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font exposées au foleil, parce que ces murs n'ont pas affez d'épaiffeur pour en empêcher l'action.

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2o. J'ai auffi obfervé par ces thermomètres pla cés fous terre à différentes profondeurs, qu'au mois de mars, lorfque le foleil a brillé tout le jour, il échauffe la terre affez profondément, malgré le vent froid d'eft, qui fouffloit continuellement le jour de mon obfervation. Le foleil a fans doute la même action fur la sève dans l'intérieur des arbres, & fur le fang dans le corps des animaux, lors même que la furface eft très-froide à caufe du vent. Si l'on doit donc ajouter foi à l'opinion commune, que de demeurer long-temps. au foleil dans cette faifon peut caufer la fièvre, il est probable qu'on doit l'attribuer à la chaleur & au froid qui agiffent en même temps fur le corps, la première à l'intérieur, & l'autre à l'extérieur, où le mouvement du fang diminuant de beaucoup, il ne pourra manquer de s'épaiffir; & l'on croit qu'au commencement des fièvres le fang eft dans cet état. Une obfervation commune nous apprend d'ailleurs que le fang n'a qu'un mouvement lent près de la furface du corps, lorsqu'on demeure au froid pendant un temps confidérable; car, fi l'on demeure fans fe remuer dans un lieu froid, il arrive fouvent que dans cette fituation l'on ne fent pas le froid bien vivement; mais dès que l'on commence à fe remuer, & à mettre par conféquent le fang plus en mouvement, l'on fent un friffon dans tout le corps: ce que l'on doit attribuer au refroidiffement du fang dans les petits vaiffeaux; car il coule alors en plus grande quantité & plus vite dans les vaiffeaux intérieurs, & il les affecte d'autant plus fenfiblement, que leur chaleur eft plus grande en comparaison

de celle du fang de la furface du corps, qu'ils reçoivent dans ce moment.

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1o. LORSQU'ON enlève à une branche une ceinture d'écorce d'un pouce de large, il arrive fouvent que cela fait mourir la branche voifine au deffous de la première, quand même elle se trouve du côté oppofé. L'Expérience XL, page 100, en nous fourniffant des preuves de la libre communication latérale des vaiffeaux de la sève dans les arbres, nous fournit en même temps la raifon de cet effet fingulier; car, en dépouillant la branche de fon écorce, vous la privez d'une partie confidérable de fa nourriture qu'elle recevoit par les vaiffeaux de l'écorce & du livre: elle fe trouve donc obligée de tirer fa nourriture par les vaiffeaux du bois, mais avec plus de force & en plus grande quantité que ne peut faire la branche oppofée: elle enlève par conféquent à celle-ci une partie de fa nourriture, qui, dès qu'elle eft confidérable, affame la branche & la fait périr.

2o. J'ai fouvent vu des exemples d'une gour* Catheri- mandife pareille dans les branches d'un poirier *, me Peartrée. qui avoient environ 2 pouces de diamètre, & qui étoient jeunes & très-vigoureuses; elles attiroient fi puiffamment la sève, qu'elles affamoient & faifoient mourir les branches voifines au deffous, & même les rameaux collatéraux jufqu'à 18 pouces également de tous côtés.

3°. Je foupçonne même qu'on doit quelquefois attribuer à la même cause, la mort des branches qui noirciffent, puisque cela arrive souvent par une maladie, ou un défaut dans la racine particulière qui fervoit à cette branche, & encore par la

mauvaise qualité de l'air qui peut faire périr les branches déja affoiblies par l'une ou l'autre de ces causes internes.

4°. L'expérience nous apprend que les arbres plantés dans un mauvais fonds ou dans un terrain qui ne leur convient point, font très-sujets à être brouis: autre raison pour attribuer la cause de cette maladie au défaut de nourriture.

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DANS l'Expérience XLVI, page 116, j'ai dit, comme une fimple conjecture, que fi l'on faifoit au commencement du printemps des épreuves pour connoître fi le pied des arbres eft plus tôt en sève que les branches, je penfois qu'on le trouveroit ainfi, & que par conféquent la sève ne monte pas par les vaiffeaux du bois, pour redescendre enfuite entre l'écorce & le bois. Je me fuis informé depuis, auprès des ouvriers qui écorcent les chênes; ils m'ont affuré qu'au commencement du printemps, l'écorce du pied fe détache plus facilement que celle des branches, & qu'au contraire, vers la fin de cette faifon, celle du pied eft plus adhérente que celle des branches: je fuis prefque sûr de la même chofe dans la vigne, par mes propres obfervations. Cependant on voit que, fi la sève defcendoit par l'écorce, il faudroit abfolument que les branches du fommet fuffent humectées les premières.

OBSERVATION VII.

On peut ajouter aux argumens contre la circulation de la sève, (Expérience XLVI, page 116.) une observation de M. le comte Marfilli fur les plantes marines, qui toutes, excepté l'al

gue, n'ont point de racine. Il a reconnu que ces plantes n'ont point, comme les plantes à racines, de vaiffeaux capillaires longitudinaux pour porter la sève à toutes les parties, mais qu'elles font entièrement compofées de véficules qui tirent iminédiatement leur nourriture de l'eau qui les environne on peut donc dire que, puifqu'il n'y a point de vaiffeau pour porter la sève d'une extrémité de la plante à l'autre, il n'y a point de circulation, & qu'ainfi la végétation peut fe faire fans elle.

OBSERVATION VIIL

L'on a vu, dans la même Expérience XLVI, la grande force de fuccion qui réfide dans les sujets fur lefquels on a greffé : j'ai retrouvé depuis cette même force dans des branches de figuier; car, fi on laiffe deffus ces branches, pendant l'hiver, les fruits tardifs qui n'ont pu mûrir, ils feront périr la branche qui les porte: la pourriture commence à la queue de la figue, & s'étend fur toutes les parties de la branche, tandis que fur le même arbre les autres branches qui n'ont point de fruit se portent bien; ainfi il eft bon de cueillir les dernières figues avant l'hiver, pour conferver les branches. Cette attention fuffira pour les hivers ordinaires; mais lorsqu'ils font rigoureux, comme en 1728, il faut de plus, pour conferver les branches à fruit de vos figuiers, les couvrir & les mettre dans la fituation la moins expofée au froid. L'on ne peut pas dire que la pourriture de la branche foit occafionnée par la circulation de la sève dans la figue & la branche; il eft plus raisonnable de penfer que cette pourriture vient du pus de la figue, que la branche tire avec force. J'ai obfervé

la même chofe fur des coings pourris & defféchés qui demeurèrent tout l'hiver fur la branche; & c'eft fans doute de cette façon que les chancres répandent leur venin, & augmentent toujours, à moins que vous ne les arrêtiez en les coupant jufqu'au vif.

OBSERVATION IX.

J'AI montré, par plufieurs exemples fenfibles, que l'air entre avec liberté & réfide en grande quantité dans les arbres : qu'il me foit permis de demander fi ces petites fibres fpirales qui fe trouvent au dedans des vaiffeaux qui paffent pour être ceux de l'air, & que l'on voit clairement dans plufieurs arbres & dans plufieurs feuilles comme dans celles de vigne & de scabieuse,ne sont pas faites pour faire monter l'air plus vîte, par la conformité de leur figure avec celle que doivent avoir les parties élastiques de l'air; car ces fibres spirales me paroiffent de peu d'ufage pour faire élever une liqueur comme la sève, qui monte bien plus facilement par les autres vaiffeaux capillaires qui n'ont pas ces fibres tortilleuses. Je ne suppose pas ici que l'air touche actuellement ces fpirales, & qu'il fe détermine par-là à en fuivre les détours; mais je fuppofe qu'à l'exemple de la lumière, qui eft réfléchie par les corps fans les toucher immédiatement, l'air élastique peut changer de route lorfqu'il approche des corps, fans que pour réfléchir il foit obligé de les toucher.

2o. J'ai obfervé que ces fibres fpirales font tortillées dans un fens contraire au cours du foleil, c'est-à-dire, de l'occident à l'orient.

3°. J'ai fouvent remarqué qu'en brûlant du foufre près d'un arbre, les branches expofées à la

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