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fis à ce cep & à fon pot, la même préparation qu'au pot de mon foleil: fa plus grande transpiration en douze heures de jour, fut de 6 onces 244 grains, fa moyenne de 5 onces 240 grains, ou de 9 pouces cubiques.

:

La furface de fes feuilles fe trouva de 1820 pouces quarrés, ou bien de 12 pieds 92 pouces quarrés divifant donc 9 pouces cubiques par l'aire des feuilles 1820, je trouvai pour la hauteur du folide d'eau que tranfpiroit la vigne en douze heures de jour, un de pouce.

L'aire de la coupe tranfverfale de sa tige étoit de de pouce; donc la viteffe de la sève dans 44 la tige eft à la viteffe de la sève à la furface des feuilles, comme 1820 multipliés par 4, c'est-àdire, comme 7280 font à 1. La viteffe réelle du mouvement de la sève dans la tige eft donc 7280 ou 38 de pouces environ.

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On voit bien qu'on fuppofe ici la tige creuse; mais, , ayant fait fécher dans un coin de cheminée un grand cep de vigne que j'avois coupé dans le temps qu'elle pleure, je trouvai que les parties folides faifoient les 2 de la tige: ainfi les paffages de la sève étoient fi refferrés, que la viteffe devoit augmenter au quadruple, c'eft-à-dire, qu'il devoit paffer 152 pouces en douze heures.

Mais il faut de plus confidérer, que fi la sève eft plutôt une liqueur raréfiée, ou une vapeur, que de l'eau, fa viteffe fera augmentée en proportion directe des efpaces qu'occupera la même quantité d'eau & de vapeur : ainfi, en fuppofant que l'eau raréfiée jufqu'au point de s'élever en vapeur, occupe fous cette forme, dix fois plus d'efface qu'elle n'en occupoit lorfqu'elle n'étoit qu'eau; en cet état, elle montera dix fois plus

vite, fi l'on veut, comme il le faut ici, que la même quantité en poids de chacune paffe par les mêmes tuyaux dans le même temps: ainfi l'on doit toujours avoir égard à cette augmentation dans tous ces calculs du mouvement de la sève dans les végétaux.

EXPÉRIENCE IV.

ENTRE le 29 de juillet & le 25 d'août, je pris douze jours, pendant lefquels je pefai foir & matin un pommier greffé fur paradis; il étoit crû dans un pot, que je couvris avec du plomb, comme j'avois fait le pot de mon foleil: fa tête étoit claire & peu chargée de feuilles; car elle n'en avoit en tout que 163, dont la fuperficie se trouva de 1589 pouces quarrés, ou bien de 11 pieds 5 pouces quarrés.

Sa plus grande tranfpiration en douze heures de jour, fut de 11 onces, fa moyenne transpiration de 9 onces ou de 15 pouces cubiques.

En divifant ces 15 pouces cubiques par la furface 1589 des feuilles, nous aurons la hauteur du folide d'eau tranfpirée en douze heures de jour, égale à de pouce. ‚...‚

L'aire de la coupe tranfverfale du tronc fe trouva de de pouce quarré; donc la viteffe dans le tronc eft à la viteffe à la furface des feuilles, comme 1589 multipliés par 4, ou comme 6356 font à 1.

EXPÉRIENCE V.

ENTRE le 28 de juillet & le 25 d'août, je pris dix jours, pendant lefquels je pefai foir & matin un citronnier fort vigoureux; il étoit crû dans un

pot

de jardin, que je couvris de plomb comme les autres. Sa plus grande transpiration en douze heures de jour fut de 8 onces, fa inoyenne tranfpiration de 6 onces, ou bien de 10 pouces cubiques; pendant la nuit il tranfpiroit quelquefois de once, quelquefois il ne tranfpiroit point du tout, & d'autres fois il augmentoit de 1 ou 2 onces, favoir, lorsqu'il y avoit eu pluie ou rosée abondante.

La furface de fes feuilles fe trouva de 2557 pouces quarrés, ou de 17 pieds 109 pouces quarrés; en divifant les 10 pouces cubiques de tranfpiration par cette furface 2557, nous aurons de pouce pour la hauteur du folide d'eau transpirée en douze heures de jour.

Ainfi les tranfpirations différen

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tes dans des aires égales, font

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86

44

2

dans la vigne, en douze
heures de jour.

dans l'homme, en vingt-
quatre heures jour & nuit.
dans le foleil, en vingt-qua-
tre heures jour & nuit.
dans un chou,
dans un chou, en douze
heures de jour.

dans un pommier, en douze

heures de jour.

dans un citronnier, en douze heures de jour.

L'aire de la coupe tranfverfale de ce citronnier étoit pouce quarré; donc la viteffe de la 1 100 sève dans le tronc eft à la viteffe à la furface des feuilles, comme 1768 font à 1; car 2557 multipliés par 100, & divifés par 144, donnent 1768: ce calcul fuppofe le tronc vide; ainfi la viteffe doit augmenter dans le tronc & dans les feuilles,

à

à proportion que le paffage eft plus refferré par les parties folides.

Si nous comparons la transpiration des cinq plantes précédentes, nous trouverons que le cironnier, qui eft toute l'année vert, tranfpire beaucoup moins que le foleil, la vigne & le pommier, dont les feuilles tombent avant l'hiver. C'eft cette moindre tranfpiration qui fait que certaines plantes réfiftent au froid des hivers, parce qu'elles n'ont befoin pour se conferver que d'une très-petite quantité de nourriture, à proportion des autres à peu près comme les animaux peu fanguins, tels que font les grenouilles, les crapauds, les tortues, les ferpens, les infectes, &c. qui, ne tranfpirant pas beaucoup, peuvent paffer l'hiver entier fans prendre de nourriture. Au refte, j'ai fait ces mêmes expériences fur douze autres efpèces d'arbres toujours verts, & j'ai trouvé leur tranfpiration conftamment moindre que celle des autres arbres.

M. Miller, dont j'ai parlé ci-deffus, a fait de pareilles expériences au Jardin des Plantes à Chelfea fur un mufa, un aloès, & un pommier de paradis, en les pefant le matin, à midi & le foir, pendant plufieurs jours de fuite. Je vais inférer ici le Journal de fes Expériences, tel qu'il me l'a communiqué; on pourra y remarquer combien la différente température de l'air influe fur la tranfpiration des plantes.

Les pots dont il fe fervoit étoient verniffés; leur fond n'étoit pas troué, comme l'eft ordinairement celui des pots de jardin; ainfi tout ce qui fe trouvoit manquer au poids, avoit néceffairement paffé par les racines de ces plantes, & s'étoit exhalé.

B

humilis longis latifque

foliis. C. B. 8

* Palma Journal de la tranfpiration de l'Arbre Musa.* La furface de toute la plante étoit de 14 pieds pouces quarrés. Les différens degrés de la chaleur de l'air font ici marqués par des degrés pris au deffus du point de la congélation de mon thermomètre, décrit ci-après, Exp. xx.

1726. Poids Ther. Poids Ther. Poids Ther.

à 6 heu. mo- à midi. mo- à 6 heu.

1738531

mometr. du foir. metr. Li. On.

du mat. metr.

Mai. Li. On.

Li. On.

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Remarquez que cette plante étoit dans une ferre échauffée, & où l'on entretenoit continuellement un petit feu; l'afpect de la ferre étoit SudEft.

Ce jour étoit chaud & ferein. Le matin je remarquai de grones gouttes d'eau à l'extrémité de chaque feuille : auffi voiton que la plante tranfpire beaucoup ce jour

là.

Ce jour étoit très-chaud & fort ferein.

Jour ferein & affez chaud. Soleil & nuages. Le matin je verfai 12 onces d'eau dans le pot.

Beaucoup de tonnerre, pluie & grêle, à quelque distance du lieu de l'observation.

Temps couvert, mais fans pluie. Le foir je verfai 12 onces d'eau dans le pot, & je le tranfportai dans une Chambre fraîche, où l'air paffoit en liberté, & où il n'y avoit point de foleil, parce que les fenêtres étoient tournées au Nord-Ouest. Temps nuageux, mais cal

me.

Jour affez clair & ferein.
Chaleur.

Grande chaleur.

Nuage & pluie. Ce jour

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