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APPENDICE

APPENDICE

CONTENANT

PLUSIEURS OBSERVATIONS

ET

PLUSIEURS EXPERIENCES Qui ont rapport aux précédentes.

OBSERVATION I.

AYANT trouvé par l'Expérience XIX, pag. 42, que la quantité de vapeurs qu'une furface d'eau laiffe évaporer pendant neuf heures d'un jour d'hiver, eft la vingt-unième partie d'un pouce de profondeur, cela me donna occafion de faire quelques réflexions fur l'erreur vulgaire où l'on eft, qu'il eft plus mal-fain d'habiter le côté méridional de la rivière, que d'habiter le côté feptentrional, parce que, dit-on, le foleil par fa chaleur attire les vapeurs de fon côté.

1o. Il eft certain que dans un air calme l'action de la chaleur élève perpendiculairement les particules aqueuses; mais fi l'air eft agité ou pouffé, felon telle direction que l'on voudra, il emmènera

les vapeurs avec lui, & leur cours deviendra plus ou moins oblique, felon la viteffe du courant de l'air qui les entraîne. La chaleur, bien loin d'attirer les vapeurs aqueufes, les repouffe & les éloigne toujours d'elle-même.

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20. Une obfervation affez ordinaire a pu donner lieu à cette erreur. Plufieurs perfonnes ont remarqué que, lorfqu'on fait fécher un linge mouillé en le préfentant au feu, les vapeurs qui s'en élèvent vont toutes du côté de la cheminée & du feu mais l'on ne doit pas attribuer ce mouvement des vapeurs à l'attraction du feu, puisqu'il eft caufé par le courant d'air frais qui vient prendre la place de l'air raréfié par le feu, qui, étant devenu plus léger, monte continuellement & s'en va par la cheminée.

39. Comme l'on a obfervé qu'ici, (en Angleterre), le vents de fud & de fud-oueft font plus fréquens que leurs contraires, les vapeurs doivent par conféquent être pouffées vers les bords feptentrionaux plus fouvent que vers les bords méridionaux de la rivière; mais en vérité, la différence que cela peut faire par rapport à la falubrité du côté méridional, me paroît fi peu de chofe, que je n'en aurois pas même fait mention, fi je n'avois fu combien l'opinion contraire à prévalu chez bien des gens. Je penfe que le principal avantage que peut avoir le côté du nord fur celui du midi, le long d'une rivière, c'eft qu'il doit être un peu plus chaud, à cause de la réflexion des rayons du foleil par la furface de l'eau.

OBSERVATION I I.

L'ON a trouvé par la même Expérience XIX, que, déduction faite de la quantité de rofée & de

pluie qui fe confomme par la végétation & l'évaporation, il en entre affez en terre pour fournir aux fontaines & aux rivières, & que par conféquent il n'eft pas néceffaire de recourir à la mer pour en tirer leur origine; cela fe confirme par les obfervations fuivantes.

1o. M. le comte Marfilli, dans fon Hiftoire de la Mer, page 13, obferve que les rivières qui viennent des montagnes de Languedoc & de Provence fe déchargent dans la mer voifine, par des courans qui font à des profondeurs confidérables fous l'eau de la mer, fur-tout à Port Miou.

2o. J'ai appris par des gens dignes de foi, que les fontaines qui defcendent des montagnes de Folkstone en Kent, bouillonnent vifiblement fous le fable au fond de la mer; preuve que l'eau de la mer ne monte pas au fommet des montagnes pour former les rivières & les fontaines.

3o. Si l'eau tranfpiroit du fond de la mer au fommet des montagnes, leur penchant du côté 'de la mer devroit être fort humide, au lieu qu'il eft ordinairement fort fec. Dans l'île de Wigth, par exemple, la côte méridionale est bordée d'une longue chaîne de montagnes crétacées, à pente fort roide & toujours fort sèche; & les fources don't le cours fe détermine par l'humidité des différens lits qui compofent les montagnes, fourdiffent & fortent toutes du côté du nord, à une distance confidérable de la mer qui eft à leur côté du fud, & forment plufieurs petits ruiffeaux qui vont fe rendre à la mer par la côte feptentrionale de l'île. Ainfi le côté du nord de ces montagnes, qui eft fort éloigné de la mer, & confidérablement élevé au deffus de fon niveau, eft arrofé par un grand nombre de fontaines; tandis que le côté du midi

de ces mêmes montagnes, qui eft proche voifin de la mer, & prefque battu des vagues, est toujours extrêmement fec.

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4°. L'on fait à merveille que, quand il tombe de grandes pluies, l'eau pénètre la terre à des profondeurs confidérables, & augmente les fources: ce ne peut donc être que par une vertu particulière, fi l'eau de la mer fait l'effet contraire, c'eft-à-dire, fi elle pénètre la terre en montant, au lieu de la pénétrer en defcendant.

OBSERVATION III

LE docteur Défaguliers, dans l'extrait qu'il a fait de cet ouvrage, tire une obfervation de mon Expérience xx, page 43, où j'ai prouvé que le foleil raréfie les vapeurs à deux pieds de profondeur fous terre. Il dit donc « que, felon toutes les » apparences, la chaleur du foleil raréfie l'humi» dité de la terre à une bien plus grande profon

deur, pour la conduire aux racines des plantes, » puisqu'il a obfervé, avec M. Beigthon de la So»ciété royale, que dans la machine pour élever » l'eau par le moyen du feu, la vapeur de l'eau » bouillante, lorsque son élasticité est égale à celle » de l'air, eft plus de treize mille fois plus rare » que l'eau qui la produit. » Tranfactions philofophiques, num. 398.

OBSERVATION IV.

1o. LA force qu'a le foleil d'élever l'efprit de vin a trente-un degrés dans le fixième thermomètre de l'Expérience XX, page 45, nous montre que c'eft la trop grande chaleur qui fait gâter le vin dans les caves dont les murailles ou les voûtes

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