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cotier, le mercure ne laiffa pas
de monter de t
pouce chaque jour, & de baiffer la nuit, & cela
pendant plufieurs jours; de forte que la branche
doit néceffairement tirer beaucoup d'air le jour, &
le rendre la nuit.

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VOICI encore une preuve, dans l'expérience fuivante, de la force des feuilles pour élever la sève.

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Le 6 d'août je cueillis une groffe pomme*a, Ruffet pip(PL.VII. fig. 15.) avec une petite tige de 1 pouce pin. de longueur, & douze feuilles g qui y étoient at

tachées.

Je cimentai bien, & je mis le bout de cette petite tige au dedans du tuyau d 2: ce tuyau avoit 6 pouces de longueur, & de pouce de diamè

tre intérieur; la tige tira l'eau, & éleva le mercure en, à 4 pouces de hauteur.

Je fixai de la même manière une autre pomine de la même groffeur & du même arbre, à un pareil tuyau: je lui avois ôté les feuilles; elle n'éleva le mercure qu'à 1 pouce.

Je fixai de même une petite branche à fruit, femblable aux tiges des deux pommes, mais qui ne portoit que douze feuilles fans pomme; elle éleva le mercure à 3 pouces.

Enfin je pris une petite branche à fruit, pareille aux autres, fans feuilles & fans pomme; elle éleva le mercure à de pouce.

Ainfi une petite tige avec une pomme & des feuilles, éleva le mercure à 4 pouces; une pareille petite tige avec des feuilles fans pomme, éleva le mercure à 3 pouces; & une autre avec une pomme fans feuilles, à 1 pouce.

Un coing avec deux feuilles attachées à fon

pédicule, éleva le mercure à 2 pouces, & le foutint à cette hauteur pendant un temps confidérable.

Une branche de menthe, fixée de la même manière, éleva le mercure à 3 pouces ; elle auroit par conféquent élevé l'eau à 4 pieds 5 pouces. XXX I.

EXPÉRIENCE

J'ÉPROUVAI auffi la force de fuccion fur un très-grand nombre de différens arbres, en fixant la jauge à leurs branches comme dans l'Expé

rience XXII.

Le poirier, le coignaffier, le cerifier, le noyer, le pêcher, l'abricotier, le prunier, le prunellier, l'aubepin, le grofellier blanc, le fureau d'eau, & le fycomore, élevèrent le mercure de 6 à 3 pouces: ceux qui tiroient l'eau avec le plus de liberté dans les expériences du premier Chapitre, élevoient auffi plus haut le mercure, excepté le châtaignier, qui, quoiqu'il tirât l'eau avec beaucoup de liberté, n'éleva cependant le mercure qu'à 1 pouce, parce que l'air paffoit fort vîte de fes vaiffeaux féveux dans la jauge.

Les arbres fuivans n'élevèrent le mercure que depuis 1 jufqu'à 2 pouces; favoir, l'orme, le chêne, le châtaignier, le noifetier franc, le figuier, le mûrier, le faule, le marfaule, l'ofier, le frêne, le tilleul, & le grofellier rouge.

le

Tous les arbres & toutes les plantes qui fuivent, auffi - bien que les arbres toujours verts n'élevèrent point du tout le mercure; favoir, laurier, le romarin, le laurier-thym, la phyllirea, le genêt, la rue, l'épine-vinette, le jasmin, les branches de concombres & de courges, & les topinambours.

EXPÉRIENCE XXXII.

Nous avons encore une preuve de la grande force avec laquelle les végétaux tirent l'humidité, dans l'expérience fuivante.

Je remplis prefque abfolument de pois & d'eau (PL. XV. fig. 37.) le pot de fer a b,&je mis deffus les pois un couvercle de plomb, entre lequel & les côtés du pot, il y avoit affez de jour pour laiffer paffer l'air qui fortoit des pois; je mis alors 184 livres deffus le couvercle: les pois qui tiroient l'eau se dilatèrent avec tant de force, qu'ils foulevèrent le couvercle avec tout le poids dont il étoit chargé.

La dilatation des pois eft toujours égale à la quantité d'eau qu'ils tirent; car fi l'on met un petit nombre de pois dans un vaiffeau, & que ce vaiffeau foit abfolument rempli d'eau, quoique les pois fe dilatent environ le double de leur groffeur naturelle, l'eau ne coule cependant pas par deffus les bords du vaiffeau, ou du moins trèspeu, & cela à caufe de l'expanfion des petites bulles d'air qui fortent des pois.

Je voulus favoir s'ils élèveroient un poids beaucoup plus grand; & pour cela, par le moyen d'un levier dont l'extrémité étoit chargée de plufieurs poids, je comprimai différentes quantités d'autres pois dans le même pot avec une force de 1600, 800, & 400 livres, mais quoique dans ces expériences les pois fe dilataffent, ils ne foulevèrent cependant pas le levier, parce que le trop grand poids dont ils étoient chargés, repouffoit & preffoit dans les interftices des pois les parties qui auroient augmenté leur volume, ce qui les rem

pliffoit proportionnellement, & leur faifoit pren dre une figure de dodecaèdres affez régulière.

Nous voyons par cette expérience, la grande force avec laquelle les pois fe dilatent; & fans doute c'eft une partie confidérable de cette même force, qui non-feulement pouffe & fait fortir la plume hors de terre, mais auffi qui donne à la petite radicule qui fort du pois & à toutes les jeunes fibres, la force de pénétrer, percer & se ramifier au dedans de la terre.

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Nous voyons dans les expériences de ce Chapitre, plufieurs grands exemples de la puiffance efficace de l'attraction, ce principe universel, & dont l'activité fe montre dans tous les différens ouvrages de la nature; il réfide, pour ainfi dire, plus éininemment dans les végétaux, dont les plus petites parties font, avec un ordre extrême, difpofées de la façon la plus convenable pour attirer par leurs forces unies la nourriture qui leur eft

propre.

Nous trouverons par l'expérience fuivante, que les particules des végétaux & des autres corps, quoique défunies, ne laiffent pas d'avoir une forte puiffance d'attraction lorfqu'on les mêle confufément.

Il est évident que les particules du bois font fpécifiquement plus pefantes, & par conféquent plus fortes d'attraction que l'eau; car d'abord plufieurs espèces de bois vont au fond de l'eau; d'autres, comme le liège, n'y vont pas d'abord, mais fi on leur donne le temps de laiffer remplir d'eau leurs interstices, ils vont auffi au fond de l'eau ; c'est ce que je fais du docteur Defaguilliers, qui trouva

qu'un

qu'un liège qui avoit féjourné dans l'eau pendant quatre ans, étoit enfuite fpécifiquement plus pefant que l'eau: les autres bois enfin, comme le kinkina, vont au fond de l'eau lorfqu'ils font réduits en poudre très-fine, les petites cavités qui les font furnager ne fubfiftant plus.

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Afin d'éprouver la force de fuccion des cendres de bois, je remplis un tuyau de verre cri, (Pl. VI. fg. 16.) de 3 pieds de longueur, & de de pouce de diamètre, de cendres de bois bien sèches & bien paffées à un tamis fin, & je les bourrai afin de les bien preffer: à l'extrémité i du tuyau, j’attachai un morceau de toile pour empêcher les cendres de tomber: enfuite je cimentai bien en r le tuyau c à la jauge r ; & lorfque je l'eus abfoluzi ment remplie d'eau, j'en fis tremper le bout dans le mercure de la cuvette x; & enfin au deffus o du tuyau c, je fixai par une vis la jauge a b, dans laquelle il y avoit du mercure.

Les cendres tirèrent l'eau, & élevèrent le mercure de x à z, à 3 ou 4 pouces, en peu d'heures ; mais les trois jours fuivans il ne monta que d'un pouce, pouce, de pouce, & ainfi de moins en moins; de forte qu'en cinq ou fix jours il ceffa de s'élever: fa plus grande hauteur fut de 7 pouces, ce qui eft égal au poids d'une pareille colonne de 8 pieds d'eau.

Ceci n'eut qu'un fort petit effet fur le mercure dans la jauge fupérieure a b; il s'éleva feulement d'un pouce ou un peu plus, au deffus de fon ni

veau dans la branche a, comme s'il eût été tiré par les cendres qui pompoient l'air en a, pour fuppléer à quelques bulles qui s'en étoient échap

pées par i.

Mais lorsque je féparai le tuyau c o de la jauge

F

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