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V SIECLE.

Sid. 1. 3. ep. 7. p.

198.

a 1. 8. ep. 4.

1. 1. ep. 1. p 1.

1.8. ep.16.p.555.

celle dans les descriptions et dans les portraits, qui sont le principal ornement de ses écrits. Tel est le jugement que les autres ont fait de l'esprit, de l'érudition, et de l'éloquence de S. Sidoine.

a

Pour lui il avoue qu'il avoit plus de facilité pour écrire, que de capacité pour le bien faire; mais que s'il ne sçavoit pas faire de belles pieces, il étoit néanmoins capable de juger de celles des autres. Il convient que son style bien loin d'approcher de celui de Cicéron, de Pline de Jule Titien, de Symmaque et de tant d'autres,' n'a ni élévation, ni éloquence, ni politesse, ni beauté; qu'il est bas, sec, commun; que l'on n'y trouve qu'une simplicité bourgeoise; mais que néanmoins il plaisoit à ses amis, ce qui étoit assez pour lui. Avec tout cela il ne laisse pas de donner à entendre, qu'il n'avoit point emploïé d'expression qui ne fût autorisée par quelque bon auteur: que l'on croit avec juste raison n'être pas absolument vrai. Sid. 1. 7. ep. 6. p. Mais il a la justice' d'avouer encore que les plus éloquents de son siecle, ne l'étoient guéres en comparaison de ceux de l'antiquité; la véritable éloquence étant toutà-fait dégénérée.

Du Pin, ibid.

495.

Till. ibid. p. 281.

p. 280, p. 281.

Gyr. poe. dial. 5. p. 296.

a Vivès, de rat. die.

1. 3. cap. de poet.

p. 149.

ce

C'est pourquoi il pouvoit y avoir des personnes, comme il y en avoit effectivement, qui accoûtumées à une éloquence plus pure et plus naturelle, trouvoient bien des défauts dans ce que l'on estimoit le plus en ce temps-là, et dans les écrits de S. Sidoine même, comme il le reconnoît en plusieurs endroits. Il pouvoit avoir autant de genie que les plus excellents Poëtes et Orateurs mais le goût de son siecle étoit bien au-dessous de celui des anciens; et assurément il seroit difficile de justifier, que ses écrits ne se ressentent pas de ce mauvais goût, encore plus qu'aucun des autres Ecrivains de ce temps-là.

a

On y trouve un certain jargon gaulois et barbare, qui les défigure beaucoup. L'auteur s'y sert de mots hors d'usage, d'autres inventés de nouveau. Sa diction est dure, ses phrases obscures; en un mot sa prose est insupportable. 'Il est absolument trop plein d'antitheses, de figures, de jeux de mots, et trop hardi dans ses expressions, ses métaphores, ses comparaisons. Il donne un tour trop forcé et trop subtil à ses pensées, et péche, pour ainsi Menag. t.1.p.385. dire, par trop d'esprit. C'est ce qui a fait dire à quel

Till. ibid. | du Pin,

ibid.

1

ques-uns, qui s'en expliquent en sortant du respect qu'ils doivent à un Evêque aussi respectable, que l'on ne peut disconvenir que S. Sidoine n'eût de l'érudition; mais que l'on doit convenir aussi qu'il écrivoit en fanatique, et que son style est extravagant. Et il ne faut pas dire, ajoûtent-ils, que c'étoit le vice du siecle; puisque Cassien, S. Prosper, Vincent de Lerins, Mamert Claudien, S. Eucher, Salvien et autres n'ont point donné dans ce style.

V SIECLE.

D'ailleurs cette trop grande subtilité jointe à une pro- Du Pin,ibid. | Till. fonde érudition, le rend quelquefois obscur et difficile ibid.

à entendre. S. Rurice qui ne manquoit ni d'esprit ni d'érudition pour en juger, ni d'affection et d'estime pour

S. Sidoine, a remarqué lui-même cette obscurité de ses Rur. 1. 2. ep. 25. ouvrages. Petrarque dit aussi que souvent il n'y trouvoit Sid. pr. p. 6. rien de beau, parce qu'il ne les entendoit pas. En effet on

ne seroit pas éloigné de juger, que S. Sidoine a presque

fait consister son éloquence à se rendre intelligible à peu de personnes.

Comme cette obscurité est plus ordinaire à la poësie, Till. ibid. pour laquelle il faut beaucoup de vif et de feu, ce qui pa

roît avoit été le caractere naturel de Sidoine,' il passe pour Ibid|Gyr.ibid|Viv.
avoir mieux réussi dans ses vers que dans sa prose. On ju- ibid.
ge néanmoins qu'aïant beaucoup de facilité pour faire des
vers, il ne se donnoit pas assez de soin de les polir et de

les perfectionner. Il y fait même paroître de l'éloquen- Jug. des Sav. poë.
ce poëtique, mais c'est de celle de son siecle, qui dégé– P. 521.
néroit déja beaucoup de l'ancienne, par l'affectation dont
il usoit dans les allusions sur les mots, et dans les ren-
contres des noms qui avoient de la ressemblance. Au ju-
gement de Jules Scaliger, S. Sidoine est un écrivain exact,
plein de mots choisis et de pensées fines, qu'il renferme
dans un style concis. Mais aussi selon le P. Rapin, il est
tombé dans l'impropriété en affectant de la grandeur
d'expression, sans avoir pourtant le genie de la poësie;
et suivant le P. Briet et M. Borrichius il fait souvent des p. 522.
fautes de Prosodie.

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V SIECLE.

Bib. Cas. Ben.

...Maj. mon.

Miss. Cen.

...mon. Silv.

Syll. poë. chr.

S V.

EDITIONS DE SES ŒUVRES.

A premiere édition des œuvres de S. Sidoine parut Len un volume in folio sans préface, ni commentaire,

rie.

ni aucunes notes. Le volume est aussi destitué de toute marque propre à nous en faire connoître ou l'Imprimeur, ou le lieu de l'impression. On n'y trouve non plus aucune date; mais les caractéres et le papier font voir assez clairement, que cette édition a suivi de près l'invention de l'Imprime'En 1498 Jean-Baptiste Pius en donna une édition avec des commentaires de sa façon, laquelle parut à Milan en un volume in folio. Cette même édition reparut ensuite à Basle chez Henri Petri, l'an 1542 avec les mêmes commentaires, en un volume in 4°. Elie Vinet en prépara une autre édition, qu'il publia à Lyon chez Jean de Tournes en un volume in 8o l'an 1552. Il marque à la fin que dans le manuscrit de Saintes dont il s'étoit servi, il y avoit d'autres poësies à la suite de celles de S. Sidoine, comme si elles eussent été du même auteur. Mais, quoiqu'il ne jugeât pas qu'elles en fussent, non plus que les Scavants qui sont venus après lui ne l'ont pas jugé, il n'a pas laissé de les faire imprimer avec celles de S. Sidoine.

Sebastien Henri Petri imprima encore à Basle l'an 1597, Bib. ff. prod. Cen. les œuvres de S. Sidoine en un volume in 8°. L'édition qu'en donna Jean de Wouwer en fut faite sur les anciens imprimés. On la mit au jour l'an 1598 en un volume in 8o, avec les notes de l'éditeur, et celles de Pierre Colvius. Elle sortit des presses de Jean Pilchotte Imprimeur à Lyon; mais elle fut débitée à Paris chez Ambroise Drouart. Fab.bib.lat.p.207. Georges ou plutôt Gevehart Elmenhorstius fit réimprimer les écrits de S. Sidoine, avec les mêmes notes et en même volume en 1617 à Francfort. Le P. le Long marque cette édition comme faite à Heidelberg. D'autres la mettent à Hanaw. Est-ce qu'elle auroit paru en trois endroits différents la même année ?

Le Long, bib. hist.

p. 642.

Cave, p. 292 | Bib. Bal. p. 643.

Bib. S. Vin. Cen.

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a

'En 1598, et non pas 1599, comme on le trouve en divers auteurs, Jean Savaron aïant revû sur quelques manuscrits les œuvres de S. Sidoine, les donna au public

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a

V SIE CLE

Fab. bib. lat. p.
Bib. S. Vin. Cen.

a

207.

avec les petites poësies étrangeres, dont nous avons parlé plus haut. Cette édition qui est sans notes, et que M. Fabricius paroît confondre avec celle de 1609 in 4o, parut à Paris chez Adrien Perier en un volume in 8o, à la tête duquel Savaron a mis la vie de l'auteur tirée de ses propres écrits, pour la plus grande partie. Mais cet éditeur s'étant apperçu sans doute que l'on ne pouvoit lire avec plaisir et avec fruit un texte aussi obscur qu'est celui de S. Sidoine, s'il n'étoit accompagné de bonnes notes, il travailla à procurer cet avantage au public; et en 1609 il fit Ibid. paroître sa belle édition avec de sçavants commentaires. en un volume in 4°, imprimé au même endroit et chez le même imprimeur. L'édition de Savaron, quelque estimée qu'elle fût, n'empêcha pas néanmoins que le P. Sir- Ibid. Fab. bib. p. mond n'en donnât une autre avec de nouvelles notes. 207| Bib.Mis. Cen. Celle-ci fut faite à Paris dès 1614, et renouvellée avec Bib.S. Serg. And. de plus amples notes, chez Sébastien et Gabriel Cramoi

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sy au même endroit l'an 1652, en un volume in 4°; puis Sir.op.t.1.p.837insérée dans la collection des ouvrages du P. Sirmond, im

primés en 1696, et auparavant dans la Bibliotheque des Bib. PP. t. 6. p. Peres de Lyon.

1077. 1155.

poe. p. 522.

'M. Du Pin et d'autres estiment beaucoup les notes de Du Pin, bib.t.4.p. Savaron sur S. Sidoine, et encore plus celles du P. Sir- 606 Jug des Sav. mond, quoiqu'ils avoüent que ces dernieres n'ont pas rendu les autres inutiles, et qu'il est bon d'avoir les unes et les autres. On ne peut cependant s'empêcher de dire que celles de Savaron sont moins lumineuses que sçavantes. Cet éditeur en effet s'y est plus appliqué à étaler son érudition, qu'à éclaircir le texte de son auteur: ce que le P. Sirmond n'a pas negligé, comme étant la chose la plus nécessaire dans les éditions des ouvrages des anciens. (XXVI.)

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Sid. S. car. 9. v. 285-292.

1. 1. ep.7.p.856. 857.

DIVERS HOMMES DE LETRES,

CONTEMPORAINS DE S. SIDOINE,

DESQUELS ON SCAIT PEU DE CHOSES.

OUS

N dans nos Gaules touchant les letres en ces temps éloiavons déja observé, que tout ce qui s'est passé

gnés, nous doit être précieux, et mérite de n'être pas omis dans un ouvrage de literature. C'est ce qui nous porte à recueillir ici sous un même titre divers hommes de letres, sur lesquels l'antiquité ne nous fournit pas une matiere suffisante, pour leur donner des titres particuliers. Quoique l'on ne sçache que peu de choses de leur histoire, ils n'en méritent pas moins d'être connus. Ce nous est même un nouveau motif d'en parler, afin de ne pas laisser perdre le peu que l'on en sçait. D'ailleurs ils ont fait comme les autres, dont on a des éloges entiers, l'honneur et l'ornement de leur païs.

Le premier qui se présente à nôtre plume, 'est un célebre poëte nommé Quintien. Il étoit de Ligurie; mais il quitta ensuite son païs, et se retira dans nos Gaules, où il paroît avoir fini ses jours. Il y suivit l'armée du Général Aëce, sans que le tumulte et le bruit des armes fussent capables d'interrompre ses études. Durant même qu'il étoit ainsi à la suite de l'armée, il fit jusqu'à trois fois le panegyrique de ce Général, et mérita autant de fois les honneurs publics, que l'on rendoit aux plus célebres Poëtes en ces occasions. Quintien avoit pour la poësie un génie tout de feu, ce que S. Sidoine exprime en le qualifiant un génie foudroïant. Il vivoit encore, ce semble, lorsque cet auteur parloit ainsi de lui avant l'an 471.

Vers le même temps' Thaumaste faisoit un des principaux ornements de nos Gaules, joignant à une grande éloquence une profonde érudition. En 468 il fut député à Rome, avec l'illustre Tonance Ferréol et Petrone, de la part des Gaules, afin de poursuivre l'affaire d'Arvande accusé du 1. 5. ep. 7. p.974. crime de Leze-Majesté et de Péculat. Thaumaste avoit

Car. 24. v. 84-89.

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