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bald s'étant échappé, vint à Paris & fit des eleves à Sainte Genevieve avec une telle facilité, que les Chanoines obtinrent de fon Evêque qu'il vînt tous les ans pour ranimer les Etudes Labb, parmi eux. Geoffroy de Vigeois nous Bibl. T. apprend avec quelle rigueur on punif 2, p.283. foit publiquement les fautes que les Lecteurs faifoient contre la quantité, & que la honte qui revenoit de ces fortes de repréhensions contribuoit à produire quelques habiles gens. Ce fut par allufion à cette maniere d'enfeigner, que Rathier Moine de Lobes Fulcuin étant en Provence quelques années in Geftis Abbat auparavant, y intitula ferva dorfum 2, novi ou Spera dorfum un traité de GramSpicileg. maire qu'il y avoit compofé à l'usage p.36. du fils d'un Seigneur.

Laub. T.

1.

ETUDE DES LIVRES Saints & des Matieres Théologiques.

Eux qui s'étoient rendu habiles

C dans la Latinité & dans le Grec

par la lecture des Auteurs profanes, n'eurent pas de peine à fe diftinguer dans l'étude des Livres facrez. Louis le Débonnaire formé par les foins de Charlemagne dans les Sciences, fçut démêler dans ces Livres le fens fpirituel ou moral, & l'anagogique d'avec Thegan. le fens naturel. Il y a eu peu de fiécles qui nous ait fourni tant d'Interprêtes de l'Ecriture Sainte, que le neuviéme. Raban fut un des plus diffus. Il faifoit gloire de tranfcrire fouvent mot à mot les textes des Peres, Ex Braf. pour épargner aux perfonnes pauvres Ezechiel. la dépenfe d'acheter leurs ouvrages: & afin qu'on ne s'y trompât pas, il fit ce qu'on n'avoit pas encore vû, & il mit leurs noms à la marge. Pafcafe n'entreprit d'écrire que fur certains endroits, & il fe déclara auffi copiste,

Rabani in

V.Ma

ne s'attribuant que la nouveauté du tour. Remi d'Auxerre imita Raban en bill. fac. plufieurs chofes, mais dans un style un different, & qui tenoit tou128.129. jours du Grammairien, quoique dans le fond ce Moine fût un excellent Théologien.

4. Bened.

T. 2. f.

peu

Les Grecs avoient excité Louis le Débonnaire à examiner la queftion du. culte des Images déja difcutée fous. Charlemagne. Les Evêques de France tinrent un jufte milieu, n'improuvant que l'excès du culte. Cette queftion produifit quelques recueils femblables à ceux des Livres Carolins mais plus moderez. Le reclus Dungale. fut un de ceux qui écrivit le mieux contre les erreurs de Claude de Turin, procedant toujours par autorités. Les Evêques devoient faire tous les jours des conférences à leurs Clercs. fur l'Ecriture Sainte fuivant le Concile de Paris de l'an 829. Ils devoient auffi avoir un Homiliaire avec la traduction en langue vulgaire. Les Laïques de qualité demanderent à être inftruits. On en a un exemple dans la perfonne du Comte d'Orleans; c'eft ce qui produifit le Livre de Jonas

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Evêque de cette Ville de inftitutione
Laïcali qui eft un tiffu de l'Ecriture &
des Peres fuivant l'ufage de ces tems-
là.

Duchêre

T. 2. p.

Il n'eft pas de mon deffein de remarquer le progrez que dut faire en Allemagne la connoiffance de l'Hiftoire Sainte, par le moyen de la traduation que l'Empereur Louis le Débonnaire avoit fait faire de la Bible en 326. Poëfie Germanique. Un petit ouvrage compofé en latin dans le fein de la France à l'ufage de quelques-uns dont la langue naturelle étoit la Teutonique, excita les efprits ; & l'on vit s'introduire quelques differences dans les manieres théologiques de parler parmi Mabill. ceux qui penfoient de même. Le trop jac.4. Be ·Praf, ad de familiarité avec les diftinctions pui- ned. fées dans les Philofophes, le trop de curiofité à fonder les myfteres (a) & trop d'attachement à certains endroits des Peres, fans prendre la peine de les

(a) Une queftion qui s'éleva fur l'Euchariftie fur fi peu de ente, que dans les écrits qu'on s'envoyoit de part & d'autre on mettoit le nom de l'Euchariftie ou de Corps de N. S. en lettres renversées, même en grec, de crainte apparemment de bleffer la modeftie du commun des Fidéles, fi ces écrits fuflent tombez entre leurs mains. Analect. Mabill. in fol. p. 17. in variis obferv.

Can. 37.

conferer avec d'autres; tout cela enfemble fit naître de grandes conteftations. Il paroît par un Canon du Conou 38. cile de Meaux de l'an 845. que les nouveautez de doctrine venoient principalement des monafteres, parce que c'étoient les lieux où l'on avoit les livres plus commodément, & où l'on étoit plus ftudieux. Godefcalc moine d'Orbais excita des troubles qui exercerent long-tems les efprits. Le moine de Corbie qui s'appuya fur le livre de faint Auguftin, de quantitate anime, pour affurer qu'il n'y avoit qu'une feule

& même ame dans tous les hommes, Ex Ms. n'eut aucuns fectateurs, fon confrere Mon. S. Ratran l'ayant folidement refuté.. Elig. Nowiem. Si au neuviéme fiecle on tranfcrivit les auteurs profanes dans les Cloîtres, l'on s'y occupa à plus forte raifon à faire des copies de la Bible, & des Peres de l'Eglife (a). La Bible étoit en effet encore affez rare, pour que des Evêques n'en euffent pas une en

(a) Les Religieufes tranfcrivirent auffi quelques Livres par la neceffité de multiplier les exemplaires. On conferve dans des Abbayes des Bibles qui avoient été écrites pour être offertes à nos Rois du IX. fiécle, & quelques autres du même genre font revenus à la, Bibliotheque du Roy.

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