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jufqu'à préfent n'avoit écrit l'Histoire de cette Province, quoy-qu'elle foit l'une des plus grandes & des plus importantes du Royaume, & où il s'eft paffé des actions plus éclatantes, & où l'on a vû des événemens auffi grands, auffi finguliers, & en auffi grand nombre qu'en aucune autre Province de France. J'ay crû qu'après avoir travaillé aux Mémoires abrégés que l'on defiroit, je devois en donner au Public de plus étendus, qui puffent fervir à l'Hiftoire de Champagne, & exciter par cette premiere idée quelque perfonne habile à en compofer un corps d'Hiftoire, qui ne fçauroit être que bien reçû de ceux qui s'appliquent à cette forte d'étude. Cependant fi cet effay eft favorablement reçû du Public, & que perfonne ne fe préfente pour luy donner cette Hiftoire entiere, je pourray, fi le Seigneur me donne affez de vie, me déterminer à l'entreprendre, pourvû que les perfonnes doctes & curieufes veuillent bien

me communiquer les Mémoires qu'etles peuvent avoir des lieux particuliers de la Province de Champagne, où il fe trouvera quelque chofe de confidérable, & où il fe fera paffé quelque action digne d'être tranfmife à la poftérité. J'ay eû foin de corriger dans ces Mémoires plufieurs fautes que j'ay reconnues dans les premiers, & qui ont été fuivies par M. de Piganiol, lequel a donné depuis peu au Public un ouvrage qui a pour titre: Nouvelle Defcription de la France; dans lequel il a tranfcrit dans la description de la Champagne unc partie de mes premiers Mémoires, qui n'étoient qu'un abrégé de ceux que je donne aujourd'huy au Public, & qui contenoient ces erreurs que j'ay ôtées dans ceux-cy, après les avoir reconnues par la lecture de plusieurs chartres & anciens manufcrits qui m'ont été communiqués. Je me fuis particulierement appliqué à ne rien avancer de fabuleux, pour n'en point. impofer au Public, Si néanmoins il y

a des perfonnes qui foient dans des fentimens contraires, ils me feront beaucoup de grace s'ils veulent bien me communiquer leurs lumieres afin que je puiffe en profiter. Je ne me vante pas de n'avoir rien dit que de vray; je garantis feulement mon intention & mon exactitude; car je puis affûrer que je n'ay rien écrit que fur la foy des Hiftoriens & fur des Mémoires que j'ay crû fideles & exacts; j'ay même affecté en plufieurs endroits de me fervir des mêmes termes que j'ay trouvés dans ces Historiens, fans craindre de paffer pour plagiaire, perfuadé qu'aucun homme raifonnable ne pouffera la critique jufqu'à traiter de plagiaire un Hiftorien, qui dans la vue de composer I'Hiftoire particuliere d'une Province que perfonne ne s'eft avifé de donner au Public, rapporte des événemens dont d'autres ont parlé avant luy.

Il y a des Abbaïes dont je n'ay point marqué le temps de la fondation, parce que les titres en ont été

perdus ; & d'autres dont je n'ay pû avoir affez de connoiffance. Au reste j'ay tâché d'ajuster les choses au goût de notre fiécle, fans néanmoins m'éloigner de la vérité qu'un Hiftorien doit avoir principalement en vûë.

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APPROBATION.

Ay lu par ordre de Monfeigneur le Garde des Sceaux, un Manuf crit intitulé: Mémoires Hiftoriques de la Province de Champagne, &c. par le Sieur Baugier. Ces Mémoires m'ont paru très-utiles & trèscurieux, & peuvent faire partie de l'Hiftoire générale du Royaume ; & je n'y ay rien trouvé qui doive en empêcher l'impreffion. Fait ce vingt Mars mil fept cens vingt. Signés MOREAU DE MAUTOUR,

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