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let. nov.

3.p.129.

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Normans devinrent plus violentes. Je ne dis rien des petites poëfies de Loup de Ferrieres, d'Hincmar, de Gothefcalc (a), d'Aldoin Abbé d'Hauvil• Anna-lers* de Pafcafe Radbert, d'Aip.423. moin de Saint-Germain-des-Prez, de Annal. Michon de Saint-Riquier †, de SmaBened. Tragde ragde, d'Engelmode de Soiffons S, ST.XIV de Valdran de Strasbourg J. QuelBibl. PP.ques-uns d'entr'eux ont fait d'affez T.XVI.bons vers. Vandalbert du Diocèfe de Bibl. PP. Treves eft excufable de n'avoir point réuffi, ayant entrepris un Martyrologe où il falloit exprimer & fuivre les jours des mois, matiere fcabreuse pour la poëfie s'il en fût jamais. Mais une vie telle que celle de faint Amand de Mastricht auroit pû être traitée un peu plus poetiquement qu'elle ne l'a été par l'Abbé Milon (b): celle de Saint-Romain Archevêque de Rouen par un anonyme du neuviéme fiecle, eft un ouvrage paffablement bon.

obiit an.

905.

(a) Oudin donne aux vers de Gothescale la qualité de borridi & squalidi comme ayant été compofez dans la prifon.

(b) Cer Abbé pouvoit mieux faire ainsi qu'il pároit par fa piece întitulée, Conflictus veris hyemis, qui eft un dialogue entre les deux faifons: il eft vrai qu'il s'excufe en difant qu'il a apprehendé de ne fe pas rendre intelligible s'il prenoit le haut style.

Mais la description du fiége de Paris par les Normans auroit pu être faite en un langage plus clair & moins dur que ne l'eft celui d'Abbon Moine de Saint-Germain (a). Pourquoi Huebaud de Saint-Amand s'avifa-t-il de fe gêner à compofer une piece de cent Erente-fix vers à la loüange de Charles le Chauve dont tous les mots commencent par la lettre C? Peut-on faire quelque chofe d'excellent avec un tel fyftême, non plus qu'en voulant que les premieres lettres de chaque vers forment up acroftiche,comme l'ont fait Ermoldus Nigellus dans fon éloge de In Praf Louis le Débonnaire, Pafcafe Radbert dans les vers qu'il offrit à Charles le Chauve, & d'autres encore (b). Il n'y avoit qu'un Walafride Strabon capable de réüffir malgré cette gênante regle (c).

(a) La tmefe eft fort ufitée chez ce Poëte, inque fulas. Burgund, adiere, diones. Il adopte les mots grecs, Bafileos, Cofmos, polis, archos, & prend les chiffres grecs qui lui conviennent.

(b) Ex mf. Cod. B. Maria Parif. fignato B. XI. Le nom d'OTGERO DECANO qui eft celui du Doyen de Saint-Quentin qui fut faic Evêque d'Amiens, eft en acroftiche à des vers fur S. Quentin.

(c) Il y a deux noms importans indiquez par acrof.: tiche dans fa vifion de Wettin, fçavoir: Adhalehnus & Carolus Imperator.

tions.

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Les difciples ne marcherent pas toujours fur les traces de leurs maîtres. On apperçoit une grande difference entre la poëfie de Hucbaud de SaintAmand & celle de Milon fon oncle. Celui-ci parut beaucoup plus versé que l'autre dans la lecture des Poëtes profanes. Un de fes difciples l'en félicitant lui difoit:

Virgilii pulcro furas jam cinge cothurno.

Sed fupera falfum, vera canendo, virum.

La qualification de falfus vir a été donnée à Virgile par Wlfay a. affez de rapport au mépris que Milon avoit paru faire de l'Eneide (a). Hucbaud fameux Muficien eût pû faire en vers l'éloge de la Mufique; mais à fon défaut il en eft parvenu un jufqu'à nous de la compofition d'un Moine de Cha roux qui a fon mérite (b).

(a) Outre cet endroit de Vulfay rapporté chez Bollandus, voyez encore le même Bollandus, T. 1 Febr, p. 892. où Milon fe mocque des Poëtes & furtout de Virgile. Saint Radbod d'Utrecht dans fon fermon fur Saint Lebuin rapporté par Surius, T. 6.p. 282. fronde encore plus fort contre les Poëtes, quoiqu'il fe mêlât quelquefois du metier comme on voir au même endroit.

(b) Il eft appellé Bertrandus Prudentius, dans le manufcrit de la Bibl. Colbert. Cod. 1297. Reg. 3976. 2. Il fait une description du chant des ani. maux & furtout des oiseaux.

On remarque qu'au neuviéme fiécle, plufieurs Scavans,même parmi les Evêques, compoferent leur propre Epitaphe en vers. Tels font Raban & Hincmar mais la poëfie en eft fort fim ple, & c'étoit une occafion où l'excès étoit à craindre des deux côtez. Les licences ne furent point omifes par les Poëtes qui furent diffus. Aucun n'en ufa plus librement qu'Abbon de faint Germain, qui s'eft quelquefois rendu inintelligible pour avoir voulu affecter le haut ftyle. On ne vit gueres de Poëtes un peu étendus fous les regnes des Carlovingiens, & au commencement de celui des Capetiens,qui ne latinifaffent des mots grecs. pour les faire entrer dans leurs vers, & y trouver leur compte pour la quantité. Abbon prit cette liberté plus qu'aucun autre. Heria: les avoit placez mieux que lui, car il les avoit laiffé écrits en Grec, ce que firent auffi Milon & Hucbaud, l'Auteur de l'Epitaphe d'Al- Annata man Moine d'Hauviller, l'anonyme Bened. T. de faint Denis dans les vers préfentez 3.p.677. avec une Bible à un de nos Rois, & Capitu Dudon de Saint-Quentin fous le regner Baluz da Ray Robert. Notker ayant com-1566.

pofé à Saint-Gal vers l'an 900, une Hymne en vers hexametres, où il rappelloit les différens noms de Dieu en fangue Hébraïque & en langue Grecque, cette Hymne fe répandit dans les Eglifes de France, & fut admise pour la Fête de la Pentecôte (a):

La poëfie étant amie de l'exagération, les Poëtes de ces tems-là en userent quelquefois je me contenterai d'en rapporter deux exemples finguliers. Walafride Strabon s'humilie devant Thegan, jufqu'à fe dire un petit rat, en comparaifon de lui qu'il appelle un géant (b). L'Auteur des vers qui accompagnoient une Bible qui fut préfentée à Charles le Chauve, voulant exprimer la durée de la gloire de Capitul. ce Prince, dit qu'on verra plûtôt les 2. Col. Bretons devenir ftables & conftans 568. & les chats faire la paix avec les rats,

Baluz. T..

-(a) C'est auffi de la même Abbaye de Saint-Gal·
que fortirent plufieurs poëfies Elegiaques que l'on
adopta en France dans les ceremonies publiques, &
qui introduifirent ou entretinrent le mauvais goût
je veux parler de certains Salve fefta dies. Ardua (pes
mundi, c. connus par les Liturgiftes.

(a) Nos parvos humiles murem fibi forma fubegie
9fque gigantem effe gloria molis habet..

dick an doll qu'on

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