Imágenes de páginas
PDF
EPUB

moyen

de purifier l'air, & de le rendre propre à être refpiré plus long-temps; il démontre fes effets fur le feu, fur les végétaux & fur les animaux. Ce font-là des échantillons de fes découvertes; car je ne dirai rien de toutes celles qu'il a faites fur les plantes, fur la quantité de leur nourriture & de leur tranfpiration, fur leur accroiffement, leur respiration, leurs maladies; fur la force & la quantité de la sève, fur fon mouvement, fa raréfaction, fa qualité, &c. je me contenterai d'affurer que les Amateurs de l'Agriculture touveront ici de quoi s'amufer, & les Phyficiens de quoi s'inftruire.

L'Auteur a donné au Public un fecond Ouvrage, qui a pour titre : La Statique des Animaux. Comme il travaille actuellement fur ces matières, & qu'il doit joindre fes nouvelles découvertes aux anciennes, pour ne faire qu'un feul corps, on n'a pas jugé à propos de traduire cet Ouvrage; on s'eft contenté de donner la traduction d'un Appendice qu'il y a joint, dans lequel on trouvera quelques morceaux excellens, qui tous ont rapport à la Statique des Végétaux, ou à l'Analyfe de l'Air.

[ocr errors]

PRÉFACE

DE L'AUTEUR.

L'ON

'ON a fait en moins d'un fiècle de trèsgrandes & de très-utiles découvertes dans l'économie animale: les Plantes ont auffi été bien obfervées; & l'on peut dire que rien n'a échappé à la louable curiofité des Phyficiens modernes, & qu'ils ont étendu leurs recherches fur tous les objets que nous présente la nature nous trouvons dans les Tranfactions Philofophiques, & dans l'Hiftoire & les Mémoires de l'Académie Royale des Sciences de Paris, plufieurs Expériences & plufieurs Obfervations curieufes fur les Végétaux ; mais le Dr. Grew & M. Malpighi ont été les premiers qui, dans le même temps, fans s'être cependant communiqué leur deffein, fe font engagés dans des recherches très-profondes & trèsfuivies sur la structure des vaiffeaux & l'organisation des plantes; ils nous ont donné des descriptions très-exactes & très-fidelles des parties, à les prendre depuis leur pre

b

mière origine dans la femence, jufqu'à leur développement entier & leur parfait accroiffement; ils ont obfervé les racines, le tronc, l'écorce, les branches, les boutons, les rejetons, les feuilles & les fruits, & ils ont remarqué qu'elles font toutes formées avec foin, & dans le deffein de les faire concourir à perfectionner l'ouvrage de la Végétation.

Si ces obfervateurs, auffi intelligens que laborieux, euffent eu l'avantage de tomber fur les moyens de Statique dont je me fers dans cet Ouvrage, ils auroient fait fans doute de grands progrès dans la connoiffance de la nature des Plantes; car c'est la feule méthode qui puiffe nous apprendre fûrement à mesurer la quantité de nourriture que les Plantes tirent, & la quantité de matières qu'elles tranfpirent; & par conféquent, c'eft la feule qui puiffe nous. faire voir comment les changemens de temps & de faifon agiffent fur les Plantes: cette méthode eft auffi la meilleure pour trouver la vîteffe de la sève, & la force avec laquelle elle eft tirée par la Plante, & pour connoître au jufte la grandeur de la puiffance que la nature emploie, lorfqu'elle étend & fait pouffer au-dehors fes productions par l'expansion de la sève. Il

y a environ vingt ans que je fis quelques Expériences hamaftatiques fur des chiens; fix ans après, je les répétai fur des chevaux & fur d'autres animaux; c'étoit pour trouver la force réelle du fang dans les artères. J'ai rapporté quelques-unes de ces Expériences dans le troifième chapitre de cet Ouvrage. J'aurois fort fouhaité de faire dans le même temps de pareilles Expériences pour découvrir la force de la sève dans les Végétaux; mais je défespérai pour lors de pouvoir en venir à bout; & ce n'est qu'il y a environ sept ans que, par un pur hafard, il me vint fur cela quelques idées, un jour que j'effayois, par différens moyens, d'arrêter les pleurs d'un vieux cep de vigne que l'on avoit taillé trop tard; je craignois qu'il ne vint à périr : après plufieurs effais, qui ne réuffirent pas, je m'avifai de mettre fur la coupe tranfverfale du cep, un morceau de veffie que je liai bien tout autour: dans peu de temps je m'apperçus que la force de la sève avoit beaucoup dilaté la veffie, ce qui me fit penfer que, fi je fixois au cep un long tuyau de verre, de la même manière que je l'avois fait auparavant aux artères de plufieurs animaux vivans, je pourrois connoître par ce moyen la force réelle de la sève, ce qui réuffit felon mon

attente; & c'eft de-là que j'ai été insenfiblement conduit à faire sur les Plantes les Expériences & les recherches qui compofent cet Ouvrage.

L'on peut dire que les découvertes que l'on a faites dans l'économie animale pendant ce dernier fiècle, ont rendu l'art de la Médecine un peu moins imparfait : des vues plus étendues fur la nature des Végétaux augmenteront fans doute nos connoiffances en Agriculture & en Jardinage; c'est ce qui me fait espérer que mes recherches feront bien reçues des amateurs de ces Arts amufans, utiles & utiles & innocens ; car ils ne pourront s'empêcher de fentir que, pour les perfectionner, il faut tâcher d'en mieux connoître l'objet, & que cette connoiffance ne peut s'acquérir que par un grand nombre d'Expériences femblables à celles que l'on verra dans cet Ouvrage. Lorfque j'eus trouvé & que je me fus affuré par plufieurs Expériences rapportées dans le chapitre cinquième, que les Végétaux tirent beaucoup d'air, nonfeulement par la racine, mais auffi par le tronc & les branches, il me prit envie de faire des recherches profondes & fuivies fur la nature de l'air, & de tâcher de découvrir en quoi confifte la qualité qui le

« AnteriorContinuar »