platine de plomb, je couvris la coupe du chicot avec de bon ciment; & en pefant mon pot qui étoit poreux, & qui n'étoit pas verniffé, je trouvai que la tranfpiration qui fe faifoit à travers fes pores étoit de 2 onces en chaque douze heures de jour; ce qui étant mis en compte avec les poids journaux de la plante & du pot, je trouvai que la plus grande tranfpiration de douze heures, d'un jour fort fec & fort chaud, étoit de 1 livre 14 on'ces, & que la transpiration, prife fur un pied moyen, étoit de 1 livre 4 onces, pendant chaque douze heures de jour. La tranfpiration pendant une nuit chaude, sèche, & fans aucune rofée fenfible, étoit d'environ 3 onces; mais auffitôt qu'il y avoit un tant foit peu de rofée, il ne fe faifoit plus de tranfpiration; & lorfque la rofée étoit abondante, ou que pendant la nuit il tomboit un peu de pluie, le pot & la plante augmentoient de 2 ou 3 onces. Remarquez que les poids dont je me fervois étoient de 16 onces à la livre.

de

Je coupai toutes les feuilles de la plante, & j'en fis cinq différens tas, felon leurs différentes grandeurs; enfuite je mefurai la furface d'une des feuilles de chaque tas, en appliquant deffus un grand réseau fait de fils qui fe croifoient à angles droits, & formoient de petits. quarrés de pouce chacun; de forte que j'eus par leur nombre Îa furface des feuilles en pouces quarrés ; & multipliant enfuite chaque nombre par celui des feuilles du tas correfpondant, je trouvai que toute la furface de la plante hors de terre, étoit égale à 5616 pouces quarrés, ou à 39 pieds quarrés.

J'arrachai un autre foleil à peu près de la taille du premier; il avoit huit maîtreffes racines qui s'étendoient obliquement, par rapport à la tige,

jufqu'à 15 pouces de profondeur; & il avoit outre cela un chevelu fort épais, qui, en s'étendant en tout fens, formoit un hémisphère à environ 9 pouces de distance de la tige, & des principales.

racines.

Pour fupputer la longueur de toutes les racines, je pris une des maîtreffes racines avec tout fon chevelu, je la mefurai & la pefai; &, pefant. enfuite les autres racines avec leur chevelu, je trouvai que la longueur de toutes les racines étoit au moins de 1448 pieds.

Et fuppofant le moyen contour de ces racines égal à de pouce, leur furface fe trouva de 2286 pouces quarrés, ou de 158 pieds quarrés, c'està-dire, égal à de la furface de toute la plante hors de terre.

I

Les 20 onces d'eau, qui font, comme nous l'avons trouvé ci-deffus, la quantité moyenne de la tranfpiration de la plante pendant douze heures de jour, font 34 pouces cubiques, puifque 1 pouce cubique d'eau pèfe 254 grains : divifant donc ces 34 pouces d'eau par la fuperficie de toutes les racines, c'est-à-dire, par 2286, nous aurons 34 ou pour la hauteur du folide d'eau tirée par toute la furface des racines.

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par

Et la fuperficie de la plante hors de terre étant de 5616 pouces quarrés, je divife de même ce nombre les 34 pouces cubiques, & j'ai ou pour la hauteur du folide d'eau tranfpirée par toute la furface de la plante hors de terre.

De-là, la viteffe avec laquelle l'eau entre par la furface des racines, pour fournir à la tranfpiration, eft à la viteffe avec laquelle fe fait cette tranf piration, comme 165 font à 67, ou comine eft , à peu près comme 5 font à 2.

L'aire de la coupe horizontale, à l'endroit moyen de la tige, étoit de 1 pouce quarré; ainfi l'aire de la furface des feuilles, celle de la furface des racines, & celle de la coupe de la tige, font comme les nombres 5616, 2286, 1.

Les viteffes à la furface des feuilles, à celle des racines, & dans la tige, font données par une proportion réciproque des furfaces.

Mais leur transpiration étant de 34 pouces cubiques en douze heures du jour, il faut que ces 34 pouces cubiques paffent tous par la tige en douze heures; ainfi la viteffe de la sève dans la tige feroit proportionnelle à ces 34 pouces en douze heures, fi la tige étoit, comme un tuyau, tout-à-fait vide.

Pour trouver donc la quantité de matière folide de la tige; le 27 juillet, à sept heures du matin, je coupai, à fleur de terre, un foleil: il pefoit 3 livres; au bout de trente jours il étoit très-fec, & il avoit perdu 2 livres 4 onces, c'est-' à-dire, les trois quarts de tout fon poids; ainfi il n'en reftoit qu'un quart pour les parties folides de la tige; (car, en mettant un morceau de la tige d'un foleil vert dans l'eau, je trouvai qu'il étoit à très peu près de la même pefanteur fpécifique que l'eau): ce quart rempliffoit donc d'autant le dedans de la tige, & conféquemment la viteffe de la sève devoit augmenter proportionnellement, c'est-à-dire, être d'un tiers plus

grande (à caufe de la proportion réciproque) que de 34 pouces cubiques que nous trouvions qui paffoient par la tige en douze heures; d'où la vitesse de la sève dans la tige fera de 45 pouces en douze heures, en fuppofant ici qu'il n'y a ni circulation ni retour de sève.

Si nous ajoutons à 34 (qui eft la moindre viteffe) fon tiers II, nous aurons la plus grande viteffe 45; les efpaces étant comme 3 font à 4, les viteffes font comme 45 font à 34.

Mais fi nous fuppofons que les pores dans la furface des feuilles font en même proportion avec la furface de ces mêmes feuilles, que l'aire des vaiffeaux féveux dans la tige eft avec l'aire de la tige; alors la viteffe dans les feuilles, les racines & la tige, fera augmentée dans la même propor

tion.

Ayant ici donné le rapport du poids, de la groffeur, grandeur & furface de cette plante, & des quantités qu'elle tire & tranfpire, ne conviendroit-il pas à préfent d'en faire la comparaison avec la nourriture & la tranfpiration du corps humain?

Le poids d'un homme bien taillé eft de 160 livres: le poids de mon foleil eft de 3 livres; ainsi leurs poids font comme 160 font à 3, ou comme 53 font à 1.

La furface d'un corps humain de ce poids, est égale à 15 pieds quarrés, ou à 2160 pouces quarrés.

Celle du foleil ou tournefol eft de 5616 pouces quarrés; ainfi la furface du foleil eft à celle d'un corps humain, comme 26 font à ro.

La quantité tranfpirée par un homme en vingtquatre heures eft d'environ

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onces comme le

docteur Keill l'a trouvé. Voyez fa Medicina Sta tica Britannica:

La quantité tranfpirée par la plante, dans le même temps, eft de 22 onces, en ajoutant 2 onces pour la transpiration au commencement & à la fin de la nuit en juillet, c'eft-à-dire, pour la tranfpiration qui fe faifoit le foir & le matin, avant l'inftant où je pefois la plante.

Ainfi la transpiration d'un homme eft à celle d'un foleil, comme 141 font à 100.

J'ai trouvé, par une expérience certaine, que la refpiration & le jeu de nos poumons chaffoient hors de nous au moins 6 onces en vingt-quatre heures; ôtant donc ces 6 onces des 31 ci-deffus refte 25 onces: chaque once eft de 437 grains & demi; 25 onces nous donneront donc 10937 grains & demi, qui étant divifés par 254, nombre des grains d'un pouce cubique d'eau, nous aurons 43 pouces cubiques pour la tranfpiration d'un homme. Divifant ces 43 pouces par la furface de fon corps, c'eft-à-dire , par 2160 pouces quarrés nous trouverons que chaque pouce quarré de la furface de fon corps laiffe tranfpirer

de pouce cubique en vingt-quatre heures. Donc à furfaces égales & en temps égaux, la transpiration de l'homme eft à celle de la plante, comme eft à, ou comme Ce qui fait font à 50 15. que la tranfpiration eft plus abondante dans l'homme que dans la plante, c'eft qu'il y a toujours plus de chaleur dans l'homme que dans la plante; car la chaleur de la plante ne fauroit être beaucoup plus grande que celle de l'air qui l'environne, qui en été eft de 25 jufqu'à 35 degrés au deffus du point de la congélation (Voyez Exp. xx.); au lieu que celle des parties extérieures