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goureux n'ont aujourd'hui ni agrément ni utilité. Dans les Sciences on a méprisé la clarté & l'évidence, & l'art du Calcul a pris la place de celui de penfer & de raisonner: méthode défectueuse, qui n'a pas peu contribué à retrécir le gé nie, & à obscurcir les idées.

A cet esprit d'aveuglement, s'est joint celui de vertige. Un homme inquiet & cauftique, cinique & Sophiste, tour, à-tour, eft monté dans la tribune aux harangues, pour fonner le tocfin contre les Savans, & pour les peindre avec les couleurs les plus noires.

Nouveau Gorgias, il a emprunté les armes de l'éloquence, afin de foutenir l'empire de l'ignorance & de l'erreur; & ce détracteur du savoir, a eu des partisans & des admirateurs. Enfin, dans le dessein, sans doute, de frapper le dernier coup, un Écrivain, quoique moins présomptueux que ce Sophiste, s'est imaginé que nos plus célèbres Philofophes ont puisé la plupart de nos connoiffances dans les ouvrages des

Anciens ; que les plus grandes vérités de Systéme, reçues avec tant d'applaudissement depuis deux fiècles, avoient déjà été &c.

connues,

Il est bien permis à tout particulier d'écrire ce qu'il pense, sauf les égards qu'on doit à la Religion & aux mœurs : on rit de fes opinions, on s'en amuse ou on les méprise, comme on se moqua, il y a vingtans, de celles d'un Chanoine de Sainte-Opportune, à Paris, où il est mort en 1740, nommé Mallemans, quand il publia que Saint Augustin étoit un médiocre Théologien & Descartes un pauvre Philofophe. Les rêveries OÜ le délire d'un mauvais Écrivain, s'en vont en fumée, pourvu qu'on ne leur donne point de la valeur en les accueillant: c'est à quoi on doit

,

fur-tout prendre garde ; & cependant on vient de décorer du titre de Savant, l'ennemi de la gloire des Descartes, des Pascal, des Bacon, des Newton, des Bernoulli, des Hallès, & en général des plus grands Philosophes mo dernes, & des plus beaux Génies du monde.

Tout nous annonce donc une révos lution générale, une confufion universelle, un désordre dans toutes nos connoissances. Il est tems de sauver du naufrage ces trésors de l'esprit, qui feront un monument éternel de sa grandeur; & detransmettre en même-tems à nos derniers neveux, la réclamation des droits de la vérité, des talens & du bon goût.

Ar

APPROBATION.

J'A lu, par ordre de Monseigneur le Garde des Sceaux, un Ouvrage intitulé: l'Histoire des Progrès de l'EspritHumain dans les Sciences & dans les Arts qui en dépendent; Sciences intellectuelles, &c. Par M. SAVERIEN. Cette suite du travail de l'Auteur fur ces grands objets, se présente toujours avec la même sagesse & la même érudi tion: je n'y ai rien trouvé qui ne doive en favorifer l'impreffion. A Paris, ce 20 Décembre 1776.

DE SANCY.

PRIVILÉGE DU. ROI.

LOUIS, PAR LA GRACE DE DIEU, ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE: A nos amés & féaux Confeillers, les Gens tenant nos Cours de Parlement, Maîtres dés Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Confeil-Supérieur, Prévôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux leurs Lieutenans Civils & autres nos Justiciers qu'il appartiendra: SALUT. Notre amé le sieur LACOMBE, Libraire, Nous a fait exposer qu'il defireroit faire imprimer & donner au Public, un Ouvrage qui a pour titre, l'Histoire des Progrès de l'Esprithumain dans les Sciences intellectuelles, & dans les Arts qui en dépendent, &c. Par M. SAVERIEN : s'il Nous plaifoit lui accorder nos Lettres de Priviléges pour ce nécessaires. A CES CAUSES, voulant favorablement traiter ledit Exposant, Nous lui avons permis & permettons, par ces Présentes, de faire imprimer ledit Ouvrage autant de fois que bon lui semblera, & de le vendre, faire vendre & débiter par tout notre Royaume, pendant le temps de fix années confécutives, à compter du jour de la date des Présentes. Faifons défenses à tous Imprimeurs, Libraires, & autres personnes, de quelque qualité & condition qu'elles foient, d'en introduire d'impression étrangère dans aucun lieu de notre obéissance; comme auffi d'imprimer, ou faire imprimer, vendre, faire vendre, debiter, ni contrefaire ledit Ouvrage, ni d'en faire aucuns extraits sous quelque prétexte que ce puifle être, fans la permiffion expresse & par écrit dudit Expofant, ou de ceux qui auront droit de lui, à peine de confifcation des Exemplaires contrefaits, de trois mille livres d'amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l'Hôtel-Dieu de Paris, & l'autre tiers audit Exposant, ou à celui qui aura droit de lui, & de tous dépens, dommages & in

térêts. A la charge que ces Présentes seront enregistrées tout au long fur le Registre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la date d'icelles; que l'impreffion dudit Ouvrage sera faite dans notre Royaume, & non ailleurs, en beau papier papier & beaux caractères, conformément aux Réglemens de la Librairie, & notamment à celui du dix Avril 1725, à peine de déchéance du présent Privilége; qu'avant de l'exposer en vente, le Manufcrit qui aura fervi de copie à l'impreffion dudiť Ouvrage, fera remis dans le même état où l'approbation y aura été donnée, ès mains de notre très-cher & féal Chevalier, Garde des Sceaux de France, le Sieur HUE DE MIROMESNIL; qu'il en sera ensuite remis deux Exemplaires dans notre Bibliothèque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, un dans celle de notre très-cher & féal Chevalier Chan celier de France, le Sieur DE MAUPEOU ; & un dans celle dudit Sieur HUE DE MIROMESNIL; le tout à peine de nullité des Présentes: du contenu desquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Exposant & fes ayans - cause, pleinement & paisiblement, fans souffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie des Présentes, qui sera imprimée tout au long, au commencement ou à la fin dudit Ouvrage, foit tenue pour duement signifiée, & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amés & féaux Conseillers, Secrétaires, foi soit ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre Huissier ou Sergent sur ce requis, de faire, pour l'exécution d'icelles, tous actes requis & nécessaires, sans demander autre permiffion, & nonobstant clameur de Haro, Charte Normande, & Lettres à ce contraires: CAR tel est notre plaifir. Donné à Paris, le cinquième jour du mois de Juillet, l'an de grâce mil sept cent soixante-quinze, & de notre Règne le deuxième. Par le Roi en fon Confeil.

Signé, LE BEGUE.

Registre sur le Registre XIX de la Chambre Royale & Syndicale des Libraires & Imprimeurs de Paris, N° 2650, fol. 452, conformément au Règlement de 1723. A Paris, ce 7 Juillet 17750

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