famille, qui par sa mort feroit demeurée fans aucun avantage de la fortune.

Quand il plut au Roy d'augmen ter cette Compagnie, M. Pouchard y fut d'abord appellé comme Affocié. Nous l'avons vû ici très-affidu, & toujours inftruit fur toutes les matiéres dont les questions se présentoient. Il a signalé son sçavoir & sa plume dans le Journal des Sçavans, dont il avoit la principale direction. Sa grande capacité lui fit donner la Chaire de Profeffeur Royal en Langue Grecque.

M. Pouchard peut avoir quelquefois trop fuivi fon penchant à la critique, mais il n'a pas cru que fes décisions fuffent des arrêts, & nous devons croire qu'il les a faites avec fimplicité & fuivant fes lumieres ; peut-être croyant feulement par-là

égayer fon ftyle, & fe faire davanta ge rechercher par les Lecteurs qui aiment mieux les fatyres que les louanges. Malgré tout cela,ceux qui le connoiffoient particuliérement, le connoiffoient pour officieux,plein de bonté, & fur-tout très-attaché à la Religion. L'honneur & la vertu qui l'accompagnérent dans toute fa vie, rendront toujours fa mémoire chére à fes amis, & feront durer long-tems les regrets de l'Académie.

CATALOGUE DES OUVRAGES de M. POUCHARD,

1. Il a beaucoup contribué à l'Edition des anciens Mathématiciens Grecs, entreprife par M. Thevenot.

2. Il a travaillé au Journal des Sçavans

depuis

depuis 1702. jusqu'à sa mort arrivée le 12. Décembre 1705.

3. Il a laiffé manufcrite, une Hiftoire univerfelle depuis la Création du Monde jufqu'à la mort de Cléopatre.

ELOGE

DE M. BARAT.

ICOLAS Barat, que

M. Def 1706.

NT

publique

ques.

préaux avoit nommé pour fon Affemblée Eléve, étoit né à Bourges. Il fit fes d'après Pâpremiéres études à Sens, & vint les achever à Paris, où il s'adonna particuliérement aux Langues Orientales. Le P. Thomaffin qui le connut, & qui avoit deffein de compofer un Gloffaire pour fervir à la con noiffance de ces Langues, fit fi bien qu'il l'attira près de lui, & l'on ne

Tome I.

D

doute pas, que

fans le fecours de

M. Barat, il n'eût eu bien de la peine à achever un pareil Ouvrage. Ce fçavant Pere avoit une affection & une estime toute particuliére pour lui, & ne fe plaignoit que de fa trop grande & trop continuelle applica

tion à l'étude ; comme s'il eût prévû dès-lors que ces grands travaux pourroient épuifer fes forces, & abréger fa vie.

M. Duhamel qui le pria dans la fuite de l'aider pour l'impreffion de la Bible qu'il avoit entreprise, a rendu un témoignage authentique de fon fçavoir & des fecours qu'il en a tirez. Mais tout ce fçavoir & cette profonde doctrine n'étoient pas encore ce qu'il y avoit de plus eftimable en lui. Sa piété fincére paroiffoit dans toutes les actions, & dans tous fes difcours; & fon extrême charité

MR. BARA T. 43 envers les pauvres lui faifoit répandre avec joie jufqu'à fon nécessaire. Il fut choisi pour un des Sous-maîtres du Collége Mazarin; & dans ce petit emploi, peu fenfible à l'ambition, il s'attacha à entretenir commerce avec tous les Sçavans étrangers. Cette Académie qui l'avoit adopté, fe promettoit de profiter long-tems de fes lumiéres, mais une prompte mort a trahi toutes nos efpérances.

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CATALOGUE DE'S QUVRAGES de M. BARAT.

1. Il a beaucoup aidé le P. Thomaffin de l'Oratoire, pour fon Gloffaire de la Langue Hébraïque.

2. Il a eu beaucoup de part à la Nouvelle Bibliothéque choifie, où l'on fait connoître les bons Livres en divers gen