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1687.

prit de fa fille & de fes Domeftiques, qui l'expofent lui-même à de groffes amendes ; & qu'il va la marier avec M. Tuetout Médecin. Colombine trouve qu'il a tort de fe plaindre d'Ifabelle, qui met tout en ufage, par ufage, par le commerce qu'elle a avec les Beaux-Efprits & les Gens de qualité, pour faire oublier qu'elle eft la fille d'un Bourgeois qui ne s'eft pas encore fait annoblir; que c'eft un meurtre de l'unir à M. Tuetout, forfqu'elle pourroit épou fer un Homme de Robbe, toujours néceffaire en cas de Procès. Baffemine rejette ce partì, en difant que les Gens de Robbe font trop les entendus, & qu'ils regardent ordinairement un beau-Pere comme un petit Vaffal ; qu'ainfi c'eft par prudence qu'il choifit un Médecin, avec lequel il pourra vivre bourgeoifement. Il fe propofe auffi de rompre le Rendez-vous donné à Ifabelle par le Chevalier Faquinet, ce qu'il a appris par une Lettre de ce dernier. Scentre Ifabelle & Colombine. Elle roule fur le mépris qu'Ifabelle a de la Profeffion de fon Pere, & fur fa paffion pour le Jeu. La morafe de Colombine à ce fujet eft parfaite: Elle foutient, & avec grande raifon, que le Jeu, de quelque nature qu'on le prenne, eft plein de dangereufes conféquences furtout pour une fille; qu'il ne faut pas pouffer les malheureux jufqu'à la derniere extrêmité; que le gain engage fouvent à des complaifances qui menent

loin; que c'est encore bien pis fi l'on vient à 1687 perdre, puifque cela met dans la néceffité d'emprunter, & de faire connoître fes befoins aux gens qui découvrent les leurs à leur tour, & qu'enfin chacun ne fe tire d'affaire que par un foulagement réciproque. Tout le Dia logue de cette Sc. eft de la même force. Sc. du More, entre Ifabelle, Colombine & Arlequin en More. Ce dernier, après avoir fait l'étalage de tous fes talens, fe présente pour entrer au fervice d'Ifabelle. Il y a une trentaine de Vers fur les Abbés coquets qui font très-joliment tournés, & ils peuvent éga lement aujourd'hui faire Portraits, parce qu'il

n'y a toujours que trop d'originaux en cette efpèce. Sc. fur les Romans, entre Ifabelle & Colombine. Critique des Lectures à la mode; c'étoit celle des Ouvrages qui four→ millent encore aujourd'hui. Sc. du Baron, entre Ifabelle, Colombine & Arlequin en Ba ron. Ce dernier, par fes maniéres, fa fatuité & fes impertinens propos, rend fi bien le ridicule des Jeunes gens, que l'imitation eft parfaite. Sc. entre Baffemine, Ifabelle & Colombine. Le pere veut abfolument que fa fille devienne l'époufe de M. Tuetout, mais Ifabelle protefte qu'il n'en fera jamais rien. Sc. de la Comteffe, entre Ifabelle, Colombine & Arlequin déguisé en Comteffe; c'eft du bas comique. Sc. entre M. Tuetout & Colombine.

1687. Malgré tout ce que celle-ci dit contre fa Maî treffe, pour y faire renoncer le vieux Médecin, il fe flatte, en l'époufant, de lui faire paffer fa paffion pour le Jeu. Sc. qui prépare celle de l'arrivée du Commiffaire. Baf femine fe défole de ce que fa fille vient en fa présence de déchirer les Articles du Mariage. Colombine lui propofe, pour éviter tout fcandale, de faire venir fon parent Commiffaire. Tuetout qui arrive, affure qu'Ifabelle vient de lui déclarer qu'elle n'aura jamais d'autre époux qu' Aurelio, qu'ainfi n'étant pas curieux d'encourir les risques de la coquetterie, il aime mieux renoncer au mariage projetté. Sc. du Commiffaire, entre M. Baffemine, M. Tuetout & Arlequin en Commiffaire. Ce dernier fait comiquement le récit d'une partie des fonctions de cette Charge, & fur ce que Baffemine lui dit qu'il doit être prévenu du fujet pour lequel il eft mandé, il répond qu'oui; qu'il s'agit d'une femme qui le fait enrager. Baffemine dit que grace à Dieu il n'en a plus, mais qu'il eft queftion de fa fille, véritable efprit de contradiction. Sc. du Plaidoïé d'Ifabelle, Colombine & plufieurs parens. lequin en Commiffaire trouvant bien dur le fiége fur lequel il s'affied, le Valet lui répond que c'eft parce qu'aujourd'hui la Juftice eft diablement molle, & qu'on ne fçauroit prendre trop de précaution: Plaifanterie que je

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rapporte, pour continuer à donner une idée 1687. de celles de ce tems là. Arlequin se tournant du côté d'Isabelle, lui demande ce qu'elle peut avoir à dire pour fe défendre d'époufer un Membre de la Faculté. Elle répond que fon Sexe, ainfi qu'elle, eft intéreffé dans la Caufe qu'elle va plaider, puifqu'il s'agit de l'intérêt public. Cette Scène, qui

eft la feule qui juftifie le Titre de la Piéce, eft affez bien dialoguée. On pourroit placer cette Comédie au Repertoire après l'avoir travaillée,

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19. LA CRITIQUE DE LA CAUSE DES 1688. FEMMES La Bibl. ne fait que l'annoncer, & il n'en eft fait aucune mention dans les Rech. Cette petite Piéce eft, comme on le voit le Titre, la défenfe de quelques endroits critiqués dans la Caufe des Femmes. Gherardy ne rapporte que 4. Scènes dans fon Recueil. Elles font fi bien liées les unes aux autres, qu'on auroit lieu de croire qu'il n'y en avoit pas davantage, fi par leur longueur elles voient former une petite Piece. S6. entre Cinthio & Pierrot. Celui-ci fait voir la vie ridicule que ménent fon Maître & fa Maîtreffe, ainfi que celle de tous ceux qui les fréquentent. Sceptre Cinthio, fa femme Ifabelle, Colombine en Baronne & Pierrot. converfation d'Ifabelle & de la Baronne pré

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1688. pare la Critique qui fe trouve dans la Scène fuivante. Il eft queftion dans celle-ci d'un démêlé qui s'éleve entre Cinthio & Isabelle, mais tout s'appaife par l'imbécile foumiffion du mari aux volontés d'une impertinente femCes Portraits font fi naturels, qu'ils peuvent aller de pair avec les Originaux. Sc. entre Ifabelle, Colombine en Baronne, & Arlequin en Chevalier, Ce font encore des Portraits de deux Précieufes & d'un Marquis ridicule, qui jugent à contre-fens les Ouvrages d'efprit. Il fe trouve içi des endroits attaqués qui n'ont aucun rapport aux Scènes françoifes de la Comédie de la Caufe des Femmes, ce qui empêche de juger de la jufteffe de la raillerie. Sc. entre Ifabelle, la Baronne, le Chevalier & le Comte Conftantin. Pures plaifanteries fur ce dernier Perfonnage Italien, qui chantoit en cette langue un Air où il contrefaifoit le Roffignol. Cet Air

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connu, dit-on, de tout Paris, étoit de la compofition du fameux Philibert. Les trois premieres Scènes font du très-bon comique, mais la derniere ne femble avoir été faite que pour favorifer les talens de l'Acteur.

20. LE DIVORCE. Cette C. eft de M. Renard, Auteur qui a donné depuis plufieurs Piéces au Théatre Franç. & environ dix à celui-ci. Le Divorce eft une des meilleures Piéces de l'Anc. Th. It. Le fujet en eft

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