ciens, on put à plus forte raison don ner dans cette erreur au dixiéme fiécle. Abbon de Fleury fut auffi foupçonné log.ipfius de Magie, & fans doute par les mêmes raifons que Gerbert: peut-être auffi a-t-on confondu celui-ci avec Geber célébre Médécin & Aftronome Arabe du huitiéme ou neuviéme fiécle, dont on a des Traitez fort curieux (a). Un des difciples de FulAnnal. Bened. bert de Chartres élevé à l'école de 1.4. P.Gerbert, écrivit auffi fur des fujets de Mathématique. C'eft Francon Écolâtre de Liege, dont il parut un Traité de la Quadrature du cercle, & fur`le Comput Eccléfiaftique. Un nommé Adalbaud dédia à Gerbert un Traité de Geométrie; & je croirois que c'eft le même que l'Evêque de Maftricht de ce nom, dont on fçait qu'il écri Cod. Reg. vit fur le cours des Aftres à l'occafion d'un endroit de Boëce; l'Auteur y fit voir amplement qu'il avoit beaucoup étudié la Sphere par rapport aux Planetes.

163.

God.Reg. mf.5495.

3.

mf.6055.

(a) L'Abbé Tritheme nous apprend qu'il fut auffi foupçonné de Magie, & qu'il fe lava de certe tache. Eccardus Tomo 2. fcript. medii avi Col. 18294

Quoi

Quoique Gerbert eût quitté la France dès l'an 998. on ne peut pas dire qu'il n'y eût pas enfeigné les différentes manieres de dreffer des horfoges folaires. Il n'attendit pas qu'il fûr en Allemagne pour divulguer fon fecret. J'ai trouvé dans une même Bibliotheque deux copies de ce Traité, écrites au treiziéme fiécle (a). Ces En SorHorloges non plus que celui que Herman inventa en Allemagne pour l'u- 1269. in tilité des voyageurs, n'étoient d'au- 4.& in fol. cun ufage pendant la nuit. Le Roy faint Louis plus de deux cens ans après, mefuroit encore la longueur de fes lectures de nuit par la durée d'un cierge, de même à peu près qu'avoit Malmes fait Ælfred Roy d'Angleterre, mort bar.

(a) Il commence ainfi Incipit liber Gileberti de Aftrolabio. Quicunque Aftronomice difciplinæ fcientiam & celeftium fpheram, geometricaliumque menfurarum altioremque fcientiam diligenti veritatis inquifi tione altius rimare conatur, & certiffimas horologiorum quorumliber climatum rationes & quælibet ad hæc pertinentia induftrius difcriminare nititur, hanc Walzagoram, id eft, planam fpheram Ptolomei, feu Aftro lapfum folerti indagatione perquirat.

Et plus bas : Eft autem Walzagora tabula ad cœli retunditatem conformata cujus utraque fuperficies æquali Spatiorum interftitio, quadrifidis ab ipfo centro per diametrum lineationibus partita eft. Il y a auffi plufieus autres termes du métier: Almare, Almagip, Walzarzene, Catemalzini, Almucantaraz.

Tom. II.

H

bone. Cod

1249.

Willem.

en l'an 900. Raban dans fon Traité V. Mar du Comput, ne parle auffi que de Ca fes Rits drans folaires. On trouve en quelques monaftiq Manufcrits de ces tems-là des regles

tene dans

Item Cod.

Reg. mf. pour connoître l'heure qu'il étoit par 4426.5. P'étendue de l'ombre du &3865. humain, corps 7. felon les différens mois de l'année. GEOGRA Il n'y avoit gueres que ceux qui avoient connoiffance de la Sphere en ces fiécles, qui puffent raifonner à fond de la Géographie. Or ces Sçavans furent rares: ôtez l'Aftronome de la Cour de Louis le Débonnaire, Gerbert & Abbon de Fleury, peu de Sçavans s'embaraffoient de fçavoir de quelle figure étoit la Terre, combien elle pouvoit avoir de circonférence ni quels étoient les différens Peuples qui l'habitoient. Ce que j'ai déja dit cy-deffus touchant un baffin ou plat d'argent d'une grandeur extraordinaire, où le Globe de la Terre étoit repréfenté, marque que fous Louis le Annal, Débonnaire, il y avoit eu à Aix-laBertin. Chapelle un refte de curiofité Géographique mais les connoiffances étoient fort foibles de ce côté-là.

ad an.

842.

:

Les Poëtes tenoient le même langage que du tems de Charlemagne :

Hic Petrus & Paulus quadrati lu- Walafr.

Arab. r. 4.mifcell.

minaria mundi.
Cependant le Poëte dont eft ce vers Balu
avoit lû un Cofmographe nommé
Fortunat, puifqu'il l'envoya à l'Ecof
fois fon ami, en lui difant :

En Fortunati oratus tibi mitto libellos,
Menforemque orbis perlege, Scribe,

re duc.

Hincmar fut en contradiction avec lui-même fur le nombre des parties du monde. Dans un des articles qu'il oppose à fon neveu l'Evêque de Laon où il s'attachoit à parler exactement, il cite cet ancien diftique pour prouver que la Croix figure les quatre parties du monde.

Refpice diftinctis quadratum partibus

orbem,

Ut fignum fidei cuncta tenere probes. Et dans fon Traité de ferculo Salomonis, parlant des trois corbeilles de l'Evangile, il dit qu'elles fignifient la prédication de l'Evangile en Afie, en Afrique, & en Europe, fans faire mention d'une quatrième partie. Une piéce cod. Reg de vers compofée fur Reims fous l'Es 30+ pifcopat du même Hincmar, met:

Climate fub quadro mundi plebs Chrí– fticolarum.

Les Commentateurs de l'Ecriture Sainte & furtout de la Genefe, eurent occafion de faire quelques recherches fur les anciens peuples dans les livres des Auteurs profanes : c'est ce que j'ai remarqué en particulier dans celui d'Angelome de Luxeu, qui cite Antiquitatum libros, & qui avouë fa difette quand les livres ne lui avoient rien fourni après fes recherches: Harum gentium, dit-il, pofteriora nomina invenire non potui.

La Cofmographie d'Ethieus ne fut pas abfolument rare en ces fiécles. On la confervoit à Saint-Riquier, à la Cathédrale de Reims, & il en refte des exemplaires auffi bien que l'Itineraire de l'Empire, dont l'Ecriture approche du neuviéme ou du dixiéme fiécle. Ce fut là auffi-bien que dans les Commentaires de Céfar, que chacun pût voir les anciens noms des Villes & Châteaux des Gaules. L'un des Auteurs de la continuation des Annales de Saint-Bertin, qui fut vraifemblablement Prudence Evêque de