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labes que nous n'oferions aujourd'hui faire que breves (a).

Au refte, il eft facile de s'appercevoir que dans les fiécles dont je parle, les Poëtes qui fe bornoient aux vers héroïques, réuffiffoient mieux, la rime mife à part, que dans les Elegies & dans les autres efpéces de vers dont ils ont tenté de verfifier. Ce n'étoit plus que mifere, lorfqu'ils prenoient le metre lambe, ou Saphique ou Alcmane pour des Hymnes. Plűfieurs employerent auffi le metre Trochaïque (b), & quelques-uns en ren

(a) Penultima mulieris etfi brevis, tamen eupho nia caufâ folet acui,ficut & calefacis. Annal. Bened. T. 4. p. 686.,

(b) Parmi ces Odes Trochaïques, voyez celle d'An. gebert fur la bataille de Fontenay de l'an 841. Cod. 101. S. Martial. Lemov. Une Hymne fur le Patriarche Jofeph a foixante ftrophes de huit vers, Cod. 101. S. Martial. Adelman de Spire en fit une femblable fur les hommes illuftres de la France où il avoit été élevé. Le même metre Trochaïque fut auffi ufité dans la priere qu'on chantoit dans la Province de Narbonne ante lectum Epifcopi, Cod. Reg. 4357, 7. La vie de faint Juftin Martyr attribuée à Bede, mais qui doit lui être poftérieure, eft auffi en vers Trochaïques: & de même, Hiftoire de la reception du Corps de faint Corneille à Compiegne non encore imprimée, laquelle eft parmi les mf. de M. Joly Chantre de N. D. de Paris; & une defcription de la célébration de la Pentecôte à faint Remi de Reims fous l'Archevê que Hincmar. Cod. Reg. $304

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dirent les ftrophes Abecedaires (a) afin qu'on les retînt plus aifément : mais ces fortes de Poëfies étoient fans fel & fans verve, & quelques-unes ne font devenues dignes d'attention, que par les faits hiftoriques qu'elles contiennent, & par la connoiffance qu'el-les nous donnent de quelques perfonnages illuftres.

L'ulage qu'on vit introduire dès le neuviéme fiécle de faire rimer dans les vers hexametres la céfure avec la fin de ces vers, fit naître ce qu'on a depuis appellé du nom de vers techniques (b). On vit même dèslors des Poëfies où les rimes n'étoient qu'entre deux ou trois vers hexametres confécutifs.

Je n'ai point parlé de la profe rimée, dont les fyllabes font comptées, laquelle eut auffi beaucoup de cours. La plus ancienne & la plus mémorable, Bened. T. eft fur la destruction du Monaftere de 2.p.74%

a) Sigebert dans fes Ecrivains Eccléfiaftiques, Cap. 99. dit qu'Altman Moine d'Hauviller avoit décrit les ravages des Normans en quatre Alphabets, à l'exemple du Prophete Jeremie.

(b) D'autres les ont appellez vers Leonins; mais Porigine de ce nom eft reftée incertaine.

Annal.

Univ.

288.

Analect.

Hift. faint-Florent de Glonne. On peut y Parif. T. joindre celle de Sigloard Chanoine de 1. pag. Reims fur le meurtre de l'Archevêque Foulques. Celle qui fut compofée cent ans après touchant les mœurs du regne du Roy Robert qui y font repréfentées ironiquement, a mérité l'attention des lecteurs, à cause de la manov. edit. niere dont les perfonnages y font cap. 366. chez fous des noms tirez du Paganisme ou des Livres Saints. La fatyre fut donc auffi employée par les Poëtes dès le tems dont je parle, mais rarement: & avec toutes mes recherches, je n'ai trouvé qu'un nommé Varnier qui fit à Rouen vers l'an 1000. une longue fatyre d'un Poëte Ecoffois re- tiré en France, nommé Moriuht, laquelle, quoiqu'adreffée à Robert Armf.10210 chevêque de cette ville, n'eft pas 3. M. Du exempte de termes un peu libres, ni Cange a d'avantures romanefques.

Cod. Reg.

cité cette

Poefie A l'égard de la Poëfie en langue Gloffaire. Vulgaire de ces tems-là, il femble

Thegan.

que

celle qui avoit fubfifté fous Charlemagne, continua d'être familiere dans la bouche des courtifans. Les Historiens ont remarqué, que quoique Louis le Débonnaire en eût été imbu dans fa

jeuneffe

ad

jeuneffe, il n'y prit cependant aucun goût, & que ces Poëfies lui déplaifoient. On continua fans doute à compofer de ces Poëfies fous Charles le Chron. Chauve, & ce ne peuvent être que des Alberic chanfons de ce genre-là, qu'Alberics. avoit vû au treiziéme fiécle, lorfqu'il écrivit que la victoire de Charles le Chauve fur le Comte Girard, étoit attestée par les Cantiques Héroïques. Perhibent Heroica Cantilena. Il n'a pas dû être plus difficile de compofer des chansons en rimes fuivant le langage vulgaire des François d'alors, qu'il l'a été d'en compofer en rimes dans la langue Teutonique l'an 883. telles qu'on en voit dans le Pere Mabillon: Bened. T. & fi la langue Tudefque ou Germa-3.p.684. nique fut fufceptible de mefures, com-Thef. anme il paroît par l'ouvrage d'Otfride tiq. Tex fur les Evangiles, la langue RomaineRuftique pût, ce femble, fubir les mêmes regles.

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Annal.

tonic.T..

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DIALECTIQUE, PHYSI.
QUE ET MEDECINE.

CE que j'ai dit plus haut fur le dé

faut de critique qui regna dans le neuviéme & dixiéme fiécle, marque affez que la Dialectique ou Logique n'y étoit pas fort cultivée, & qu'on ne fçavoit pas s'en fervir auffi souvent ni auffi à propos qu'il eût été befoin. En effet on ne connoiffoit alors que la Dialectique qu'on attribuoit à faint Auguftin, & c'étoit le feul traité que l'on vit pour débrouiller l'efprit, éclaircir les idées, & donner de la justesse dans le raifonnement. Cet ouvrage n'eft autre que le traité des dix caté gories, & il tenoit lieu de Logique. Vita S. Remi d'Auxerre étant à Paris fur la Odon. fin du neuviéme fiécle, y donna des leçons fur ce traité, qui paffoit pour être un ouvrage que le faint Docteur avoit envoyé à fon fils Aldeodat. Jean de Vendieres ou de Gorze étudia auffi Joann. cinquante ans après ou environ, le même Traité avec l'Introduction de

Cluniac.

Vita B.

Gorz.

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