Imágenes de páginas
PDF
EPUB

pour con

clure un

hift. con. I. 13.cap. 15.

พ.7.

De Theu

bif. 1. 16.

mais celui-ci s'arrêta à Lyon, parce que le pape AN1555 aïant publié un bref, par lequel il étoit ordonné que celui à qui l'évêché d'Oftie écherroit de traité avec droit, feroit doïen du facré college, & qu'en le pape. cette qualité, il marcheroit avant les cardinaux Pallavic. qui feroient plus anciens lui; que de Tournon jugea qu'il ne pouvoit aller à Rome, fans faire tort à fa dignité, ne voulant pas ceder au cardinal du Bellay, à qui cet évêché étoit échû. Mais le roi follicité par plufieurs lettres des Caraffes, lui ordonna de fe mettre au plûtôt en chemin. Le cardinal de Lorraine étoit arrivé à Rome dans le mois de Septembre, & trois mois après le traité fut conclu malgré le cardinal de Tournon, qui les larmes aux yeux déploroit les calamités futures de la France, & proteftoit qu'il n'y donnoit point fon confentement. L'on envoïa auffi-tôt au roi Louis de Saint-Gelais, feigneur de Lanfac, pour lui en porter les arti cles, & les lui faire ratifier. Le cardinal de Lorraine partit de Rome, paffa par Ferrare, & alla à Venife, pour tâcher d'engager cette république dans cette guerre: mais il reconnut qu'il avoit affaire à des hommes fages & prudens, qui étoient très-éloignés d'entrer dans fes vûes. Voici les principaux articles du traité.

XXVIL Articles du traite entre

le

pape le roi de

France.

&

De Thon in hift.lib. 16.n.2. in

Que le roi très-chrétien engageoit fa foi de proteger Paul IV, & le faint fiege contre tous ceux qui l'attaqueroient. Qu'il prendroit fous fa protection le cardinal Caraffe, le comite de Montorio, Antoine Caraffe, & leurs heritiers, ausquels il promettoit autant de bien en Italie ou en France, qu'ils en pourroient perdre dans cette guerre. Que ce traité feroit perpetuel entre le fine. "Pallavic. roi, le pape & le faint fiege, fans y comprenhift. conc. 1. dre le Piémont. Qu'on mettroit en dépôt à Ro me ou à Venife cinq cens mille écus, dont le pape ne fournira que cent cinquante, & Hen.

13.4.15.

[ocr errors]

ri II. le refte dans le mois de Février prochain, AN.1555 pour les frais de la guerre. Que le roi fera tenu de faire paffer en Italie dix ou douze mille hommes de pied étrangers, avec cinq cens gensdar mes, & autant d'autre cavalerie. Qu'il envoiera un prince pour commander. Que le pape donneroit de même fix mille fantaffins plus ou moins, felon qu'on le jugeroit à propos, & outre cela mille chevaux avec leurs officiers, nommés par fa fainteté. Qu'il donnera les vivres & le paffage libre aux troupes du roi. Qu'il fournira toute Partillerie, & autres munitions neceffaires aux dépens de la ligue. Que l'on commenceroit la guerre par le roïaume de Naples, ou par la Tofcane, ou dans la Lombardie. Qu'on feroit la guerre à Cofme de Medicis, pour remettre la republique de Florence dans fon ancienne liber té. Qu'aucun des confederés ne feroit la paix, fans le confentement de l'autre. Que le fenat de Venife feroit compris dans ce traité, & tous ceux qui y voudroient souscrire, pour la liberté de l'Italie. Que fi l'on recouvre le roïaume de Naples, fa fainteté en donnera l'inveftiture à un des enfans du roi, pourvû que ce ne foir pas le dauphin, à la reserve de la ville de Benevent qui appartiendra au faint fiege. L'on parle enfuite des frontieres de l'état du pape. Que ce qu'on païoit tous les ans à fa fainteté pour le roïaume de Naples, feroit augmenté de vingt mille écus; Que celui qui recevra le roïaume de Naples en fief du pape, ne donnera aucune retraite aux rebelles de l'églife, & que de fon côté fa fainteté n'admettra dans les terres de l'état ecclefiaftique aucun fujet rebelle de fa majesté. Qu'on attri buera au faint fiege dans la Sicile des terres du revenu de quinze mille écus; au comte de Montorio, des biens de vingt-cinq mille écus de rente, qu'il poffederoit lui & fes heritiers avec un

B 3

pleia

plein droit; & à Antoine Caraffe pareille fomAN.1555.me, avec une pleine liberté de vendre, tranfporter, aliéner, &c.

XXVII.
L'empe-

. Il étoit dit encore dans ce même traité : Que le roi très-chrétien envoïeroit au plûtôt fon fils dans le roïaume de Naples, pour y être élevé; & que jufqu'à ce qu'il fût en âge de conduire lui-même fes affaires, le pape & le roi choifiroient des hommes capables qui en auroient l'administration. Que le roi feudataire, non plus que fes heritiers & fucceffeurs, ne pourroient être élûs, ni empereur, ni roi des Romains, ni prince de Lombardie, ni duc de Tofcane, ni enfin roi de France. Que fi cela arrivoit, il feroit obligé de renoncer auffi-tôt aux états qu'il poffederoit, & feroit déchû de toute inveftiture. Que fi le prince à caufe de la foibleffe de fon âge, ne pouvoit pas être fi-tôt envoïé, l'érat feroit néanmoins gouverné au nom de l'enfant, par des hommes que le pape & le. roi auroient choifis, & qui jureroient de fe conformer en tout aux volontés des deux monarques.. Que fi l'enfant roi ne pouvoit pas prêter fi-tôt ferment au pape, à caufe de fon âge, le roi fon pere le prêteroit au nom du fils, & que le roi feudataire le ratifieroit auffi-tôt qu'il feroit en âge, ou le feroit de nouveau, s'il étoit be oin. Qu'il feroit permis au pape, pour faciliter les vivres, d'acheter quand il voudroit dans la Sicile, jufqu'à dix mille mefures de bled, & de les faire tranfporter à Rome fans païer aucun droit. Que le roi donneroit ordre que les gouverneurs ou autres n'en empêchaffent point l'execution, & ne fiffent aucune fraude. Ĉe traité fut figné à Rome le quinziéme de Decembre.

Quelques precautions que l'on pût prendre reur & Phi-pour le tenir caché, Charles V. en eut une colippe font pie qu'il envoïa auffi-tôt à Philippe fon fils, afin informés de ce traité.

qu'il

qu'il l'examinât, & qu'il vît ce qu'il devoit faire dans cette occafion. Philippe y fut affez infenfible; AN-1555. cependant ne voulant rien negliger de ce que la prudence demandoit, il fit tous les preparatifs qu'il crut convenables pour n'être point furpris, & pour diffiper même cette tempête.

*

fait une

1.3.P.844.

bft. conc.

D'un autre côté Paul IV. pour fortifier fon XXIX. parti, résolut de faire une promotion de car: Le Pape dinaux tous devoués à fes volontés; mais com- promotion °me il en voulut créer fept, le facré college trou- de fept carva fort mauvais qu'il pensât à agir contre la pro-dinaux. meffe qu'on lui avoit fait jurer dans le conclave Ciacon. in après fon élection, qu'il ne pafferoit pas le nom- vit. pontif. bre de quatre. Le pape aïant affemblé le con- Seq. fiftoire le vingtiéme de Decembre, s'y plaignit d'abord de ceux qui publioient qu'il ne pouvoit faire que quatre cardinaux à caufe de fon ferment, & dit que c'étoit vouloir lier l'autorité pontificale qui eft abfoluë, & indépendante; qu'il vouloit élever au cardinalat ceux qui lui Pallavie. plaifoient. fans qu'on pût le contredire, parce Trid.. 13. qu'il avoit befoin de gens qui fuffent à lui, ne cap.16.n.2. fe pouvant pas fervir des anciens cardinaux qui avoient tous leur faction. Qu'il en alloit nommer d'autres, qu'il emploïeroit à la réformation de l'églife, & qu'il ne leur propoferoit que des fujets fçavans, & d'une vie exemplaire, afin que ces nouveaux cardinaux aiant voix confultative, puffent lui reprefenter ce qui feroit du fervice de l'églife. Il en nomma donc fept, fçavoir, Jean Bernardin, Scoti, clerc regulier de l'Ordre des Théatins, qui fut cardinal prêtre du titre de faint Matthieu, évêque de Plaisance, & inquifiteur de la foi. Dioméde Caraffe, Napolitain, évêque d'Ariano, prêtre cardinal du titre de faint Silveftre, & de faint Martin aux Monts. Scipion Re

B 4

Pallavicin place cette promotion le 18. de Decembre contre le fentiment de Ciaconius & d'autres,

[ocr errors]

XXX. La reine

cant par

Rebiba, Sicilien, évêque de Motola & gouver neur de Rome, qui n'étoit pas d'une famille illuftre, mais qui compenfoit l'obfcurité de fa naiffance par beaucoup de vertu. Il fut fait prêtre cardinal du titre de fainte Pudentiane, enfuite archevêque de Pife, patriarche de Conftantinople, & évêque de Sabine. Jean Antoine Capifucchi, Romain, auditeur de Rote, & fçavant jurifconfulte il eut le titre de faint Jean. Suavius de Reomans, François, de la province de Gascogne, nommé à l'évêché de Mirepoix, vala mort de Claude de Guife; il fut fait prêtre cardinal du titre de faint Jean PorteLatine, & préfet de la fignature de juftice. Jean Siliceo, Efpagnol d'une très-baffe naiffance, n'étant que le fils d'un pauvre laboureur nommé Jean Martinez Guijeno. Erant parvenu par fon merite à l'archevêché de Tolede, après avoir été precepteur de Philippe II. infant d'Espagne, il fut fait cardinal dans cette promotion, avec le titre des faints Nerée & Achillée. Enfin le feptiéme fut Jean Gropper, prevôt & doïen de l'églife de Cologne ; mais ce fçavant homme renVoia le chapeau au pape, avec une lettre d'excufe, foit à caufe de fon âge avancé, foit parce qu'il trouvoit plus d'honneur à refufer une dignité fi recherchée par les plus grands princes, qu'à la poffeder pour peu de jours, avec beau coup d'envie de la part de fes égaux. Henri II. avoit beaucoup agi pour procurer cette dignité à l'évêque de faint Papoul; mais le pape ne jugea pas à propos d'y élever ce prelat.

terre refti

Au milieu des agitations qu'éprouvoit Paul IV. Ang'e ce pape eut la confolation d'apprendre que Masue les biens rie reine d'Angleterre avoit fait confentir fon de l'églife. confeil à la reftitution des biens ecclefiaftiques Baret hift. qu'on avoit réunis à la couronne. Elle fit faire de la reft.2. enfuite une rigoureuse recherche de ceux qui

1.2. P.473.

477.

[ocr errors]

avoient

« AnteriorContinuar »