Tant de rares qualités acquirent à S. Sidoine un nombre prodigieux d'amis du premier ordre. Outre les grands Evêques que nous avons nommés, et avec lesquels il étoit lié d'amitié, il étoit aussi en commerce avec tous les hommes de letres, et presque tous les beaux esprits et les personnes les plus qualifiées, qui vivoient dans les Gaules en son temps. On en peut remarquer un très-grand nombre Till. ibid. p. 277. dans le cours de l'histoire de ce V siecle; et l'on voit par les éloges que plusieurs en ont faits, et auxquels il faut joindre ceux que Gennade et S. Avite de Vienne lui ont donnés dans la suite, qu'il a passé pour être la gloire et l'ornement de l'Auvergne, aussi bien par sa pieté que par ses écrits.

V SIECLE.

S. II.

SES OUVRAGES QUI SONT VENUS JUSQU'A NOUS.

Les quavec ceux de S. Paulin de Nole
Es Ouvrages que nous avons de S. Sidoine, ont ce-
que
ce ne sont point des écrits de longue haleine; ne consis-
tant qu'en des poësies et des letres, qui ne laissent pas
d'avoir leur mérite.

1o. Le recueil de ses poësies contient 24 poëmes. Les Sid. car. p. 1-210. uns sont assés longs, et les autres fort courts, et tous sur di

216.

vers sujets. Ce recueil parut dans le public avant celui 1. 1. ep. 1. p. 2.
de ses letres, que S. Sidoine ne publia que sur la fin de son
Episcopat : au lieu que l'autre avoit vû le jour dès avant Till. H. E. t. 16. p.
qu'il fût Evêque. Le Panegyrique de l'Empereur Antheme
qui est à la tête, fait juger que ce Prince regnoit alors.
Ainsi ce fut vers 468 que S. Sidoine dressa ce recueil, à Sid. car. 9.
la priere de Felix fils de Magnus, qui fut depuis Patri-

ce et se rendit ensuite Moine. Il n'y mit qu'une partie, Till. ibid.
et apparemment une très-petite partie de ses vers; puis-
qu'il s'y en trouve peu en comparaison de tous ceux qu'il
paroît avoir composés, et que d'ailleurs il en publia enco-
re d'autres depuis en differentes occasions. De ce nombre
sont presque tous ceux qui se trouvent insérés parmi ses
letres, et dont les plus considérables' sont le petit poë- Sid. 1. 2. ep. 16. p.
me qu'il fit pour orner l'Eglise que S. Patient avoit fait 152. 153.
bâtir à Lyon; l'épitaphe d'Apollinaire son aïeul, com- 1.3. ep.12.p.207.
posée cependant avant son Episcopat; celle de Mamert 1.4.ep.11.p.260.
Claudien; l'inscription pour l'Eglise de S. Martin à 261.
Tours, qu'il fit à la priere de S. Perpetuë; 'l'éloge en vers 1.7.ep.17.p.472.
d'Abraham Abbé en Auvergne ; et les deux poëmes 1.9. ep. 15. 16. p.
qui sont la clôture de ses letres, adressés l'un à Gelase
et l'autre à Firmin.

a

Quant aux autres pieces contenues dans le recueil de ses poësies, les plus considérables sont les panegyriques des trois Empereurs, Avite, Majorien et Antheme, qui ne sont point placés selon l'ordre chronologique, non plus que les autres poëmes. Le premier selon l'ordre des temps.

a ep. 18. p. 182.

608.614.

est celui d'Avite son beau-pere. Sidoine le prononça à Sir. in Sid. p. 1191.

1

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