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au-deffus & au-deffous de l'infcription ont tous rapport à la structure d'un Port: & ce Port eft des mieux marqué par le demi cercle dans lequel eft un anchre.

L'avis du Sçavant qui m'a aidé à appercevoir ces chofes eft, que ces Grapita pourroient bien être les Grammite dont Etienne de Byzance fait mention au mot Γραμμοι, Γράμμον πολις εν Κρητη οι πολίται Γραμμιται και Γραμμίτιοι, εἰσι δὲ γραμμῆται, πρὸς Κελτικῇ ἔθνος. Gra matum fe trouve dans l'Itineraire *Entre d'Antonin: *mais on ne fçauroir affuBefaçon rer que ce foit le même endroit.

& Straf

bourg.

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Je refpecte infiniment les lumieres de

ce Sçavant: mais je crois pouvoir rifquer auffi quelques conjectures pour l'éclairciffement d'une médaille fi finguliere. Il me paroît que la figure du Port qu'on apperçoit facilement fans l'aide d'aucun verre,, peut fervir à trouver du fens dans le mot Grapite. On fe fert dans la marine du terme de Grapin pour fignifier une petite an chre à cinq pattes, on appelle ces fortes d'anclires des Grapins d'abordage. Ce terme ayant un rapport evident avec le Port représenté sur la piece, il

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femble qu'on peut fe contenter de dire que c'eft une piece de monnoye de quelques peuples fituez fur un Port, foit que ce Port foit celui d'une riviere, foit que ce foit un Port de mer. Les termes de Graive, ou Greve, Gravier, Gravelle, Graverie, Grabelle & celui de Growan en bas Breton ont tous auffi du rapport avec l'endroit où les vaiffeaux abordent; c'eft-à-dire, avec le fable ou l'arene dans laquelle on fait entrer l'anchre. On peut confulter dans le Gloffaire de M. du Cange les endroits où ces mots font employez, fans oublier celui de Grapeda, qui felon un ancien Regiftre de la Chambre des Comptes fignifioit un droit fur le poiffon expofé en vente. Tout cela enfemble doit fatisfaire un curieux qui ne demande point de démonstrations en ces fortes de matieres.

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Mais fi l'on veut fçavoir pourquoi une piece fi particuliere fe trouve feule mêlée parmi des milliers de pieces Romaines; je puis répondre premierement qu'il n'eft pas für qu'elle ait été feule, parce qu'il y a eu un grand nombre de ces pieces perdues entre les

que

mains de ceux à qui le Vigneron en a donné ; il y en a eu auffi une trèsgrande quantité perdues dans la terre a caufe de leur petitesse & de la fragilité de la matiere. Secondement quand même entre trois ou quatre mille pieces Romaines, il ne fe feroit trouvé que celle-là de Gauloife, on ne doit point être plus furpris que lorfde nos jours entre, pareille, quantité de liards de France, il ne s'y trouve qu'une feule piece étrangere ou d'un tems reculé. C'eft ce qui fe vojt affez fouvent. Ainfi la piece en queftion a pû être apportée de quelque endroit comme Marseille où l'on a long-tems parlé Grec, & où le commerce étoit plus fréquent avec les Orientaux; à moins qu'on n'aime mieux dire qu'elle feroit de celles qui auroient eu cours dans le milieu de la Gaule Celtique où la riviere d'Yonne (ICAVNA, ou bien Igauna,) a toujours été plus riche en Ports que la riviere de Seine, parce que de tout tems elle a été plus fournie d'eau.

C'eft encore dans le Faubourg de Saint-Martin-lez-Saint-Julien & dans le jardin même de l'Abbaye des Bene

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dictines que l'on trouva en l'an 16541 une agathe dont je vais rapporter l'inf cription. Ce jardin a de tout tems été fécond en antiquitez: parce que c'étoit-là qu'étoit fitué l'ancien Autricum dont l'on appella depuis cette partie fimplement du nom de Villare', Villers. Outre les pots de médailles de grand bronze qui y furent découverts quand on y fit la nouvelle enceinte vers ce tems-là, la Diane chaffereffe que j'ai repréfentée ailleurs en vient Tom. I. encore. Le Jardinier ayant trouvé l'agathe dont je parle, tenante encore un peu à la bague d'or dans laquelle elle étoit enchâffée, la préfenta à Madame de la Magdelaine de Ragny alors Coadjutrice de l'Abbeffe, laquelle la fit voir aux curieux du pays; ify en eut un qui en prit l'empreinte que j'ai trouvé parmi fes papiers, & qui eft ici repréfentée. Elle n'a pas encore paru, parce que dans le tems Fig. 2. de cette petite découverte, il n'y avoit en France ni Journaux des Sça1 vans ni Académie des Inscriptions & Belles Lettres.

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On conviendra affez que ces deux mots θαλάσσει Ζησαισ veulent dire Thas

Voye

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laffio vivas, ou Thalaffio vixeris, Mais quel eft ce Thalaffius, c'eft ce qui n'eft ni aifé à décider, ni fort important. Je fçais bien que Tite-Live traitant du rapt des Sabines parle d'un Thalaffius: que Plutarque en parle auffi à l'article de Romulus. On trouve pareillement dans Catulle l'exprefIn Epi- fion fervire Thalaffio dans le fens qui that. Ju-fignifie rapere virginem. On trouve Manlia auffi que parmi les Payens Thalafio étoit une efpece de panier propre à mettre des pelottons de laine. On peut voir là-deflus Varron,& Servius fur le premier livre de l'Enéïde. Soit donc que Thalaffius foit le nom propre d'un homme, ou un nom donné par allufion au fait de Thalaffius des Sabines; ou qu'il fignifie l'ouvrage des mains auquel la nouvelle mariée devoit s'appliquer, il paroît que cette agathe a été une efpece d'anneau nuptial qui renfermoit des vœux pour la fanté de l'épouse, ou qui devoit fervir à lui rappeller la fidélité de l'état du mariage. Gette bague pouvoit avoir été apportée à Autric par quelque habitant de la Provence, ainfi que la pie

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