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branche, qui n'a que 13 pouces de longueur, en fait paffer à travers cette même tige c, b.

J'effayai de la même manière fur une autre branche de pommier; en huit heures de jour elle tira 20 onces, & dans le même temps il n'en paffa que 8 à travers le bâton c, b, (Pl. II. fig. 4.) qui cependant étoit chargé de la même colonne d'eau de 7 pieds de hauteur.

J'essayai de même fur une branche de coignaffier: en quatre heures de jour elle tira 2 onces, & dans le même temps il ne paffa que d'once à travers le bâton c, b, (fig. 4.) qui cependant étoit preffé par une colonne d'eau de 9 pieds de hau

teur.

Remarquez que l'on fit ces obfervations dès le premier jour, avant que les vaiffeaux féveux de la tige fe fuffent affez remplis d'eau pour l'empêcher de paffer.

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JE coupai fur un pommier naine,w, l'extremité de la branchel, (PL.III.fig.6.) Elle avoit à fa coupe I pouce de diamètre; j'en fixai l'ergot au tube de verre 1, b, & je verfai de l'eau dans le tube : elle fut tirée par l'ergot à raifon de 2 ou 3 pintes par jour. Lorfque je fuçois, avec ma bouche, au fommet du tube b, & que par-là je tirois hors de l'ergot quelques petites bulles d'air, alors l'eau étoit tirée fi vite, qu'en y plaçant dans l'instant une jauge m,y,, pleine de mercure, il étoit élevé en rà 12 pouces plus haut que dans l'autre jambe de la jauge.

Une autre fois, je verfai dans le tube l, fixé à un pommier de reinette doré, 1 pinte d'efprit de vin bien rectifié & camphré; l'ergot tira toute cette

quantité dans trois heures, & cela fit mourir la moitié de l'arbre : je voulois effayer fi je pourrois donner le goût du camphre aux pommes qui étoient en grand nombre fur la branche, mais je ne réuffis pas; car le goût des pommes ne fut point du tout altéré, quoiqu'elles pendiffent à l'arbre pendant plufieurs femaines après l'opération; cependant l'odeur du camphre étoit très-forte dans les queues des feuilles & dans toutes les parties de la branche

morte.

Je fis la même expérience fur un cep de vigne avec de l'eau de fleur d'orange, d'une odeur trèsforte & très-relevée : l'évènement fut le même; l'odeur ne pénétra pas dans les raifins, mais elle étoit fort fenfible dans le bois & dans la queue des feuilles.

* Catharine

Je fis encore cette expérience fur deux branches d'un grand poirier *, qui étoient éloignées l'une de l'autre, avec de fortes décoctions de faffafras peartrée. & de fleur de fureau, environ trente jours avant la maturité des poires; mais je ne pus fentir le moindre goût de ces décoctions dans les poires.

Quoique dans tous ces cas, les vaiffeaux féveux de la tige fuffent fortement imprégnés de l'odeur de toutes ces liqueurs, & qu'ils en euffent pompé une bonne quantité, il eft à croire que les vaiffeaux féveux capillaires devenoient, près du fruit, d'une fi grande fineffe, qu'ils changeoient la texture des parties de ces liqueurs parfumées, & les affimiloient à leurs fubftances, de la même manière que les greffes & les yeux changent la sève étrangère du fujet, dans une sève analogue à celle de leur nature spécifique.

Si l'on veut faire cette expérience fans craindre de faire périr l'arbre, on peut fe fervir d'eau com

Duke.

mune, parfumée avec des odeurs fort exaltées.

EXPÉRIENCE

XIII.

DANS le deffein de m'affurer fi les vaiffeaux féveux capillaires ont la force de chaffer la sève au dehors par leurs orifices extrêmes, & afin de trouver auffi la quantité de sève que cette même force feroit fortir, je fis les trois expériences fuivantes.

Au mois d'août, je pris dans une branche de pommier, un bâton de 12 pouces de longueur & de de pouce de diamètre; je plaçai fon gros bout dans un vaiffeau de verre plein d'eau, & couvert d'un boyau de boeuf: le fommet du bâton fut humide pendant dix jours, tandis qu'un autre bâton de la inême branche, mais qui ne trempoit point du tout dans l'eau, étoit fort fec. Le premier laissa paffer 1 once d'eau dans ces dix jours.

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Au mois de septembre, je fixai à un femblable bâton s, (Pl. IV. fig. 7.) un tuyau t de 7 pieds de longueur, & je mis tremper le bout du bâton dans une cuvette x, pleine d'eau : je voulois essayer fi l'eau qui fortoit au fommet r du bâton, pourroit monter à quelque hauteur sensible dans le tube t; elle ne monta point du tout, quoique le fommet du bâton fût toujours mouillé. Je remplis enfuite le tube avec de l'eau, & je vis qu'elle paffoit librement à travers le bâton, & qu'elle tomboit dans la cuvette x.

EXPÉRIENCE XV.

LE 10 de feptembre, je coupai à 2 pieds de Cherry terre un cerifier* qui étoit en efpalier, & à demi

tige; je cimentai bien deffus le tronc y (Pl. IV. fg.8.) qui reftoit, le col fd'une bouteille de Florence, & au col de cette bouteille un petit tuyau étroit g, de 5 pieds de longueur; je voulois effayer d'avoir par-là toute la sève qui fortiroit du tronc y; mais pendant quatre heures il ne fortit qu'un peu de vapeur, qui s'attacha au col de la bouteille; alors je fis déraciner l'arbre, & je mis les racines dans l'eau: il ne fortit pendant plufieurs: heures, qu'un peu de rofée qui pendoit en petites gouttes au-dedans du colf de la bouteille; cependant il eft certain, par plufieurs des expériences fuivantes, que fi les branches & les feuilles euffent: été fur le tronc, il y auroit paffé plufieurs onces d'eau, qui fe feroit évaporée à la furface des branches & des feuilles.

J'effayai de la même façon, avec plufieurs branches de vigne, que je coupai, & que je mis ainfi dans l'eau, mais il n'en fortit pas fenfiblement. en f.

Ces trois dernières expériences montrent toutes que, quoique les vaiffeaux capillaires féveux tirent l'humidité en abondance, ils n'ont cependant que peu de puiffance pour la pouffer plus loin, & que c'eft à l'aide des feuilles tranfpirantes, que le progrès en eft fi fort augmenté.

EXPÉRIENCE XV I.

AFIN de découvrir s'il monte de la sève en. hiver, je pris plufieurs rejets de noifetier franc de farmens de vigne, de branches de jasmin vert, de phylirea, & de laurier-cerife, chargées de toutes leurs feuilles; je trempai leurs coupes tranf verfales dans du ciment fondu, pour empêcher

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l'évaporation de la sève par la plaie : enfin je les Hai en paquets féparés, & je les pefai.

Les rejets de noifetier franc diminuèrent en huit jours, de la onzième partie de tout leur poids; de ces huit jours, les trois ou quatre premiers étoient fort humides, mais il régna pendant les trois ou quatre derniers, des vents defféchans.

Les branches de vignes, dans le même temps, perdirent une vingt-quatrième partie de leur poids. Le jamin, dans le même temps, une fixième partie.

La phylirea perdit un quart de fon poids en cinq jours.

Le laurier, un quart & même plus en cinq jours. Voilà une diffipation journalière de sève, qui eft confidérable, & à laquelle par conféquent il doit être néceffairement fuppléé par les racines : d'où il est évident qu'il monte de la sève en hiver pour fournir à cette dépenfe continuelle, quoiqu'on puiffe dire qu'il en monte moins en hiver qu'en été.

De-là nous voyons la raifon pourquoi le chêne vert greffé fur un chêne anglois, & le cèdre du Liban greffé fur un melèze, confervent leur verdure pendant tout l'hiver, quoique les feuilles du chêne & du melèze fe fanent & tombent avant cette faison; car aux approches de l'hiver, il est vrai qu'il ne monte plus affez de sève pour maintenir les feuilles du chêne & du melèze; mais par cette expérience nous voyons qu'il ne laiffe pas d'en monter pendant l'hiver tout entier; & par l'Expérience v fur le citronnier, auffi-bien que par plufieurs autres expériences femblables, fur un grand nombre de différentes efpèces de plantes toujours vertes, nous trouvons qu'elles peuvent vivre

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