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V SIECLE.

Sid. car. 23. 16. 24. ibid.

car.14.pr.p. 1249.

1250.

car.24.v.90 | Sir.

in Sid. p.927 in.

Enn. p. 1372.

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ce Seigneur si illustre de la ville de Narbone, qui par sa sa sagesse et son esprit étoit devenu comme l'arbitre de tout le païs; cet homme si poli, qui ne manquoit jamais à aucune bienséance; ce grand Philosophe, que S. Sidoine prenoit quelquefois pour juge dans les matieres les plus abStraites de la Philosophie, et qui fut enfin Consul avec Apollone sous Majorien l'an 460.

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Il semble que Probe fût l'aìné des enfants de Magnus; quoiqu'il ne paroisse point qu'il ait exercé quelque charSid. Sl.4.ep.1.27. ge, ou possédé quelque dignité comme son frere. Il fut élevé dans les mêmes études, les mêmes exercices, et sous les mêmes maîtres, que Sidoine. De cette societé il se forma entre eux une étroite amitié, que le même goût, qu'ils se trouverent l'un et l'autre avoir pour les letres, rendit inaltérable dans la suite. Leur génie et leur inclination étoient si semblables, que ce que l'un blâmoit, ou approuvoit, éloit pareillement ou blâmé, ou approuvé de l'autre. Sidoine avoüe cependant avec modestie, que Probe le surpassoit pour la solidité du jugement, et qu'étant plus avancé que lui dans ses études, on l'auroit pris pour son maître, quoiqu'ils fussent encore tous deux disciples.

p. 928.

P. 929.

p. 928.

p. 927. car. 24. v. 90-94.

car.9.v.329-334.

Dès-lors Probe expliquoit aux autres tout ce qu'il y avoit de plus beau et de plus difficile dans les Poëtes, les Historiens, les Orateurs et les Jurisconsultes. De même lorsqu'ils étudioient la Philosophie sous Eusebe, Probe y fit tant de progrès, qu'il paroissoit comme autre Platon étudiant sous Socrate, qu'il devoit un jour surpasser de beaucoup. En un âge si peu avancé, il n'y avoit point d'homme instruit dans les sciences des Grecs, qui expliquât mieux que Probe ce qu'il y a de plus épineux dans les écrits d'Aristote. Mais, ce qui est encore plus digne de loüange,' c'est que dès-lors on voïoit en lui avec plaisir la sagesse et la probité marcher de pair avec la science.

'Probe conserva toûjours dans la suite du goût pour les letres, auxquelles il faisoit beaucoup d'honneur par son sçavoir, et par sa riche bibliotheque dont il avoit hérité du Consul son pere. En cultivant les letres, il cultivoit aussi les gents sçavants; et ceux-ci le reconnoissant pourun homme d'un jugement exquis, et d'une critique exacte, lui soumettoient volontiers l'examen de leurs ouvra

ges. Ce fut par tous ces endroits que Probe mérita le glorieux titre d'appui et de soûtien des letres dans les Gaules. L'antiquité ne nous fournit rien davantage sur son sçavoir, et ne nous apprend point si un homme, qui soûtenoit un si grand fonds de literature par tant de belles qualités, avoit laissé quelques monuments de son érudition.

Avant que S. Sidoine eût publié le recueil de ses poë

V SIECLE.

car.24.v.95-98.

sies vers 469, Probe avoit épousé Eulalie sa cousine ger- 1.4.ep.1. p. 927. | maine, dont le même S. Sidoine loüe beaucoup la chasteté et la gravité des mœurs. Il ne paroît nulle part qu'il y ait eu des enfants de ce mariage.

SYAGRE,

HOMME DE LETRES.

YAGRE, qu'il ne faut pas confondre avec un autre Gr.T.bist. Fr.1.2. Syagre fils du Comte Giles, et contemporain du pre

n. 27.

mier, qui commandoit dans Soissons pour les Romains vers 473, étoit Lyonnois de naissance. S. Sidoine le qua- Sid.S.1.8.ep.8. lifie la fleur de la jeunesse Gauloise, et l'émule des Serrans P. 1066.

et des Camilles. Il avoit eu pour aïeul paternel le Con- 1.5. ep.5.p.972. sul Afranius Syagrius, dont nous avons parlé sur le IV

siecle.

Dès son enfance il fut instruit dans les belles letres, p. 973. où il fit de grands progrès. Il devint fort éloquent, et très-habile dans la déclamation. Il avoit du feu, et parloit purement la langue Latine. A cette langue il joi- p. 972. 973. gnit la connoissance de celles des Germains et des Bourguignons, qu'il apprit si parfaitement, que ces Barbares les parlant en sa présence, craignoient sa censure. S. Si- p. 973. doine ne put s'empêcher de marquer à Syagre même l'étonnement où il étoit, de ce que s'étant rompu dans la lecture de Virgile, et enrichi de l'éloquence de Cicéron, il pouvoit si bien parler le Bourguignon et le Germain. La connoissance de ces langues et des loix de ces peuples faisoit passer Syagre pour un nouveau Solon au milieu d'eux. Il devint par-là leur interprete et leur arbitre;

Nnnn ij

V SIECLE.

p. 974.

1.8.ep.8.p.1066.

1067.

p. 1067.

Enn.vit. Epi.p. 408.

et quoiqu'ils eussent l'esprit aussi pesant que le corps, ils apprirent de lui à perfectionner leur langue, et à former leurs sentiments sur la politesse Romaine discunt sermonem patrium, cor Latinum. S. Sidoine ne blâme point son ami de s'appliquer à de tels exercices; mais il l'exhorte, lui qui étoit un homme' si poli, à garder un certain milieu en donnant toûjours quelque temps à la lecture des bons auteurs, afin de ne pas oublier la langue Latine, ce qui feroit qu'on se moqueroit de lui, et en s'exerçant dans les langues étrangeres, pour pouvoir se moquer des autres.

Syagre cependant négligea dans la suite la noble occupation des belles letres, et les autres voïes qui le pouvoient conduire aux plus grandes dignités, et se donna tout entier aux soins de la vie champêtre dans sa terre de Taïonnac. Ce fut pour lui reprocher sa négligence à ce sujet, et pour lui inspirer une émulation plus digne de sa naissance, que S. Sidoine lui écrivit la 8 letre de son 8 livre, en lui remettant sous les yeux les honneurs et les dignités auxquelles ses ancêtres avoient été élevés. Il lui reproche en même temps de ne s'être point encore marié, et lui dit qu'un homme sage ne doit pas tant s'appliquer à cultiver ses terres, qu'il ne songe à ce qu'il doit devenir.

C'étoit vers 480 que S. Sidoine parloit ainsi de Syagre, qui put aisément vivre jusques vers la fin de ce siecle. En ce même temps sous l'épiscopat de S. Rustice l'Eglise de Lyon étoit honorée par la vertu d'une dame nommée Syagrie, illustre par sa pieté, et qui étoit en ces quartiers-là le thresor de l'Eglise. Ce fut elle qui fournit une grande partie de l'argent, dont avoit besoin S. EpiConc.t.4.p.1260. phane Evêque de Pavie, qui étoit venu dans les Gaules Boll. 1. jan. p.52. pour racheter les Italiens captifs. La vie originale de S. Eugende parle aussi très-honorablement de Syagrie, qu'elle qualifie la mere des Eglises et des Monasteres pour les aumônes qu'elle leur faisoit.

n. 10.

Genn. vir. ill. c. 65. p. 31.

'Gennade entre les auteurs qui ont commencé à fleurir avant le milieu du V siecle, fait mention d'un Syagre, qui avoit composé un traité De la foi contre les expressions présomptueuses dont les hérétiques se servoient pour abolir ou changer les noms de la Sainte Trinité. Les hé

rétiques que Syagre attaquoit, prétendoient que le Pere ne devoit point se nommer le Pere, de peur d'établir la relation qu'il y a entre le Pere et le Fils, et par-là l'identité d'essence entre l'un et l'autre. Mais ils vouloient qu'on le nommât non engendré, incréé, solitaire, dans le dessein de faire croire que toute autre personne distinguée du Pere, étoit d'une autre nature. Syagre leur montroit dans son écrit, que le Pere, qui est de même nature que les autres personnes, pouvoit à la vérité se nommer non engendré ou sans princípe, et que l'Ecriture se sert de cette expression mais que cela n'empêche pas qu'il n'ait engendré et non créé un Fils, qui est une autre personne, et qu'il n'ait produit, non engendré ni créé le S. Esprit, qui est une troisiéme personne.

On peut, ce semble, avec fondement rapporter cet ouvrage, qui ne subsiste plus, à quelqu'un des Syagres de Lyon. La réputation de pieté et de sçavoir, où étoit alors cette famille, rend cette opinion fort plausible; et les Bourguignons qui étoient Ariens, et qui dominoient dans Lyon en ce siecle, lui donnent un nouveau degré de créance.

V SIECLE.

'Gennade ajoûte qu'il avoit vû sept autres livres inti- Ibid. tulés, De la foi et des regles de la foi, sous le nom d'un Syagre; mais qu'y aïant remarqué de la diversité pour le style, il ne les croïoit pas de Syagre, qui a composé le premier traité dont il parle.

CONSENCE III.

РОЕТЕ.

V. Consence I.

ON SENCE III du nom nâquit à Narbone ou dans le voisinage, d'une famille très-noble, où la probité, et Consence II. la vertu, et la science, étoient héréditaires. Il eut pour pere Consence II, qui exerça des charges honorables sous les Empereurs Valentinien III et Avite, et pour aïeul un autre Consence, qui se fit une très-grande réputation par son profond sçavoir. Nous avons donné plus haut l'éloge de l'un et de l'autre.

V SIECLE.

p. 1056.1.9. ep. 15. p. 1118.

Le jeune Consence ne dégénéra en rien du mérite de Sid. S. 1. 8. ep.4. ses ancêtres.' Il sçut unir parfaitement le caractere d'homme d'honneur, avec le personnage d'homme de letres. Il possedoit les deux langues, la Greque et la Latine, et reüssissoit également à faire des vers en l'une et en l'autre. Il se rendit si habile dans les sciences, qu'il ne fut inférieur à aucun des plus sçavants hommes de son temps: 1. 8. ep.4.p.1056. nulli secundus inter astra Delphica. Si Sidoine, qui avant son épiscopat, avoit été intime ami du pere, lia aussi, depuis qu'il fut Evêque de Clermont, une étroite amitié avec le fils, et lui écrivoit quelquefois, comme à un jeune homme qu'il considéroit, mais qu'il aimoit encore plus pour l'éternité que pour le temps.

1057.

p. 1056.

Ibid.

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:

Consence avoit près de la Ville de Narbone, du côté de Besiers, une maison nommée Octavienne, qui étoit autant à ses amis qu'à lui-même aussi y en avoit-il toujours quelques-uns. Rien ne manquoit à la beauté et aux commodités de cette maison, avenuës, promenades, jardins, points de vûë, eaux, bains, enceintes de murs, bel ordre dans les édifices, goût exquis dans les ameublements, tout s'y trouvoit ; et sa situation près de la mer et d'une riviere lui procuroit abondamment toutes sortes de provisions. Mais ce qui étoit plus estimable que tout le reste, étoit une bibliotheque, qui pouvoit être fort considérable; puisque le pere et l'aïeul de Consence étant deux hommes de letres l'avoient sans doute enrichie des meilleurs livres. Là le jeune Consence passoit agréablement son temps, le partageant entre l'étude et l'agriculture. On auroit eu peine à dire, remarque S. Sidoine, lequel des deux étoit le mieux cultivé, ou l'esprit, ou la terre de ce Seigneur.

L'occupation la plus ordinaire de Consence étoit de faire des vers. Il en faisoit de toutes les sortes, qui lui attiroient l'estime des hommes de son siecle, et qui étoient 1.9. ep.15. p.1118: capables de rendre son nom célebre dans la postérité. Il avoit sur-tout un talent particulier pour le poëme épique; et S. Sidoine ne connoissoit que le Poëte Léon qui égalât Consence en ce genre de poësie. Ses vers lyriques avoient aussi tant de beautés, qu'ils sembloient l'emporter sur ceux d'Horace; et les poësies qu'il composoit en grec, étoient comparables à celles de Pindare. Nous ne

que

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