Je remarque, par parenthese, qu'il eft peu de françois qui ne fachent que M. de Turenne, ce vrai & parfait héros par fes mœurs & par fes talents, montoit un cheval pie, lorfqu'il fut tué d'un coup de canon. Son cheval eft devenu fameux dans l'Hiftoire, parce que tout ce qui approche des fages & des vrais valeureux, en un mot des vrais grands hommes, s'imbibe de leur gloire, & reçoit une espece de confécration. Un Anglois zélé pour les chevaux, réfléchiffant profondément fur la conduite de la pie dont il s'agit, a fait fon arbre généalogique; il a prétendu qu'elle defcendoit de Bucéphale, parce que la pie avoit auffi porté un Alexandre : mais il n'a pas fait attention que M. de Turenne étoit infiniment fupérieur à Alexandre, & que c'étoit infulter à la mémoire du héros françois que de le comparer au deftructeur des empires. Pour abréger, je pourrois démontrer que Bucéphale mourut fans poftérité, & que la pie defcendoit d'un cheval bourgeois. limoufin. Mais paffons à la morale: je vais vais représenter l'arbre généalogique des paffions.

Nota. J'ai tiré cette table d'Erythræus, & je l'ai peut-être mal traduite; mais cependant elle suffit pour la démonftration des plans.

Quantité d'auteurs ont écrit fur l'origine des paffions; ils fe font prefque tous guidés fur la table ci

Si je voulois préfentement conftruire la table analytique des biens de l'homme, je dirois que ces biens doivent fe borner, 1. aux biens du corps, 2°. aux biens de l'ame, 3. aux biens de la fortune c'est-à-dire, aux choses extérieures qui peuvent procurer, augmenter ou conferver les biens du corps & de l'ame.

Je chercherois enfuite le détail & l'ordre des biens du corps; après cela je dénombrerois de même les biens de l'ame; je finirois par ceux de la fortune.

Tous ces détails érant trouvés, je les arrangerois comme dans la généalogie précédente. Un coup d'œil inftruira mieux qu'un long difcours. C'eft ainsi que l'on compofe toutes les tables analytiques des arts & des fciences, quelque grand que puiffe être le nombre des divifions & des fubdivifions d'un fujet.

deffus, fur-tout M. Abadie, dans l'art de fe connoître.

J'étois dans le deffein de mettre ici la table analytique pour écrire l'hiftoire des nations, & plufieurs autres tables curieufes & intéreffantes; mais le format de ce livre a été un obftacle,

Cette Table n'eft qu'un abrégé du détail des biens de l'homme ; j'en donnerai" une plus complette dans le grand Ouvrage.

CHAPITRE

CHAPITRE VL

Pour démontrer les tables analytiques.

L faut fuivre le même procédé & le même plan que pour tracer les tables fur le papier. Toute la méthode fe réduit, 1°. à donner une idée en gros de ce que l'on va faire; 2o. à divifer, 3°. à rapporter le détail du nombre des parties, avec leur fubdivifion; 4o. à faire une récapitulation; 5o. à finir par une tranfition. Je vais mettre en marge de ce chapitre la formule de la démonftration de la table précédente.

J'avertis que les mots idée totale, division, détail, récapitulation, tranfition, ne s'écrivent & ne fe prononcent jamais dans les ouvrages, ou même dans les démonftrations des tables. Ces mots ne fervent dans ces exemples, que pour faire voir au lecteur la méchanique de la formule que l'on doit fuivre pour démontrer toute efpece de table.

PROPOSITION, ou IDE'E TOTALE. Je vais donner le détail des biens de l'homme. DIVISION. On les réduit à trois especes, que l'on nomme biens du corps, biens de l'ame & biens de la fortune.

DETAIL de la premiere partie. L'on compte quatre fortes de biens du corps; favoir: la fanté, la beauté, la vigueur la foupleffe.

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